
d’une c roûte'ép ai (Te & 1 1 .nt-he ,•■ réfultat de la
criftallifation du fd qui Te porte.à leur furface.
L ’exr.ême chaleur produit là un phénomène tout
kmb.labb, en apparence, à celui qui ré fui te des
grands froids dans le Nord j car alors la glace de
l ’eau falée renferme du fc-1, & dans l’hiver on
trouveroit ce phénomène.
.Le iel ainfi naturellementcriftallifé , eft un grand
objet de commerce dans la Tauride. Nous avons
vu d’ailleurs que la qualité faline des prairies étoit
d’un avantage considérable pour le bétail qui y
paît ; & outre les chameaux, les dromadaires &
h s chevaux qui y profpèrcnt, l’on .y trouve cette
préciüufe c-fpèce:de brebis, nommée par Pal las
ovis taurica, dont la fourrure eft fi eftimée en Pologne
& en lVuiïie,
En quittant Sympheropol on fuit, pour arriver
à Batcheferai, une vallée extrêmement variée &
agréable. À droite & à gauche, la vue eft bornée
p?r des montagnes qui s’abaiüfent, d’intervalle à
antre, comme pour montrer de beaux échantillons
de payfages qu’elles cachent. Les montagnes de la
Tauride ont uns direétiqn de l’ tft à l’oueft, & fe
fubJivifent en trois chaînes diftinéles, La plus fèp-
t-entrionalê de ces trois lignes eft toute calcaire,
& préfente peu de reff'ources à la végétation. La
chaîne centrale offre au contraire une riche verdure
, de beaux arbres , & des points de vue fort j
agréables; Enfin , la ligne méridional^ eft compo-
fée de rocs v ifs , qui femblent être placés fur ce
rivage comme une forte digue contre la fureur de
la mer & des vents.
• A peu près à moitié chemin entre Sympheropol
& Batcheferai, on voit la belle rivière d’Alma ,
qui coule doucement dans cette vallée délicieufe.
Ses bords font ombragés par des groupes de peupliers
de Lombardie & de beaux tilleuls. Les prairies
, qui s’étendent des deux côtés de la rivière ,
font couvertes de nombreux troupeaux & de cabanes
de bergers. On eft étonné de découvrir tout
à coup Batcheferai en arrivant au fommet d’ une
hauteur qui le domine. Ici on tombe tout à coup
ur une grande ville cachée dans une vallée.
. A côté du palais dont cette ville eft ornée, on
trouve un petit jardin arabe, où la vigne eft chargée
de beaux raifins. Les pêches, les abricots >
les cerifes, les prunes, y font d’une qualité excellente.
Enfuite, en côtoyant la rivière de Katz a jufqu’ à
l’extrémité de la vallée, on trouve fes bords couverts
de petits jardins femblables, & remplis de
fruits délicieux. L ’arbre qui fe fait remarquer,
parmi tous les autres, par fa. taille av an ta g e a i,
eft le peuplier d’Italie. Il s’élève à une grande hauteur,
& , à . une certaine diftance, il a l’air d’ un
pbélifque. Il contraire d’une manière fort agréable ;
avec les humbles habitations des Tartares, placées :
fous fon ombre, & entourées de vergers diftribués
dans la partie baffe de la vallée.
La fituation de cette ville femble d’abord être :
b a t
mal faine j mais on a temirqué qu’elle cor.teno’t
un grand nombre de vieillards,d’où l’ on eft obligé
de conclure que cette fituation eft plus falubre
qu’elle'ne paroît.
A cinq werfts de Batcheferai, on trouve une d®
| c-is montagnes excavées qui ont fervi au féjour
des Troglodites de ces climats. Ces habitations
font de forme conique, couvertes en bois, & di-
vifées en comparrimens avec des fenêtres taillées
& des citernes encore pleines d ’eau. Outre cé la ,
à fept werfts plus au fud, font encore deux montagnes
également excavées. On ne peut fixer précisément
à quelle .époque ces retraites ont été
confirdites.& habitées} mais on peut conjecturer,
avec grande certitude, qu’ elle» ont fervi de refuge .
aux peuples chafles delà plaine par divers conqué-
rans, tels que les Alains & les Goths.
De la ville de Balaklava.
Cette v i l l e , qui eft YUrbs climatum de Conf-
tantjn. Porphyrogénète , eft occupée aujourd’hui
par une colonie d’Albaniens, qui s’y font retirés
pour éviter la vengeance des Ottomans, dont ils
étoient menacés .pour avoir pris parti, en faveur
des Ruffes, dans la dernière guerre. Ces peuples
ont malheureuferment choifi le lieu le plus mal-fain
de toute, la.Tauride. La génération qui s’élève en
fouffre moins que celle qui a formé l ’établi ffement.
L’influence fatale eft due au voifinage des marais.
C e font les mêmes exhalaifons malfaifantesqui ont
chaffe les Rudes de la ville moderne de Cherfon,
& qui anéantiront bientôt l.i nouvelle colonie des
Français , formée fur les bords du Niéper.
Le porc de Balaklava eft un des plus fînguliers
baflins qui exiftent : il eft exactement entouré de
montagnes , de manière à être à l’abri de tous les
vents. Son entrée ou fon goulet reffémble plus à
la porte d’ une caverne, qu’à un port. Le paffage
eft fort étroit. Son ouverture étant oblique entre
deux rochers élevés, il faut beaucoup d’adrefle
pour y conduire un vaiffeau, & Ton ne découvre
ce b.alfin que lorfqu’ on eft dedans. Cette avanta-
geufe pofition fit du Bonus fymbolon la retraite
des pirates, fi nombreux, pendant plufieurs fîècles,
fur le Pont-Euxin. C ’étoit à Balaklava qu’étoit le
grand marché des eft laves qu’ ils raflembloient dans
leurs courfes. Après l’extermination des pirates,
ce port fut long-rems floriffant, par le commerce,
fous la .domination des Génois : aujourd’hui il eft
fermé par une chaîne qui ne s’ouvre jamais : on
n’ a trouvé que ce moyen d’empêcher l’entrée des
marchandifes de contrebande qui mettroient Balaklava
en danger de la pefte. Les babitans de cette
ville font donc à tous , égards dans une fituation
fort trifte.
C ’eft un fait remarquable,que l’ infalubrité de
ces marais remplis d’une eau falée } car la partie
màrécagéufe aboutit à l’extrémité intérieure du
port. Mais il faut outre cela obferver que les eaux
d’un
d’un ruiffeau /chargées de matières végétales, font
verfées continuellement dans le baflin j q u e , d’un
autre c ô té , les plantes marines, accumulées dans
le baflin par les vents, n’en reffortent point, puifi
qu il n’y a ni flux ni reflux} enfin, que l ’aClion des
vents, qui tend) oit à purifier les eaux du baflin, y
eft nulle, parce qu’il eft complètement fermé. 11
réfulte de toutes ces circonftances, que, pendant
les grandes chaleurs de l’été , il fe fait une évaporation
infeéte des matières végétales en putréfaction
dans la partie marécageufe du port. Il m’ eft
donc pas furprenant que ce mauvais air occafionne
des fièvres rémittentes; mais fi c’eft là la caufe de
l’infalubrité de Balaklava, on demandera peut-être
pourquoi cette caufe n’agifloit-elle pas autrefois,
& dans les tems où nous favons que ce port étoit
extrêmement floriffant & peuplé. On peut répondre
avec fondement, que fi le pays étoit aujourd’hui
peuplé & cultivé , les matières végétales
en putréfaélion, & qui gâtent l’air, feroient employées
à l’agriculture 5 ce qui ne peut fe faire
maintenant que les Albaniens font obligés à un
fervice militaire, & c .
De la vallée de Baydar.
Cette vallée, qui eft la tempe de la Crimée,
préfente un baflin de vingt milles de longueur, de
forme ovale, & entouré de hautes montagnes couronnées
de bois. On y voit là des prairies , des
arbres à fruits, des arbuftes à fleurs d’une variété
infinie. Un grand nombre de villages font diffe-
minés dans tous les fites les plus pittorefques. Des
chaumières appliquées contre les pentes de la montagne
fe découvrent à peine à travers les vergers
qui les enrourent. Enfin, des habitations diftri-
buées dans la plaine & fur les bords de deux ruif-
feaux, font indiquées par les groupes de beaux
arbres.
BATCHIMALE { l a ) , montagne du département
des Hautes-Pyrénées, arrondiflement de
Bagnères, canton d’Arreau, à cinq lieues d’Arreau.
Elle eft fituée au fommet de la chaîne des Pyrénées
, & offre, du fud-oueft au nord-eft, une pente
d un tiers de lieue d’étendue, objet d’obfervation
intéreffant.
B A T -D A V IL L E , montagne du département
des Baffes-Pyrénées, canton d’Arady, à une lieue
deux tiers fud-oueft de Bielle. Elle a , dans fa
direction de l’eft à l’oueft, deux tiers de lieue de
longueur, & mérite d’être fuivie dans cette contrée
intéreflante, qui en offre quelques autres femblables.
C ’eft là qu’on peut obferver la conflitution
intérieure des Baffes-Pyrénées.
BATIS E T DES HAMETS ( Forêt d e s ), département
de la Haute-Marne, arrondiflement de
\Vafly. Elle a deux mille huit cents toifes de lon-
Géograpkie-Phyjique. Tome III,
gueür, fur mille huit cents toifes de largeur: Tous
les bois qu’on tire cîe cette forêt font d’une très-
bonne qualité pour l’exploitation.
B A T T E ( la ) , rivière du département des
Forêts, canton d'Ai Ion, à. une demi-ftitue fud-
oueft duquel cette rivière prend fa four ce \ enfuite
elle coule au fu d , puis à l’ oueft, & va fe rendre
dans le Tow au nord de Sainc-Mard. Elle a quatre
lieues de cours.
BATTERIES ( Plage des ) , département du
V a r , canton d’Oîlioules, entre Pile de la Carfa-
lade & le cap du G r o s à deux lieues un quart
oueft par le fud de Toulon.
B A TU É C A S , diftriét au nord-oueft de Tala-
vera, dans 'e baflin du Tage. Tout ce pays eft:
remarquable par la hauteur des montagnes qui
féparent l’ Eftramadure de la Nouvelle-Caftiile,
& par la profondeur des vallées & des défilés
qui font entre ces montagnes. Dans la totalité de
ce diftriêfc, on diftingue deux vallées : premièrement
, celle de Batuécas, qui peut avoir une lieue
de longueur , & où , dans quelques endroits, on
ne trouve que le lit de la rivière qui y coule. Cette
vallée n’a pour hahitans que quelques payfans qui
communiquent difficilement avec leurs voifins, vu
les précipices & les rochers qui les en féparent.
Secondement, celle des Jurdes, qui a environ
quatre lieues de long, fur trois de large.
L’eau qui coule dans ces vallées eft claire &
limpide : les ruiffeaux abondent en truites : on y
trouve aufli des grains d’ or mêlés au milieu des
fables. Les habitarvs favent bien les trouver j ce
qui ne laiffe pas d’être une reffburce pour cette
contrée. Comme il n'y croît guère que du genêt,
du c ille , &c. le miel qu'on y recueille a un goût
‘d’amertume défagréable.
Une chofe digne de fe marque, c’eft que les
habitans n’y font pas incommodés de goitres, ainfi
que ceux de plufieurs autres vallées qui ont à peu
près la même fituation. C ’eft que fans doute on y
éprouve une température plus douce & moins
froide que dans les vallées de Suiffe & de Piémont
où régnent ces goitres.
BAU ( le ) , rivière du département de I’Ar-
riège , canton de Saint-Giron. Sa fource, à une
lieue fud-fud-oueft de Rimont, prend Ton cours au
nord-oueft, puis à l’oueft, & fe rend dans le Salut
à trois lieues _& demie oueft de la fource.
B A U D , ville du département du Morbihan,
arrondiflement de Pontivy. Les environs de cette
ville fourhiffent des pierres qui offrent des formes
de croix régulières, & fouvent en fautoir ou e:i
croix de Taint André. ( Voye[ Staurotide. )
B AU D R ICO U R T , village du département des
L