
3s6 C A Y
refpiré. O r , cela ne peut provenir que cîe ce que
les rinêmes ouvertures qui ont fervi à faire pénétrer
l'eau des pluies dans les entrailles de la terre,
ont aufli fervi à y introduire l’air : on en doit
aufli conclure que toute l’eau qui circulé dans
l’intérieur des couches & des bancs, vient de la
furface dé la terre 8c non de la mer. Cette affo-
ciation de l’eau & de l’air dans tous lés réfervoirs
fouterrains annonce que leur origine |commune
eft la furface de la terre, qui reçoit l’eau des pluies,
& où flotte l’ air de l'atmofphëre.
CÀYENNE eft fituéefur la côté de laGuiane,
à 4 degrés j6 minutes de latitude.‘ Cette île" eft
formée par deiix bras de la rivière de Cayenne 3
& fa circonférence eft d’environ dix-huit lieues.
Elle eft affez haute généralement fur le bord de la
mer, mais fi marécage'ufè dans fon centre 3 qu’ on
ne peut aller par terre d'un bout à l’autre. Çes
marais font couverts de mangliers fort ép’ais , qüi
croiffent jufqive dans, l’eau. dè la mer ', & dont
l’entrelacement forme une' efpece de chauffée fur
laquelle, en certains endroits , on peut marcher
plus de douze a quinze lieues, fans rencontrer la
terre. Ces marais » joints à neuf mois de pluies
continuelles , rendent l’air humide ik mal-fain j ce
qui occafionne des fièvres;, qui font fouvent très-
dangereufes. Cependant depuis que l’ île fê défriché,
l’ air en eft devenu plus pur, & Ion commence
à s’y bien porter. La nature_& l’ art ont contribue
à fortifier la ville qui eft à l’occident de l’ ïle.
Le principal commerce de Cayenne confifte en fu-
cre , en rocou , en coton & en indigo :1e café qu’on
y récolté, a la fève petite , mais d’une qualité excellente.
La terre éft très-fertile en mais,'en manioc
: il y croît de la cafte, de la vanille & de la
pi ta, dont la cote fe taille comme lé chanvre.
L’ébène noire & v erte, le bois de violette &
d’ autres bois précieux pour la teinture & la mar-
quéterie font communs dans l’île. Le poilTon &
le gibier y font abondans : ori y voit des tigres,
des cerfs, des cochons, des agoutis & des'fapa-
jous. L’ agouti eft de la grofleûr d’un lièvre. On
trouve aufli à Cayenne de fort gros ferpens, mais
point venimeux. Entre plufieurs fortes d’oifeaux,
les perroquets y font d’une beauté fingulière. Les
bois y font peuplés de flamands, de petites péru-
ches , de colibris & de toncans.
Le gouvernement de Cayenne n’eft pas renfermé
dans les bornes de l’île 5 il s’étend à plus de cent
lieues fur la côté : à l’oueft, il a la rivière de Ma-
ron y , qui le fépare de la colonie hollandaife de
Surinam } du côté du fud, il touche au bord fep-
tentrional de la rivièré des Amazones.
On voit à Cayenne quantité de chevaux : ces
animaux coûtent peu à nourrir. On y nourrit aufli
des brebis, des chèvres, de gros beltiaux, avec le
foin de mettre le feu dans les favannes aux mois
d’août & de feptembre.
s On ne reffent point à Cayenne de ces1 vives Chac
A Y
leurs qui font la principale incommodité des autres
îles, u n vent d’ eft qui s’ élèv e tous les jours fur
les n eu f heures du matin, y rafraîchit l’ air. Il y
pleut fièu f mois1 en t ie r s , à commencer du rnois
d’ o é tô b r é , & c’ eft ce tems qu’on nomme l’ hiver.
Les beftiaux trouvent partout alors d’excellens
pâturages f mais dans les. mois de lûiM et, d août
& de feptembre les campagnes font quelquefois
fi fèches , que les chevaux & les boeufs périffenc
de faim & de foi'f. Les mpuftiques, les marin-
g ou in s , les ch iq u e s , les t iq u e s , les pous d’agoutis
, ceux de bois , les fou rm is , les fcarabéês, fe-
roient d’autres fléaux de l’ île par leur nombre &
leur voracité fi tous cês infectes ne fe faîfoient
une guerre mutuelle qui le's détruit : la fourmi
coureufe furtout tue les mou ch es , les guêpes , les
fcarabéês , les araignées & jufqu’ aux rats.
C e tte île peut devenir par la fuite une colonie
intéreffante par fès productions.
C A Y S T R E . On' ne peut douter qu e le fleuve
du Cayfire n’ ait formé du terrain à fon embouchure
: c ’ eft un fait reconnu de toute l’antiquité^
( Hérodot. l ib . 1 1 , cap, 10 ; Strab. lib. x 111, -p. 611 ;
Plin. lib. 1 1 , cap. 8y , & lib. V , cap. 29 ; Arrian.
de Exped. Alex. lib. v ) , & qui s’eft perpétué juf-
qu’à nos jours. (T o u rn e fo r t , Voyages, tome 11,
pag. y z o > Chandl. Trav. in Afiâminor., cap. 37-)
La plaine de Cayftre3 au defftis même d’ E p h è fe ,
é to it un don du fleuve ( S trab. ibid. j Arrian. ibid.).
C e tte ville elle-métrie paroît avoir é té bâtie pair
les Amazones fur le b o fd de' la m e r j çâr un de fes
quartiers, qüi porta enfuite le nom de Mont-Priom3
s’ appeloit d’ abord Lepre afte ,• ce qui fignifie
le rivage fcabreux ou raboteux (S trab . lib. X îV ,
pag. 6 33.) 5 & ce tte montagne paroît être ce lle
qui fe t rou ve dans le fond de la plaine d ’E p
h è fe , fur le plan que M. de C h o ifeu il-G o u f -
fier a donné de ce tte plaine ( Voyage Littéraire de
la Grèce, planche 120) , 8e: fur laquelle eft la ci-
tadelle.-Pline dit pofitivement (Plin. lib. 1 1 , c . 85 )
que la mer baignoit autrefois le temple de Diane ,
& il ajoute en plufienrs endroits ( Id. lib. 1 1 , cap.
89 , 8e: lib. v , cap. 29 ) , que de fon tems une
île qui s’appeloit autrefois Syrie 3 é to it enfermée
dans les terres & jointe à la ville d’Ephèfe.
Le Cayfire créant toujours du terrain à fon embouchure
, la ville d’Éph èfe ne pouvoit pas avoir
un port bien fûr. Néanmoins comme ce tte ville
ne pouvoit s’en p a fle r , A tta le Philadelphe , roi
de Pergame , entreprit de le dégager des terres
qui ne ceffoient de le combler. C e prince^ fit
conftruire de longs moles qui fe terminoient à la
fin des fables , à peu près comme les risbans qui
protègent aujourd’hui les ports de Calais & de I Dunkerque. Il cro y oit par-là écarter ces fables I pour jamais > mais il fe trompa : au lieu qu’aupa-
j ravant, l’ entrée étant la r g e , le reflux dégorgeoit
aifément les terres qui l’ en comb roien t, lorfqu’elle
! fut plus étroite les fables s’ y amoncelèrent de
Ç ’t I
telle forte , que les vaiffeaux ne purent plus y paf-
fer. ( Strab. lib. x i v , pag. 641. )
On retrouve encore les ruines de ce port autre- *
fois appelé Panormus, & Tournefort & Candler ;
qui en parlent (Tournef. Voyages, tome 11, pag.
520; Candi. Trav. in Afiâminor.3 cap.37 ) , difent
qu’elles font fur la droite du fleuve , à quelque
diftance de la mer. Le dernier de ces voyageurs
fait aufli mention d’un grand lac rempli de ro-
feaux, qui fe trouve à côté de ces ruines , &
qui pouroit bien avoir fait partie dé ce port. ;
( Candi, ibid. cap. 31.)
CAZINE ( Étang de la ) , du département de
Ja Creufe , canton de la Souterraine-, près de
N o th, & abreuvé par la Sedelle, À une lieue eft j
de la Souterraine.
CECÏN A . Cette rivière de Tofcane, en fortant j
de la plaine de.Querceto dans le Volter-re, reçoit les *
eaux de la Sterza , & vâ pafler derrière la colline |
de Guardiftello & de Scudaid-: de là , par une '
vallée étroite & tortueufe , approfondie entre les '
collines de Cafaglia & de Riparbelia, elle arrive à 1
•la digue de la Ferraria, où elle fournit un courant :
d ’eau dont la chute produit un vent très-fort que ]
l’on emploie pour accélérèr la fufion de la mine j
de fer. C e courant fert aufli à faire mouvoir les ]
martinets des forges 5 enfuite cette rivière court |
rapidemenr à la mer.
Malgré la rapidité de fon cours, la Cécina a un ]
lit fort large, parce que fouvent la mer, haute &
- orageufe, bien loin de recevoir fes eaux, les re-
-poufle & 'les foutient de manière qu’elles occupent
fon lit tout entier , & même quelquefois
inondent la plaine adjacente. Après que ;la mer
s’eft calmée , comme la rivière fe décharge librement,
elle reprend aiiflitôt fon lit ordinaire en
laiflant beaucoup de lagunes dans les endroits ou
elle s’eft étendue. Il s’élève de ces lacs , comme
des marais en certains étés, des exhalaifons fétides
& nuifibles, qui font dues principalement aux
fubftances qu’y verfent les bulicames , les lagons
& les folphatares du -val di Cecina ; c’eft ce qui
rend fes eaux fort épaifles & blanchâtres. Majs
après la digue des forges, la riyière ne roule que
desmiatières; argileufes & fabloneufes qu’elle dé-
pofé, & q u i, aptes chaque terrvpêtel, occafionnent
un changement dans fon embouchure.-
CEILHÈS, ville, du départemém de l’Hérault,
arrondifleiiient de Lodèvè , fût l ’Àrb. Il y a dés
mines de plôpab & de èuivrë tépant argent., qui
iîïéritent ùfie exploitation aîtb'ntive.
, CEINTURON (Plage d u ) , département 4 u
V a r , arrondiftement de Toulon ,..ku fûd-eft & à
une lieue d’ Hières. Elle s’étend depuis le mur ;du
port comble jufqu’ à la plage de Pefqviiers 5 efte
C E L ^27
a douze cents toifes de longueur, & forme un
bord de mer fort intéreflant.
CELIER ( Marais du ) , département dés Bouches
du-Rhône , arrondiflement de Tarafcon ,
canton des Saintes-Maries. Il a , du nord au fud ,
une lieue & demie de longueur, fur un quart de"
lieue de largeur 5 ce qui fait ,un amas d’eau confi-
dérable.
C EL IGNY , village du département du Léman,
arrondiffement & canton oueft de Genève. Ce village
eft dans une fituation riante : on y voit des
vignes & des prairies: ces dernières font arrofées
par un ruifleau q u i, circulant en divers canaux,
franchit l’efpace qui le fépare du lac.
C E L L E , bourg du département des Deux-
Sèvres, arrondiffement de Melle , & à un quart
de lieue de cette ville. Ce bourg eft fitué fur la
rivière de Belle. Les environs fqnt couverts de
bois qu’on à foin.d’exploiter pour les befoins de la
Jfociété.
C elle ( l a ) , rivière du département du Cantal
, arrondiffement d’Aurillaç. Elle prend fa fource
à cinq lieues d’Aurillac , dafts une contrée abreuj-
véé-de beauçpup d’eau, coule au fud-oueft, paffp
à Saint-Conftant, à Figeaç , & fe rend dans le Lot ,
à quatre lieues de Cahors. ,
,Je>dois remarquer ici qu’ il y a trente-neuf tant
villages que rivières qui portant le nom ,de Celle ,
& qîii font difperfés dans les ;différens départe-
mens.
.Celle-DunoiSiE , village d u ,departement de la
Creufe., arvondjffement.de Guéi-et, fur ,1a Çreufe,
& à quatre lieu.es ,de c.ette, ville : o-n y culrive
beaucoup de chanvre » on y fait,beaucoup de fil
dont ôp fabrique de très-bonnes toiles, d’un bon
! ufage} on y fait aufli un grand commerce de befr
I tiaux.
C e LÏ.E-S a 1 n t- C l ou d ,, (,1a )', département dé
Seine ,qe7-Oifé, çantqu de ,Marly-là-Machine, à
une lieue de Saint-Ciçud ,, fur .une .hauteur, aii
rivage gauche d e là Çéine,. Son territoire e,ft couvert
de vigne^ 8f d’arbre.sfi'uit.iers d’un très-bon
produit. ! (r, r;'
X^ÉÉÉÉS^v^agé^ji départetu.e.ixt d,e l’Attiègé ,
arrpndiffement & canton de F o ix , fur, le Belmont.
H y a upe forgé '.fituéd^naille' toifes des .«-fines de
Saint-Paul, du côté de -l’eft ; elle ne roule que fept
j à'-duit n^ois ' de Vannée : on y emploie la miné de
y.icrd.e-Sos., La. trompe de cette forge eft en
pierre. > elle fabrique beaucoup de fer fort.
CÉÉLIERES , village du département du
Mopt-Bjanc, p.crondiffe.men,t & canton nord de