ble 8c gracieux. Le pays de Dombes fait aujourd’hui
partie du département de l’Ain.
DOMELLÎERS » village du département de
rO ife , canton de Creve coeur, à deux lieues de
Breteuil, II y a foi vante ^briques de fer g e s ,. &
quelques preffoirs pour le cidre.
DOMEVRE , village du département de la
Meurthe, canton de Blamont, & à une lieue de
cette ville. On trouve, aux environs de ce vil-
lage, une fontaine d’eau minérale. Son baftîn a
quatre pieds 8c dejni de longueur, fur autant de
largeur , & trois pieds de profondeur. Il eft couvert
d une voûte & entretenu avec beaucoup de
foin. ^ principale propriété de cette eau eft
d être diurétique & purgative fi on la prend à la
fource. Il y a d’ailleurs une manufacture de faïence
& de poterie dans ce village.
DOMFRONT, ville du département de l’Orne,
.e^V*eu ^ arrondiflémf nt 8c de canton , étoit la ,
principale ville du pays d’Hofllme, dans la ci-de- i
vant Bafle Normandie. Elle eft fituée fur une mon-
tagne efcarpée, au milieu d'une forêt, fur la petite
rivière de Varenne.
DOM-GERMAIN , village du département de
la Meurthe ? à une lieue 8c demie de Toul. Il y
a une tuilerie cù il fe fabrique de la tuile creufe ,
dont on fait ulage dans tous les environs.
DOMINGUE (Saint-) , île principale du
golfe du Mexique, qui eft remarquable, non-
feulêment par fon fol, mais encore par la mer qui
Feot'oure, & par fon climat. Nous ferons con-
noitre ici ces différens objets. Nous commencerons
d’abord par les montagnes de cette île.
§. lÉr. Montagnes de Saint-Domingue.
. Les montagnes les plus élevées de la dépen-
daJice du Cap-Français , qu’on a parcourues & décrites,
font celles de la Grande-Rivière , celle de la
Mqntagne-Noite,xelle du Doudon & d e la grande
rivière du Bas-Limbé. Toutes s’élèvent rapidement
en forme de pyramides , & fe terminent en
pics. Elles paroiftent toutes terminées par des
bancs de pierres calcaires, établis tantôt for des
maffifs de granits , tantôt lur ceux de pierres de
fables, qui fervent de bafe 8c de noyau à ces montagnes.
On a diftingué dans les chaînes principales de
ces grandes malles , des jaipes., des porphyres,
des fiions de quartz ou de feldfpath, des fchiftes
argileux & des pierres calcaires. Quant aux corps
marins foffiles ou pétrifiés, ils font moins communs
que danscertaioes provinces de France. Cependant
quelques-unes des montagnes de Saint Domingue
n’en font pas dépourvues.
Suivant les obfervations faites en France & dans
les pays étrangers, même hors de l ’Europe, par
les plus habiles naturaiiftes ,'il paroît confiant que
les granits ne fe trouvent-jamais établis fur les
pierres calcaires, difpofées par couches, & qu’on
n’en rencontre que par fragmens détaches , qui y
ont été tranfportés par les eaux fur les formnets
des montagnes ou des collines calcaires.
_ H en eft de. même à Saint Domingue. Les granits
forment conftamment les bafes & les noyaux
des montagnes, compofées pour h plupart de bancs
c î ’caircs à leurs fommets.
Ainli, à cinq ou fix lieues du Cap-Français, on
rencontre au pied de la montagne du Grand Gile>
les matières granitciies qui compofent la bafe.de
la grande chaîne, qui s’étend de là jufqu’à la partie
elpagnole.
Ces fortes de granits offrent un grand nombre
de vaiiétés, tant par les divers états & proportion
desfobltances élementaiies du granit, que parieurs
couleurs, il paroît que l’agrégation du. quartz 8c
du feldfpath s’eft opérée en grande partie par fon
gluten calcaire , puifque ces çompofés éprouvent
dans leur calibre un léger mouvement d’effervef-
cence lorfqu’on y .verfe de l’eam D’autres font
d une couleur d’un bleu fombre, & le fchorl s’y
trouve en certaine proportion. On y remarque
quelques points blanchâtres qui fe diffolvent len-p
tement 8c fans un mouvement marqué d’effervef-
cence, d où il réfulte une efpèce de gelée comme
celle que donne la zéolithe. Ce granit, qui eft fort
dur & fort pefant, donnant de vives étincelles
lorfqu’on le trappe avec l ’acier, renferme aufti
du mica noirâtre, en lames très-mincès.
D autre granit, formé par la réunion du quartz,
du feldfpath & du mica, n’a pas autant de/foii*
dite 5 & quoiqu'il faffe feu lorfqu’on fe frappe
avec le briquet, il s’égienne& fe brife facilement
fous le marteau. Les parties élémentaires foin de
diverfes couleurs. Enfin, on_ en trouve encore de
p:us tendre Sc dans un état de décompofition
très-marqué.
A la grande rivière du Bas-Limbé on rencontre
des ranflifs confidérabies de granits verdâtres & filamenteux
, dont les parties font peu liées enfem-
ble. Parmi les blocs font .des fragmens dé quartz
d un blanc-laiteux, fervant. de matrice à une mine
de cuivre hépatique. On voit aulfi dans le même
canton, des malles;confidérahles d’ une pierre ar-
gileufe, d’un vert obfcur, remplie de pyrites.
Sur ces granits qui forment, comme nous l’ayons
dit i la bafe des montagnes les plustonfidé-
rables de Saint-Domingue, repofent les matières
calcaires en conehés par-dlèles , parmi lefquelles.
on t r o u v e fu r les montagnes du Dondon , quelques
débris bien caractérisés de piufieurs efpèces
de corps marias, comme huîtres orbiculaires de
moyenne grandeur , des noyaux de cames 8ç
d*autres coquilles turbinées. Outre ce la , fur la
ligne de démarcation des poffeflîons elpagnoles,
quartier du Dondon , il y a de grands bancs de
pierres lenticulaires, 8c des madrépores agatifés.
Affez près de là on a encore obfervé des maffes
fort confidérabies de pierres calcaires très-dures,
remplies d’une grande quantité de fragmens arrondis,
de diverfes couleurs.’ On y voit même des
morceaux de porphyre d’ un rouge-foncé, avec
des taches blanchâtres. Il n’a pas été poffible de
retrouver les grandes maffes dont ces porphyres
ne font que des détrimens charriés anciennement
par les eaux 8c arrondis par le frottement, 8c dont
fa plupart fe trouvent enveloppés par la matière
calcaire avant qu’elle eût pris une certaine con-
fiftance parla pétrification. Mais en comparant les
granits, on a reconnu qu’ ils étoient de la même
nature que ceux qui forment la bafe des montagnes
dont on a parlé,' On voit aufti dans les couches
de pierres calcaires, des noeuds affez gros
1 leur eft toujours modéré, le jour par le vent de
j mer, la nuit par le vent de terre, qui font l’un
I & l’autre très-frais & même agréables.
de fil e x , qui s’ en détachent avec facilité, 8c dont
la première enveloppe eft une fubftance crétacée,
faifant une vive effervefcence avec les acides. On
y trouve auffi des fpaths calcaires fous les formes
;les plus variées, . .
Les montagnes, principales de la Grande-Ri viere,
'air.fi que c e lle s du Dondon & de la ravine du
Limbe , ont pour bafe des granits à peu près de
même nature que ceux dont on a fait mention.
Elles font encore riches en minéraux , car on y
rencontre de l’antimoine en plume , & des frag-
mens d’un charbon de terre de fort bonne quali
té î ce qui porte à croire qu’on y trouveroit
aufti des mines confidérabies 8c très-abondantes
de ce précieux fofiîle.
Dans la partie dite Joli:rou3 on trouve dans un
fol qui paroît aflez aride, une mine de cuivre peu
riche , dans une gangue quartzeufe. Une autre
mine de cuivre vitreux > rouge 8c gris, fe trouve
dans une pierre argileufe j mais les filons n en
patoiffent pas affez confidérabies pour deoomma-
ger des frais d’exploitation.
Vers l’extrémité de la Montagne-Noire on
trouve , dans une terre alumineufe , du bois fof-
file fous forme de charbon : il prend un affez beau
poli, & reffemble au gayet, dont il aies propriétés.
On le trouve en fragmens à la furface de la terre,
mais ce n’eft que par hafard; cependant il femble
qu’on potirroit en faire la recherche avec quelque
avantage.
§. II. Météorologie de Saint-Domingue.
' Cette île offre , relativement à la météorologie
, des faits affez remarquables. Sur les mon^
tagnes la température eft quelquefois à 6 degrés
au deffus de la glace , U la chaleur s’y élève rarement
au deffus de 24 degrés. Ù o , ,
Dans les plaines elle va de 10 à 28 dêgres, &
rarement jufqu’à $b j 8c d’ ailleurs, ce fond de cha-
Quoique le baromètre ait en général peu l e
variations, on en remarque cependant une qui eft
diurne & périodique. Lorfque la brife fe lève
à huit ou neuf heures du matin , le baromètre
commence à monter. Son afcenfîon continue jufqu’
à onze heures 8c midi j il defeend enfuite un
peu jufqii’à trois heures & julqu’au coucher du
foléil. C eft alors qu’on le voit monter jufqu’à dix
heures du foir, & fon afeenfion eft d’autant plus
forte, que le vent de terre fouffle plus fortement j
après quoi il redefeend jufqu’au lendemain matin.
Ces mouvemens font beaucoup pius fenfibles en
général le jour que la nuit, parce qu’ils paroiftent
dépendre de la chaleur 8c de la force des vents.
Les pluies font encore remarquables par leur
abondance & leurs effets. Dans certains cantons
!■ montueux de l’ î l e , il to'mbe jufqu’à trois cent cinquante
pouces d’eau de pluie, & fouvent un côté
d’ une chaîne de montagnes eft noyé & ravagé par
les pluies continuelles, tandis que le revers éprouve
une féchereffe & une ferénité confiantes.
Les plaines reçoivent moins d’eau que les montagnes:
il y tombe communément cinquante pouces
d’eau.
Toutes les parties de 1 île portent l’empreinte de
ces pluies abondantes : ce font les moyens que la
nature a employés 8c emploie chaque jour pour la
formation des plaines qui portent les riches produits
de la culture.
Il eft aifé de reconnoître une proportion confi-
tante 8c uniforme entre l’étendue des plaines d’ al-
luvion 8c celle de la petite des coteaux 8c montagnes,
quiverlentfeseauxdans la rivière qu’on voit
au milieu des plaines, & qui les ont d’abord approfondies.
Ce rapport eft à peu près d’un à cinq,
c’eft-à-dire, que cinq lieues carrées de pente
des taux ont donné naiflànce à une lieue carrée de
plaine. C ’eft là d’ailleurs où l’on peut reconnoître
les débris immenfts des montagnes voifines , dont
.les pluies opèrent chaque jour les dégradations.
En voici la preuve : fur le bord de la grande rivière
qui fépare la plaine d’alluvion de celle du
Marin, on obferve q ue , dans le tems des pluies,
la rivière contient un centième de vafe. Si l'on
côr.fidère enfuite que la furface des montagnes qui
verfent dans cette rivière , eft de trente lieues
carrées, qui reçoivent environ cent cinquante
pouces d’eaux pluviales par an , on voit que
la partie des deux plaines, qui a été formée par
les dépôts de ces eaux, eft d’ environ fix lieués
carrées.
On doit croire que cetre dégradation des montagnes
cet envafement des plaines n’ontpas toujours
eu le même progrès avant qu’après le défrichement
jcar dans l’état aétuel, lorfque des pluies
abondantes, telles que celles qui donnent huit, dix, Nnnn x
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