
•au bajfm de la Garonne, & le fépare de eelufde
l'Adour. T , V , ell l'ouverture du bajfin de la Ga
ronne, qui fe décharge dans la mer par la G ironde,
laquelle , après le bec d’Ambez , réunit les deux
grandes tiges de ce baßin, la Dordogne & la Ga-
Vonne.
Le bajfin de l'Adour eft circonfcrit, du côté du
levant, par la crête V , X , qui le fépare du bajfm
de la Garonne j du côté du midi, il eft renfermé
& circonfcrit par la crête des Pyrénées, qui s'étend
d‘Y en Æ , & du côté du couchant il eft
terminé par l ’Océan, dans lequel les eaux courantes
qu'il renferme s'écoulent par plufieurs embouchures
, dont la principale eft celle de l'Adour
qui paffe à Bayonne.
Le bajji'i de l'Aude & des autres rivières c ô tières
qui l’ayoifinenc, Æ , Z , P , O , eft circonfc
r it, du côté du midi, par la partie Æ , Z , de la
chiïne des Pyrénées ; du côté du couchant, par.la
crête Z / P , qui le fépare du bajfm de la Garonne ,
Sc, du côté du levant, par la limite P , O , oui le
fépare du bajfm du Rhône , & enfin, au midi*- par
les côtes O , Æ , de la Méditerranée. On voit que
les eaux de ce bajfm s'écoulent à la mer Méditerranée
par plufieurs embouchures.
Le bajfm du Rhône, O ,P , D , C , H , K , M , N ,
eft contigu à un grand nombre de bajfins differeus.
Ainfi du côté du couchant il eft féparé du bajfin
d£ l'Aude 8c des autres rivières côtières par la
ligne O , P , laquelle le fépare aufîi da bajfin de la
Garonne. Enfuite la ligne P , D , forme fa limite
avec le bajfin de la Lo ire, 8c cette même ligne,
prolongée de D e n C , le fépare du bajfin de la
Seine. Du côté du nord, C , H , forme la limite
commune à ce bajfin & à celui de la Meufe, puis
H , K , celle du même bajfin du Rhône 8c de celui
de la Mofelle. En partant de K , 8c parcourant l'intervalle
qu'il y a entre ce point & les fources du'
Rhône, on fuit la ligne qui circonfcrit les deux
bajfms du Rhône & du Rhin j de ce point M , la
c r ê te , prolongée par plufieurs détours vers le
midi , va fe terminer au point N , au bord de la
Méditerranée j elle embraffe tous les bajfms des
rivières du Dauphiné 8c de la Provence. On voit
que O , N , eft l'ouverture de ce grand bajfin par
laquelle les eaux pluvial*s qui arrofent cette fu-
perficie, fe déchargent dans la mer par les embouchures
du fleuve.
Le bajfin du.Rhin, féparé de celui de la Mofelle
par la limite K , L , 8cc. Telles font les circonf-
criptions des bajfia's des fleuves & rivières dans
lefquels le fol de la France eft partagé ; en forte
qu'a partir de ces lignes , l'eau fe porte à droite
ou à gauche, comme celle qui eft reçue fur un toit à deux égouts. 1
. Nous obferverons, comme une chofe effentielle,
que chacun de ces bajfins en contient un grand
nombre d’autres, que nous diftinguer.ons en diffère
ns ordres , ainfi que les rivières qui y coulent.
D'après cette confidération, nous (liions qu'un
bajfin principal ou du premier ordre, eft celui quî
verfe directement fes eaux à la mer : tels font les
bajfins que nous venons de décrire, & qui font cir-
confcrits fur notre Carte, à l'exception de celui
de la Mofelle , dont la rivière principale fe décharge
dans le Rhin à Coblentz.
Ainfi l’on doit compter autant de bajfins principaux
ou du premier ordre, qu'il y a d'embouchures
de rivières dans la mer, fi l'on en excepte les rivières
côtières qui ont un cours particulier & une
embouchure féparée dans la mer.
Les bajfins fecondaires font ceux où la rivière
qui en occupe le f,,nd, & qui reçoic les ruiffeaux
ou rivières latérales, s ’embranche 8c fe jette dans
la riviere principale du grand bajfin : ainfi l ’O ife ,
la Marne, l’A ube, la Yonne, font des rivières
fecondaires par rapport à la Seine, qui reçoit fuc-
ceffivemeat leurs eaux, 8c les porte réunies à la
mer.
Les bajfins du troifième ordre font ceux dont
les rivières viennent fe réunir à une rivière fecon-
daire : tels font les bajfins dé l’Aifne 8c du Théraia
dans l'O ife , de l'Orne, de la Blaife, du Grand 8c
du Petit-Morin dans la Marne, de la Voire dans
l'A ub e , de l'Armançon dans U Yonne, &c.
Les bajfins du quatrième ordre font ceux dont
les rivières s'embranchent dans celles du troifième
ordre, 8c ainfi de fuite, jufqu’aux moindres ruiffeaux
qui defcendent des parties voifines de la
ligne qui fépare les bajfins de chaque ordre.
Tous ces bajfins de différens ordres font chacun
exactement circonfcrits par des inégalités 8c des
arêtes plus ou moins élevées, & qui diminuent de
hauteur à mefure qu'on s’approche de leur débouche
dans le bajfin de la rivière principale.
Les arêtes qui circonfcrivent les bajfins, & qui
les féparent les uns des autres, varient cependant
dans leur élévation au deffus du fond des vallons.
Il faut bien diftinguer cette élévation de celle
qu'elles peuvent avoir au deffus du niveau de la
mer : les points les plus élevés de ces crêtes font
ordinairement ceux qui font communs à trois ou
quatre bajfins. C ’eft un fait bien obfervé, qu'en
partant de là , les crêtes s'abaiffent infenfiblement
à mefure qu'elles s'éloignent de cette origine : ceci
tient aux pentes primitives du fol après la retraite
de la mer, pentes qui ont déterminé la marche 8c
la dégradation des eaux courantes.
Par une conféquence de cette même forme du
terrain, dépendante de l'abaiffement graduel des
areces, toutes les rivières qui s'y trouvent renfermées
y & qui en raflemblent les eaux, ont beaucoup
plus de rapidité dans le voifinage de leur
fource, que lorfqu'elles font à la moitié ou vers
la fin de leurs cours.
C e tte affeétion générale des fleuves 8c des ri-
yieres d un certain ordre & d'une certaine pofi-
tion, d avoir la première partie de leur cours fort
inclinée à l'horizon, furtout dans l’ancienne terre,
je 1 ai vue même dans d ’autres traélus , furtout
dans
dans ceux qui , par leur élévation au deffus du
niveau de la mer, recueillent ies eaux abondantes
& particulières à-ces régions , JU. je l'indiquerai à
leurs articles, comme il conviendra à la marche
des eaux courantes.
Bassins des Rivières. On peut confidérer
ces bajfins fous diffirens points de v u e , d'abord
en fe bornant à l’examen d’une feule des rivières,
de quelqu’ordre quelle Toit, dont ces bajfins font
compofés , eh y fai Tant feulement entrer ce qui a
pour o b je: la fource de cette rivière.
En fécond lieu, on peut paffer à la defeription
d'une des rivières fecondaires, avec la mention
raifonnee des rivières du troifième 8c du quatrième
ordre, en y ajoutant l’indication des fources &
leur diftribution fucceflive fuivant les niveaux des
rivières dans le bajfin. En parcourant toutes les
rivières fecondaires avec ces détails, on ne peut
pas manquer de prendre une idée de ce qui inré-
reffe le plus dans l’hydrographie da bajfin.
Outre cela on envifagera la rivière principale
conjointement avec les rivières fecondaires feules
dégagées des eaux courantes d'un ordre inférieur,
8c relativement à la quantité d’eau qu'elles charrient,
& à leur viteffe.
Enfih , après tous ces examens, il fera convenable
8c facile d’embraffer , dans une defeription
générale, la rivière principale ; les rivières fecon-
daires avec les latérales de tous ies ordres 8c de ;
tous les niveaux i leurs fubdivifions, 8c toutes les j
fources comparées avec les correfpondantes, quant |
aux niveaux fuccefftfs, dans toute l'étendue du ,
bajfin 3 confidéré depuis la naiffance de la riv ère
principale, jufqu'à fon embouchure dans la mer.
Cette partie du bajfin des rivières qui nous a
occupés jufqu'à préfent, eft fon hydrographie, laquelle
mérite notre première attention relative- j
ment aux effets que l’eau courante a opérés à la fur- |
face de la terre par l'approfondifit ment des vallées, ;
& à ceux qu'elle opère maintenant relativement 1
à la navigation, par le tranfport des denrées de
toutes fortes, deux objets que nous traiterons fé-
paremen:, avec les développemens qu'ils exigent,
8c l’intérêt qu’ils doivent nous infpirer.
Il eft une autre partie dans les bajfins des rivières
dont il convient de s’occuper également ; c'eft
celle des dépôts formés par les eaux courantes des
rivières fecondaires. L'examen de ces dépôts fe
portera principalement'fur deux fortes de fubf-
tances, les fatales 8c les terres d'abord, enfuite
les pierres ufées 8c roulées par les tïanfports,
fuivis & prolongés fur de longs trajets. Ces dépôts
font quelquefois affez abondans pour couvrir les
fonds de cuve des vallées,, & changer par-là la
nature du fol de ces fonds de cuve. C ’eft ainfi
que , dans le cours de la. Seine, aux environs de l
Troyes & au deffous de .cette v ille , le fonds d e j
cuv e, qui r aturei 1 e.m,eht eft un lit de craie, fe fi
trouve changé en bonnes.terres.par les dépôts des j
Géographie-Pfîyjtqùe. Tome l î l .
eaux courantes de la Seine 8: des rivières lacé -
\ raies, & cette amélioration de tous les fonds des
.vallées du bajfin de la Seine fe continue dans toute
1 étendue de craie, non-feulement le long de la
, vallée de la Seine, mais encore le long des parties
correfpondantes des vallées de l'Aube 8c de la
Marne.
Je dois reprendre ce qui a pour objet les graviers
plats ou petites pierres roulées calcaires qui
fe montrent dans une grande étendue des vallées
de la Marne, de l'Aube, de la Seine , de la Yonne,
8c au même niveau du cours de ces rivières. J'ai
trouvé que l ’origine de ces dépôts eft à la hauteur
de Bar-fur-Seine dans la vallée de la Seine, de
C 1er vaux dans celle de l'A ub e , 8c de Chaumont
dans celle de la Marne, parce que les couches des
pierres plates font à ces hauteurs, 8c fe prolongent
dans tous ces intervalles des trois vallées.
Ceci nous indique d’après quels principes nous
devons diriger nos recherches fur les gîtes premiers
des pierres roulées qui circulent dans les
bajfins des rivières, 8c comment nous pouvons
.déterminer l’étendue des trajets que ces pierres
ont parcourus pour recevoir la forme 8r le poliment
que nous leur trouvons le long des vallées
de chaque rivière fecondaire, furtout de celles de
la Marne 8c de la Yonne, qui fe réunifient plus
tard à U rivière principale de la Seine.
Bassins des Lacs. Il me paroît qu'en général
les bajfins des lacs font des parties d’anciennes
vallées approfondies bien antérieurement à l'époque
où l’eau courante s’eft trouvée foutenue
dans ces bajfins par de nouvelles chauffées. La plupart
de ces vailles appartiennent à des maffits de
l'ancienne ou de la moyenne terre ; elles ont été
enfuite encaiffées ou diguées par les dépôts de la
nouvelle terre. C'eft aufli par cette raifon que les
bajfins des lacs font placés vers les limites de la
nouvelle terre, 8c au milieu des dépôts littoraux
de l'ancienne mer. C'eft ainfi q u e , dans un lac
digué par des anias de cailloux roulés, le fond du
bajfin eft une pierre calcaire d'un grain fin , 8c
appartenante à la moyenne terre. Je puis citer le
lac de Gérardmer, placé au milieu des gnnits des
Vofges. On voit en même tems que le fond du
vallon où il a trouvé fon bajfin ainfi que fa digue,
eft formé des dépôts de la nouvelle terre. On y
trouve, le long de fon émiffaire , des cailloux
roulés de granit, 8c de la pierre de fable qui fert
d’enveloppe aux mafiîfs de granit dans ces hautes
montagnes..Ceci explique pourquoi les lacs font fi
profonds j car ils .occupent le fond des antiques
vallées de Pançiennè 8c de la moyenne terre. Je
trouve également tous les lacs des cantons de
Zurich , de Berne , de Lucerne , 8cc. placés dans
les mêmes citconftançes, ainfi que les lacs qui font
fur les bords de la vallée du P ô , limitrophes aux
Alpes.., C ’eft dans ces contrées que font les vallées
de l’ançifnne 8c 4e la moyenne terre.
K