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Brignon ( Forêt d e ) , département de Maine I
& Lo ire, arrondiffem'ent de Saumur. Elle a du 1
nord au fud deux mille quatre cents toifes de long,
8c de l’eft à l’oueft quatorze cents toifes de large.
- BRILIMES ( I l e ) , du département du Finrf-
terre, à quatre lieues un quart fud-oueft de Concarneau*
BRINDES, ville du royaume de Naples , dans
le pays d’Otrante, près du golfe de Venifé. C ’eft
le Brundufium des Anciens. Elle a plufieurs ports
enfermés dans une feule entrée} ce qui offroit un
excellent abri. Le port eft défendu par un fort qui
eft dans une île fituée à côté de rentrée.
BRINN, cercle d’Allemagne, en Moravie.On
y trouve plufieurs mines de fe r , des carrières de
marbre, & , en quelques endroits, des eaux minérales.
Près de Tifchowitz on tir e , d’une montagne
, quantité de faux diamans 8c d’améthyftes.
Les forges de fe r , les verreries 8c les raffineries
d’ alun contribuent au commerce de ce cercle, en
offrant des objets très-intéreffans.
BRINON, ville du département de l’Yonne,
arrondiffement de Joigny, fur l’Armançon, à deux
lieues à l ’oueft de Saint-Florentin. On y fait commerce
de bois flotté, 8c différentes expéditions de
cette marchandife.
BRION, village du département de la Lozère,
canton de Fournels, à trois lieues trois quarts de
Saint-Chely. Près de ce village eft Une fource d’eâûx
tièdes minérales, mais qui ne font employées qu’aux
ufages ordinaires.
Br io n , village du département des Deux-Sèvres,
arrondiffement 8c canton de Thouars, 8c à
deux lieues de cette ville. Ce village recueille des
vins rouges 8c une grande quantité de blancs généralement
eftimés par leur fumet 8c leur déli-
eateffe, qui les font paffer pour des vins d’Anjou.
Ils font fufceptibles d’être exportés, 8c gardés pendant
quelques années.
BRIONNE, ville du département de l’Eure,
arrondiffement de Bernay, 8c à trois lieues 8c demie
nord-eft de cette ville. Il y a à Brionne deux moulins
à huile. Ce pays eft fertile en grains, 8c il y
a de belles prairies aux environs.
BRIONNÔIS ou BRIENNOIS, petit pays de la
Bourgogne, fur les confins du Bourbonois. Son
chef-Ueuétoit.Semur. Cette petite contrée, enclavée
dans l’Autunois^eft fertile en b lé, en vins
8c en excellens pâturages. Ou y élève beaucoup
de beftiaux , 8c fes vins deviennent très bons lorf-
qu’ ils font gardés. Ce pays fait aujourd’hui partie
êu département de Saône 8c Loire.
B R i
B R IO U , bourg du département des Deux-
Sèvres, arrondiffement de Melle. C e bourg a un
haras de baudets.
BRISAN T, BRISANS : ce font des pointes de
rochers qui s’élèvent jufqu’à la furface de l’eau de
la mer , 8c quelquefois au deffus, en forte que les
houles y viennent rompre ou brifer. Sur les Cartes
matines ils font repréfentés par de petites croix
figurées ainfi - h , fuivant leur étendue 8c leur
fituation.
On appelle aufli brifant le rejailliffement des
vagues de la mer contre dés rochers élevés ou
contre une côte efcarpée fur laquelle ces vagues
fe portent.
Parmi les brifans connus les plus célèbres, on
remarque ceux qui garmffent là côte fud-eft de la
Nouvelle-Hollande dans toute fon étendue, 8c fur
lefquels le capitaine Cook fut jeté dans fon fécond
voyage autour du Monde. Ils font plongés fous
les eaux, & fort peu d’entr’eux paroiffent même
à la marée baffe. Ils font horizontaux 8c uniquement
formésYie polypiers très-durs, dont les animaux
font du plus beau vert.
BRIS DE MER. On appelle ainfi, fur les côtes
de Bretagne ; furtout aux environs de Saint-Malo
8c de Saînt-Brieux, les gros fables que les flots de
la mer accumulent fur les rivages, 8c dont font
formés les grèves depuis le mont Saint-Michel juf-
qu’ à Breft. Ces bris ont cela de particulier, que,
quoiqu’acculés fur les côtes de l ’ancienne terre
graniteufe, ils font effervefcence avec les acides,
8c entrent dans la compofition des terres dont on
fait la faïence, laquelle exige un mélange de terres
calcaires pour que les uftenfiles qu’on en forme,
puiffent boire l’émail dont ils font couverts. Ceci
mérite une certaine attention fi l’on veut remonter
à l’origine 8c aux gîtes primitifs d’où la mer tire
ces bris ou débris pour les étaler le long de ces
côtes, 8c particuliérement dans les golfes qui font
bordés de grèves.
BRISES journalières dé terre 8c de mer. On
doit compter, parmi les vents périodiques les
brifes de terre 8c de mer que l’on voit régner dans
prefque tous les pays de la zone torride. Ces vents
ont une période journalière} feulement leur cours
eft très-régulier , mais leurs effets ne, font jamais
fenfibles qu’afune très-petite diftance des terres.
Chaque jour, quelques heures après que le foleil
eft le v é , le vent commence à fouffler de la mer
ou du large Vers les terres. D'abord, il eft foiblë,
puis il acquiert de la force, 8c la conforve environ
depuis midi jufqu’à quatre heures du foir. Alors
il mollit, 8c, pour 1 ordinaire, il eft tout-à-fait
calme au coucher du foleil- Feu après le vent
s’élève de la terre, 8c fouffie ainfi vers la mer
i pendant toute la nuit. Voilà donc des vents qui,
comme
comme les mouflons, font exception au vent alifë.
11 eft aifë de faire connoître la caufe de ce mouvement
fingulier de l'atmofphère.
Nous avons déjà comparé une île entourée de
la mer au plat d’èau chaude placé , dans l’expé-'
fience de M. C la ie , au milieu d’un autre plat d’eau
froide. Les réfultats de cette expérience expliquent
fort clairement la caufe des brifes du large,
& c ’eft alors l’air plus condenfe de la furface des
eaux qui fe porte vèrs l’air plus échauffé 8c plus
dilaté des terres, pendant que-le foleil les échauffe
par fa préfence. Voilà pourquoi la, brife du large,
d’abord calme, fraîchit avec la chaleur du foleil,
8c décroît avec ellé.j voilà pourquoi cette brife
fouffie du nord-^eft à la bande du nord , du fud-eft
à la bande du fud, 8c de l’oueft fous le vent de
l’ île } voilà: pourquoi cet effet elt d’autant plus fen-
fïble, que l’étendue des terres entourées d’eau eft
plus confidérable ; pourquoi i! n’y a pas de brifes aux
Antilles, q u i, par leur petiteffe, font peu fufceptibles
de déranger le cours général du vent alifë.
La brife de terre, qui fuccède à h brife du large ,
eft bien plus générale encore : elle a lieu partout,
aux petites îles comme aux plus grandes, 8c aux.
continêns. Ainfi lorfque nous avons dit qu’aux
côtes occidentales d’Afrique, d’Amérique 8c de
l ’Indoftan le vent fe portoit conftamment vers lès
terres, il faut toujours entendre qu’il y a la petite
exception d e h.brife de terre qui fouffie pendant la
n uit, 8c qui s’étend jufqu’ à une lieue 8c deux au
lu g e . Elle a , comme on a vu, pour caufe la con-
denfation des vapeurs élevées par le foleil, qui fe
raffemblent, 8c commencent à tomber au coucher
de cet aftre. Ces vapeurs, ou font abforbées par
l ’a ir, ou fe précipitent dans la mer ; mais lorf-
qtvelles fönt fixées 8c arrêtées par les montagnes
8c par les terres,- elles furmontent, par.la conden-
fation qu’elles peuvent-occafionner dans l’air, des.
terres , la .‘tendance qu’a, l’air de la mer , ordinairement
plus denfe de fe porter dans les terres.:
Lorfque res vapeurs font abondantes , la brife eft
plus forte ; lorfqu’elles font en médiocre quantité,
elle eft réduite au calme, ou l’on éprouve des
viciffitudes ,dè brifes du large 8c de terre. Enfin ,
quelquefois Ua brife de terre manque tout-à-fait.
Ces brifes-, en certains teins, font t-rès-fenfibie-
ment froides, ;8c obligent les habitans des côtes à
fe vêtir 8c à fe renfermer. L’ aètion de ces vapeurs
femble partir d’un centre placé au milieu de i’ île ,
8c fé diriger vers chacun des points de la circonférence1;
de forte que .chaque cap, chaque anfe, a
fon vent particulier.
Une nouvelle preuve que les vapeurs produiront
ces vents de terre, c’eft: qu’ ils font conftamment
plus forts lorfqu’il a plu. Nous verrons à
l’article de S a in t -D om in g u e où l’on .obferve
de: ces brifes , qu’en certains jours orageux la brife
fe lève tout à coup avec une telle violence, qu’elle
-eft capable de faite çhafier les vaiffeaux fur leurs
ancres 8c de cafter des grelins.
Géograpkie-Phyfque, Tome III,
En Europe , pendant les faifons chaudes, lorfque
le tems eft beau, on éprouve des effets affez
Semblables : ainfi le matin le vent eft à l’eft ; il
pafle enfuite à l’oueft pendant le jour, pour re-
.tourner au nord-eft ou à l’eft pendant la nuit.
Cette fucceflion de vent e ft, comme nous l’avons
déjà remarqué, très-naturelle lorfque l’atmofphère
jouit d’ un certain état de pureté 8c d’équilibre ,
8c que le tems eft calme. On dit alors que le vent
fuit le fole il, parce que l’a ir , qui fe potte toujours
vers le lieu où la chaleur 8c conféquemment
la dilatation eft ia plus forte, va frapper fucceffi-
vement les faces orientales 8c méridionales des
terres & des objets oppofés- à l’adtion du foleil.
Au refte,:comme cela n’a lieu que lorfque le tems
eft très-pur 8c très-fe rein., on en tire affez généralement
tin indice en faveur de la continuation
du beau tems.
B r i s e s . On appelle ainfi, en Amérique, des
vents de nord 8c dé nord-eft qui Soufflent, certains
mois de l’année , dans des parties de continent 8c
dans des îles, 8c qui rafràîchiffent un peu l’atmofphère.
Ces brifes n’ont pas lieu tous les jours :
elles ne paroiffent pas i des époques fixes chaque
année, ni à des heures réglées chaque jour ; elles
arrivent, fur certaines cô te s , plus tôt ou plus
tard. Depuis le 8 décembre 1764 jufqu’au 12 , elles
foufflèrent vers les deux heures après midi à Panama
; le 13 , la brife fut f o ib le 8 c le thermomètre
q u i, les autres jours, avôit marqué 23 degrés
s’éleva à 24; le 14 , point de*brife, 8c le
thermomètre fut à 24 degrés 8c demi 3 le i ’y , la
brife fouffla, 8c le thermomètre ne s’éleva qu’à
23 degrés.
D e .même à Porto-Belo 8c à Carthagène d’Amér
r iq u e ,.lo rfqu e les brifes font fo ib le s , elles ne ra-
fralehiftënt pas autant la terre que quand elles fe
foutiennent dans un certain degré de forc e . Ces
brifes ont p ro d u it , foit à Porto-Belo , foit à Ca rthagène
, une différence d’ un demi-degré ou d ’un
degré 8c demi de moins dans la température de
-ces différens l ie u x , fuivant leur fo r c e . C e font les
mêmes effets à. la Havane. ( Voye£ les articles
Pa n a m a , P o r t o -B elo , C a r t h /.gèn e , H a v
a n e 8c S A LN r -D oM rN G U E ,o ù l’on rappellera
ces brifes a vec les détails qui conviendront à ce tte
marche des vents 8c- à ce lle de la température qu’ ils
occafionnent fur les terres.)
BRISGAW, pays d’Allemagne, dans le cercle
de Souabè, féparé de l’ Alface par le Rhin. Le
Vieux-Brifach en eft la capitale. Cette ville eft
fi tuée:, partie fur le Rhin, partie fur une montagne.
On y remarque un puits taillé dans le roc,
qui a çetu quatre-vingts pieds de profondeur. La
partie qui eft fur les bords du Rhin offre un pont
fie bateaux, qui offre un paflage uès-fiéquenté..
Je dois rappeler ici la découverte de M. Dié-
triçk, qui trouva ».dans cette contrée, des veftiges.
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