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11 ne me refte plus qu'à parler des fleuves qui |
éprouvent des crues ou des débordemens périodi- *
ques , annuels, & qui arrivent affez conftamment j
dans de certaines faifons : ces fleuves ou plutôt,
leurs fources ne fe trouvent que dans la zone torride.
L’on ne doute plus maintenant que ces effets
qui avoient paru ii furprenans autrefois, ne foient ;
produits par l'eau des pluies très-abondantes dans
cette zone , pendant la faifon où le foleil y fé*
journe. Ainfi les crues des fleuves fujets à des débordemens
annuels tiennent à la fuite & au retour
des mêmes faifons. Ces faifons elles-mêmes
dépendent des vents & de la marche confiante &
régulière du foleil. ( Voye% au refte les articles du
N il , du Gange & des autres fleuves qui éprouvent
ces mêmes crues périodiques, où les principales
circonftances de ces phénomènes , ainfi
que les grands effets qui en réfuitent, font décrites
en détail & analyfées avec foin. )
C rues des sources. Plufieurs fources & fontaines
font fujètes à des crues confidérables à la
fuite de certaines pluies d’orage ou des pluies longues
& foutenues de l'été & de l’ hiver. Dans ces
cas , l’eau de ces fources fe trouble & fe charge
d’une terre jaune, abondante, pour peu qu’il y
ait des entonnoirs multipliés qui reçoivent les
eaux des pluies, & qui fervent à les raffembler
dans les réfervoirs de ces fources. Je pourrois
citer plufieurs fources pareilles ; mais je me contenterai
de renvoyer à l’article S oulaines , où
l’on trouvera une defcription détaillée d’une fontaine
où tous ces phénomènes font très-marqués,
& où toutes les circonftances qui y concourent,
font faciles à faifir & à., rapprocher. ( Voyeç
A bîme des sources aux environs de Nar- ;
bonne, où ces effets s’obfervent également, & ont
été indiqués avec le même foin dans la defcription
de ces contrées intéreffantes. )
C rues pério diqu es des fleuves de l a
T o r r id e . Les crues du Nil, du Gange, de l’In-
dus, & les inondations qui s’enfuivent le long de
leurs bords, fe font en même tems par la mouflon
qui règne dans la latitude de leurs fources ou dans
une partie de leur cours. On doit juger à la quantité
d’eau qui tombe dans les trois mois que dure
la mouflon, par celle qni a été mefurée de la côte
du Malabar, & qui s’élève à quatre-vingt-trois
pouces.
Les crues de l’Indus & du Gange ont lieu pendant
les mois de juillet & d ’août. ( Voyage de Ber~J
nier dans l'Inde. )
C R U Z Y -LE -CH A T E L , ville du département
de l’Yonne, arrondiffement de Tonnerre, & à
quatre lieues eft de cette ville. Au hameau de
Maulac, qui dépend dé Cru%y3 il y a une verrerie
où Ton fabrique des bouteilles communes. -
c u i CUB1ÈRE (R o c d e ) , montagne du département
de l'Aude , canton de Tuchan, & à quatre
lieues l’eft de cette ville. Elle mérite l’attention
des naturaliftes.
CUBLAC , village du département de la Corrèze
, arrondiffement de Brives, & à quatre lieues
de cette ville.On trouve dans cette commune 3 fur la
Vezère , une mine de craie rouge, rubrka marga,
rubra foliaiufcula.
CUBON ( Pic de ) , montagne du département
des Hautes-Pyrénées, arrondiffement & canton
de Bagnêres , à trois lieues & demie oueft-.fud-oueft
de Vielle. Elle a de pente, du fud au nord, deux
tiers de lieue, où l’on peut obferver fa conftitu-
; tion phyfique.
CUGNY , village du département de l’Aifne,
canton d’Oulchy-le-Châtel. Il y a une tuilerie, &
on y exploite des terres pyriteufes propres à faire
des engrais.
CUIL ( Montagne d e ) . Cette montagne eft
plus élevée que celle d’Epernay & que le mont
Félix 5 elle a près de cinq cents pieds. Une partie
eft couverte de bois , une autre eft cultivée 5 cependant
la plus grande partie de fa fùrface eft en
friche. Comme c e lle -c i eft prefqu’entiérement
couverte de bruyères & d’autres plantes, la terre
végétale eft fabionneufe & colorée. Dans les endroits
où elle eft cultivée, cette terre eft un mélange
d’argile & de fable très - coloré, qui eft
fertile pour la culture des blés. Sous la terre végétale
, qui varie par la quantité d’argile & d’ocre
martial qu’elle contient , on trouve une terre
arénacée jaune, enfuite une couche de pierre
calcaire, qui dans des endroits a huit à dix pieds
de profondeur. Cette pierre e ff tendre, poreufe :
on reconnoît encore les coquilles qui l’ont for-
Imée. Une couche de falnn très-friable , coloré,
dans lequel on trouve quelques criftaux de gypfe ,
eft entre-mêlé de pyrite martial. Sous toutes ces
couches on rencontre de la terre marneufé, enfin
du tu f calcaire & le banc de craie.
On trouve abondamment, dans l’intérieur de
-j cette montagne,des pyrites & des cailloux roulés,
* colorés en noir, en rouge par la chaux de fer
j qui eft très-abondamment répandue. La partie
orientale de la montagne de Cuil a,été bouleverfée
en partie par les eaux d’une inondation qui, après
j , avoir prefque comblé cette vallée ( fïtuée vis-à-
vis Montelou) de pierre & de terre, laiffa découvert
l’ intérieur de la montagne. On voit encore
des ravines & des fentes perpendiculaires très-
profondes formées par les eaux. Cet endroit, qui
j a environ un mille d’ étendue, s’appelle lesRóual/es
j de Cuil. 11 offre encore une élévation de plus de
deux cents pieds, des rochers énormes entalfés en
j groupes les uns fur les autres d’une manière pitto-
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reloue ï la plupart femblent prêts à Ce détacher . & 1
' une quantité defcend journellement du haut de la
montagne. Ces rochers de pierres calcaires font
colorés diverfement par la terre martiale, qui elt
très-abondante dans cet endroit ; les autres font
d’un rouge éclatant, d’ autres bruns, & quelquefois
entièrement noirs. Ils font tous formes de
vis & de buccins, & couverts en grande par-
tie par des criftaux de fpath calcaire j enfin on
trouve des géodes 8c des duifes quartzeufes dans
quelques cailloux.
CUISE AUX , ville du département de Saône
8c Lo ire, aupied d’une montagne, à quatre lieues 8c demie lud-eftde Louhans.ily a quelques vignes
dans fou territoire, qui font bien cultivées.
CU ISER Y , ville du département de Saône 8c
Loire , arrondiffement de Louhans , fur la côte, >
près de la Se ille , à une lieue un quart eft de
Tournus. Cette ville eft dans un bon pays. La rivière
de Seille commence à,y être navigable. Son
territoire fournit beaucoup de vin.
C U IS IA T , village du département du Jura,
canton de Goufance. Il y a une mine de charbon
de bois foffile.
CU JE L A T E , montagne du ..departement des
Baffes-Pyrénées, canton d’Arudy, à trois lieues
un tiers de Bielle. Elle a de l’eft a loueftdeux
tiers de lieue de longueur.
CULANT., ville du département du C h e f , fur
l’Aron, à trois lieues 8c demie de Bourges. Le
territoire de Calant renferme une mine de man-
eanèfe d’une qualité fupérieure reconnue pat la
fociété d’agriculture de Mellant. Il y a auffi des
carrières de marbre d'un grain ties-fin 8c lulcep-
tible d'un tiès-beau poli. I C u lan t | Pic de ) , département des Hautes-
.Pyrénées, canton d’ Argelès. Il a du nord au lud
un tiers de lieue de longueur.
CU L 1GO ( Lac de) , département de la Haute-
Garonne , canton de Bagnères de-Luchon, 6c a
deux lieuesfud-oueft de cette v ille , a la defeente
de la cafcade de cent trente-quatre toiles, venant
rdulac d’Ëfpingon- fur le Go.
CU L E S TR E , village du département de la
-Côte-Dor ,-canton d’Arnay-fur-Arroux , près de
-la fource de l’Arroux, à une lieue 8c demie d Ar-
nay. C ’eft un point de partage des tau x, tres-
remarquable.
C U LO T S , centres d’éruption des feux fouter-
-rains, d’où les formes de cratères ont uilparu. H
C ’eft parce qu’on n’a pas fuivi un certain plan
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j d'obfervations affez étendu & raifonné, qu’on a
! recherché 8c indiqué des cratères dans les pays
volcanifés, où les produits du feu appartenaient
à la fécondé époque, 8c par conféquent ne dévoient
point offrir ces formes qui ne fubfiftent que
dans la première. On n’a pas foupconné qu'à la
place d'un trou plus ou moins profond, plus ou
moins évafé, on ne devoir trouver qu’un amas
de terres cuites ou qu’une mille de lave efearpée
de cous côtés, ou placée à l’origine des courans,
ou ifolée fur une hauteur , 8c qu’il n’y pouvoir
exifter d’autres veftiges de cratères, mais que ces
veftiges étoient trop altérés pour être reconnus.
On n'a pas même fait mention de ces maflïfs de
laves ni fenti la difficulté de.concevoir comment
■ elles avoient pu fe former , fe conferver aiiili
fans avoir de liaifon avec celles des courans.
on n’a pas vu que ces courans eux-mêmes tenoienc
àces.maffifs, quoique,fouvent ces culots ne tînffent
pas aux g autan s.
Mais en revanche , pour peu que ces ob fer valeurs
rencontcaftent-certaines inégalités dans le
terrain , ou une ravine cr.eufée au pied de ces
mafïifs de laves efearpées, ils y ont placé les cra-
; tères 5 ils y ont imaginé, les veftiges des bouches
de volcans. C ’eft ainfi que,, fans méthode , fans
analyfe, on s’égarera toujours dans -une fuite de
faits où les. opérations de la nature fo.nt compliquées
8e altérées. Et dans quelles-circonftances
ne le font-elles pas !
C ’eft-à ces obfervateurs à qui je dis : Ne cherchez
pas fte-cratères dans cette ,contrée, où il
n’ en fubfiûe plus. Au lieu d’ une bouche ouverte
je ne puis vous montrer que des amas de terres
cuites , ou des maflïfs de laves folides efearpées,
placées à l’origine des courans , difperfées fans
ordre ou guindées fur des hauteurs. Ce font les
tufs ou culots des cratères que vous cherchez;
ainfi vous êtes arrivé trop tard. Si vous prétendez
retrouver ici les formes principales des anciens
fourneaux où le feu . a exercé fes ravages , le
tems , qui amène tous les changemens & les
nouveaux événemens, détruit les formes des anciens,
& il faut fe réfoudre à fixer les progrès de
fes deftruétions avant que de prononcer fur ce
qu’il a inconteftablement altéré. Pour mettre de
l’ordre dans vos recherches , parcourez d’aurres
cantons où les cratères fe présenteront à vous
avec toutes les circonftances qui les caraétérifenc
réellement.
Pour trouver un cratère il n’y a pas de grands
efforts defprit à faire , fi l’on fait reconnoître
tous les produits du feu appartenant à la première
époque que j’ ai diftinguée. On* verra fur le fommet
aplati d’ une montagne un trou plus ou moins profond,
conique , couvert de feories ou de tertes
cuitesj,quieft le centre de quelques courans échappés
du pied de la montagne, ou qui eft rempli, au
fond d’un culot3 de laves qui s’y font refroidies
fans avoir été yeifées au dehors.
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