
la jonftion du Schurchen à la plage. Mais éutre
que ceux de cette efpèce font autant l'ouvrage
des hommes, que celui des variations de la nature, j
* ? eft point du tout certain que cet aterriffement
foit fait pour toujours. Eh ! qui poiirroit affufer
qu’une de ces tempêtes qui ont fi fou Vent menacé
toutes les vides de la côte d’une fubmerfio-n,
ne reviendra pas le revendiquer ? Quoique tout
concoure à l'en priver déformais, elle ne laiffe cependant
pas d y tracer chaque jour fes préte’ntions
par les ruifleanX çfui fubfiftent encore dans le même
j cl^ OC(:uPoit P ancien canal qu’on nommoit fojfe
i-tE • r^ ck * Ntanc ^ vrai que l’art parvient
difficilement à effacer les traces de la nature.-En
yn m o t, il eft vifible q ue , fans les jetées, il fob-
«tteroit encore*
La coüche déterre végétale dé toute cetteéten-
düe de côtes, d après mes obfervations & d’après
lés fouilles rapportées dans Malbrane, parôît partout
à peu près uni forme : c’eft un terrain fpon-
* léger, noirâtre ; un mélange corapofé de
iâble commé celui dés dunes, d’ uns argile vafeufé,
ëntre-meleè de coquilles entières ou briféès, dont
les efpèces font les mêmes que celles qui vivent
actuellement lé long des côtes , ©« qui y font apportées
par les flots* T o u t , jtîfqu’à la profondeur
de s puits, anhôhcè qüe ce font des dépôts ou allu-
vions marines faites depuis l’était a&uel du globe.
A l’égard des couches ou bancs qui pafl'ent cetre
profondeur, fi deux fondes peuvent fuffire pour
en faire juaCr avec une certitude motale, il pa-
rôit qu’il s’y, en trouve de deux ordres tïès-diffé-
rens, non contemporains. L’une de ces fondes a
été Edité a D unkerque 3 8#pouflée jufqü’à trois cent
düatorze pieds ; l’autre l'a été' à Arnfterdàm, &
potifîee juTqu’a deuxcènt trente-deux pieds*
D.ins celle de Dunkerque le premier ordre de
couches Ou le fùpérieür comprend uné épaiffeur
de cent cinq pieds : les couches y font très-diverfi-
fiées entr’êlles, & chaque couché eft elle-même un
mélange confuS de terres ou de fables de plufieurs
fortes, entre-mêlés de cailloux,de filex, de grès &
autrès fùbftântes, & de fragmensde Craie, rompus
& ufés par le frottement du roulis : ce fontdé véritables
decombrés pcevehus descouches terreufes ou
iblides du teitiin adjacent qui domine , ainfi qu’un
grand amas de débris de végétaux, tels que dés
fronçons de chéries ou de corps d’animaux * tels
que les cdqüiliés efi partie dans leur état naturel,
tirés les Uns Zl lès autres à peu près de !a même
profondeur de cent pieds. Un peu au défions de
cfe terme Comrfiehcé ce qué je confidère comme
l’Ordrfe des couches inférieures. On n’y a plus
ftduVé aucun Corps étranger minéral, Végétal ou
anirtial.Onn’ÿ diftingtie, a proprement'parler, qu’un:
feivt banc dé deux cents pieds d’épaiffeurƒ pref-
qU’homogèfte, formé d'uile argile brune, d’un
gfàirt fextiêmeTTïefit fin Sc doüx, dont certaines
parties pétrifiées forment des noyaux extrêmement
dürS,:apptochant de la nature du fitex, & eu tout
conformes à ceux qui fe rencontrent dans les bancs"
argileux, lemblables à ceux des mines de charbon*
du Hainaut ; de forte que toutes ces qualités réu- *
nies femblent prouver que cet ordre-de couches ,
qu on peut nommer couches de fédimens , eft la
continuation de celui qui fert de bafe à toutes les
coiuhe$ fupér-ieUrés de la Flandre &r du Hainaut,:
ainfi que d ailleurs, lequel contient les veines de
charbon de terre.
Dans la fonde d’Amfterdam on remarque également
les deux ordres de dépôts. Celui des- décombres
fe termine à la profondeur de quatre-
vingt-dix-neuf pieds, & le fécond ordre commence
a ce banc de glaife de cent deux pieds ,
dont la nature & l’épaifleur correfpondent bien
avec celui de la fonde de Dunkerque, dont nous
rendrons compte. 11 eft fâcheux que ces fortes
de touilles ne l’oient pas faites ou fuivies par des
naturaliftes, comme il pafoît que celle d’Amf-
I terdam ne l’a pas é t é , vu les expréffions vagues 8c
; *lor* ^chniqugs par le (quelles ces couches font de-
j «gnees. Ce défaut me fait même juger qu’on pour*
! roit bien avoir tranfpofé l’ordre des couches, à l’é gard
de celle de trente-un pieds j que je croirois,
d apres l’analogie des couches de cette fonde, &
d après celle qui fe rencontre dans une infinité
d autres devoir être plidée avant celle de glaife
de cent deux pieds* Cependant cela poutroit bien
etie ainfi dans la nature, puifque les fouilles faites
pour le charbon de terre nous apprennent que
les bancs qui renferment les veines, font auffi fréquemment
d’une pierre ou roche fabléafe, que
d argile ou de fehifte; mais il reftoit à défigrier la
qualité de ce fable, & ce dont il pouvoir être
mc-langé. ( Foyef les de ails de ces fou tes à Par-
ticle G fn l v r e r iè . ) Voici ce que l’hiftoire naturelle
nous enfeigne fur le pays & fur le terrain
dominant-.
Le fol en eft àflèz généralement uniforme ; &
comme il eft d’ une bonne qualité, c’eft pour cette
raifon que toute la Flandre & les Pays-Bas font
h fert nés. La couleur eft ronfle ou un peu blan-
chatte, félon que la partie crétacée y domine.
II eft compofé d'argile jaune, d o c re , d’un peui
de fable & de terre crétacée, de tritus de grès
ou de la crâ’.e qui abonde dans cette entrée. Je n’y
ai jamais pu app? Revoir aucune coquille HatüfeiJe
dé la mer} mais les pétrifications ne font pas rares
en certains cantons. C ’ eft tout le contraire dans
la couche de terre végétale du fol inférieur; ainfi
ces deux couches, quoique contiguës, diffèrent
effienthrlleraenr > ce qui indique qu’elles ne fau-
r-oient être pi contemporaines ni d'une formation
fucceffi ve.
; Immédiatement après le fol cultivé on trouve
des coliches d’argile où dé fable, dans Lfouelfes
font dés>blocs de giès culbutés éc rompus : outre
çeia il sfv rèritontre a fiez communément des caifo
Itkix roulés de quartz ou dé fragmens defilèx fortis
des bines dé craie. Ce qui doit paroîcre lingulier^
c*eft qu’on nva pu découvrir le moindre veftige ;
:de corps marins, ni appris qu’on y en eût trouvé. !
; Cependant j’ai vifité avec tout le foin poffible i
maintes excavations, & n’ ai pas négligé de quef- ;
■ donner tous les ouvriers fur les lieux mêmes.
La craie que l’on rencontre après ces couches
. forme un maffif d'une épaiffeur qui varie fouvent.
•.Cette épaiiïèur eft de vingt toi fes , mais elle n’eft
pas ablolument homogène : il s’y rencontre des
-bancs plus folides, dans lefquels la terre calcaire
.eft combinée avec des fables. & de l’argile. Les
filex cornus, les pyrites arrondies, y font fré-
quens. Les coquilles marines s’y trouvent, quoi-
. qu’en petite quantité; elles font entières, dans
leur état naturel, quant à la fubftance, mais :
-prefque toujours rompues. Je n’ ai point d’idée
d’en avoir.rencontré dans les craies ni dans les
-cabinets, qui fuflent femblables à celles de cette
côte : cependant quelques efpèces d’ourfins pé-
r trifiés en filex m’ont femblé pareils à l’une de
icelles que les flots jettent fur la plage après la
-mort de l’animal > & toutes dégradées. Dans le
Boulonnois, au lieu de craie, on trouve des bancs ^
•de cetté pierre dure, qu’ on nomme Marqu/fe.
- Depuis,Tournay & aurdelà, en remontant le pays,
la craie cefle, & a fa place il règne un maffif de
: pierre noire, connue fous le nom de cette ville.
• L ’une & l’autre .efpèce de pierres font remplies ;
de pétrifications de corpsmaarins la plupart étrang
e r s à l’Europe, & plufieurs inconnues, telles
que quantité de polypiers., d’entroques , d’encri-
.ni tes , de carnes dammon : ces .genres abondent ;
beaucoup plus que ceux des bivalves ou des uui-
<valves. Après toutes ces couches & quelques autres
d’une nature analogue , qui gardent prefque toujours
une fituation horizontale., on atteint un
lordre de couches qui font toujours inclinées à :
-l'horizon. Dès qu’on y pénètre , on ne trouve:
.plusqtie des bancs d’ une épaifleur énorme & à peu
3près homogènes. Leurs variétés fe réduifent ià!
-être compofés ou de fable groffier mélangé: d’une |
-argile extrêmement fine & de parcelles de micai
ou de fchorl, ou prefque toujours encore de vraii
ffiédiment de charbon de terre , ou bien ces cou-1
ehes font -fimplement d’ une argile fembîable à
celle que Ta fonde de Dunkerque a ramenée au
•deflous de cent cinq pieds de profondeur. Les;
- coquilles & autres corps marins ne s’y trouvent
-plus; mais:àTeur pkee les empreintes de plantes
inconnues à nos climats s’y voient en abondance,
-tracées avec ce Éëdiment charbonneux entre les
-feuillets de l’ argile ou dans l’épaiffeur de la pierre
de fable.
- En réfumant tout ce que nous venons de rapprocher,
il paroît certain que les couches fupé-
.rieures des deux terrains ont la même, bafe, &
^qu’ elles .font d’ urteTormation poftérleure l'une à
l'autre, quoique placées au même niveau, puifqu'à
la foflé de Douay on n’a atteint la bafe qu’ à
foixante, & quelqu^^oi fes deprpfondeur > qu’ainfi,
malgré la différence de niveau entre l’ouverture
de la folle & celle de la fonde de Dunkerque, une
grande partie des deux couches eft à la même
-hauteur. . # ,
Les plus anciennes font celles du terrain fupé-
.rieur, puifqu’elles. ne contiennent aucune production
marine de ces côtes, & que celles du fol inférieur
n’en ont pas .d'autres, & qu’elles font
formées des décombres de ces premières.
On eft donc forcé de convenir qu’ il n’exifte
aucune analogie de cornpofition & du tèms de
formation entre l’ordre des^ couches fupérieures
du terrain inondé Ôc du terrain dominant, quoique
tous deux dépofés fur une même bafe commune :
d’où il réfuite qu’elles ne font pas le produit d’un
travail fucceffif & continu de la mer dans l’état
aétuel des xhofes. Il eft évident que, dans cette
fuppofition , les dépôts conferveroient une analogie
palpable depuis les plus anciens jufqu’aux plus
récens, qu’ il ÿ auroit une dégradation ipfenfible
qui feroit feule juger de leur antiquité, au lieu
q ue , dans l’état préfent des chofes, nous voyons
que les corps étrangers, inférés dans les lits des
deux terrains, paroiffimt ê t r e , chacun dans leur
ordre, d’ une égale antiquité, foie qu’ils fe trouvent
dans les premières couches ou dans les plus baflès.
Les fragmens de filex cornus & les décombres qui
conftituent les couches fjpérieures du fol inondé
font évidemment les mêmes que ceux des couches
terreufes du fol dominant. Les couches,folides de
ce terrain-ci nous indiquent une opération régulière
& loignée affez antique, tandis que celles
du fol inférieur ne nous annoncent que i’ ouvrage
d’une révolution ou plutôt une deftrudlion du
précédent dans une époque bien plus moderne.
.Nous avions le deffiein de donner ici l’énumé**
ration des diverfes rivières ou ruiffeaux qui apportent
le fable dont font formées ies dun.es de
Dunkerque y mais nous nous fommes déterminés .à
.•’renvoyet ces détails .aux articles Sable ( Bancs
d e ) , 'S-AELE M A R I N , Ma.NCHE , & C .
La fonde La .plus profonde du Pas-de-Calais eft
de trente brades fous la baffe mer ordinaire,;, oe
qui correfpond à cent foixante-huic pieds.fix pouces
fous le rniyeau de lafoffe de Dunkerque.
Le fommet du mont Caffei eft eftimé à cinq
cent foixante-feize piedsau deffus du niveaubrdi-
.nsire des marées ( ou le.moyen) ; ce -qui donne
-une différence:, entre ce.point & celui de la fonde
,de trente bradés, de- fept cent quarante-quatre
pieds fix pouces, & ■ entre .c;e même point & le
-terme.de la fonde de la genévrerie , une différence
de huit cent quatre-vingt-dix pieds, dans la-
-quelle hauteur on peut confidérer.toutes les couches
connues „ quant à leur nature 8c à l’ordre
.dans lequel elles font comprifes , pat l’époque de
.leur formation.
Les.terrains deà1 environs de Bergues , Gravelines
, Dunkerque r £cc, y font de trois 8c quatre
pieds plus bas que.les marées ordinaires,
S s s s 2