
capitaine C o o k , eft appelée »Tortarrjnne par les }
Indiens. Le havre lui-même, que l’ illüftre navigateur
a nommé Anfe-du-Vaijfeau, n’eft inférieur,
pour la commodité ou la fureté, à aucun autre du
canal ; il gît fur le côté o u e ft du canal, & c ’e ft la
plus méridionale des tiois anfes qui foient en-
dedans^ de file Motuara, qui eft à l’eft relativement
a 1 anfe. On peut entrer -dans l’Anfe-du-
Vaiffeau , ou entre Motuara & une île longue
appelée Ilamote nar les naturels du pays, ou entre
Motuara & la côte occidentale. Dans la| dernière
de ces routes il y a deux bancs de rôchers à trois
b rafle s fous l’e au, qu’on peut r e c o n n o ît r e aifé-
rnent par les herbes marines qui croiflent deflus.
En entrant ou en forçant du canal avec un petit
v en t, il faut faire attention aux marées qui montent
lur les neuf eu dix heures dans les pleines &
les n o u v e lle s !unes, & qui s’élèvent 6c retombent
perpendiculairement de fept à huit pieds. Le flot
vient à travers le détroit du fud-eft, & porte avec
force fur la pointe nord-oueft-, & fur le récif qui
gît en fon travers. Le ju fian t court, avec Une rapidité
encore plus grande, au fud-eft..
Dans les environs de ce canal, la terre, qui eft
fi élevée qu’on l’apperçoit à la diftance de vingt
lieues., eft compofée entièrement de hautes collines
& de vallées, couvertes d'un grand nombre
d’excellens bois, propres pour toutes fortes d'ou-
vrages , excepté des mâts , car ils font trop durs '
& trop pefans pour cela. Les collines, qui font à \
ibmmets émoufles , y commencent au bord de la
mer. L’oeil apperçoit fur les flancs des collines,
-jufqu’ à une diftance confidérable, des vallées ou
plutôt des empreintes des vagues qui n’ont point
de profondeur, & q ui, du côté du rivage, abou-
tifler.t à une petite anfe dont la- grève eft de fable
ou de caillou. On trouve derrière cette grève un
terrain plat de peu d’étendue : c’ eft là que les
naturels bâtiflent ordinairement leurs cabanes. La
pofition en eft d’autant plus commode, que chacune
des anfes offre un joli ruifleau poiflonneux,
qui a fon embouchure dans l’Océan.
Les habitans de ce canton ne font pas nom-
breux.-Ils vivent difperfés le long des côtes, dans
les endroits où ils peuvent fe procurer plus facilement
du poiflon & de la racine de fougère dont
ils font léur nourriture, car on ne voit point de
■ terrain cultivé. Lorfqu’ris font menacés de quelque
danger, ils fe retirent dans leurs hippahs ou forts.
Ils font pauvres en comparaifon des autres Indiens
de ce pays, & leurs pirogues font fans ornement.
Le peu de trafic qu on fait avec eux confifte en
poilfons, 8: véritablement ils n’ ont guère autre
chofe qu’ ils piuflent vendre. Ils fèmblent cependant
avoir quelque connoiflance du fe r , connoif-
fance que n’ont pas les habitans des autres pays j
car ils changent volontiers leurs poiflons contre
des clous, & même ils paroifl’ent quelquefois les
préférer à toutes les autres chofes qu’on peut leur
donner. Ils ne paroifTetit pas attacher beaucoup de
valeur à l’étoffe d’O -Taïti$ mais ils eftiment beaucoup
le gros drap d’Angleterre & le kerfty rouge j
ce qui prouve qu’ ils ont aflez de bon fens pour
apprécier les marchandifes qu’on leur offre , éloge
qu’on ne peut pas faire de quelques-uns de leurs
voifins , qui avoient d’ailleurs meilleure mine.'
Ç F~>oye^t pour leur caraâlere phyjique & moral, ce qui
efi dit a ce fujet au mot ZELANDE ( Nouvelle-). )
CH A R L Y , village du département du C he r,
arrondiffement de Saint-Amand. Il exifte dans fon
voifinage des carrières de pierres dures, d’un grain
très-fin, & fufceptibles de poli : on peut par coi -
féquent les employer à l’ornement intérieur &
extérieur des édifices. Les ftatues de la fuperbe
façade de Saint-Étienne de Bourges & l’efcalier
de la tour font formés de cette pierre.
C h a r l y - s u r -M a r n e , bourg du département
de l’Aifne, arrondiffement de Château-Thierry,
& à deux lieues & demie fud-oueft de cette ville. •
Les promenades de Charly font agréables. Il y a
dans ce bourg trois fonderies en cuivre. Le terrain
des environs eft très-fertile & bien cultivé.
CHARMES-SUR-MOSELLE, ville du département
des Vofges, arrondiffement de Mirecourt,
& à trois lieues nord-eft de Cette ville. Charmes
eft fituée fur la rive gauche de la Mofelle, que
l’on y pafle fur un pont de dix arches. Son territoire
eft fort fertile en grains, en vins & en bois.
On y remarque aux fenêtres beaucoup de verres
peints d’affez bon goût, qui font aflez bien conservés.
Ceci indique l'atelier d’un de ces anciens
peintres fi habiles & li fameux, dont i’ art a ceffé
d’être en vigueur.
1 CH ARMONT, village du département de Seine
& O i le , arrondiffement de Mantes, canton de
Magny, & à trois lieues de Mantes. U y a dans
ce village un prefîbir à cidre j ce qui annonce le
centre d’une culture de pommiers d’excellente
qualité.
CHARN IE , petit pays dans le Haut-Maine.
Sainte-Suzanne en étoit le chef-lieu. Charnie fait
partie actuellement du département de la Mayenne.
- C h a r n i e ( la grande Forêt de ) , département
de la Sarthe, arrondiffement du Mans, canton de
Loué, à trois lieues fud-oueft de Sillé. Elle a trois
mille fix cents toifes de long, fur environ deux
mille fix cents toifes de large.
C h arnie (la petite Forêt d e ) , même département,
même arrondiffement. Elle a deux mille
cinq, cents toifes de long, fur douze cents toifes
de large.
CHAROLLE3 , ville du département de Saône
& Loire, entre deux coteaux, fur la Reconce.
Cette ville étoit la capitale du ci-devant Charo-
lois. Son commerce aèluel confifte en grains, vins,
bétail, bois de conftruétion & merrain. Sur la route
de Char-olles à Mâcon, près du châreau du Taureau,
on trouve des criftaux & du jafpe onde
^extrêmement dur. » I
C h a r o l i e s (Forêt de), département de Saône
& Loire , arrondiffement & canton de Charolies,
8r à un quart de lieue oueft de cette ville. Elle a
trois mille toifes de long, fur dix-huit cents toifes
de large.
CHAR.OLOIS ( l e ) . C ’étoit un comté de la
ci-devant province de Bourgogne. Ce pays.eft environné
de tous côtés par de hautes montagnes,
l’ intérieur étant rempli de collines. Il produit du
froment, du feigle , des bois de haute futaie & ^
des taillis. Il y a beaucoup d’ étangs t.ès-poifl’on-
neux. Les bois de fer vice & le merrain le transportent
à Paris par la Loire & le canal de Briare.
Le Charolois fait partie aujourd’hui du département
de Saône 6c Loire. On renvoie à ce département
pour les productions de cette contrée in-
.tereffante.
CHAR.QST, village du de'partement du Cher,
arrondiffement de Bourges. Près du château il y a
une ocrerie qui fournit beaucoup d’ocre de très-
belle qualité. Les bois' de Fond-Mureau ne font
pas éloignés de ce village. Son territoire eft propre
aux pâturages. ?Qn recueille du fort bon vin aux
environs. . ■
C H A R O U X , ville du département de la
Vienne, près de la branche fupérieure de la Charente.
Comme cette ville donne fon nom au N°. 68
de la Carte topographique de la France, je me
propofe, à fon article, de publier la defeription
détaillée de fon hydrographie, en faifast mention
des ruiffoaux latéraux qui fe réuniftènt aux rivières
principales, furtout dans les parties de leurs cours
qui traversent l’ancienne terre, à la fuite de ce qui
fe voit depuis Chabanois jufqu’ à Confolens. Effectivement,
fi l’on embrafle.les différens fyflèmes
de diftribution des eaux qu’on peut fuivre fur la
planche de Charoux, on trouvera pl.ufieurs grandes
pentes très-remarquables. D'abord, celle de la
Vienne, qui fe dirige droit au nord, mais qui,
dans les environs de Confolens, réunit à fon lit
plufieurs ruiffeaux , tels que ces rivières principales
ont coutume de les réunir lorfqu’ elles parcourent
les différentes contrées de l’ancienne terre
du Limo.ufin , & dont les environs de Confolens
font partie, comme je m’en fuis affuré par une
©bfervation. fuivie. C ’eft le même fyftème d’em-
branchemens nombreux & fort alongés î qui fe
trouve aux environs de l’Oradour 8c de l’Uchat,
à l’origine des Grands-Blourds, rivière qui fe jette
ï dans la Vienne après qu’elles ont quitté, l’ancienne
terre, '6c qu’elles ont parcouru la nouvelle terre ,
réduites à leur lit.
En revenant, près de Confolens, dans le dif—
trié! de l’ancienne terre du Limoufin , on trouve ,
à la gauche de la Vienne, les fources du Clain &
du Tronfon, qui s’ offrent avec les petits & nombreux
ruiffeaux latéraux qui caraélérifeut i'ancienne
terre , comme je l ’ai déjà remarqué ci-devant j-
après quoi le Clain fe réunit au Préhobe & à la
Gloire, qui l’entraînent au nord-oueft. C ’eft après
un cours aflez long dans cette direction, que le
Clain rencontre les deux rivières de Dive & de
Boulieur, qui non-feulement l’eniichiffent beaucoup
, mais le redreflent droit au nord.
Si je reviens au midi, je trouve la Charente,
q u i, après avoir quitté le Limoufin ou elle prend
fon origine, comme je l’expofe ailleurs, continue
à fe porter droit au nord, en fe prolongeant dans
cette planche où elle raflemble plufieuis ruiffeaux
latéraux qui préfentent les formes propres à l’ancienne
terre, furtout dans les enviions d’ Alloue,,
de Beneft 8c d’Épenède. C ’eft là que l’on peut
contempler des aflemblages de nombreux vallons,
tous abreuvés par des filets d’eau , comme près de
Confolens j enfuite la Charente fléchit fon cours
à l’oueft vers Charoux 6c Civray, en fuivant une
marche très - remarquable ; car, rencontrant une
contre-pente décidée, elle defeend brufqtiement
au.midi, en ferpentant fur la ligne de Voulême,
de Lille, de Condat3 de Ruffec 6c de Verteuil. Ces
ofcillations moyennes continuent jufqu’à Manfle
fur la planche d'Angouîême , ainfi que celles d’une
rivière latérale qui fe jette dans la Charente ; mais
ces ofcillations s’agrandiflent coufidérablement au
deflous de Manfle jufqu’ à Angoulême, & même
au-delà.
Dans le terrain qu’embraffe la Charente, planche
de Charouxy je fuis le ceurs de deux rivières t
d’ abord, l'Argent & l’O r , qui, réunies, forment
l’Argentor, enfuite la Lifonne, lelqticlles ne ral-
femblent aucun ruifleau latéral. Je terminerai la
notice de la planche de Charoux par indiquer, fur
la partie de l’oueft, trois pentes fort abreuvées ,
dont l’une , au midi,. offre l’Ofne & la Portau-
derie; la fécondé, à l’oueft , reçoit la Boutonne 6c
la Berlaude j enfin , la pente nord-oueft offre l’origine
de la Sèvre, qui devient bien importante
puifqu’elle donne fon nom au département, &
quelle a ouvert, par fon embouchure à la mer ?
un pertuis célèbre parmi les navigateurs.
CH ARQUEMONT, village du département du
Doubs, arrondiffement de Saint-Hippolyte. 11 y a
deux filons de mines d’argent, qui ont été ouverts 6c enfuite; abandonnés.-
CHARTRAIN (P a y s) ou la Beauce proprement
dite. C e petit pays étoit dû ci-devant gouvernement
de l’Orléanois,. fai Tant la partie du nord