
l'ancienne province du Dau phin é, borné , au fep-
ten tr io n , par la Savoie j au m id i, par la vallée de
Barcelonetre 8è de la Provence ; au le v an t , par le
P iém on t, 8c au couchant par l ’Embrunois 8c le
Graifivaudan. L ’air y eft extrêmement froid en
h i v e r , & très-chaud dans les mois de juillet &
d’août. Il fait aujourd’ hui partie du département
des Hautes-Alpes.
B R IAN D E ( P lage de ) , département du V a r ,
canton de S a in t -T ro p e z , entre la calanque des
Cambous & la tour de Camarat.
B R IAN SO N ( l e ) , rivière du département de
la L o z è r e , arrondiffement & canton de Florac.
E lle prend fa fource à deux lieues un tiers nord-
nord-eft de F lo r a c , v erfe fes eaux au fud-fud-
o u e ft, & fe rend dans le T a rn à deux tiers de lieue
nord-nord-eft de Florac.
B R IA N T E , petite riviè re du département de
l ’Orne. E lle prend fa fource dans la fo rê t d’É -
c ô u v e s , arrondiffement d ’A le n ç o n , 8c fe je tte
dans la Sarte à Alençon .
BR I A R E , v ille du département du L o ir e t , fituée
au point de l ’ouverture du canal de B ri are dans la
L o i r e , 8c à deux lieues un quart de G ien.
C e t t e petite ville eft très-connue par Je canal
qui porte fùn n om , 8c qui réunit la Loire à la
Seine. C ’eft un entrepôt pour les vins. Près de
ce tte v i l le , à un endroit appelé laRochepont-Saint-
Thibaut ,,o n trouve des poudingues qui forment
des rochers conftdérablès & d’ une extrême dureté.
Br ia r e ( L e Canal d e ) traverfe les départe-
mens du L o ire t 8c de Seine 8c Marne ; il entre
alifli dans le département de l’Yonne près la limite
de c e département, à une lieue àd’efi de ce lu i du
L o ire t j à Saint-Privé. Il tiré fes eaux de la rivière
d e Loing. Sa direction au nord-oueft occupe un
trajet de trois lie u e s , remonte au n o rd , cô to ie le
L o in g dont il alimente les e a u x , pafle à Montargis,
& , à une lieu e au defliis d e ce tte v i l le , il entre
dans le L o in g , ou il reçoit le canal d’Orléans.
Depuis ce point il eft navigable jufqu’ à M o r e t , où
il fe rend dans la Seine.
J’ajoute ic i quelques circonftances qui me pa-
roiffent remarquables au fujet du canal de Briare
quant à la diftribution des eaux.
A la droite du Loing je t rou ve d ’abord le ruiffeau
d ’A illan t , celui de C h a p e lle , enfuite la Su-
reine 8c tous fes affluens. Je remarque qu’ outre
la longueur de ces v a llé e s , leurs extrémités fupé-
rieures aboutiffent à beaucoup d’étangs ; èe qur
ménage l’ écoulement des eaux fupe rfic iellés, &
devient favorable pou f abreuver le canal du Loing.
BRIDGE (Rocky), pont naturel qui fe trouve
en V irg in ie , dans le s montagnes B leu e s , 8c qui
traVerfe une vallée p ro fon d e , où cou le un.petit
ruiffeau. Les bords de ce tte vallé e font fort ef-
ca rpés , 8 c , à l’endroit du p o n t , ils fe trouvent
réunis par le prolongement de la maffe du rocher
naturel. C e pont forme une v oû te de quinze
toifes de lo n gu eu r , de l’ efpèce de ce lle qu’ on
nomme corne de vache. La corde de ce tte v oû te
eft de dix-fept toifes à la tête d’ am on t, de neuf
à ce lle d’a v a l, & l’ arc droit eft une demi ellipfe fi
aplatie , que le petit axe n ’eft pas un douzième du
grand. L é maflif de pierre qui charge ce tte voûre
eft de quarante-neuf pieds fur la c le f du grand
ceintre , de tren te -fep t fur ce lle du petit j 8c
comme on trouve à peu près la même différence
dans le nivellement de la c o llin e , on peut croire
que la voûte eft parfaitement de niveau fur toute
la longueur de la c lef. Il eft inutile d’obferver que
le rocher fe continue fur tou te l’ épaiffeur de la
v o û t e , que du cô té oppofé elle n’ a que vingt-
cinq pieds dans fa plus grande la rg eu r , Ôc qu’ elle
va toujours en fe rétréciffant.
T o u te la v oû te ne fe'mble faite que d’ une feule
& même pierre. L ’ intrados eft fi u n i, que les hirondelles
qui vo ltig en t autour en grand nombre, ne
peuvent s’y attacher. Les cu lé e s , qui ont un petit
talus , font très-entières, & , fans être planes, ont
tou t le poli qu’ un courant d’ eau donneroit à une
pierre brute au bout d'un certain tems. L e s quatre
rochers adjacens aux culées paroiffent être de la
plus parfaite h om o g én é ité, & ont>un très-petit
ialus. Les deux rochers de la riv e droite du ruif-
feau ont deux cents pieds d’ élévation au deffus de
l’e a u , l ’intrados cent cinquante, & les deux rochers
de la rive gauche cent quatre-vingts.
Si l'on confidère c e pont en n atu ra lifte, on
doit fe contenter des obfervations qui peuvent
conduire les phyficiens à former une conjecture
raifonnable fur l’origine de ce tte maffe extraor-'
! dihaire.
Les rochers font de nature c a lc a ire , 8c c ’eft au
i milieu de ces maffifs de couches calcaires que le
v a llo n , qifi fe trou ve au deffus 8c au deflbus d u '
p o n t , a été creufé comme tous les autres vallons
femblables. En confidérant ainfi l’ouverture éton nante
de ce pont naturel comme l’effet d’ un cou-
: rant d’e a u , il eft néceffaire que ce courant ait eu
la forc e d’ entraîner en même tems un maffif.de
! cinq mille toile s cubes qui rempli ffoïent le vide
; du p o n t , car il ne refte fur la place aucun véftige
! de ce tte excavation. Les blocs qu’ on trouve fous
la v oû te 8c un peu plus bas , ont leur place antérieure
encore marquée fur les pendans collatéraux
du cô té d’a v a l, & ne proviennent d ’aucune.autre
démolition que du pont même qu’ on dit avoir é té
d’un tiers plus large. L e recreufement de huit à
dix pouces * formé dans le pied droit de la rive
gauche du ruiffeau fous la naiffancé de T a r e , le
ralonge dans la forme d’ un bec-de-corbin. C e tte
dégradation & plufieurs parties foufftées fon t
préfumer que ce tte maffe furprenante pourra devenir
un jour la .v iélimé du tem s, qui en a détruit
tant d’ autres.
Il eft aifé de vo ir que c e pont natu re l, tel qu’on
v ien t de le décrire d ’après des obférvateurs attentifs
, eft l’ effet lent 8c pénible du travail des e a u x ,
q u i , en creufant la v a llé e , ont réfervé feulement
la voûte du pont : ce qui n’ a pu fe faire qu’a près,
que les eaux courantes fe font ouvert un paffage
lib re à travers le rocher qui rempliffoit d ’abord le
v id e de l’ arche. Si l ’arche n’eft pas régu liè re , fi la
courbure de l'a va l n’eft pas auffi grande que celle
d ’amont, c'eft q u e , de c e c ô t é , la maffe du rocher
eft plus éle v é e que ce lle qui lui eft o p p o fé e , &
que d’ailleurs l’ effort de l’ eau s’ eft fait fentir de
la partie d ’amont. Il paroît que l’ e a u , à mefure
qu’elle détruifoit & minoit le rocher* entraînoit
les blocs qu’elle détachoit de la partie du p o n t ,
comme des parties fûpérieures de la vallée ; car
on ne v o i t , ni dans les environs du pont ni au
d e ffu s , aucun débris confidérable. C e u x qui croi-
roient tout ce travail difficile doivent penfer q u e ,
non-feulement le vidé du pont a fervi de paffage
facile à l’ enlèvement des matériaux qui le remplif-
foient-, mais qu'il a dû exifter auffi pour l’évacuation
fucceffive de-tous les déblais de la vallée fu-
périeureq car fans ce tte Mue il eft vifible q u e lle
n’auroit pas pu être approfondie comme elle l’e f t ,
& au niveau où elle fe trouve approfondie. T o u t
c e travail a é té fait par une eau courante d ’une
grande a c t iv i té , & à laquelle a fuccédé le petit
ruiffeau qui y cou le actuellement.
C e qui a pu faciliter tout.-cè tra v ail, c ’eft non-
feulement la nature calcaire du, ro ch e r , mais fur-
toiit fa difpofition par couches 8c par lits , toutes
circotiftancesqui ont dû favori 1er l ’aélion de l ’e a u ,
& qui doivent ecarter tou te idée de raouvemens
extraordinaires ou d’accidèns. (V o y e z un deffin
d e ce pont -dans le Voyage de M. Le marquis de
Châtelux dans VAmérique Septentrionale. ) ( Voyeç
P o n t n a t u r e l . )
B R ID L IN G TO N ( Baie de ) . Les cô tes de ce tte
baie s’abaiffent confidérablement, &: près du promontoire
'de Flamborough le pays rentre fi pro fon
d ém en t, qu’ il forme la baie de Bridlington *
anciennement appelée Gabrontovicorum fînus * dénomination
à laquelle le géographe ajoure l’épithète.
Eulimenos, à caufe de l’excellence & de la
fu reté de fon p o r t , où les vaiflè au i font pleinement
à l’abri fous la hauteur du promontoire. Le
banc de fa b le , de Sm ith ie , le feul qui fe trouve
entre Flamborough 8c Spurn-Gead , s’ étend en
travers de l ’entrée de la baie de Bridlington, &
dans les vents violens du nord & du nord-oueft il
augmente encore la fûreté de ce t afyîe pour les
navires qui longent la c ô t e S u r e b y , village adja
cen t.
B R IE , contrée de F ran c e , qui faifoit partie de
la Champagne 8c du gouvernement de l’ I le -d e -
France , 8c qui correspond principalement aux
départemens de Seine 8c M a rn e , de l’Ain , de la
Marne 8c de l’A u b e . ( Voye% ces mots. ) Elle a
environ trente lieues dans fa plus grande lon gu
e u r , & vingt-deux lieues dans fa plus grande
largeur. Elle forme une efpèce de carré entre la
Seine 8c la Marne , 8c s’ étend cependant encore
de quelques lieues au-delà de ce tte dernière riv
ière * jufqu’aux confins de la Champagne, entre
le feptentrion 8c le couchant.
C e tte province é to it divifé e en Brie champenoife
, qui faifoit partie de la Champagn e, & en
Brie fran fai fe t qui faifoit partie de l’ Ile-de-France.
Quant à c e qui concerne ce tte d e rn iè re , v o y e z
l'artic le Ile-d e -Fr an c e .
La Briè champenoife eft b o rn é e , au feptentrion,
par le V a lo is & le S o iffon o is , deux petits pays
dépendant de i’ Ile-d e-France > au co u ch a n t , par
l’ Ile-de-France proprement dite & par la Brie
franfaife; au m id i, par le Gâtinois français ,, 8ç
au levant par la Champagne proprement dite &
le Rhemois. Elle peut avoir vingt-deux lieues de
lo n g , fur quatorze lieues de la rg e .L ’ air en eft fain :
fon terroir eft fe r tile en b l é , mais moins que celu i
de la Brie franfaife. Les vins qu’ on y recueille en
abondance font b o n s , furtout dans le territoire
de la Galléveffe. Il y a auffi des bois 8c de bons
pâturages. Ses fromages font très-eftîmés 8c font
éxcéllens. Meaux en étoit la v ille centrale.
La Brie champenoife é to it divifée en haute &
baffe Brie 8c en Brie pouilleufe , autrement dite
Galleveffe. C e t te dernière eft au nord , & a pour
principale v ille C h â te au -Thie rry. E lle renferme
une partie du T a rd en o is , dont le refte eft confondu
av ec le Soiffonois. L e territoire de la
Galleveffe produit de bons vins &- d ’excellens
pâturages.
La haute Briè champenoife proprement dite ren-
fermoit les environs de Meaux & une partie du
M u lt ien , dont le refte é to it confondu avec l ’ Ile-
d e -F ran ce proprement dite & le V alo is. C ’ efl:
ce tte partie dé la Brie champenoife qui produit le
plus de b l é , 8c où l’ on fait ces excellens fromages,
appelés fromages de Brie.
La baffe Brie eft la partie de ce tte contrée qui
eft: fituée au midi. Provins en eft la ville principale.
Les rivières de la Briè champenoife font la Marne ,
la -S ein e , le grand Morin & le petit M o r in , la
V o u la ie , la B ré vo n e , la Térouane 8c l’Urrin. Ses
villes p rincipales fon tMeaux, C oulommiers, C r é c y
8c Jouy.
Les principales villes de la Brie pouilleufe ou
Galleveffe font Château-Thierry , -Crouy , M on t-
mire l, la F ère -en-T ardenois, la Ferté-fous-Jouaire
‘ -8e ISogent-l'Artau t.
Les principales villes de la baffe Brie font P ro vins
, Séfanne (ancienne l im i t e ) , Montereau-faut-
Yon ne , J o u y - ie -C h â te l, la F e r té -G au cn e r , Brai*
F f i