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rapides, & fujètes, dans les débordement des rivières
, aux inondations qui contribuent à l’ex-
hauffement du terrain. Nous parlerons ailleurs du
mouvement vermiculaire des rivières qui ferpenrent
dans leurs dépôts j ainfi nous ne nous étendrons
pas davantage fur certe marche des canaux de ces
rivières : nous paffons maintenant aux matériaux
qui compofent nos berges.
Outre les matières entraînées d'amont par les
rivières, & dépofées dans les plaines fluviales, on
trouve des débris de pierres non roulées , & des
terres fournies par les croupes des vallées. Ces
amas font beaucoup plus foiides que ceux qui font
compofés de matériaux venus d’amont, parce que
les débris de pierres font plus anguleux & 'moins
mobiles, & qu’ils font empâtés avec des matériaux
terreux plus abondans. Cependant fi l’on-
examine les parties inférieures des croupes , on
trouve que les dépôts qui s’y font accumulés, contiennent
beaucoup plus de matériaux venus d’amont
, que de ceux entraînés des parties fupé-
rieures des croupes. Quand ces d: rniers font fura-
bondans , ce ne peut être que la fuite de quelques I
ravines qui ont formé de grandes avalaifons fur le
fond des vallées, & pour Tors, dans les berges, on
diftingue facilement le produit du travail des pluies
de celui des eaux courantes.
J’ai dit plus haut que les berges étoient compo-
fées de cailloux roulés, de graviers, de fables &
de fubflances terreufes qui fouvent recouvrent ces
diverfes matières, ou qui font diftribuées par veines
au milieu de ces dépôts irréguliers. Les lits de
terres argileufes, lorfqu’elles n’ont aucun mélange
de fables, fe préfentent fur les faces des berges
divifées par des lignes verticales & parallèles, qui
font vifiblement des effets de la retraite qu’éprouvent
les argiles en conféquence de la delficcation.
Les couches ainfi prifmatifées fe trouvent, vers
les parties fupérieures de la berge, fur une. épaif-
feur de trois à quatre pieds, mais toujours au
deffus de la furface de l’eau des rivières, qui, lorf-
que dans les crues elle peut atteindre les prifmes ,
re{ferre, par une imbibicion prompte , les fentes
& les fait difparoître : aufli ne remarque-r-on pas
de prifmes dans les parties des couches terreufes
qui font continuellement baignées par l’eau, parce
que la delficcation & les fentes qui en font la
fu ite , ne peuvent pas avoir lieu dans ces circonf-
cances.
La divifion des parties terreufes des berges par
prifmes en facilite la deftruction & l’éboulement,
parce que ces élémens des couches s’en détachent
■ d’abord alfez facilement par eux-mêmes. D’ailleurs,
comme la plupart de ces couches prifmatifées portent
fur des amas de fables & de graviers mobiles
que l’eau détruit journellement, dès que cette
bafe leur manque on voit des rangées de ces prifmes
fe précipiter dans l'eau , & lailfer fur la berge
des brèches fort apparentes & alfez profondes.
Quant aux berges compofées de graviers t de
cailloux roulés & de fables, elles s’éboulent d’autant
plus facilement, que ces matériaux font plus
mobiles & ont moins d’adhérence enfemble j mais
lorfque ces matières font unies par des terres mar-
| neufes ou argileufes, ou par quelques veines de
terres ocreufes, elles réfiftent davantage à l’aétion
de l’eau, & ne s’éboulent guère que par blocs &
par des fragmens de lits fous forme de poudin-
gues, que l'eau détrempe enfuite, & qu’ elle dé-
compofe alfez promptement.
C ’eft en fuivant l’examen des berges aéluelles &
des anciennes, dont les veftiges fubfiftent au milieu
des accrues, qu’on trouve la confirmation &
l’application du principe que j’ ai développé à l’article
des C o u ch e s . On y voit donc qu’ il n’y a de
diftinètion dans les diffère ns bancs des dépôts de
graviers ou de fables, que par l’interpofition de
lits pu de l’amas d’argile & d’autres terres,.:Il en
eft de même de la diftinétion des terres limoneufes
& des fables. Dans tous ces détails les progrès du
travail des eaux des rivières, ainfi que l'étendue &
la variété de leurs dépôts dans les plaines fluviales,
font vifîbies, & il paraît que certaines rivières
ne font plus, dans l’état aétuel, qu’ ofciller au milieu
des malfifs des dépôts quelles ont formés
autrefois ; que toute la fuperficie du fond des
vallées, quelque largeur qu’elle a it, a été couverte
& comblée par l ’effet de circonfiances plus
favorables que celles de nos jouis, circonfiances
qui ont agi long - tems de la même manière.
L’ancien travail des premiers dépôts fe diftingue
aifément de celui qui s’opère chaque jour pour
le prolongement des accrues ou la formation des
nouvelles ailuvions. On découvre au milieu des
accrues des relies de berges qui indiquent les reptiles
& les fuccelfions du travail moderne , en
cela bien différent de l’ancien. Quant à la furface,
l’ancien a plus d’uniformité & de continuité ,
parce que les crues étoient plus régulières , &
affnjetties à une marche toujours à peu près la
même.
Be rg e s . Il y a plufîeurs fortes de berges : les
unes compofées de couches naturelles, horizontales
& marines, & les autres offrant des lits de
matières mobiles, femblabies à celles dont font
compofées les îles qui fe forment au milieu des
rivières.
Les premières berges préfentent des bords efcar-
pés, ou l’on peut diitinguer les couches dont nous
venons de parler. Au contraire, on voit fur les
bords des fécondés des éboulemens fuivis comme
les );ts qui en fournirent les matières j car on diftingue
fur leur épaiffeur autant d’éboulemens qu’il
y a de lits.
Les berges des pays de fehiftes & de granits
offrent des éboulemens fabloneux , au milieu desquels
les fables quartzeux fe trouvent mêlés de
terres, débris des fchiftis ou des feldfpaths.
J’ai vu j à la tête de î’rle alongée de la Seine, en
face
face de Paffy, & qu’on a détachée du bord de la
gauche, un amas de fables couvert de plantes
aquatiques, qui furnageoic-nt de manière à faire
croire que l’amas de fables étoit alfez élevé. La
étoit fort baffe le 30 fruêtidor an x i. Le
même jour un appendix de femblabies matériaux,
à la queue de la même île , couvert également de
plantes, paroiffoit plus enfoncé dans l'eau qui
reftoit j ce qui me paroît autorifer les principes
que j’ai établis , d’après plufieurs autres obferva-
tions , que les îles en rivières font plus élevées à
la tête qu’à la queue j car les précipités formés à
la tête font plus abondans qu’ils ne le font à la
queue } ce qui définitivement fe diftingue fur la
forme générale de la furface des îles.
11 y a des berges de différente conftitution : la
plus grande partie fe trouve formée des dépôts des
fleuves & des rivières, & dont les matériaux ont
été entraînés, foit d’amont, foit des croupes latérales
: telles font les berges qu’on peut fuivre, au
delfùs & au delfous de Paris, dans la navigation
de la Marne & de la Seine. Dans ce trajet il y a
peu de berges dans le v if des bancs & des lits naturels.
J’ai obfervé de même une belle fuite de
berges, des deux côtés de la Seine, de Nogent à
Montereau j elles font coupées dans de pareils
dépôts où domine la grève plate calcaire.
J’ai trouvé des berges coupées, au milieu de
dépôts foufmarins, par les fleuves -, mais ceci n’a
lieu que dans les vallons golfes , comme on les
voit dans les vallées du Rhône, de la Loire, de 1*Allier & du Pô. Lorfqu’on aura bien connu ces
valions golfes, on fenrira facilement la raifon de
cette difpofition. J’ajoute à . ces fortes de berges
celles qu’on rencontre le long des rivières latérales
du fécond ordre ; elles 10m coupées dans les cou-,
ches fupeificielles parce qu’il n’y a pas de dépôts.
Àu refte, ceci mérite d’être fuivi .avec une cer-r
taine attention, & comparé avec les différentes
natures de fols.
P J’ai vu dans la berge de la Seine, depuis Auteuil
jufqu’à Sèvres, dans les endroits coupés à pic &
fur une épailfeur d’environ deux à trois pieds, des
fentes de delficcation fort nettes & verticales,
d’où il eft té fui té une divifion de la terre par des
formes de prifmes dont les faces font fort nettes.
Je dois confidérer les matériaux qui compofent
ces berges comme faifant partie de ceux qui ont
fervi à remplir le fond des vallées au milieu def-
quelles coule la rivière : ce font vifiblement des
fubftances apportées & dépofées par les eaux courantes
, diftribuées par lits le plus fouvent irréguliers.
On y rencontre le plus fouvent des fables,
des argiles, des marnes , des fragmens de pierres
calcaires ou autres, auxquels il faut ajouter des
graviers plats calcaires ufés & polis, ou bien des
cailloux roulés de pierres dures. On peut ajouter
à ces matériaux ceux que les eaux des pluies entraînent
du haut des croupes latérales des vallées,
Géographie-Pkyjigue. Tome 111.
[ qui viennent combler les plaines, & fe portent
1 ainfi jufque fur les bords des rivières.
Les berges ont plus ou moins de hauteur au
deffus des eaux ordinaires des rivières, ainfi éli s
ne débordent & n’ inondent les plaines que lorfque
leurs eaux s’élèvent au delfus des berges.
C ’ eft par l ’examen des berges que l’on peut juger
de la conftitution du fol des plaines pluviales ; c e 11
par l’examen des berges de la Seine & de la Marne
aux environs de Paris, que j’ai connu d'abord la
compofition des plaines qui fe trouvent au deffus
& au delfous de cette ville j c'eft par l’obfervation
des berges de la Seine à Nogent & à Montereau ,
de celles de la Marne au delfus & au delfous de
Meaux, de celles de l ’Yonne à Auxerre & à Sens,'
entre S.ns & Montereau , que j’ai pu juger du fol
des plaines que m’ont offert ces rivières.
En remontant plus haut dans les vallées de U
Marne, de l’Aube & de la S--ine, j’ examinë les
berges des parties correfpondantes de ces vallées >
j’y retrouve les mêmes fonds dans les lits des rivières
, & les mêmes matériaux dans les berges ;
enfin, une compofition femblable du fol des plaines
qui s’étendent à la fuite des belges. Je renvoie
au refte à une plus grande difculfion fur les berges
à l’article C h a m p a g n e , où je traiterai plus amplement
de la correspondance des plaines de la
Marne, de l’ A.ube & de la Seine dans le département
de l’Aube.
Il y a des berges: fort élevées j d’autres n'ont
qu’ une très-petite épaiffeur. Au refte, elles ne
régnent que le long des plaines d’une certaine
largeur : on n’en voit plus lorfqu’ il n’y a plus de
plaines , & que l’eau du fleuve ou de la rivière
raie le pied des couches foiides des montagnes qui
forment.les bords de la vallée.-
Quelquefois, dans le cas précédent, il n’y a de
berge que d’un côté , parce qu'il n’y a de dépôts &
de plaines que d’un côté.
BERGERES ( Ile aux ) ,. du département de
Maine & Loire, canton de Saint-Florent. Cette île
eft formée par la Loire, près Saint-Florent.
BERÇONS ( le ) , rivière du département des
Baffes - Pyrénées , arrondiffement de Pau , canton
de Lembeye. Sa fource, à une lieue un quart de
Lembeye, verfe fes eaux au nord, comme toutes
les fources qui fortent des Pyrénées. Eli-s paflent
à Madiran , & vont fe rendre dans i’Adour à un
quart de lieue oueft de Rilèle.
Bergons ( l a ) , montagne des Hautes-Pyrénées,
arrondiffement d'Argelès & canton de Luc. Cette
maffe montueufe peut s’examiner avec intérêt.
BERGUES-SAINT-VINOX, ville du département
du Nord, chef-lieu d’ arrondiffement & de
canton, fur la C o lm e , au pied d’une montagne,
à deux lieues au fud de Dunkerque. Cette ville eft
P