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en-Salaz, à une lieue un quart de cet endroit. Il
y a une manufacture de poteries.
BoitGE (M o n t), département du Mont-Blanc,
arrondiffement & canton de Thonon. Il a de l’eft
à l'oued trois lieues de longueur, 8e du nord au
fud deux lieues.
BO EN , ville du département de la Loire, arrondiffement
de Montbrifon & chef-lieu de canton ,
fur le Lignon. Il y a une manufacture de papier fur
cette rivière.
BOGDA (M o n t) . Le mont Bogda eft fitué,à
cent quarante verfts de Zarizyn, bien avant dans
la fteppe du Jaïk. Le mont fe dirige, en droite
ligne, du fud à i'oueft ; il a , vers fa baie, à peu
près huit werfts de circonférence, & paroît avoir,
a vue d 'oe il, environ foixante & dix toifes de hauteur.
On apperçoit, dans les fentes & dans les
efcarpemens de cette montagne, des couches de
fable 8c d'argile qui fe fuccèdent alternativement,
avec un bol rouge très-beau. La bafe du tout eft
une pierre calcaire : on y rencontre auffi des carrières
entières de gypfe 8e d'albâtre, qui, à parler
généralement, ne font nulle part auffi communes
dans les provinces méridionales de l'Empire ruffe ,
que dans les lieux où les mines de fel rendent plus
richement : auffi fe trouve-t-il un lac falé dans le
voifinage du mont Bogda, Ôcdans les environs des
couches de gypfe.
C e qui rend le moat Bogda réellement digne
d’attention, c'eft qu'il fe trouve abfolument ifolé
fur une fteppe unie 8c ouverte, & qu'il eft rempli
de pétrifications qui doivent leur origine à dès
corps qui n'ont pu vivre ailleurs qu'au fond de là
mer. Cette montagne paroît être une preuve bien
palpable que ce qui eft actuellement continent, a
été autrefois fous les eaux. Toute la contrée au
deffous du Wo lga , qui femblé n'être qu’ un amas
de coquillages, 8c la nature lalée des fteppes du
Jaïk 8c d;u Cuban, viennent à l’appui de cette
opinion. De plus, la fteppe eft plus élevée en avant
de là montagne du côté de Zarizyn, 8c plus baffe
par derrière du coté d'Aftrakan.
BOHEME. Le royaume de Bohême eft une belle
& fertile contrée, riche en minéraux 8c en métaux
•dé toute efpèce, 8c environnée de hautes montagnes.
Les parties intérieures font couvertes de
collines -, de terrains élevés , qui paroiffem être les
bafes 8c les ruines des montagnes anciennes, le
fol étant compofé ; de débris de rochers, mêlés
d’uii-peu de terre végétale. Les rochers des plus
hautes montagnes foiit un compofé de pierres calcaires;
de fpath , de quartz , de mica, 8cc. Les
plaines font couvertes-dés parties les plus diffolu-
bles de tous ces rochers,.
On trouve fur le fommet des montagnes des
rochers déeompofés, qui, mêlés avec un peu de
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terre végétale, font exaéïement le même fol qu®
les terrains peu élevés 8c les plaines qui font dif-
perfés entre ces montagnes.
Les pâturages font bons, 8c nourriffent une
grande quantité de bétail. <
On trouve, en plufieurs endroits, des charbons
de terre , des mines d'alun 8c de vitriol. 11 y a des
mines d’argent à Kutcenberg, à Pilfen, à Béchin
8c dans le diftri&d’Elnbogen, où il fe trouve auffi
des mines de cuivre. Dans la Watawa 8c la Vitava
on pêche de fort belles perles.
A Carlsbad 8c à Toeplitz il y a des bains chauds
fort renommés.
Les fleuves qui arrofent le royaume font l'Elbe,
l’Éger 8c la Moldau. Les rivières 8c les étangs
nourriffent des poiffons de toute efpèce.
BOIGN Y, bourg du département du Loiret. Il
eft fitué à l'entrée de la forêt d'Orléans. On trouvé
dans ce bourg une pierre à grain fin, d'un blanc-
fale mêlé de taches noires, qui paroît être une
concrétion de coquilles pétrifiées.
BOIS ( les ) , village du département du Haut-
Rhin , arrondiffement de Porentruy. Les habitans
s'adonnent prefqu'exclufivement à l’horlogerie. A
une demi-lieue des Bois, près de la Chaux-d’A be l,
on a conftruit des moulins & des fcieries dans un
fouterrain de cent pieds de profondeur, 8c que
font mouvoir les eaux d’un étang fitué à l'entrée
du fouterrain, lefquelles s’y précipitent Si' s'y
perdent.
Bois. La nature a jeté de vaftes forêts fur le
Globe. C'eft l'état commun des grandes contrées
qui ne font pas habitées'; en forte que'les deftruc-
tions des forêts font les premiers aétes de la prife
de poffeffion d'un pays par l’homme. La fécondé
opération de l’homme eft laf culture des terrains
défrichés, pour en tirer la production des grains
& des végétaux qui peuvent fervir à fa nourriture.
A mefuré que la population s'accroît, la
proportion entre les terrains cultivés 8c les forêts
naturelles s'affoiblit. Il n'eft donc pas. étonnant
qu'un certain degré de civiîifation produife une
diminution confidérable dans les bois.
Toutes les fociétés qui fe forment, ne s’étàblif-
fent que dans des contrées où les bois annoncent
la faculté productrice de la nature ; car on conçoit
que ces fociétés ne peuvent y exifter qu'autant
qu'il y exifte primitivement des forêts. C'eft par
la deftruCtion des forêts que des contrées anciennement
peuplées en A f îe , 8c auffi fertiles que
celles de l'Europe, font devenuès ftériles & dé-
fertes par là deftruCtion dë la terre végétale 8c par
la diminution des eaux, qui font un des- premiers
befoins des hommes. ‘
La fécondité de la terre ne peut être entretenue
que par les arbres, qui entretiennent les pluies 8c
l'eau dans lés couches de la furface de la terre
des
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des contrées cultivées. J’y vois l'entretien des
fources qui ne font les produits que des eaux
furabondantes ; j’y vois l’entretien des ruiffeaux,
des étangs, des rivières 8c des fleuves ; enfin, les
amas d’eaux courantes, dont les vapeurs procurent
la falubrité de l ’air.
Les arbres fécondent .la terre, non-feulement
en y entretenant une certaine humidité, mais encore
en la couvrant des débris de leurs feuilles qui
fe renouvellent tous les ans. Les parties nouvellement
défrichées confervent, pendant long-tems,
toutes les améliorations du fol que la végétation
naturelle y avoit produites.
Les arbres forment auffi des abris contre les
vents du nord , 8c confervent la chaleur moyenne
qui s’y eft introduite pendant que le foleil agiffoit
librement ; mais, en général, il n'y règne que la
maffe de chaleur qui étoic nécelfaire au progrès
de la végétation.
L'attnofphère qui s'étend fur un fol auffi varié
eft le réfervoir de tous les météores qui forment
les vents, les refées, les pluie s , les brouillards,
8c l’on peut dire que de vaites forêts modifient
ces effets. On fent aifément qu’ un foi humide,
couvert de végétaux, attire 8c détermine l’humidité
de l’atmolphère M les pluies.
Je:voüdrois qu’au lieu de dire des chqfes vagues
fur le s io k 3 l.es for,ers 6c les pluies, on pût fuivre
les effets de ces dàfférêns maffifs dans certaines
contrées de nos départemens, 3c qu’on en montrât
les effets relatifs. J ’ai vécu long-tems dans un pays
où les forêts font bien entretenues, où la terre
végétale eft fubftantielle 8c uniformément répandue
dans les premières couthesde. la terre, 8c où
l’organifation des bat.es horizontaux calcaires fe
prête très-avantageufement à la circulation intérieure
de l ’eau qu'y attirent 8c concentrent les
fo iê t s , 6c où l'on trouve des fources abondantes
,8c l'origine de plufieurs rüiffeaux 8c rivières abreuvés
par ces fources.
D'après ce plan je crois qu’ il eft utile de contempler
les Cartes topographiques de ces pays,
où ces. différens' objets font figurés avec foin 8c
avec tous les rapports de leur cortefpondance.
Deux ou trois planches de la Carte de France
montrent, à ceux qui les parcourent dans ces
v u e s , toute l’économie de la nature dans.ces
montrées. Ils trouveront donc ces beaux détails fur :
les planches de Troyes 8c de Tonnerre, où font
figurés de grands, de moyens 8c de petits bois, 8c
de manière que les terrains cultivés reçoivent lés
produits des pluies qui fe forment fur ces bois.
On a beau differter vaguement fur la diminution
des eaux , 8c en rejeter la caufe fur les abattis des
arbres difperfés dans nos campagnes, on eft fort
loin d’avoir pris 8c donné une idée vraie 8c générale
de l'économie de la nature. Ce ne font ni
de petites plantations ni de petits bouquets de
bots dont la deftruétion feroit capable de caufer
fine révolution dans une contrée , foit reiative-
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ment à la féchereffe ou à l'état d'humidité naturelle,
foit aux arrofemens des pluies néceflaires aux
productions : ce font les grandes forêts auxquelles
on doit rapporter ces bons effets, 8c ce ne peut
être qu'à leur deftruCtion qu'on verroit fuccéder
les malheurs d'une féchereffe trop long-tems prolongée.
J'ajoute ic i que l'élagage des bois le long des
routes 8c des rivières , & dans les. contrées du
plat pays dont on s'eft plaint beaucoup parce qu'il
eft effectivement d'une grande févérité ; ces ela-
gages, dis-je , ne portent aucun dommage confidérable
au fyftème des plantations de bois. C'eft
fur les endroits élevés qu'il importe d’entretenir
8c de foigner les bois plus que partout ailleurs.
Une montagne couronnée de bois eft aufli fouvent
fertile fur fes croupes inférieures, 8c fufceptiblè
d'y entretenir des plantations d’une belle venue ;
mais les montagnes élevées „ dont, le fommet eft
dépouillé de bois 8c de terres végétales, devienr
nenc, par le laps du tems, des maffes effroyables
de rochers d’une nudité parfaitement ftéril£, 8c
les centres d'une féchereffe très-étendue. Une humidité
favorable à ia végétation n'y féjoujne pas.
Bois çh a r i é s par les rivières 8c par la mer.
Plus les pays.feront, habites p:r la fuite , moins il
y aura de convois de bois par les rivières, 8c
moins ces rivières en voitureront dans.les mers où
elles ont leurs embouchures.
Les ruiffeaux, la plupart torrentiels , qui cou-r
lent dans les pays où les bois font abondans, arrachent
les.arbres qui font difperfés fur leurs rives,
8c les tranfportent dans les rivière? principales
qu'ils alimentent. C ’eft ainfi que îes.convois des
bois fe,forment lors des crues des grands fleuves
ou des rivières principales!
, Lorfque <ees nains confidérable?.de troncs de
bois font parvenus dans la mer, ils y deviennent
le jouet des vents 8c des flots, 8c.obéilEnt aux
cour ans qui les portent fur les bords des îles fep-
tentrfonalas,
Les pays où les forêts font nombreufes , font
très-peu habités; ils font expofés à des pluies
abondantes, parce que les forêts, dans ces parties
élevées, occafionnent des nuages qui fervent à
alimenter les ruiffeaux : ces-circonrtances.réunies
fervent à tous ces convois de bois flottés.
Ces convois datent fouvent Je tems fort reculés.
C'eft de ce nombre que font les arbres enfouis
dans les dépôts des fleuves, 8c qui font très-abon-
dans. Ils forment quelquefois plus de la moitié de
ces aterriflèmens f j r t étendus qu'on trouve fur
les bords de la per Si à coté de leurs embour
chutes ; car alors l'eau des fleuves, plus aétive
dans les parties fupérkures de leurs vallées , en-
traînoit également les arbres 8c les terres qu'elle,
y dépofoit en même tems. dans les parages voi-
fins de leur embouchure, parce qu'elle y jouiffoit
d'un ralentiffement confidéiable, 8e par l'adoucifr
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