
Chiricé, fur la Nièvre. Il y a des forges & des
mines de fer dans ce village.
CH ASS AGNE (Haut & Bas) , département de
la Côte-Dor, arrondiflement de Beaune. Les vins
que produit cette contrée font très-bons & de
garde.
C h a s s/.gne ( l a ) , village du département du
Rhône , canton d’A nfe, à une lieue trois quarts
de Villefranche. Les vins rouges 3 qui font excel-
lens dans ce canton , font un objet de commerce
allez confidérable.
CHASSELAY.viile du département du Rhône ,
arrondiflement de Lyon, & à trois lieués de cette
ville. Dans le territoire de Chajfelay il y a une
mine de plomb dont les galeries fouterraines ont
plus de deux cents pieds de profondeur, avec une
fûurce dans l’endroit le plus bas. On y trouve
quelques criftaux de plomb, quelques parties d’argent,
& du quartz qui réunit un fort grand nombre
de couleurs.
C H A S S E N A Y , village du département de
l’Aifne, arrondiflement de Soiflons, canton de
Braine, à trois lieues de Soiflons. Il y a une tuilerie
dans une montagne voifine de cet endroit,
laquelle s’eft affaiflee par l’effet de la filtration des
eaux } ce qui a mis à découvert des amas & des
couches de terres grafles 8c favoneufes propres à
dégraiflçr les draps, & dont les manufa&ures du
pays font ufage avec fuccès.
C h a s s e n a y , village du département de l’ A ube,.
arrondiflement de Bar-fur-Seine, canton d’Ef-
foyes, à une demi-lieue de Châtillon, & à un
quart de lieué de la rive gauche de l’Ource. On a
ouvert dans cette terre une carrière de très beau
marbre, qui n’eft qu’à huit lieues d’ un port fur la
Marne j ce qui en favorife l’exportation. Ce marbre
prend le plus beau poli} il eft caillouté, très-
dur, bleu & petit gris.
C i ia s sena y , village du département de la
Nièvre, canton de Decize, & à une lieue & demie
de cette ville. Il y a'deux petites forges pour la
fabrication du fe r , fituées fur la route de Decize
à Moulins.
CHASSENON, village du département de la
Charentç, canton de Chabanois. Une des grandes
confidérations dont doivent s’occuper ceux qui
fuivent, avec attention, les différentes contrées
où fe font montrés les feux fouterrains, eft cèlle
qui a pour objet l’organifation primitive des terrains
que le feu a touchés. J’ai penfé qu’il étoit
avantageux de modifier les opinions qu’on peut
avoir fur les opérations du feu , en fuivant, par j
uneobfervation rigoureufe Jes différentes nuances
des altérations qu’il a produites lorfqu’il a chauffé
une maiïede terrain d'une certaine ét.ndue, dé
qu'il y a laiffé les empreintes de fon aétir.n.
D'antès ce plan d’étude, j’ai reconnu qu’ il fal-
Ioit diftinguer trois fortes de terrains qui s'étoient
trouvés expofés à ces accidens, les granits à bandes
, les brafiers ou pierres de fable , & les bancs
calcaires ; mais ces effets divers n’ont été ni foivis
ni indiqués d’ une manière particulière, & comme
ils le méritoienc. En général, on n’a fait mention
que des éruptions violentes des volcans, de leurs
courans de laves plus ou moins compares, de leurs
feories, ainfi que des réfultats d'une f.ifion plus
ou moins complète. Quart aux autres altérations
occafionnées par les feux fouterrains, elles ont
échappé parce qu’elles fe bornoient à de fi in pie s
changemens dans l'état des principes primitifs des
différens fols que j’ai indiqués ci-defftis.
Cependant j'ai penfé qu’ il importoit, plus qu'on
ne 1 a cru jufqu a préfent, de reconnoître tous les
effets du feu fur les fols que j'ai fait connoitre,
lefquels confident à contourner toutes les matières
distribuées par bandes , par lames & par lits ; à
déformer leurs tiflus, leurs difpofitions primitives,
& même à varier leurs couleurs en agiffant inégalement
fur les divers principes qu'il chauffe fuivant
leur nature lorfqu'il ne parvient pas à les confondre
par une fufion complète.
C ’ed à Chaginon que tous ces effets du feu fe
font offerts à moi fur une grande fuperficiè, de
terrain j ce qui m’a déterminé â les fuivre avec
attention & dans un détail rigoureux. Outre cela,
la fuite de ce travail m'a fait faifir deux accidans
du feu très-remarquables : le premier fe manifede
par des altérations dégradées autour de plufieurs
foyers & centres où le feu paroït avoir agi avec
plus de violence, fans cependant ouvrir lé fol par
une éruption marquée.
Le fécond accident confide en. des déplace-
mens de grandes piaffes de terrain qui avo.ient
pour centres les foyers dont j'ai parlé , & qui
embraffoient une circonférence très-étendue. J ob-
ferve que la plus grande partie du fol chauffé â
ChaffenB.i eft un granit à bandes.: auüi a-t-il dontiq
lieu aux phénomènes qui m’ont le plus frappé, relativement
à ces bandes.
CHASSER ALE ( la ) , montagne dans le département
du Haut-Rhin, arroftdiffement d.e Délé-
monr, canton de Bienne. Cette montagne ed réputée
pour êrre la plus haute du Jura s elle corref-
pond avec les Alpes. Son Commet ed couvert de
neiges pendant dix mois de l’année. La vue dont
on jouit fur cette montagne lorfque fon fommet
ed débarraffé de neige , ed fo'rr agréable & fur-
tout d’une grande étendue ; car elle embraffe les
cantons de Soleure, Lucerne, Berne & Fribourg,
& n'ed bornée que par la chaîne des Alpes_& des
V o fg e s , qui eft en oppofition.
CHASSEY, village du département de la M eufe, 1
canton de Gondrecourt, 8c à une lieue trois quarts
de cette ville. Il y a plufieurs Forges 8c fourneaux
à Beaupré , dépendans de Ckajfey ; auffi cette contrée
eft-elle abondante en raines de fer.
CHASSIGNOLES, village du département de
la Haute-Loire, arrondiflement de Brioude, canton
d’Auzon. Il y a dans ce village des raines de
plomb, qui donnent aufli de bon antimoine.
CHASSIL LE , village du département de la
Sai the, arrondiflement du Mans, canton de Loué,
&• à cinq lieues un quart du Mans. Les environs
de ce village fourniflent un marbre argileux gri-
fâtre, qui prend très-peu le poli.
CHASSIRON ( Tour d e ) , département de la
Charente-inférieure , arrondiflement de Marennes,
canton de Saint-Pierre ,• commune de Saint-Denis,
à la pointe de l’ île d ’Oléron , pointe du bout du
Monde, à côté du rocher d’Antioche, à trois lieues
& demie nord-oueft de Saint-Pierre.
CHASSY, village du département de Saône 8c
Loire, arrondiflement de Charolles, canton de
Gueugnon , à quatre lieues trois quarts de Charolles.
Près de la carrière de Chujfy on trouve du
granit fans mica, qui fe pulvérife aifément fous les
doigts. Il eft gris ou rougeâtre. Plus loin on rencontre
des couches de fehifte rougeâtre, par/emé
de très-petites lames de mica. Ces lits argileux
font confondus avec d’autres couches de granit
quartzeux micacé à petits grains. Cette forte de
granitelle fe réduit fort aifément en poufllère. '
C H A T . Ç ’eft le nom que les ouvriers qui
exploitent les carrières d’ardoife donnent à ces
filons quartzeux fi durs,,fi fragiles, 8c qui s’op-
pofent à ce que l’ardoife foit de bonne qualité.
Ce font vifiblement des fubftances dépofées, dans
les vid s des mafles fehifteufes, par l’infiltration
des eaux qui ont donné une certaine confîftance à
l’ardoife au moyen des principes femblables dont
elles étoient chargées. Il eft allez étonnant que ces
eaux aient rencontré , en traverfant les fehiftes,
de par-, ils principes. Cependant je dois dire qu’il
fe trouve, au milieu de certains marbres 'y des fils
quartzeux dépofés de même par l’eau qui paroît
avoir opéré l’infiltration de ces mafles calcaires.
Comment fe forment ces principes quartzeux au
milieu des fehiftes & des marbres ? C ’eft un problème
que plufieurs chimiftes fe font propofé, fans
avoir recueilli aucun des moyens de le refoudre.
CH A T A G N A T , village du département du
Jura, canton d’O rgelet, & à une lieue de cette
ville. Ce village renferme le débouché d’un canal -fouterrain par lequel une montagne vomit un petit j
torrent en hiv er, & -exhale au dehors, dans la '
belle faifon, un courant d’ air fenfible, qui fait
flotter un mouchoir fufpendu devant cette ouverture.
Ces phénomènes méritent d’exciter la ctuio-
fités des phyficiens- naturaliftes.
CH A T E A U -SU R -A T TU R , village du département
de l’Ailier, arrondiflement de Moulins.
Près de ce village on trouve, entre Nevers &
Moulins, des bâtimens confidérables ( ci-devant
de Notre-Dame de Lorette ) , fur les bords de la
! riviète de Bieudre qui fe réunit à l’Ailier. Cette
pofîtion eft avantageufe pour former des établifle-
mens entre Nevers & Moulins. Le choix, à très-
bon compte, des combuftibles, tant en bois qu’en
charbon de terre 5 la variété des marnes & argiles,
celle des fables de toutes fortes qui fe trouvent
fur les lieux 5 la grande facilité d’y pouvoir établir
des ufines que l’eau faffe mouvoir, rendent
ces établiffemens fufceptiblesde toutes fabriques,
& particuliérement de celles de terre à pipe , da
faïence, de tanneries, &c. Sa firuation au centre
de la France eft d’ une grande importance pour la
commerce d’entrepôt de toutes denrées 8c mar-
charyiifes, comme charbons, grains , viandes fa*
lées, fels, bois de toutes fortes, denrées coloniales
qu'on peut tranfporter aux deux mers, à
très-bon marché> par l’Ailier, la Loire 8c la Sein? *
à l’Océan, à la Manche ; par le caral du centre,
la Saône 8c le Rhône, à la Méditerranée, &r communiquer
ainfi par eau à toutes les communes
fituées fur les bords de ces fleuves, rivière s ,
canaux & ports.
CHÀ TE AU -CHIN ON , ville du département
de la Nièvre, . fur la pointe d’une montagne , près
de la rivière d’Yonne, à trois lieues nord-tft de
Moulins-en-Gilbert. Cette viilè étoit b capitale
du ci-devant Morvan. Elle eft intéreflante par
fon induftrie commerciale, qui naît naturellement
des reffources que lui procure fon fol. Ce pays,
arrofé par les rivières d’Yonne, de Cure , & par
une multitude de ruifleaux, eft: couvert en grande
partie, & de forêts qui toutes s’exploitent pour
l’approvifionnement de Paris, & de prairies naturelles,
formées par les ruiffeaux qui coulent dans
le fond des vallons 8c fur le penchant des collines.
De cette difpofition des lieux font nées deux
branches de commerce très-étendues, celle des
bois pour l’approvifionnement de Paris, 8c celle
des beftiaux. L’exploitation des bois, leur vente
fur les ports de flottaifon , auffi multiplies qu’il y
a de propriétaires j leur flottage à bilcnes perdues
jufqu’à Clamecy, donnent lieu à plufieurs marchés
qui fe font à Château-Chinon.
La fécondé branche de commerce, qui eft celle
des beftiaux , n’ eft pas moins importante. C'tft là
eue s’ approvifionnent les marchands pour Paris 8c
;
les fouroiflèurs des armées. C ’eft auifi l’entrepôt
de tous les vins qui paflent de la Côte-Dor 8c
! de Saône & Loire dans la Nièvre. Les habitaas
D d d 1