
-roient y naviguer -, mais on n’ y parvient que par
un chenal fort étro it, & dans lequel la profondeur
n’eft que de deux brades'.
Les Portugais établis fur les bords fains & fertiles
de cette rivière , l’ont remontée jufqu’à près
de foixante lieues de Ion embouchure.' Ils y ont
plufieurs établiffemens, dont les principaux font :
Qinghinchor & Makia Kaconda , & ils y font une
traite fort avantageufe de captifs , de morfil , de
cire brute , de peaux crues, de graines aromatiques
& de bois de teinture avec les Nègres Fe-
jups & les Nègres Bagnons qui peuplent les bords
de cette rivière..
CASCADES. Je me propofe de faire dans cet
article l’énumération des différentes chutes d’eau
que je range en deux claffes. Je comprendrai dans
la première celles qui fe trouvent au milieu du lit
des-- fleuves-* & qui font occafionnées par des
barres de pierres plus' dures que celles'qui les
précèdent ou qui les fuivent, & qui y foulevant
les eaux des rivières ou des fleuves, y produifent
une chute plus ou moins confidérable , & quant à
la hauteur, & quant à la maffe des eaux : telles
font le cataractes du Nil , la càfcade du Rhin à
Lauffen , le faut de Niagara dans le Canada, les
chutes du Vologda près de Ladoga (voyeçces mots).
Je placerai dans la fécondé claffe les chutes d’eau
qui fe trouvent à l'extrémité de certaines maffes
de terrains unis, qui débouchent dans les plaines
ou dans un fyftème de fols inférieurs : telles font
les cafcades de T e rn i, du Mont-Dor, de? Stau-
bach, & de plufieurs autres chutes qui s’obfervent
dans les différens cantons de la Suiffe, & dont la
note terminera cet article.4 Je joindrai à celles-ci
la cafcade d’Albanie dans la Nouvelle-Yôrck, &
qui a environ cinquante pieds de hauteur > la cafcade
voifine de la lource du fleuve Zaïre dans le
Congo. Il y a , dans plufieurs rivières d’Auvergne
, des chutes a (Tes m a rq u é e s& furtout dans
les contrées volcaniques. J’ai remarqué à ce fujet-
là , en parcourant l’Auvergne & le Limoufin, deux
circonftances qui ont concouru à y multiplier les
cafcades, & qui femblent autorifer la diftinCtion
que j’en fais ici. Un grand nombre de ces chutes
font produites > foit dans le fond des grandes
vallées , foit fur leurs croupes, par -des courans
de matières fondues, dont les extrémités occafion-
nent vifiblement des cafcades plus ou moins élevées.
On voit alors que l’eau fupérieure coule fur
un terrain uni , & éprouve une chute fans aucun
ebftacie qui en retarde la marche. Voilà,les chutes
de. la fécondé claffe. Ailleurs on rencontre des
chutes affez remarquables à j ’extrémité des maf-
fifs de granits qui font d’ une certaine dureté, &
qui, ayant refifté à l’a'&ion dés eaux courantes, ont
offert des barres de roches folides qui ont fou Levé
l ’eau, laquelle rencontrant en fui ce des fchiftes ou
des pierres de, fable tendres, qui forment les limite
« de la nouvelle terre ces fubftanc.es fe font
plus prêtées à l’adtion des eaux 5 ce qui a occafionné
une pente brufquée dans le lit des rivières & des
fleuves > ce qui a produit des chutes rapides dans
le paffage des matières dures aux matières tendres.
Cafcades de Suiffe.
La plus fameufe cafcade de la Suiffe eft celle
du Rhin à Lauffen, canton de Zurick , à trois
quarts de lieue au deffous de Schafoufe. Ce
fleuve fe précipite dans toute fa largeur du haut
d’un rocher qui traverfe fon l i t , d’envion quatre-
vingts pieds d’élévation. ( Voye^ l'article L a u f f
en . )
Les chutes d’eau qu’on rencontre fur les différentes
montagnes d elà Suiffe, font en fi grand
nombre , qu’on ne peut guère en faire l’énumérât
ion. Le feul mont Gothard offre des cafcades
qui ne font pas éloignées les unes des autres de
plus de cènt pas. Mais l’une des plus'belles eft
celle qu’on trouvexians le Valais, fur la roure
de Sainr-Maurice à Martigny. Le torrent tombe
d’une élévation extraordinaire , par cafcades pendant
quelques lieues. ( Voye% l'article PISSEVA-
che , où ces phénomènes font décrits.,)
On oblërve aufli fouvent des chutes d’ eau de
cette force'dans le canton de Glaris , entre Dief-
bach & le val de la Lint ou du Linthal, & dans
le canton d’U r i , lorfqu’on defcend au val de
Schaechen , où le gros torrent de ce nom prend
fa fource.
' J’indiquerai ici trois cafcades qu’on voit avec le
plus grand étonnement dans le canton de Berne.
A quelques centaines de pas du village de Lauter-
brunen. dans le bailliage d’Interlacken, le ruif?
feau de Pletfchbach tombe d’ environ mille pieds
d’un rocher du mont Pletfchberg : on connoît
cette chute fous le nom de Staubach. Ces chutes
d’ eau fuivent, dans leur diftribution , toutes les
inégalités des rochers qui préfentent des faces 6c
des faillies efcarpées 5 6c 1 rfque la chute eft confidérable
, l’eau fe change en une pluie fine j mais
en hiver ces faces efcarpées fe revêtilfent d’une
colonne immenfe de glace que la chaleur des étés
fait fondre. Cés fortes de torrens , lorfqu’iis font
enflés par de grandes pluies ou par des fontes de
neiges abondantes, entraînent de gros quartiers
de rochers qui tombent avec grand fracas.
L’Alp-Rach, que l’on voit près de Meyringen ,
bourg principal du val Hafli, dans le canton de
Berne, defcend de Hafli ber g,, & fe précipite avec
un grand fracas par trois chutes de rochers , qui
ont chacune à peu près cinquante pieds d’élévation.
Avant fa chute ce torrent fe creufe un lit
profond, dans lequel il roule beaucoup de fable &
de pierres qu’ il va dépofer, après fa chute , près
de Meyringen : c ’eft par la fuite de ce travail con-,
tinuel, que le fol des environs de Meyringen eft
exhauffé, & qu’il éprouve de grandes inondations
par les eaux qui, ,11’ayant plus de lit fur ce terrain
faêtice*
faétice, débordent de tou§ côtés. Un aùtrè tor- j
renr.dit le Dorfbaçky qui part de la même fource
que le. précédent, tombé »dans le voifinage de
ï'Alp-Bach, & affez préside Meyrengen. On peut
bien juger,que .ce, bourg, entre deux vorfins fi
dangereux n’ eft pas fouvent fans inquiétude.
( Voyez tous les articles des principales chutes que
j ai indiquées ci-dejfus ) i; , ■
Cafcade de la Virgiriie.
Là feule cafcade remarquable en Virginie eft
telle qu’on appelle the FaUing-Spr'ing ( la fource
tombante )|j Elle eft iïtùéè dans je comté d’Au-
gufta, & eft formée par les.éâüx de la rivière James,
dans la partie qui prend le,npm de rivière de
Jachfon : elle fe trouvé dans les montagnes appelées
Montain‘s 'df WÊ tipçHtâgne. qe la
fource .qhaude ) , à environ vingt milles au.fud-
bueft dè la fourcë de’ ce nom',’ 6c coule c'ans la
Vallée que1 forment tés montagfrésY elle'tdfr.be
dénvirbn deux cenîs pjeds'ae haut. La nappe d’eau
èft brifëé par'les foéh’ers' en-deux ou trois’ endroits
î mais elle,né l’êft point Jdans fa Jonguèur.
On pêutpafler, fans êtfé’mouillé, entré la nappe
tombahte &: les Vdchers/Çefte qatar'adiehé peut
étre corh'paVêë a qelle de Niagara quan,t a 1 a'quan-
tité d’eau qui la formé, fa nappe 'd’eau p’avant
dans *lè haut que douze à'quinze; pieds de large ,
& un-peu pliis dans fa partie inférieure j mais-eflé
Remporté1 de *beaii‘coùp'eri haûteùr fur -të’ taiit.de
NiàgarA ,J qui, fflon les niefùreS prifes par ordre
de M; dé Vaudieuil, 'g'ouverneurdu Canada, h'à
ique cent ci.nquante-fix pieds de chuté, &. cent
trente feulement félop1 les' qbfefÿatïons les- plus
récentes!J( Voy'e^ ïéf ikdti‘Ç'AtÀKÀci'Eff Ç h y‘| ‘4
d ’ ê .a ü ,- R À P iD E S .;';S A u ts ',_ fyc.) '
‘ G-A S C A S T E 'L ^ i j l ig e du* département, de
rA u d e , ..,a,r.roudiffement de Narbonne., Dansrile;
v^llon appelé le 'Champ -fies mines, on trou ve des.
puits de; mines exploitées .ancietmémeh^, ; qui
contiennent dejs filons dè.cuivre, çle plombji&s
d’^ntirnoin.e, le (quels méritent i’qxamenbes per-
fonnes ip.flrpite.s.,, ;
. C A S É G U , l’une .des; feize îles- de- l’Archipel
,( Bifiagos ) g fituée fur la côte occidentale dl Afri-
quie, paru 2. deg. de-latitude N e, & 1 de:g. de lon-
girude . E . 3 entre les embouchures du Rio San-.
Domingo,., & du Rio Nuno-.Triftab.- z
Les î,lets Biffagos fourniffent, ainfi que lai côté
d’Afrique; qui leur eft-correfpondante 3 &c les*Canaries,
i une grande, quantité d’orfeillè p mais celle
(^rSjîleSjBiffagos eft la plus recherchée;
e- Golbéri(Croit avoir remarqué que l^orfaille fe
propage principalement: dans les pajls ’volcanifés, 8c il paroît penfei que les îles-’Biffagos font de
^ette.jnatugq,. j
Géographie-Phyjique. Tome III.
CASER TE. Caferte èft une ville peu confidérable,
fit liée à cinq lieues au nord de la ville de
Naples, .dans la plaine où étoit autrefois la déli-
eiéufe Capoue.
■ On v o it, au nord de Caferte, les monts Tifata 5
au midi, l’on apperçoit les collines de Naples , la.
mer & l’île de Caprée. Une avenue de quatre rangs
d ’ormes , dirigée-vers la capitale, s’étend à trois
mille deux cent cinquante toifes de diftance, jusqu’au
pont de Carbonara.
Les campagnes .des .environs font riantes & fertiles
: d’agréables collines diverfifient le coup-
d’oeil j des forets y procurent des ombrages falu-
taires, & la chaflè y eft abondante.
Rien de'plus beau'que le château nouvellement
bâti à Caferte. L’aqueduc fait pour y amener des.
eaux, a plus de neuf lieues clèpuis;les(;Çources juf-:
qu’ aux’ jardiné de faferiç. Ces fplirces font à douze,
milles àu levant-, au deffous de h montagne àppe-
tëe Tabiirpo dans la vallée qu’elle’ forme^vec
Mpnt.e:yëi-éine< L’a' fource- appelép'Sorgeme de la
èft Ta prerhiere : il s’ y -jointènfuïté plufieurs
autres fourcês,qui font, dans l’efidroit, appelées
Airola. Ces ézux , réunies dans un aqueduc, tra-
^éffent la Faenza , au pied du Taburno, fur un
ponc de trois arches. ,
j..Èn cre\ifant pour fonder les piles du grand arc
deTaquedùc de Caferte, M. Vauvitell.i.i arçhiteété,
nous, .apprend que le s - o u vr ie r s ; t ro u v è r e n t , à qua-
hrei-vingt-dix pieds de profondeur, une cave où il
y avoit une grande quantité dé cadavres. A quelle
prodigieqfe-.antiquijé.ne doit:pas remonter.la conf-
truètion de,cette cave, puifque;, par les ouvrages
; des (Romain s , pn eft.autprifé,à penfer que le ter-
rain étpitr, deux mille,,ans , :,à peu près au
çn,ê,mè niveau;qu’ jl §ft aujourd'hui ! Combien n’a-
t-il pas fallu ;dè::fiècles pour qug’les matières ern
traînéesjde- la^moiptagne voifine dajis la- vallée où
l’on , a fait ;gès fouilles, l'aient comblée'par des
rerpblàis\de fqixante,- dix pieds d epaiffe u r , en
fup.pofant ‘même; que les corps aient été enterrés
à. près-de vingt pieds‘dans le principe ! Ce petit
fait-.p§nt être cité pour convajpcre ceux à .qui là
difpofiti-on, & la mature des matériaux qui-feryent
aux remblais immenfes qu’on rçnqontre .dans le
fond (ip-plujfieurs, va,llées-,,ne ppurroient pas fuffire
pciur.qftinjetjes grands phangemens opérés pair les
ça,ux plu.viales feules 1
r . Dans la mohtagn'e de Gârzâno on trouva un
efpace de vingt pieds, .où la pierre étoit encore
dans foii premier état de formation. G’é-tdit une
matière fabloneüfe-difpolée pâr lits1, de la même
matière dé la-mêmp former que la pierre-vive
qui foàtnoiit le tre-fte de la carrière dans cette rnôhr
tagne j.mais-cette matière n’étoit pas encore durcie
çonimerlés .parties environnantes , c ’<Lft-;ï dire, que
j cette maffe ri’avwit!'pas re çu l’infiltration qui en
1 avoit formé ailicurs lapierre dont on failoit ufage
^ dansxertaines conftrudt.tpns de. Caferte. Q q