
130 B I T
horizontale primitive, ne font pa's' cuites ; à plus
forte rai Ton le,s couches qui ne renferment que des-
tampons de poix, & qui ont confervé leur blancheur
naturelle : toutes circonftances qui fe trouvent
dans la carrière de pierres à chaux qui eft en
face de Daltt.
Mais il n’ eft pas suffi aifé de décider le véritable
état des rochers bituminifés dont la fituation primitive
eft viliblement altérée , & annonce un cer- ■
tàin défer Ire, comme le Puy-de-Crôuelle. D'ailleurs,
ces rochers font pénétrés 'par: le bitume très-
inégalement , & de manière à former des taches
noires plus ou moins foncées, plus ou moins larges,
& ces taches n’ont point altéré le fond de la pierre
qui paroît toujours être refté intaéb
Ces taches noires ou même 1 s teintes générales
de bitumes, comment ont elles été formées dans
les couches de pierres calcaires ? Eft-cé à T époque
de leur formation dans le baflin de là mer, oô bien
a la fuite d'une inflammation fo litet rainé •& d'une
fublimation de la fu b (lance du bitume ?
Il eft certain d'abord que la poix, dans l’état de
poix , a été dépofée, au milieu des couches de
pierres calcaires blanches en face de Dalet, comme
elle é ft, fous forme de tampons, fans,qu'il y; ait
eu une inflammation fouterraine qui y a t contribué
depuis la formation de ces couches. Ces tampons
de poix florroient dorte dans la mer lorfque
la matière calcaire étoit diftribuée par couches j
& ce qui achève d'en convaincre, c’efi le dépôt
du fel marin mêlé aux tampons de poix.
Les couches falies & teintes par la poix n’ont-
elles reçu ces matières bitumineufes que par dépôts
, ou bien en ont-elles été pénétrées par fubli'
marion , les feux fouterrains chauffant par-deflous
ces mêmes couches au milieu defquelles pourtant
il faut néce(fairement fuppofér que réfidoient les
tampons & les lits de poix, dont une grande partie
fe rencontre encore au milieu de ces couches pénétrées
par la poix, falies & déformées ? Dans ce
cas il eft néceffaire de fuppofér que la fubli mat ion
auroir produit auffi une certaine cuiflon, qui dans
des parties de couches auroit été plus avancée que
dans d’autres, fuivant la nature des fubftances ,
foit rochers, foit marnes ou argiles, & fuivant
l’aétion des feux fouterrains;
Dans ce cas, quelle étendue n’ auroit pas eue l'inflammation
fouterraine qui auroit terni; fali, altéré
, cu it, déplacé ces différentes parties de couches
qui font. difpc rfées dans la Limagne & dans
les environs de Clermont, & que nous avons indiquées
ci-deflus fous le nom de rochers- hhumi-
nifés ? Outre cela, il eft à croire que ce s inflammations
auroient eu lieu en diffère ns tèms , &
feulement par cantons très1 ci r cors fer its fi l ’on en
juge par les rochers bituminifés qu’on rencontre
dans la Limagne.
Les rochers bituminifés'qui font, dans bien des
c a s , fenfiblement diftingués des couches intaéles ,
ont ils eu pour bafe des couches plus anciennes
B I T
que les couches intaéLs qui auroient été dépofée s
à une époque moins reculée ? Il y a des faits . qui
femblent favorifer cette préfqmption, mais d'autres
la contrédifent.
Effectivement, ces couches cuites où bitumini-
fées renferment des morceaux de pierres calcaires
. intaCtes, i f même des parties de couches intaCtes
a côté des boules très-applaties & ternies par les
bitumes, diftribuées dans ces mêmes couches.
Ces diverfes altérations dés couches & des ma- '
: tériaux qui les compofent en conféquence de la
j pénétration ou du dépôt'du1bitume, ont pu avoir
lieu dans le baffin de la m r r , qui depuis auroit
recouvert, par des matériaux inraCts, les maffits-
altérés d’ uné'manière quelconque.
Nous avons v u , dans la Limagne, beaucoup de
puys-dont les bafes font des rochers bituminifés,
& en divers états. Ces puys font toujours plus
élevés que ceux qui ne font compofés que de ma-
; tièi cs intaCt-es calcaires ou argileufes.
Outre cela, nous avons trouvé des parties de,
terres & rochers bituminifées à certaines profon-
■ deurs : elles étoient très-peu couvertes de terres
inraCtes-Ii paroît que les rochers bituminifés ont'
. plus réfifté à la défituClion , que les terres & les
! couches intaCies } mais cependant il eft à croire.
■ que les maffifs bituminifés qui font profonds 8c,
? ont peu d’élévation ^ ont été détruits auffi en
\ grande partie.
[ Les maffifs bituminifés nous ont donc offert
1 différens degrés d’ élévation 8c d’épaiffeur. Il y en
1 a fouvent des maffifs de plus de cent toifes d’é-
. paiffeur j mais nous n’en avons pas vu fur des bafes
totalement intactes, & qui ne fuffent pas ternies
par le bitume. Quoique, relativement .à la pénétration
du bitume dans les couches, il y ait peu.
d’ordre, peu de fuite 8c d’ uniformité, foit que
la nature differente des fubftances qui auroient
■ éprouvé l’ aéfion du feu fouterrain , foit que la
j diftribution de la flamme y ait influé , 8c, fi I on
j n’admet pas la cuiflon, la fublimation du bitume
I par le fe u , on trouvera la caufe de ces phéno-
j mènes dans le mélange de la poix dans des fubf-
r tances des couches lors de leur formation, Sc dans
!. la manière dont elles s’en penétroient.
I Les couches falies & ternies par la poix ou le
! bitume, & qui font reftées dans leur fituation ho-
î rizontale, tiennent à un dépôt de mer, 8c n’ ont
■ pas éprouvé grand changement.
: En général, la province d’Auvergne eft trèsfavorable
à l’étude des bitumés, attendu qu’elle les
| offre fous toutes les formes poffîbles. Effeélive-
j ment/j’en ai v u , en gros tampons, dans des réduits
; ronds, au milieu dès couches de pierres calcaires
! blanches, d’ un grain peu ferré 8c bien in-taétes. 1 C ’ eft auffi par les fentes des intervalles de ces
? couches qu’on voit tranffuder ce bitume , qui fort-
j en formant de larges 8c nombreufes bavures qui
! occupent trois ou quatre pieds d’étendue.
» Je le répète : ç’eft auffi au milieu de pierres
B I T
calcaires à grain fin, falies de bitume dans' toute I
leur épaiffeur, & dans d’autres plus ;grenues , *
avec des taches produites auffi par ce bitume in- \
filtré. Dans ces fortes de maffifs le bitume coule ;
par les intervalles des couches, 8c forme des b a- ;
vtires abondantes que l’eau , chargée de fel marin, ’
entraîne furtout pendant l’été. Ceci eft un phéno- ;
mène très-curieux , 8c je connois beaucoup de ces ■
maffes bitumineufes dans la Limagne, d’ abord ail !
Puy-de-Crouelle , enfuite au Pii y- de-la- Poix, plus ;
loin à Malintrat, en defeendaot plus bas le long ’
de l’A ilie r , près le Pont-du-Château.
Après avoir traverfé P Allier, on rencontre des ;
terres noircies par le bitume dans une maffe qui ■
fe détache du Puy-du-Mur pour fe porter fur ;
Chignac.1
De là , en vifitant la butte de Vertaifon dû coté ;
du village, nous avons trouvé beaucoup de ro-
chers bitumineux fous les maifons. Plufieurs ref-
fembloient à ceux de Crouelle. Au fud étoient
des groupes de rochers dans le mêmè état bitumineux
, 8c, en defcendanc vers la route, le fond .
du chemin offre plu fleurs rochers bitumineux noirs
8c friables, lefqtiels fe montrent également dans
une petite butte au bas de la Brouflille.
Au-delà de ce village, en fuivant la route, on
retrouve de ces rochers bitumineux, 8c dans les
intervalles des pierres calcaires, 8c des marnes intactes
8c fans mélange.
Dans la continuation des têtes de Vertaifon font
le grand 8c le petit Turlurou , deux têtes fondues
8c enveloppées de couches à une certaine
hauteur. I fy a peu de montagnes dans tous les environs
, 8cdans toute la Limagne en général, qui
n’aient'pour noyau des laves ou des rochers bituminifés
8c gris t tels font Coureourt 8c Moiflat,
qui ont la même apparence que les deux appendices
de Chignac, 8c qui paroi fient également
pénétrés de bitume.
A côté de Montmorin, un puy couvert de matières
bitumineufes.
Avant la defeente dans la vallée de l’Ailier, on
trouve beaucoup de têtes ifolées, qui font comp
té e s de rochers bituminifés. Celui de Saint-
Bonnet eft dans le même état.
Au deflous de Cornon, au bas d’une croupe qui
appartient aii puy de Banne, on voit des maffifs
de terres bituminifées. Nous avons dit ci-deffus
que Banne étoit compofé de ces rochers.
Nous avons obfervé que ces maffifs de rochers
bituminifés étoient recouverts, fur les côté s , de
terres marneufes intaéles 8c fans aucun mélange*
Cornonet 8c un puy placé plus bas que Cor-
nonet font compofés de rochers bituminifés.
De même, à fix cents toifes environ de Cor- :
non ,, on trouve trois maffifs de ces mêmes matières
bituminifées8c le dernier paroît tenir à
l’appendice méridional dès enveloppes du Puy-
Banza y, qui eft un culot de laves fol ides 8c à
grain fente- I
B I T i5i
Au deflous des couches calcaires blanches font
dgs bancs, de ,brafier ou de pierres de fables , qui
font tellement .pénétrées par le bitume, qu’elles en
font entièrement falies.
Enfin , on peut obferver les rocher« qui font le
long de la route qui defeend de la ville du Pont-
du-Château i la rivière. Les rangées de boules à
cotiches concentriques font diftribuées dans les
bancs de la fuptincie, 8c recouvrent ceux qui
renferment le bitume, 8c qui en font pénétrés au
point d’ avoir prb la coiffeur d’ un mélange de gris
8c de bleu. Cette couche eft fort épaiffe : on y
•voit p1!«fleurs fentes de defficcati-on à travers lesquelles
la poix ou bitume tranflude abondamment.
La matière de cette couche femble avoir été pénétrée
de bitume, de manière à préfenter plufieurs
taches noires, dont une grande partie a éprouvé la
fujîon comme certaines couches de Crouelie.
C e font ces différons états 8c ces circonftances
qui ont contribué à mettre un certain défordre
dans ces couches.
; Les boules à couches concentriques qui partout
ailleurs m’ont paru avoir été produites par ffaéti- n
du fe u , furtout lorfqu il l’ exerce fur certaines couches
de cos, ne peuvent avoir éprouvé ce tte aétion
que dans le cas où le feu auroit traverfé les couches
inférieures où .ré fi de la p o ix , 8c dont une
grande partie femble être dans l’état intaét. On
doit bien penfer que ces effets font bien plus marqués
lorfque le feu a pu agir. C ’eft peut-être à
cette fublimation de la poix que les couc hes épaiffè's
de pierres calcaires doivent leurs couleurs grifes
8c leur friabilité.
Il faut ajouter ici qu’ un travail de la nature ,
bien différent de la fublimation de la poix 8c de la
cuiflon qui en a été la fuite , a biffe des réfultats
très-curieux : ce -font des bouillons d’agate ou fta-
laâites de calcédoine d’ftribuës, avec la poix, à la
fur face des'fentes de defficcadon.
Lé piiîafphalte fe trouve encore en Auvergne ,
i° . à la baie du Puy-Châceix , pre(qu’ en face des
moulins de Saint-Félix. Il imbibe une couche de
brafier ou pfammite qui eft inclinée , & qui repa-
roît plus bas dans un chemin creux , mais qui eft
fans bitume dans cette dernière pofition ; c’eft un
fable feldfparbique à très - gros grains , & qui a
reçu un commencement d'agglutination.
Le fable bitumineux agglutiné du Puy^Châteix
eft employé, à Clermont, pour la conftruétion de
terraff s. On le fait fondre dans une chaudière, &
alors il devient prefque liquide j mais i! ne tarde
pas à reprendre une confiftance (oiide lorfqu’ il eft
refroidi.,
Le Puy-du-Lin , près le Petit-Pérignon , biffe
fuinter du piffafphalte.
On en retrouve au Puy-de-Marmant, mais eti
très-petite quantité.
Le calcaire compare qui renferme les barytes
de la fontaine du Tambour , eft parfértié de petites
veines de pitfafphalte.