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Comme L s collines appartiennent p refque tou
jours sux terrains fecondùîres , eiie5 {ont formées
découches norobreufes, horizontales,ou inclinées
, femblables à celles qui conftituent ces terrains.
Targioni eft fauteur d’ une Théorie fur la formation
des collines, conJÎdërees comme un produit du
travail de i’Otéan, différent de celui des montagnes
primitives ; Théorie que nous avons expofée avec
afllz de détails (dans le tome Ie*. , i° . partie de ce
Dictionnaire, page y4 7) pour que nous ne jugions
pas néceffaire d'y revenir ici.
Je me contenterai de traiter dans le prefent article
un point de vue quiavoit échappé à Targioni,
& qui me Daroît préfenter quelqu’intérêt ; il a
pour objet la confidération particulière des collines
ou moyennes montagnes qui fervent de limites
à l ’ancienne terre1
J’ai vu du côté de la ville Aubrun-le-Dognon ,
departement de la Haute-Vienne, des montagnes
rondes après des efpèces de tombelles alongées.
II en eft de même aux environs de Lure, & auffi
avant Scavica-l’À fin o, fur le chemin de Bologne
à Florence. Cette configuration prouve la
dégradation des eaux torrentielles qui , après avoir
quitté l’ancienne terre , fe précipitoient dans la
nouvelle, dont le niveau étoit plus bas. Dans ce
paffage elles trouvoient un efpace plus étendu, en
conféquence duquel leur cours avoir plus d’ incertitude
, & c’ eft de là que fe font formées ces îles
arrondies. ( On m’a affuré que M. Bouguer avoit
vu quelque chofe de correfpondant dans la partie
intermédiaire entre les fommets des Cordillières
& les dépôts du fleuve des Amazones. ) •
Ceux qui douteroient de l’immenfité des parties
enlevées & détruites par l ’eau dans l’ancienne
terre , s’en convaincront en vifitant les matériaux
tranfportés qui recouvrent les vaftes plaines voifi-
nes de la ligne qui forme la limite de l’ancienne
& de la nouvelle terre, & qui s’étendent particuliérement
fur la nouvelle & affez loin.
Ces dépôts ne font pas de la date la plus an-
ciene 3 ce font des dépôts de l’époque torrentielle.
Mais fî l’on étend fes vues plus lo in , & qu’ on
joigne à cette première confidération celle des
dépôts intérieurs qui ont été faits dans le bafïin
de la mer & par les eaux de la mer, alors l’étonnement
augmentera, & l’on verra qu’elle eft la
longue fuite de ces déplacemens autour de l’ancienne
terre. Ces nouveaux dépôts font par couches
fuivies & horizontales : il y en a depuis Juillac
jufqu’à Hautefort. On remarque auffi qu’à mefure
qu’on s’éloigne d’Ayen , les dépôts littoraux font
moins élevés, & que leur fur face fuit une pente
aflez marquée depuis Juillac jufqu’à Hautefort 5
en forte qu’ à Àyen & à Saint-Robert, ils font recouverts
par des couches calcaires qui font peu
épaifles à Aven, plus épaifles à Saint-Robert, & à
Hautefort a peine ces couches rouges font-elles
fenfibles ; elles fe perdent fous un maflif immsnfé
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de pierres calcaires. C ’eft la même chofe en tirant
des lignes d’Ayen à Terrafl'on : j’ai vu même de's
cailioux roulés engagés dans des couches de fables
fur les bords de laV é fè re , particuliérement au
deflous de Montignac.
On remarque donc, généralement que les couches
de pierres de fable diminuent de hauteur à
mefure qu’on s’éloigne de la vraie ligne , &c que
les mafles calcaires qui les recouvrent, augmentent
en épaiffeur en même raifon qu’on s’éloigne
de ces méfures,.
Lorfqu’on a bien obfervé tous ces phénomènes,
on eft tenté de rechercher quels font les e ndroits
d’ou les eaux ont pu tirer tous ces fables pour
les voitus er dans la mer & en former ces dépôts
littoraux qui ne font pas quelquefois recouverts de
couches calcaires..
J’en ai trouvé tout autour des Vofges avec des
cailloux roulés, & fans cailioux roulés: tout autour
du Limoufin &r de l.i Marche , tout autour de la
Li magne d’Auvergne, &c.
Il eft ne ce (faire dé diftinguer ici plufieurs fortes
des pierres de f a b le d e s pierres- de fable gris-
blanc & rouge, qui font par couches mêlées de
mica |
Des brafiers à gros grains de quartz & de feld-
fpath 5 des brafiers à débris de granits, & des
brafiers de débris de granits & de pierres calcaires.
_ Les cailloux roulés font tous les quartz, les granits
durs, les ferpentines dures, les bafaltes ou
feharts ou laves tous ces cailloux roulés paroif-
fent fouvent avoir été entraînés de parties peu
éloignées, fi l ’on conftdère les pentes poflibles qui
ont pu favorifer leurs tranfports. Le peu d’efpace
qu’ils ont eu à parcourir , joint à leur poliment,
donne lieu de croire que la mer les aura ballottés
long-tems fur.fes bords avant de les dépofer; elle
aura achevé d’arrondir ceux que les torrens avoient
à peine dégroffis.
Quant anx fables rouges, il y a grande apparence
que certaines mafles en couches inclinées
ont fourni à la deftruéiion , & que ce font ces
matériaux que la mer aura ftratifiés enfuite en couches
horizontales : ceci eft fort bien prouvé aux
environs de Brives , de Meytfac & d’Ayen.
Je n’ai rien trouvé de femblable autour des Vofges
& des Pyrénées.
Il y a quelques difficultés au fujet du niveau de
ces pierres de fable : certains fommets très-élevés
en font recouverts, & ces fommets font plus élevés
que ceux qui montrent les granits à découvert.
D ’autres fois ces granits, bien moins élevés,
fervent de bafe aux couches de pierres horizontales
de fable rouge-gris. Il eft néceffaireque l ’eau
ait recouyert tous ces granits, & qu’elle y ait
dépofé des couches de fable qui ont .été détruites
par les eaux pluviales, lefquelles ont mis à découvert
les granits.
Il faut diftinguer deux fortes de pierres de fa-
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b le , qui appartiennent à deux époques : celles qui
font en couches horizontales, qui font des débris
de granits ou de pierres de fable rouge ,
mêlées d’une fubftance calcaire qui les rend fuf-
ceptibles de faire effervefcence avec les acides.
Celles-ci font de la même époque que les couches
calcaires qui environnent l’ancienne terre 3
elles ont été formées dans la mer. Les autres
ont exifté auparavant & font d’ une époque antérieure;
elles font par couches inclinées. Ce font
ces mafles détruites par la mer & ftratifiées enfuite
par la même mer, qui on F fourni tous les mare-
riaux des premières. Toutes les pierres de fable
en couches horizontales ne font pas des débris de
granits, mais font feulement des débris' des couches
de fable inclinées, de la même époque intermédiaire.
Plus on étudiera ces mafles, plus on diftinguera
ce qui les caraétérife, c’eft-à-dire, la difpofition
générale des lits & la nature des matériaux ; plus
on fera en état de bien diftinguer ces deux fortes
de pierres de fable. J'ai vu plufieurs pierres de
fable ou dépôts littoraux qui font appuyés fur des
granits de l’ancienne terre ou fur des couches inclinées
de la moyenne, foit graniteufe, foit calcaire.
C ollines ( Ile des trois). Cette île eft une de
celles qui compofent le groupe des Nouvelles-
Hébrides. Elle a environ quatre lieuts de tou r ,
& elle eft remarquable par tzois collines qui forment
trois pics; circonftance qui lui a fait donner
le; nom qu’elle porte. Un récif très-étendu fort de
la pointé méridionale de 1 île. A l'oueft-nord-'
oueft , à cinq milles de la pointe occidentale , eft
une nouvelle chaîne de récifs , fur laquelle la mer
fe brile continuellement. Ce.tte terre eft fort boi-
fée & probablement bien peuplée 3 car plufieurs
naturels ont été appèrçus fur la côte , & ils ref-
fembloient à ceux de Mallicolo. ( Voye-r, pour le
climat, le f o l , tes prod; étions , le caractère phy-
fique & moral des h a bit ans, le mot H i bridé s
( Nouvelles ) )
GOLLIOURE , ville du département des Pyrénées
Orientales , canton d’A 1 gelés , fur le bord
de la mer, avec un.petit port à cinq lieues un
quart eft fud-eft de Perpignan. C ’eft une petite
ville forte, dans le ci-devant Rouffiilon , fituée à
mi-côte des Pyrénées, & défendue par un château
qui, bâti fur un rocher efearpé, & battu par la
mer, domine la ville & le golfe de Lyon. Son port
ne peut recevoir que des barques & des tartanes.
L ’art & la nature fe font réunis pour en faire
une place de guerre fort importante. On fait à
Collioure une pêche confidérable de fardines, que
l’on fale en grande partie.
Dans une vigne au pied de la montagne, on
trouve une fource d’ eau minérale d’une odeur &
d'un goût martial, laquelle dépofe un fëdiment
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de même nature, & contient outre cela du fel alcali
fixe en petite quantité. Les environs de C\>/-
Jiuure, jüfqu’au cap de Béarn, offrent des bancs
prefque perpendiculaires de fehifte greffier.
Au lud-oueft de cette v ille , on voit les tours de
Maffane & de Maffdotte , qui font bâties fur desbancs
de fehifte.
COL LOBRIÈRE, village du département du
V a r , arrondîffement d’Hyères & à quatre lieues
& demie nord-eft de cette ville. Il y a , dans le
territoire de ce village, une mine de plomb &
une mine de fer.
CO LM A R , village du département des Forêts,
arrondîffement de Luxembourg, commune
de Berg, fur la rivière d'Atterte, fur laquelle font
établies plufieurs forges.
C o lm a r , ville & chef-lieu du département du
Haut-Rhin, fur la Lauch , à trois lieues à l’oueft:
de Neuf-Brifac. Cette ville eft fituée au milieu
de 1a Haute-Alface, près des montagnes des Vofges
, dans une plaine 3 elle a été une des villes les
plus confidérables de l’Alface , tant par la fertilité
de fon territoire, l’étendue & la bonté de fes
pâturages, que par les vignobles qui l’environnent.
Son principal commerce confifte en blé & autres
grains, & en vins excellens que fon territoire
- produit, & dont l’exportation forme un objet confidérable.
O11 trouve hors de fes murs une poudrière
, -dans laquelle on exploite la poudre fuivant
les nouveaux principes qui ont tant d’avantages
dans l’exploitation. 11 y a d’ aiileurs une raffinerie
& plufieurs ufines & fabriques le long du canal de
la Ferht; enfin,.une manufacture d'indienne &
unébelîe pépinière, principé d’amélioration, dans
une vafte vallée fertile.
COLMARS , ville du département des Baffes-
I Alpes, arrondiffemLtit de Caftellane ; fur le Ver-
don, à neuf lieues nord de cette ville , & à une
lieue fud d’Allos. Colmars fai foie partie de la
Haute-Provence. Les montagnes voifines produiront
toutes les efpèces de végétaux que les bota-
niftes rencontrent dans les Alpes. C ’eft près de
cette ville qu’on obferve une fontaine périodique ,
remarquable par la fréquence de fes ecoulemens.
Elle s’arrête & coule environ huit fois dans une
heure. Lorsqu’elle fe difpofe à couler, un léger
murmure annonce fon écoulement; elle croît peu
à peu pendant environ une demi-minute, & décroît
enfuite pendant fix autres minutes. Il paroîc
qu’il y a pour lors un moment de cdTation d'écoulement
intérieur, après quoi l’eau recommence
dans le même ordre que nous avons dit. On fait
d’après quels principes ces fontaines périodiques
exécutent leurs ecoulemens & leurs intermittences;
ainfi. nous ne nous expoferons pas à réfuter
les fauffes hypothèfes contraires que des hifto-
riens ont ha lardées,.