§. IV. Du bitume afphàlte.
On trouve ce bitume particuliérement à la fur-
face du lac de Judée , qui porte le nbrn de Lac
asphaltique ; à Morsfeld, dans le Palatinat; à Iberg ,
dans les montagnes du Hartz } à Neuchâtel en
Suilfe à Aülona en Albanie.’
Celui du Lac afphaltique fumage à la furface
des eaux-.
Celui d’ Aulona eft en couchas épaiffes.
§. V . Du caout-chouc fojfile ou bitume élafiique.
On ne l’a encore trouvé que dans le Derby f-
hire , près de Caftleton.
On en difting.ue deux variétés ; Tune dure, friable
, qui fe briïe comme les réfines. Sa calfure eft
liffe & vitreufe. L'autre eft molle, élaftique, pré-
ci fé ment comme le caout-chouc ou gomme élaftique.
Leur couleur eft d'un brun-foncé ; mais la
molle, lorfqu'on la coupe, eft d'un jaune-verdâtre
intérieurement. Ces deux variétés ne paroiftent
pas différer, & d ms le même, morceau on trouve
de l'une.& de l'autre.
Les morceaux de ce bitume font mélangés avec
du plomb fuifuré ou galène, du fpath calcaire, du
fpath fluor ou chaux flaatée, & de.la baryte fulfa-
rée ou fpath pefant. Son giffement eft dans les
Allures d’un fchiile argileux.
C'eft en 1785' qu'on fit la découverte'de ce ;
minéral, dont on chercha de fuite à connoître la
compofition. Pour arriver à ce but, on a fuivi lès
procédés de M. Berniari dans fanalyfe du caoutchouc
( Journal de phyfique , avril 1 7 8 1 ) , afin
d ’avoir des expériences comparatives;
On a pris douze grains du bitume de la variété
foîide , & l'ayant grofliérement concaffée, on verfa
deflus une once d'efprit-de-vin, qui ne l'attaqua
nullement. Au bout de huit jours, en ayant verfé
clans l'eau , il n’y eut point de précipité. Celle qui
eft molle n’a pas été plus attaquée par. l'efprit-
. de-vin.
L'éther vitriolique n'a également exercé aucune
aftion fur les deux variétés.
Il en fut mis douze grains de chacune dans de
l'acide nitreux blanc. Il ne les attaqua point, ni
n’en fut coloré l'ayant fait chauffer,jufqu'à l'ébullition.
Il a paru quelques bulles à la'furface de
cette fubftance ; mais elle n’a pas été diffoute , &
l'acide a confervé fa blancheur, ou au moins n'a
été que très-peu coloré.
Douze autres grains de la fèche furent mis dans
deux onces d’huile de térébenthine. Au bout de
vingt-quatre heures l’huile n'avoit exercé aucune
aétion fur elle. _
' On a pour lors verfé le tout dans une petite
cornue, & fait bouillir l ’huile. Elle s'eft colorée :
une partie de la fubftance a été diffoute. Le tout a
pris beaucoup de confiftance. On en a verfe une
partie dans une foucoupe de porcelaine, & l'ayant
laiffé refroidir, on en a enduit le taffetas j mais
elle étoit encore trop liquide} en conféquence on
a-encore fait bouillir celle qui étoit dans la cornue:
pour lors la matière a pris une confiftance poifteufe
très-forte. Sa couleur étoit celle du fuccin ou
ambre foncé tirant fur le rougeâtre. ,
Ayant caffé le col de la cornue pour, prendre
de cette diffolution & en enduire un taffetas, on
la trouva trop graffe & trop poiffeufé.
La fécondé variété de bitume* fa vo ir , la molle
&r élaftique, préfenre abfolument les mêmes phénomènes
, traitée de la même manière avec l'huile
de térébenthine.
On en a mis, dans trois onces d’huile d’o lives,
vingt-quatre grains de celle qui eft molle & 'élaftique,
& on l’ a fait bouillir} elle a été parfaitement
diffoute.
Ayant pour lors diftillé, à feu nu , ces deux fubf*
tances, & pris vingt^quatre grains de chacune que
l’on a mis dans deux petites cornues.
Dès les premiers coups de feu il s’eft élevé une
famée affez épaiffe. Cette fumée a augmenté} il a
paffé des vapeurs blanches qui fe font condenfées
en huile.
La matière, dans la cornue, eft devenue abfolument
liquide comme de l’huile fondue, & ne fe
bourfoufloit point. L ’huile a continué de paffer}
les vapeurs blanches ont diminué ; enfin, la matière
a été réduite en charbon. Le dernier coup
de feu a été affez v if pour ramollir la cornue'. Le
feu ceffe, elle patoiffoit enduite intérieurement
d’un vernis noir, ayant, une zone de bleu.
Il n’a point paffé d’alcali volatil.
L’huile qui étoit dans les vaiffeaux avoit une
force odeur bitumineufe, & étoit très-fluide,.
Ce font les mêmes phénorpènes que préfente la
gomme élaftique. "Elle n’eft attaquée ni par l’ ef-
prit-de-vin, ni par l’éther vitriolique , ni par l’acide
nitreux à froid } mais les huiles la diftolvent.
Enfin, à la diftillation elle donne les rnêmes
produits. D'ailleurs, ce. bitume a l ’thfticité du
caout-chouc. Il paroît donc que c’ t f t , finon la
même fubftance , du moins une fubftance très-
analogue.
Mais la gomme élaftique ne fe trouve aujourd
’hui que dans l’ Amérique méridionale ou dans
les Indes. Ce fait confirme donc les anciennes
révolutions qu’a effuyées le Globe.
On a trouvé,, dans d’autres contrées de l’Angleterre
, un bitume femblablé à du cuir pour fa confiftance
| & qui avoit pour giflement une mine de
fefc argileux.
B1Z E , village du département des Hautes-Pyrénées,
arrondiffement de Bagnères, à une lieue un
quart dé la Barthe. Il y. a dans le territoire de Bi^e
une carrière de marbre fond noir.
BIZEC ( lie d u ) , département de Fini fi erre ,
canton dé Saint-Pol-de-Léon, & à une lieue’ un
quart de cet endroit.
B1Z Y ,
B IZY , village du département d’Eure, canton
de Vernon. Il y a un château dont le parc eft très-
confidérable. 11 a deux lieues de lo n g , fur une
lieue de large. La grande route d’Évreux le tra-
verfé.
.BLACHE ( la ) , forêt de l’arrondiffement de
Vienne , & à quatre lieues fud-eft de cette ville.
Elle a fei.ze cents toifes de long, fur douze cents
toifes de large.
BLAIGNY ou BLIGNY, village du département
de l’Aube, arrondiffement de Bar-fur-Aube. Il y
a une verrerie.
BLAÎNDEVASECH, bourg du département de
la Meurthe.j arrondiffement & canton dé Sarre-
bourg , à une lieue & demie de cette ville. Il y a
une fabrique de verres.
B LA IN V IL LE , village du département de la
Seine-Inférieure, arrondiffement de Rouen, canton
de Buchy. On y a établi un atelier où l’on
purifie le falpêtre.
BLAISE. ( la ) , rivière du département de la
Haute-Marne, arrondiffement de Chaumont. Ses
fources font aux environs de Bléfy & de Gillan-
cou r t, dans plufieurs petites vallées abreuvées.
Elles fe continuent plus bas à Marbeville, près de
Morfontaine. Je dois citer entre les eaux qui alimentent
cette rivière, le Blaijon, dont le cours
eft fort étendu, & qui a des moulins & des forges.
Il en-eft de même de la rivière, qui a plufieurs
forges., Toutes -ces eaux courantes fe diftinguent
furtout par l’établiffement d’un certain nombre de
petites villes, bourgs confidérables & villages,
ainfi qu’ils fe trouvent raflèmblés dans les vallées
qu’ arrofenc les grandes rivières de ces contrées.
C ’eft dans les environs de la Blaife que les habi-
tans peuvent fe procurer lesgrandes commodités
de la v ie , l’eau & le bois > car ce pays eft peuplé
de plufieurs forêts plus ou moins confidérables.
On a fenti les avantages de cette rivière » de fa
vallée & de l’habitation de fes bords 5 car plufieurs
villages portent fon nom : tels font Bluife-le-Châtel,
Blaife - feus - Ar^illiers , Blaife - fous - Hautevilie &
Blaife. Quant à l’embouchure de cette rivière avec
la Marne, outre que. les eaux qui affluent de chaque
cor« à la Blaife éloignent fon lit de la Marne,
les dépôts s’oppofent à leur jonèrien pendant plufieurs
lieues, & jufqu'à Vitri. Nous en parlerons
plus au long à l’article de la rivière de M a r n e .
BLAISOIS, petite contrée du département de
Loir & C h e r , qui étoit bornée, au feptentrion,
par le Dunois & l'Orléanois proprement dit , au
levant par le Berry,au midi par la Touraine, & au
couchant par la Touraine & le Vendomois. Elle
avoit environ vingt lieues de longueur du cou-
Géographie-phyfique. Tome 111•
chant au levant, fur quatorze lieues de largeur du
feptentrion au midi. Ce pays eft arrofé par la
Loire, le Beuvron, la Seudre, la Bonneheure, la
Cife * l’Andizon & le Raire. ,
. Ses villes principales étoient Blois fa capitale,
Romorentin, Saint-Dié, Suèvre, Mer & Chambord.
L’air y eft fain & fort tempéré, & la terre
fertile en grains, en vins, en fruits & en pâturages,
Il y a plufieurs belles fo rê ts , dont les plus confidérables
font celles de Chambord & de Boulogne ,
la forêt de Blois , celle de Bruadan & la forêt de
Ruffÿ.. :
Le Blaifois eft abondant en gibier, en volaille X
en poiffon : on peut le regarder comme un des pays
q u i, par fa conftitution, eft le plus agréable & le
meilleur de la France. Les habitans du Blaifois font
un commerce confidérable des denrées de^ leur
a u , telles que des vins, des grains, du bétail ,
des laines qu'ils vendent en nature &,'en étoffe.
Une grande partie de la Sologne etoit confondue
avec le Blaifois au midi.
BLAME ( Col de la ) , département du P ô , paf-
fage de la vallée de San-Martino dans celle de
Pzagelato-de-Bafille.
B LAME COU RT, village du département de
Seine & Oife , arrondiffement de Mantes , canton
de Magny. Il y a un preffoir à cidre comme au
centre de là contrée du bon cidre, 8c de la plantation
de la bonne èfpèce de pommiers qu’on a
tirée d’Efpagne, où l’on fait qu’elle eft naturelle.
BLAMONT, village du département du Doubs,
arrondiffement dé Sainr-Hippolyte, à la fource de
la Glon, & à deux lieues nord de cette ville. 1! y
a une forge où fe fabriquent du fe r , du fil de fe r ,
des canons de fufil 8c des verres.
Bl a m o n t , ville du département de la Meur-
the, arrondiffement de Lunéville, fur la Vezouze.
La terre des environs de cetté'ville eft très-fertile ;
elle produit de beaux grains & d’ excellens pâturages.
Il y a une faïencerie. On trouve du criltal
de roche au village de C ou v a y , à une lieue de
Blamont. A pareille diftance de cette Ville, dans
un lieu nommé Lombrigny, il fe trouve une fontaine
minérale très-bien entretenue , entourée de
murailles & de pavés. L’eau de cette fource a les
mêmes propriétés que celle de Domèvre.
BLANC ( l e ) , roc 8c montagne du département
des Hautes-Alpes , arrondiffement d'Embrun, à
deux lieues 8c demie de Saint-Clément. Cette
montagne a , du nord au fud , deux tiers de lieue
de longueur.
Bl a n c ( lé ) , ville du département de l’Indre ;
elle eft fi tuée fur la rivière de Creufe. Le fol des
environs eft ingrat 8c ftérile j il eft rempli de bois