
qui ont leur origine dans le maffif de la craie, & qui
continuent à couler fur ce maflif à découvert pendant
un^certain trajet. On pourra voir par ces dé*
tails, 1 . que la craie n’abforbe, dans ces contrées,
1 eau fluviale que jufqu'à une certaine profondeur,
& ceci dans une certaine lifière voifine
des limites de ce maffif ; t° . que le cours de toutes
ces eaux & leur direction annoncent d’une manière
mconteflable les pentes naturelles qu’ offre
ia furface de ce maflif. En eonféquence , je fuis
convaincu que ces pentes fe font continuées fans
interruption de l’eft à l’oueft, depuis la bordure
orientale jufqu’àla bordure occidentale. D’ailleurs,
Jl eu évident que cette marche eft aufli celle des
nvieres étrangères à la craie.
Cependant je dois remarquer qu’ il y a exception
■ pour de petits ruiffeaux qui coulent vers l’ eft,
pour abandonner la craie & fe jeter dans la bor-
dtire argileufe qui côtoie la limite orientale.
J obferye auffi que le long des bords de ces rivières,
qui appartiennent à la craie,.cm rencontre
des graviers plats , calcaires, allez abondans &
bien difperfés ; je .les confidère comme amenés
tx dépotes par les eaux des débordemens, qui
ont eu leur origine hors de la craie & fur fa
bordure.
T r r î v l e r e s dont il a été queflion jufqu’à
prêtent, je puis c i t e î , dans l’ordre naturel &
confiant, en commençant par le nord, la Retourne,
qui n eft fujète à aucun débordement, & dont le
cours eft affez étendu, laquelle a fou embouchure
dans 1 Aime, puis la Suipc, rivière aflez forte; en-
iuite la Vefle, qui paffe à Reims; enfin la Soude.
les articles de ces rivières.)
Plaine crayeufe Je l’Aube.
Cette plaine eft circonfcrite d’un côté par les
bords de Saint-Léger à Lefmont, & de l'autre par
la pofiuon du Petit-Ménil & de la fuite des tombelles
jufqu'à l’embouchure de la Voire.
Elle commence au deflus de Trane, & fe termine
latéralement par Armance & Letape , &
s’arrondit au deflus de Jouyenzè ; elle trace
d’ ailleurs , au deflus de Jcuvenze , . d’Armance
& de Letape , tes limites par les dépôts des
graviers qui s y trouvent : on obferve même
vers le moulin de Brienne & de Baffe-Fon taine *
fur la butte plate du château, & entre le château
& Saint-Léger, fur les haureurs enfin entre Saint-
Léger & Le'mont, des dépôts de graviers très-
remarquables. I! n’ eft pas étonnant que l’Aube air
ofcillé depuis Morvilliers jufqu’à Letape, puif-
qu on rencontre des graviers dépofés dans toute
cette étendue par la rivière, q u i, à la place des
dépôts , a détruit en même proportion.
D’un autre c ô té , la rivière a réfervé dans la
même plaine, des tombelles & des collines qu’elle
a détachées des maffes, d’une égale hauteur, &
qui font finguliéreoeent alongées dans le fens
des eaux courantes : ces tombelles ou îles t ’ r-
reftres fe trouvent fouvenc dans les anciennes
vallees & au milieu des plaines faétices , ouvrage
des eaux torrentielles. B
Détermination précise des limites de la craie
de Champagne.
, J “ " ! * ,îv e 'F Ie plus d’exaâitude qu’il m'a
été poflible les bordures de la craie, fi faciles à
dutinguer de toutes-les autres fubftances pierreufes
& terreufes qui l’environnent, tant par fon grain
& Ta couleur, que par la difpofition intérieure de
ce maffif, qui ne paroît pas diftribué par lits &
par bancs. Ce n’eft qu’après l’examen de tout le
tond de craie, que je me fuis attaché à déterminer
les limites : j’ai reconnu d ’abord qu’ il avoit
la plus grande longueur du nord au fud, & fa
plus petite dimenfion de l’eft à l’oueft. Cet amas,
d une figure irrégulière, qui figure au milieu des
autres terrains de la province, a environ quarante
lieues du nord au fud, fur dix à douze lieues de
largeur dans la diteâion de l’eft à l’ oueft.
Il réfulte de là que les plus grandes dimenfions
de la craie decouverte ne font pas dans le fens des
pentes du terrain ni des vallées des rivières. Nous
verrons par la fuite les conféquences qu'on peut
tirer de ces obfervations importantes.
a° mte Çes difpofitions générales, j ’ai remarqué,
i . que la limite orientale de la craie domi-
noit fur toutes les autres maffes contiguës qui
formulent la bordure extérieure que j’ ai décrite
ci-devant, & que fur cette ligne là craie fe ter-
mtnoit par une coupure efearpée & fort nette
qui confrontoit a une bande d’argile, dont la largeur
peut etre d’enviton-une lieue & demie ou deux
leues : ce banc d’ailleurs, comme nous, avons
v u , luit comtamment la limite orientale de la
craie dans toute fa longueur, en éprouvant les
inflexions eorrefpondames qu’on remarque dans
cette bordure : au-delà de cette bande d’argile
fe trouve la pierre dure fiircie d’huîtres & de
noyaux de difFerens corps marins.
En notant les autres limites du maffif de craie,
differentes de la bordure orientale où la couver-
ture te termine, je fuis éloigné de penfer que
le fond de craie n exjfte plus au-delà de ces li-
mites, comme je préfume qu’il eeffe au-delà de
la bordure orientale ; Veft ainfi q u e , dans une
grande partie de la Picardie, pa? exemple, le
maffif de craie règne & réfîde à une très-petite
profondeur. Je fais auffi qu’il s’étend entre Joigny
& S e n s , & court vers Nemours & au-deià dans
a partie méridionale. Il y a des endroits où h
•limite >eft nette , quoique la bordure de la craie
du mid? é eVéB | furtout dans la même direélion
Vers l’oueft , je connois plufieurs prolongemens
intérieurs fous 1a couverture, non-feulement de
(able mais encore de pierre calcaire à gros grains
i & de lits Coquilliers de fable de mer, & c . 8 J
Ce qu’ il y a de remarquable , c’eft que, le long
de la bordure orientale & méridionale, comme
je l’ai indiqué, il n’y a plus d'enfoncement dans
Je maflif de la craie , mais qu’il eft coupé net, &
jufqu’à de grandes profondeurs, & c .
Le tableau ci joint eft le relevé exaét de toutes
les polîtions de la carte de France, par lefqueiles
partent les limites de la craie, & celui des positions
les plus remarquables entre lefqueiles partent
ces limites.
D É T E RMI N A T I O N des p oft ions "fur lefqueiles & entre lefqueiles paffent les limites
de la craie fuperficielle de la ci-devant province de Champagne.
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P o s i t i o n s h o r s la craie. P osition,s fur la limite. P ositions dans la crade.
I Corbeny.... ...........
JLaville-aux-Bois.
{Couroy-lës-Hermonville.
f Villers-F ranqueux..............
^ lY C o u c y .
;■ « e ) Saint-Thierry.
H [Merfis.
Sapicourt.
Méry__ _
Coulomme
Sainte-Èuphraife.
§. 1er. Du nord, h loueft.
La Pifcine.
Carrrière ouverte.
Cenfe-aux-Grofeilles.
Goudelancourt-lès-Bérieux.
Saint-Thomas
Béry-au-Bac, fur l’Aifne..
Sapigneules.
Neuville
Gauda.........................
Rocquincourt.
Les Marais.
Châlons.
M u ix o n .
Ronay.
Jermigny.
Janvry.
Gueux.............
Vregny.
Pargny.
Jouÿ.
Villedemange.
Bannogne.
Le Tout..
Magniviilers.
Bérieux.
Les Fayaux.
'('lié de Prouvray , n°. i . )■
Grand-J uvincourt.
( 'Ile de Loyvre, n°. i . )
Les Fontaines.
La Neuvillette.
Les Voûtes.
Reims (île de Béru, n*. $).
Planche de Reims, «°. 79.
(Ile deMoronvillers, n°. 4 . )
Planche de Reims , ß°.,75>.
La Hogette.
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