
4 18 C I N
aufli des bancs'de marbre. Toutes ces matières
o n t , comme on v o it , changé de formes.
C IBOLA, province cîe l’Amérique feptentrio-
nale , dans le Nouveau-Mexique, habitée par des
Sauvages. Ses productions font , le maïs , les pois
& le Tel. Il s’y trouve des ours* des tigres, des
lions & des brebis très-hautes. Le pays eft fans
montagnes, & cependant fort froid j ce qui dépend
d’ailleurs des vents qui y foufflènt le plus
fou vent de la bande du nord.
CIBRICAGLI ( Iles de) , département de Lia-
mone, à deux lieues eft-fud-eft de Porto-Vecchio.
Elles font au nombre de fep t, toutes très-petites,
& vifiblement les produits de la deftruétion de la
cote.
C IER P , village du département de la Haute-
Garonne, arrondiffement de Saint-Gaudens., fur
l’Aune. Il y a dans ce village une carrière de
marbre rouge & gris, & des bancs calcaires dont
la furface eli ondoyante.
CIGALlh'RE (P ic & Montagne de la ) , département
de la Haute-Garonne, arrondiffement de
Saint-Gaudens, au fommet des Pyrénées,, à trois
lieues fud-eft de Saint-Béat. Ceci mérite l’attention
de ceux qui s’occupent de la conftitution de
ces montagnes.
C IG N A T E O , île de l’Amérique feptentrîo-
mle , dans la mer du Nord , l’une des Lucayes.
Elle a peu de largeur, mais elle a environ trente
lieues de longueur. Toutes fes formes font dues
aux courans des mers, au milieu defquelles ces
fragmens de terres détachées du Continent fe
trouvent expofés.
CILLE Y , petite ville d’Allemagne, au cercle
d’ Autriche, dans la Baffe-Stirie, fur la Saun, capitale
du comté du même nom. C e comté eft riche
en toutes fortes de métaux. Les environs font
i emplis de fources minérales.
CIMETIERE ( Calanque & Pointe du ) , du
département du V a r , arrondiffement de Toulon,
à la côte nord-eft de l’ïle de l ’Avant ou Titan,
entre la pointe de Brouffe & la plage de Cour-
couifon.
Cimetière ( le Clos d u ) , montagne du département
du V a r , arrondiffement de Toulon, à une
lieue & demie de Pierre-Feu.
CIN ALOA , province de l ’Amérique fepten-
trionale, fur la côte de la mer de Californie,
habitée par des nations fauvages. L’air en eft fort
fain. La terre, grade & fe r tile , produit abondamment
le maïs, les fèves de Turquie & le
c i o
coton. Les naturels du pays font de belle taille %
ils ont eu beaucoup de peine-a fe founuttre aux
Efpagnols.
C 1N C A , rivière d’Efpagne, qui prehd fa fource
dans les Pyrénées, & traverfe tout l’ Arragon.
C IN E Y , ville du département de Sambre 8c
Meufè, arrondiffement de Dinant, & à trois lieues
nord-eft de cette ville. Cette ville s’embellit depuis
quelque tems j & fi l’on achève la chauffée
de Liège à la France par Ciney, elle continuera
à s’enrichir par fa manufaâure de poterie, dont la
réputation eft faite dans les Pays-Bas.
CINGLAIS ( Forêt d e ) , département du Calvados,
arrondiffement de Falaife, à l’eft de Bret-
teville. Elle a de l’eft à l’oueft trois mille deux
cents toife s , & du nord au fud deux mille fept
cents toifes.
CINISCA ( l e ) , torrent dans le département
du Pô. Il a fa fource au col du Mont-Cenis., département
du Mont-Blanc, & le jerte dans la
Dora-Riparia , après un cours de quatre lieues &
demie , fur le revers du Mont-Cenis.
C INNING, ville de la Chine, première métropole
de la province de Yun Nan. Près de cette
ville eft.le mont Kinna, où l’on trouve de riches
mine s d'or.
CINQMARS-LA-PILÉ, bourg du département
d’Indre & Loire, arrondiffement de Chinon, près
de la Loire. Il y a un pilier conftruit avec des
briques fi dures & fi bien cimentées, qu’on le
prétend l’ouvrage des Romains, comme le pilier
du Port-de-Pile fur les limites de la ci-devant province
de Touraine.
CIN Q - PORTS : ce font cinq villes maritimes
d'Angleterre, avec ports de mer, fur les côtes de
la Manche.,Ce font Hartings , Romney, Hythe ,
Douvres & Sandwich. Au premier des cinq.appartiennent
Winchelfea & Rye. Toute cette côte eft
dentelée par golfes propres aux abordages.
C IN T R A Y , village du département de l’Eure,
arrondiffement d’Evreux, canton de Breteuil, fur,
l’ Iton. On fabrique dans ce village des étrilles de
plufieurs efpèces, dés éperons, des boucles d’é quipages
& autres objets de ciincaillerie.
C IO T A T ( l a ) , ville du département des Bouches
du-Rhône, au bord de la mer, fur le golfe
de Lègues, à cinq lieues fud-eft de Marfeiile.
Cette ville faifoit partie de la Baffe-Provence. Son.
port a la forme d’un fer à cheval j il eft formé par
deux môles. Il en fort beaucoup de petits bâti-
mens, tant pour la pêche que pour la courfe. Il
G i R
$!y en conftruit aufli beaucoup pour Marfeiile.
Près de La Ciotat il y a une fontaine d’un cours
périodique, à qui on attribue flux & reflux comme
a la mer; mais, d’après l’ examen, ce cours tient
à d autres circonftances que les mouvemens de
FOcéan. Cette ville eft renommée par fes fruits,
fes excell-ns vins mufeats blancs & rouges, fes
olives, fes huiles & fes amandes.
CIOULE ( l a ) , rivière qui prend fa fource à
une certaine diftance des Monrs-Dor & au pied
des revers nord de ces montagnes, enfuice elle
continue à recueillir les eaux abondantes que
toutes ces hauteurs fourniffent, d’abord en Auvergne,
dans la vallée de Front-Gibaut ; enfuice
elle arrofe les villes de Menât, de Saini-Pourçain,
& fe jette dans la Loire à deux lieues de cette
dernière ville. Son cours eft de trente lieues ; elle
ne porte que des radeaux vers la fin de fonceurs.
CIR AN G A-PATN AM , ville des Indes, dans
la prefqu’jüe en deçà du Gange , à l'orient des
montagnes de Gâte , dans la partie feptentrionale
du royaume de Meiffour, & fur la rive orientale
de la rivière de Coloran.
. CIR CU LATION DES EAUX. Je fuis bien !
convaincu que tous les effets naturels du même
ordre font tellement liés enfemble, qu’on ne peut j
donner le dénoûmem d’un phénomène, fans que i
les autres qui y tiennent* ne fe pré fente nt aux re- ;
marques & aux réflexions du naturalifte. De ce
nombre font les effets des eaux qui circulent à la
furface du G lo b e , confidérés relativement à la
manière dont ces eaux font diftribuées dans les
maffifs qui fe montrent à la fuperficie. Ainfi dès
qu’on a difeuté la formation des vallons & la fuite
du travail des eaux torrentielles & fluviales, on
ne peut méconnoître que leurs ramifications ne
foient très-dépendantes de la manière dont l ’eau
pénétré dans les maffifs, en s’infinuant par les
fontes & les ouvertures qui font très-multipliées
à leur furface , & dans la .manière dont elle fe
trouve recueillie fur les bancs qui la contiennent
& /empêchent d’aller plus avant.
Dans.les pays de granit, par.exemple, lleau pluviale
eft recueillie par les fontes multipliées de
defiiccation que les blocs de cette pierre ont
éprouvées, & elle s’échappe enfuite par les faces
de.ces fentes. Il n’eft donc pas étonnant que l’on
trouve une infinité de petits filets d’ eau qui.abreuvent
les croupes des vallées de l’ancienne terre j
d’où naît ce grand nombre de cul-dar-facs , de
valions qui s’abouchent à un vallon principal,
parce que toutes les ramifications fe font.fubdi-
vifées autant que la multiplieiré des faces abreuvées
8c abreuvantes- l'a exigé. Non-feulement ces
fubdivifions exiftent dans un plan quelconque le
plus é le v é , mais encore a toutes fortes de ni-
veaux , en farte que tourelles croupes font fiiloc
r r 4i$
nées, 8c verfent des eaux à tous les niveaux pof-
fibles.
Ainfi l’origine des ruiffeaux eft le produit de
cette multiplicité étonnante de cul-de-Tacs , de
ramifications qui s’étendent de tous côtés, fuivant
que les pentes & l'économie de cette diftribution
favorifoienc le verfement de. leurs eaux. On voit
du premier cou p-d ’oe i l , que la diftribution des
eaux eft dépendante de la diflribution des vallons,
& que la manière dont cette eau s'épanche au
dehors des maffifs eft la fuite de la manière donc
elle y pénètre. Il y a plus d’eau dans les pays de
granits, parce que ces contrées font en général
plus éfovées, 8c que l’eau réfide plus abondamment
à la furface j en conféquence tout le travail
de l ’eau étant borné à l’extérieur, il n’eft pas
étonnant que la fuperficie du fol foi.t plus fillonee.
L ’extrême divifion de l’eau fait qu’elle circula
par petits filets, & que ces filets ont creufé autant
de petits filions qui font devenus, par la fuite des
tems, autant de vallons toujours abreuvés d'eau..
Ainfi ce font des pays où l ’on ne voit pas proprement
des fources, mais des riunions naturelles ou
artificielles de plufieurs filets d’eau : artificielles fi
l’on entame les granits par des tranchées naturelles,
ou fi un aterriffement favorife cette coi-
le&ion ; naturelles, dans les lieux où tout eft relier
organifé fuivant l’état primitif des cliofes.
L’économie de cette diftribution des eaux eft
réglée fur un plan totalement différent dans U
nouvelle terre. L'eau pluviale pénètre., par les
fentes perpendiculaires, jufqu’ à ce qu’elle foie
raffemblée fur les lits d’argile ou de marnes argi-
leufes j elle ne fort & ne s’épanche au dehors,
lorfque l’eau pluviale a creulé au milieu des cou»
chesfuperficielles.que jufqu’au niveau des litsargi-
> leux qui la tiennent raffemblée j mais l’eau en mafia
ne circule guère qu’en fuivant certaines pentes 6c
des vallons fort fimples qui font affujetris à ces
pentes. L’eau fort au bas des croupes le plus fou-
vent & ne les fillone.guère, à moins que, comme
cela a lieu quelquefois, il n’y ait plufieurs couches
argileufes qui recueillent l ’eau, & que ces
couches ne foient à des niveaux bien ciitïérer.s.
Alors la difpofition de l’eau, reçue fur des lits
horizontaux, en fait des nappes trèsrétendues en
fuperficie, & pour peu qu’elle trouve d’iffues,
elle. s?épanche au dehors:en gros volume qui fort
8c fe vide à la fois. Il eft vifible que de cette diftribution
il refaite, i° . que les vallons font fore
fimples , & qu’ ils fe terminent par un ou deux
cul-de-facs feulement ramifiés enfemble ; i p. que
! l'eau circule moins à la furface de la terre , excepté
| dans les-contrées où les bancs qui recueillent l'eau
! fe trouvent à la fuperficie même y 30. que la nouvelle
terre eft moins humeâée que l’ancienne $
40. qu'outre.cela cette nouvelle terre , placée à un
niveau plus bas, fe trouve en conféquence moins
expofée aux accès des pluies.
\ Si je pafle maintenant à 1a moyenne terre , j$
G g g 1