
qu'en é té ; ce qu’on reconnoît parce que Ton tlia- j
mètre apparent eft plus grand en hiver qu’eri été : ;
il fuit de là que les peuples qui habitent l’ hémif-
phère oppofé au nôtre, ou plutôt l’hémifphère
auftral, doivent avoir, toutes chofes d’ ailleurs
égales, une plus grande chaleur pendant leur é t é ,
que nous, & plus de froid pendant leur hiver; car le
foleil, dans leur é té , eft plus près d’eux 8c darde fes
rayons plus à plomb, & dans leur hiver il eft plus
éloigné , 8c les rayons font plus obliques. Dans
notre été au contraire, qui eft le tems de leur hiv
e r , le foleil darde fes rayons plus à plomb fur
nous ; mais étant plus éloigné , cette circonftance
doit éloigner un peu de fa chaleur, 8c réciproquement.
11 eft vrai qu'il y a encore ici une compen-
fation ; car fi le foleil eft plus loin de nous dans
notre é té , en récompenfe il y a plufieiirs jours de
plus à compter de l’équinoxe du printems à celui
d’automne, que de l’ équinoxe d’automne à celui
du printems. Cependant il eft de" fait , malgré
cette circonftancequ’en général le froid eft plus
grand dans l’autte hémifphère que dans le nôtre,
puifqu’on trouve à l’hémifphère auftral des glaces
a une diftance beaucoup moindre de l’équateur,
que dans celui- ci.
C ’eft en fuivant ces principes généraux, que
nous allons indiquer les eau fes qui contribuent le
plus à former la chaleur 8c le froid , & à les entretenir
dans les différentes zones de la Terre. Voici
donc ces caufes :
i° . L’ obliquité plus ou moins grande avec laquelle
les rayons du foleil tombent fur la furface
d'une partie de la T erre : la direction verticale produit
la plus grande chaleur, au lieu que la chaleur
diminue à proportion de l’obliquité des rayons ;
i ° . La durée du féjour du foleil fur l’horizon
produit de même une chaleur plus forte à proportion.
3°. La dépreflion plus ou moins grande du foleil
deffous l’horizon donne aulli une chaleur en
raifon inverfe.
4°. Les mers & les lacs voifins occafîonnent
une diminution dans la grande chaleur, comme
une diminution dans le grand froid.
5°. La fituation des lieux au deffus du niveau
de la mer ; car le foleil agit fur les montagnes dif- ;
féremment que fur les vallées. Souvent les montagnes
empêchent les rayons du foleil d’arriver
jufqu’aux vallées : de là vient que les montagnes
changent la température des contrées voifines dans
tous les environs.
6°. Les vents, fur.tout ceux qui font généraux
8c réglés, augmentent ou diminuent la chaleur des
différens pays. Ainfi fous la zone torride le vent
général ÿ&r furtoût le vent d’ eft au Pérou , y caufe
une chaleur modérée, tandis qu’à l’oueft de l ’Afrique
le même vent produit une chaleur violente.
7°. Enfin , les .nuages & la chute de la pluie diminuent
la chaleur. ( Voye£ l ’article ZÔNES , OÙ
ces effets feront plus développés encore. )
Il y a des perfonnes qui croient que plus les
lieux font près de la-ligne- équinoxiale , plus
aufli la chaleur du foleil eft grande ; mais on a rer
connu le contraire. A Siam, qui eft à 14 de grès-
18 min. de latitude nord, les mois de mars, avril,
mai, octobre , novembre 8c décembre font les
plus chauds ; car les pluies qui tombent presque
tous les jours dans les mois de juin, juillet, août
8c feptembre, & le vent de nord-nord^eft qui
règne ordinairement pendant janvier 8c tevritr»
rahraïchiflent beaucoup l’atmofphère. Les nuits de
ces deux derniers mois paroiffent fort froides aux
gens du pays & à ceux mêmes dés étrangers qui y
ont paffé quelque tems.
Malaye, quoique litué feulement à 1 deg. 11 m.
de la ligne, eft beaucoup plus tempéré. La chaleur
y eft modérée 8c prefque toujours la rfiême. Cette
température de l'air vient de ce qu’il ne fe paffe-
pas de femaine qu'il n’ y pleuve une ou deux fois,
8c même, hors le tems des pluies, le voifinage de
Sumatra lüi procure d’ ailleurs des rafraîchiffe-
mens. Cette île eft tellement expofée aux pluies
& aux tempêtes, qu’on ne paffe jamais aux environs
fans effuyer beaucoup de tempêtes.
Les environs de Malaye font fort agréables. Le
pays eft fort fécond en fruits qui y mûriffent deux
fois l’année.
La diverfité de la chaleur dans les différens clD
mats de la Terre 8c dans les faifons fucceffives
de l’année naît en grande partie de la nature du
fo l, de la fituation des lieux , relativement au
niveau de la m e r , 8c des différens angles fous
lefquels les rayons du foleil viennent frapper la
furface de la T e r re , à quoi il faut furtout ajouter
l’influence des vents, fuivant les pays qu’ils parcourent.
La chaleur direéte du foleil en été eft
ordinairement double de celle qu’on éprouve à
l'ombre dans cette faifon. Cette proportion change
8c varie beaucoup au printems 8c eu automne;
car dans ces deux faifons la chaleur directe du for
leil eft affez fouvent triple 8c quadruple de celle
qu’ on éprouve à l’ombre.
La chaleur augmente dans lesfouterrains jufqu’ à
une certaine diftance de la furface de la Terre ;
mais , à la profondeur de quarante à cinquante
pieds, la glace fe conferve fans fe fondre fi elle
eft bien préfervée de il’action de la chaleur dans les
couches plus voifines de la furface de la Terre. ,
Si au contraire on s’élève fur les hautes montagnes
, même dans les climats les plus chauds , l’air
diminue de chaleur, 8c, fe trouvant raréfié à un certain
degré, devient de plus en plus froid. Aufli, du niveau àd eu nla cmeertra ,i nl epso fionmt dm’éeltsé vdaetsio mn oanut adgenfefsu,s, fmoênmt-iels d eto cuejloluesrs q cuoi ufvoenrtt sp ldaec énees igfoeuss. :Ol’énqautatrteibuur e, le premier de ces effets à la fubtilité de l’air, dont,,,
àté uesn el efis gurnaensd ed ehsa uatueturer,s lpeso upra rtriéefsl éfocnhtir t ruonpe éacfaferz
grande quantité de rayons du foleil» -
La chaleur, dans tous les climats, a pour caufe
la chute ou la direction perpendiculaire des rayons
du foleil, 8c le froid fa chute la plus oblique 5 c ’eft
d’après ces pofitions qu’on a déterminé la tempe-;
ture des zones torrides, tempérées ou glaciales,
& que la nature nous offre partout la confirmation
de cette détermination générale.
CH A LE X , village du département du Léman,
canton de Collonge, à une lieue & demie fud-
eft de Thairy. Ce village eft fitué fur le plus élevé
des coteaux qui dominent le lac de Genève, 8c
qui a quatre cent dix-huit pieds au deffus du niveau
de ce lac. On trouve aux environs des ps lof-
files, dont les formes peu marquées attendent un
connoiffeur pour décider à quel animal ils ont appartenu.
CH A L IG N Y , village du département de la
Meurthe, arrondiffement & canton de Nancy, fur
là Mofelle 8c à deux lieues 8c demie de cette ville.
Il y a dans ce village une fontaine d’eau minérale.
CH ALLAIS , village du département de la
Vienne, arrondiffement 8c canton de Loudun 8c
à une lieue de cette ville. On récolte aux environs
de ce village des vins blancs , très-bons & très-
fpiritueux, dont la -plus grande partie s’exporte
en Hollande.
C h a l l a is , bourg du département de la Charente
, arrondiffement de Barbéfieux, fur une éminence
au pied de laquelle coule la rivière de la
T u d e , à deux lieues d’Aubeterre.
CHALLAN (V a l d e ) , vallée du département
de la Doire, arrofée par le Lovinfon. On exploite
des mines de cuivre dans les environs.
CH ALLANS, bourg du département de la Vendée
, arrondilïement des Sables-d’Olonne, à trois
lieues de la mer, où l'on trouve des falines 8c des
marais falans , fource de la richeffe du pays.
CH A LLES, village du département de JaSar-
th e , arrondiffement 8c canton du Mans, fur le
Nàrais, à quatre lieues du Mans. On trouve dans
çe village des eaux minérales ferrugineufes, d’ une
grande réputation, 8c une papeterie.
C H A L E T T E , village du département de
l’Aube, arrondiffement d’Arci$-fur- Aube , canton
de Chavange J fur la Voire , 8c à- une lieue nord-
,eft de Pougy, : il eft fitué dans k plaine, où fe ,
fait la,jonction,4e la Voire, 8c de.l’Aybe. .C’eft làj
que commence la navigation de cette rivière pour!
la Seine 8c Paris. Ç ’e.it ià::que l’.ou, conftruit Ifs
bateaux propres à cette navigation,, par op trouve
les matériaux qui conviennent à .cette conftruCtiqn
dans lès forêts voifines de DienyiHe >, de Bj,;ienne j
& de Soulaines. C ’eft aufli de ce point que partent
les boutiques de poiffon que garnilîènt les
pêches des étangs nombreux 8c étendus qui font
dans les environs.
C H A L O N N E , ville du département de
Mayenne 8c Loire , arrondiffement d’Angers, près,
du confluent de l’Ayon 8c de la L o ire , à trois
lieues deux tiers nord de Chemillé. Il y a près de
cette ville des carrières de marbre noir, veiné
de blanc , 8ç beaucoup de fours à chaux ; ce qui
indique de grandes maffes de pierres propres à la
cuiffon. Le territoire produit de bons vins. Il y a
enfin dans les environs plufieurs mines de charbon
de terre.
CHALONOIS. C ’étoit un petit pays dans la ci-
devant Bourgogne. Il étoit féparé en deux parties
par la rivière de Saône, 8c borné, au levant, pat
la Franche-Comté; au nord, par la Bourgogne
propre ; au couchant par l’Autunois, 8c au midi
par le Mâconois. Le Châlonois fait partie maintenant
du département de Saône 8c Loire. C ’eft là
qu’on trouvera tout ce qui concerne le fol 8c les
productions de cette contrée.
veaOunx dtréotuaivles rafu rà lle’ article Champagne de noude
cette province. Châlonois , qui faifoit paitie
CHALONS-SUR-MARNE, ville & chef-lieu
du département de la Marne, à neuf lieues fu:l-
eft de Rheims , 8c fept de Vitry. Cette ville eft
fituée fur la rive droite de la Marne, dans la ci-
devant Champagne crayeufe.
Le canal de la Marne eft fort large à Châlons &
au deffus; il fe rétrécit vers Couviot en même
raifon que les bords s’élèvent davantage , 8c qu’ ils
encaiffent plus fenfiblement la plaine fluviale. Avant
Omey les côtes font fort plates, 8c fe réunifient
au fond de la vallée, par une pente continue 8c
affez douce, furtout depuis Châlons jufqu’au village
d’Omey.,
, Cette difpofîtion eft en partie due aux eaux
torrentielles qui viennent de fort loin, 8c furtout
au vallon de croupes de la Moivre. La limite de la
diftribution des, eaux pluviales vers la Marne eft
affez éloigné^ fur cette rive droite. De l'autre
côté , fur. la rive gauche, on apperçoit quelques
hauteurs, correspondantes à celles de la fource de
la Vefle 8c de la Moivre. Elles fe montrent à l'extrémité
d’une parue infenfible, 8c qui fe termine
vers Sommepuys,, Sommefou, Colle 8c Sonde.
Y)ans ce dernier pantpH; j’ ai trouvé des vertiges de
l’ancienne couverture de la craie : ce font des débris
de meulières, de terres jaunes, Sçc,
;. Le vallon de la Marne, dans le trajet que je
viens d’ indiquer, eft-un large foffé, dont les bords
.font effacés 8c évafés par le travail des eaux plu-
I yîales, &c par la Jaciijté qu’a eue la malle d’eau de
} la Marne de détruire fes bords dans les differentes