dix-neuf villages'entre l’ile de Bieruliet & le fort
de Terneufe.
BIEVENE , village du département de Jem-
mapes, canton de Leflines , & à une lieue trois
quarts de Leflines. Il y a une faline.
BIEVRE (la ) , rivière du département de Seine
& O ife , arrondiflement & canton oueft de Ver-
lailles, où elle prend fa fource, à une demi-lieue
fu«l de Saint-Cyr, grand parc de Verfailles, près
l ’étang d’Arcis. Elle coule d'abord-à l’eft , pafle à
Bue , a Bièvre dont elle prend le nom , traverfe la
route d Orléans au pont d’ Antony, arrofe Arcueil,
Gentilly, prend enfuite le nom de rivière des Go-
belins, entre dans le champ de l’Alouette & dans
le faubourg Saint-Marcel , côtoie la tmnufaéhire
des Gobelins à Paris, fe jette dans la Seine au
deffus du Jardin des Plantes, après fept lieues de
fours*
B IE Z , village du département de la Dy le, arrondiflement
de Louvain, canton de G te z , près
la Trin e , rivière, à un quart de lieue fud-fud-eft
de Grez. On cultive le tabac dans le territoire de
cette commune, où fe trouvent d’ailleurs d’autres
cultures de grains, des pâturages & des bois.
BIGNON, île du département de Seine & O ife,
canton & commune de Meulan. Cette île embellit
le cours de la Seine dans cette plaine.
BIGNY-SUR-CHER, village du département
du C her, à une lieue- un quart fud-oueft de Châ-
teauneuf. Il y a des forges fituées fur la rivière
du Cher.
BIGORRE ( l e ) étoit une province-de la ci-
devant Gafcogne. Elle étoit bornée au feptentrion
par l ’Armagnac, au midi par Ja chaîne des Pyrénées
qui la féparent de l’Arragon, au levant par le
pays des Quatre-Vallées, leNéboufan &l'Aftarac,
& au couchant par le Béarn. Elle avoir environ
vingt lieues de longueur, fur neuf de large. On
divifoit communément ce pays en trois parties',
qui font les Montagnes , la Plaine & le Ruftan. Ses
villes & bourgs remarquables font Tarbes, capitale
; Vic-de-Bigorre, Lourde, Bagnères, Barèges,
Snint-Sévère-de-Ruftan, Jornac, &c.
Ses principales rivières font Je G av e , l’Adour
& l’Arroz.
L’air de ce pays eft tempéré dans les plaines, &
froid dans les montagnes. Les plaines font fertiles
en pâturages &.en fo in , en feigle, en orge & en
millet. On y recueille fort peu de froment. Les
vignes, qui la plupart font plantées, donnent d’ ex-
celîens vins. Cette ci-devant province étoit bien
peuplée de foîxante-cinq mille âmes,
Le Bigarre avoitfes privilèges diftingués du refte
de la Gafcogne. On y aflembloic tous les ans les i
Etats j d^ont nous ne nous occuperons pas ici. Quant
au commerce de cette ci-devant province, la partie
la plus importante étoit celle du bétail, qu’on en-
graifloit dans les vallées qui s’avancent le plus au
midi-, & où il y a de très-bons pâturages. Ce bétail
fe vendoit fur tout en France & en Àrragon.
Dans la montagne du Pic-du-Midi, qui e(t une
' des plus hautes des Pyrénées, & dans quelques
autres voifihes’de Barèges, on trouve des criftai-
lifations tranfparentes, auxquelles eft attaché ce
que l’on nomme le lin incombuftible, par amas de
petits filamens très-fins, de couleur cendrée-argen-
tée. C ’éft ce que les naturaliftes appellent amiante
ou asbefie. Les montagnards de ces cantons font, de
ce lin minéral, des bourfes, des jarretières, &c.
Il y a dans les montagnes de Bigorre de très-
beaux bois de charpente & de conftruétion, même
de beaux mâts de vaifleaux j mais l’éloignement
des rivières & la difficulté des tranfports font caufe
qu’ on ne retire pas de ces bois tous les avantages
qu’ il feroit poflîbie. Cette province a aufli des carrières
de très-beaux marbres, Sc plufieurs fources
d’eaux minérales très-eftimées. Les plus renommées
de ces dernières font celles de Bagnères, de
Barèges & de Cauterès. Cette province compofe
aujourd’hui une partie du département des Hautes-
Pyrénées : c ’eft alors qu’on rappellera ce qui concerne
fon fol & fes produ&ions.
BIGUE ( Ile ou T e y de l a ) , département des
Bouche;-du-Rhône, canton oueft d’Arles, à l’embouchure
du Rhône dans la Méditerranée , à deux
•lieues & demie fud-oueft de Martigues. Elle eft
formée , à l’eft & au fud , par la mer j à l’oueft
par un bras du Rhône qui la fépare de l’ïîe ou tey
de Béricle, & au nord par un autre bras qui eft -
parallèle à la côte. Elle a yne lieue du nord au
fud , & de l’ eft à l’oueft un quart de lieue.
BIGUGLIA ( Étang de ) , .département du Golo,
canton de Mariana, au bord de la mer & au fud
de Baftia. Il reçoit les eaux de la rivière de Bevi-
neo , & fe décharge dans le canal du G o lo , à fon
embouchure dans la mer, à quatre lieues & demie.
Cet étang eft dans la plaine d’Aleria, près Mariana,
Près de là on voit aufli un autre étang connu
fous le nom de Stagno di Diana, remarquable, en
été . en ce que le foleil faifant évaporer une partie
de fon eau, l’autre eft abforbée par le fable, d’où
il refte un fel dont les habitans font ufage. Outre
cela, on pêche de fort bon poiflon dans l’étang dt
Diana. D’ailleurs, l'on trouve d’excellentes huîtres
fur le bord de la mer, où cet étang fe décharge.
B IL A Z A Y , village du département des Deux-
Sèvres , canton de Thouars,. & à une lieue un
quart de cet endroit. Il y a dans ce village deux
fontaines, dont l’une traverfe des amas fulfureux ,
& l’autre une mine de fer j en conféquence elles
fe trouvent chacune chargée de ces principes dif-
férens. Le territoire produit d’ailleurs des vins
rouges & blancs d’une certaine qualité.
BJL.IN. Les environs de Bilin font fameux par
les montagnes qui les entourent. Quoique plufîeurs
de ces montagnes foient compofées de bafaite
donc le plus grand nombre de colonnes n’a point
de forme régulière, il y en a cependant qui n’en
font pas, quoique la figure pyramidale & prifma-
tique des pierres dont elles font compofées, fem-
ble annoncer cette fubftance. Dans le fait , ce
font des couches horizontales de homfchieflfer
feuilleté, fur une bafe de gneifs.
Au pied du mont Kanthofer, vers le côté de
l’ eft, fortent du gneifs quatre fources d’eaux minérales
acidulés, dont les deux principales font
actuellement bouchées. Dans leur cours ces eaux
perdent leurs efprits, & il fe forme alors de très-
belles criftaîiifations de fpath calcaire'. Les chofes
qu’on jette dans cette eau fe couvrent d’une croûte
calcairè. Toutes les pierres, tous les végétaux auxquels
cette fource touche , fe couvrent d’un alcali
minéral qui eft criftallifé avant le lever du foleil,
mais qui, après fon lever , tombe dans une pouf-
lïère très-fine. C ’eft le natrum que Boyle & Duhamel
ont trouvé dans les environs de Smyrnej le
doéteur Héberden furie pic de Ténérif. On trouve,
aufli des ftalaétites dans les canaux creufés pour
recevoir ces eaux, qui font très-abondantes.
Dans les environs de Trziblits on trouve des
grenats de la grofîeur, depuis un grain de millet
jufqu’ à celle d’un pois. Ils ont des pointes ob-
tufes, font d’une couleur rouge de fang, & tranf-
parens, On en trouve même de plus gros ; mais
quelqu’attend on qu’on y fafle , on trouve prefque
toujours occafion de les voler & de les vendre en
fraude. Le grenat fe trouve dans le fable, qui eft
en couches horizontales à une ou plufîeurs toifes
fous la terre végétale. On jette ce fable dans un
petit juifleau dans lequel on a adapté une machine
qui reçoit le fable léger avec les petits grenats : le
fable pefant & les grenats de valeur fe trouvent
au fond. On envoie ce fable à Bilin : de j eunes
fi.les trient les grenats, & on les envoie bruts à
Freyberg. Le grenat fe vend au poids. On compte
pour les plus beaux ceux où il en entre trente-deux
dans une once poids d’Autriche, & pour les moindres
ceux dont il en faut quatre cents pour le
même poids. On en trouve quelquefois d’une
grandeur dont il n’en faut que feize , vingt ou
vingt-quatre dans une once ; mais ceux-là n’ entrent
point dans le commercé. Une fois on en a
trouvé un du poids d’un quart d’once. Quelaue-
fo is , mais rarement, on trouve le grenat femé
dans une pierre ferpentine jaunâtre tz légère. On
l’appelle la matrice du grenat. Toutes , les, pierres
qui fe trouvent dans cette matrice ont une forme
régulière. Vraifemblablement fe détachent-elles
de cette matrice par l’e a u ,& qu’eji roulant enfuite
fur le Table elles perdent cette régularité. Cependant
cette régularité n’eft pas générale. Une chofe
j remarquable , c ’eft que ces grenats fe trouvent au
j milieu des montagnts de bafaite ; ce qui feroit
: foupçonner que leur origine remonte au même
! tems.
C eft près de Stdlitz qu’eft la fource d ’eaux mi-
| nérales qui fe tranfporrent, comme falubres, dans J pjufieurs provinces. .Ces eaux jailliffent d’une ar-
| g h1#, grifatre. C ’eft vraifemblablement cette argile
qui contient le fel amer dont cette eau eft imprégnée,
& cette eau , en fe filtrant à travers les
fables, diflout les criftaux , & donne à l’eau le
goût (alé amer qu’elle a j car on trouve dans l’argile
des criftaux de différentes grandeurs jufqu'à
un pouce. Il paroît remarquable que toutes les
fources minérales dont les eaux font falées & amères
, jailliffent dans l’argile ; il eft remarquable
encore q ue , fous les eaux minérales de cette nature,
on trouve ordinairement des mines de charbon
de terre, & dans tous ces endroits on rencontre
beaucoup de ces charbons confumés , beaucoup
de cendres & de beaux criftaux d’alun 5 ainfi
acquiert la plus grande probabilité l’affertion de
C r d l - ( i ) , qui foutient que l’argile & l’ardoife
argileufe contiennent une terre falée & amère ,
dont le fel fe fépare par le moyen de l’alun.
T o u t , dans ces environs, femble imprégné de
fél. A l'oued de la fource dont nous venons de
parler, eft le marais de Serpina, où , dans le prin-
tems, on recueille des criftaux d’ un pouce de
long : les uns font d’un fel amer, les autres un pur
fel de Glauber. Les prairies qui entourent ce marais
renferment aufli des charbons de terre dans
Lur fein $ mais on ne les exploite pas, parce que
le terrain étant extrêmement bas, on ne pourroit
point donner d’écoulement aux eaux. Mais fi.ces
cantons font utiles par le fel qu’ils produifent, ils
n’offrent rien que de trifte & d’ennuyeux pour
leurs habitans. 11 n’y a pas un feul arbre dans toute
la plaine ni fur aucune des montagnes. Le prin-
tems n y produit aucune fleur > aucun oifeau ne s’y
fait appercevoir, & tout ce qui a vie femble fuir
cette plaînë. Le manque d'eau douce en eft une
des plus- grandes caufes. Ceux qui font obligés
d y habiter fe fervent de cette eau faumâtre pour
cuire leurs mets & pour boire , fans qu'ils en
éprouvent aucune incommodité ni fe reflentenc
de fa vertu purgative.
Du côté de Töplitz on trouve des colonnes de bât
faite, dont quelques-unes ont la forme de criftaux *
elles font de forme prifmatique & à fix faces. Près
•du village de Starka eft le plus beau jafpe-porcelaine
qu’on peut voir. Ses couleurs variées ont un fin-
gulier é c lat} fouvent il eft mêlé de lave. Comme
tout ce canton contient une très-grande quantité'
de mines de charbon de terre, il eft probable que
cette lave , ce jafpe , ce bafaite, ne font autre
CO Annales chimiques , 1584*