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BIRCHES ( Montagne de) , département de la j
. Drome, canton nord du Creft, 8d à trois lieues
de cet endroit. Elle a une lieue de long du fud-
oueft au nord-eft, & tient à la montagne d'Embel.
BIRKENFELD, ville du département de i l
Sarre, chef-lieu d’arrondiffemenr & de canton.
C e tte v ille , dans le ci-devant cercle du Haut-
Rhin , près la Nau, a dans fes environs deux fon- j
deties de fer.
BIRLENBACK, village du département du Bas- j
Rhin, arrondiffement de Weiffembourg, & à une ;
lieue trois quarts fud de cet endroir. Il y a dans j
les environs des mines de charbon de terre.
BIRON (C o l d e ) , département de la Sture,
partage de la vaVée de Maira dans celle de Strita-
de-Saint-Damiano-à-Rore.
BIROS (Vallée de ) . département de T Arriège,
arrondiffement de Saint-Girons, & à quatre lieues ;
& demie de cet endroit.
BIRSE ( la ) , rivière du département du Haut-
Rhin , arrondiffement de Délemont. Elle prend fa
fource près le fameux paffage de Pierre-Pcriuis,
& après un cours tortueux & rapide de quatorze
lieues du fud au nord-eft, va fe jeter dans le Rhin
à une demi-lieue de Bâle.
BISCÀROSSE ( Étang de ) , département des
Landes, arrondiffement de Mont-de-Marfan. Il a
du nord au fud deux tiers de lieue de lo n g , fur
autant de large. Sa forme eft triangulaire. Sa décharge
e ft, vers le fud, dans le petit étang d’Au-
reillan, d’où il va fe rendre dans la mer par un
émiffaire qu’ on nomme le Courant.
B ISCAYE. Cette province peut avoir onze à
douze lieues d’orient en occident, & environ huit
du midi au nord. Son territoire eft couvert de
montagnes de différentes hauteurs, féparées en-
tr’ eiles par des vallons étroits, & par quelques
plaines qui font des vallons élatgis ou la réunion
de plusieurs vallons.
Le fol porte en général, tantôt fur des rochers
ifo lé s , tantôt fur des bancs & des couches fui-
y ie s , foit cachées, feit découvertes, de marbres
diverfement colorés j dont quelques-uns font fort
eftimés: tel eft celui qui a de grandes taches grifes
ou noires, avec des veines blanches. Dans d’autres
endroits le terrain porte fur des bancs de pierres
calcaires, fur des pierres de fables & fur des mines
de fer, dont la principale eft celle de Somoroftro,
& dont nous parlerons par la fuite.
On voit en Bifcaye beaucoup de montagnes
compofées, c*eft-à-dire , placées les unes fur les
autres: telle cft la montagne de Gorveya, qu’on
ne peut monter qu’en cinq heures de tems. On
trouve fur fon fommet une grande plaine couverte
de pâturages, dont les beftiaux de Bifcaye
& d’Alaya fe nourriflent quelques mois de l’année
.A
ux environs de Durango il y a d’autres montagnes
calcaires pelées, & difficiles à gravir tant
elles font efearpées. Serantes eft une autre montagne
fimple, élevée en pyramide. Il y a d’autres
montagnes, d’une demi-lieue & d’une lieiie de
longueur, couronnées de pointes ou de crêtes
pelées calcaires, mais dont les pentes font fort
peuplées & cultivées très-avantageufement. Enfin,
il y a des montagnes baffes & arrondies, couvertes
de lits de te r re , remplies de métairies jufqu’au
fommet, abondantes en bois, propres à faire du
charbon , comme en pâturages.
Il fort de petites rivières & des ruiffeaux des
différentes fentes des montagnes : ainfi celle de
Gorveya en fournit quatre qui grofliffent la rivière
de Bilbao, furtout en fe joignant à la rivière qui
prend fa fource dans la montagne d’Ordogne, ainfi
qu’à divers torrens qui font à fec en é t é , mais
qui font fi impétueux en tems de pluie,que Bilbao
fe trouve quelquefois en rifque d'être fubmeigé
lorfque ces torrens fe précipitent dans l’embouchure
de la rivière à marée haute.
A l’exception des terres qu’on laboure, & du
fommet des montagnes élevées compofées de rochers
nus, tout le refte eft planté d’arbres & de
taillis , dont quelques-uns font'naturels, comme
ceux de chêne & d’arboufier > les autres font femés
ou plantés de bon rouvre blanc, qui y vient bien.
Dans les endroits où il »'y a point de bois & où
la terre a un peu de profondeur, on trouve des
touffes de tilleuls & de bruyères à feuille de
myrte , & , fur les hauteurs où la terre eft moins
profonde, de la petite bruyère. Sur les croupes
des montagnes & dans les vallons il y a une grande
quantité de châtaigniers entés, donr les Hambour-,
geois viennent enlever les châtaignes pour fis
vendre aux Allemands, qui en font le plus grand
cas. On diroit que les pommiers font dans leur
pays natal ; car ils y réunifient quoiqu’en plein
champ & fans culture. On recueille, dans tout le
pays, une quantité prodigieufe de pommes de
différentes efpèces ; mais celles de Durango font
les plus eftimées. Godejuele donne beaucoup de
pavies très-délicates, & remplies de fnc fi on les
cueille dans leur maturité. On y trouve aufli des
cerifes ordinaires, des figues, des gro Teilles , des
légumes très-bons & très-abondans. On y fème
beaucoup de navets de h même qualité que ceux
de G alice, qu’on coupe par morceaux pour la
nourriture des boeufs en hiver. En général, les
bêtes à cornes y font petites., mais fortes. On
trouve des vignes dans les'territoires d’Ordogne ,
de Bilbao &: de plufieurs villages des environs ;
& ceci doit être remarqué d’autant plus, qu’ il n’y
a pas de vignes du côté de Saint-Sébaftien , d®
Saint-Jean-de-Luz, de Saint Jean-Pied-de-Port,
mais
mais qu’à leur place font des pommiers à cidre
qui fuppléent au vin.
Prefque toutes les montagnes de cetré province,
celles de Guipufcoa , &r une partie de celles d'A-
lava, font compofées d’argile. Les pierres fe dé-
compofent, & de leur deftru&ion réfuîte un peu
de terre. Quoique les pierres calcaires y abondent
& qu’on améliore les champs avec la chaux , on y
remarque peu de changement. La chaux eft un
très-bon engrais pour divifer la terre argilçufi*,
& la rendre plus facile à pénétrer par les, racines
des plantes ; mais comme ces t<: rres font furabon-
dantes à 1a partie calcaire, il n’ eft pas étonnant
qu’ il faille renouveler tous les ans le mélange de
la chaux.
Les montagnes des environs de Bilbao arrêtent
& fixent les nuages qui s’élèvent d l ’Océan : aufti
les pluies font-elles fréquentes dans ce pays ; mais
comme il y règne toute l’année quelque vent de
terre ou de mer, ces courans d’air variés & continus
mettent en mouvement les vapeurs humides;
ce qui empêche qu’elles ne .refirent dans une fia- 1
gnation nuifiblè. Ainfi le voifinage de la mer, les -
pluies & fis courans d’ air variés font les caufes
phyfiques de la falubrité du climat de Bilbao. 11
réfulte d'une difp.ofition contraire, que, dans plufieurs
endroits de la.Manche où l'on trouve l ’eau
à deux ou trois pieds de la fuperficie de la terre ,
les habitans font fujets aux. fièvres tierces, parce :
q ue, quoique le pays foit plat, l’air y a peu d’agitation
, furtout en été. C ’eft à cette heureufe agi- .
tation de l’air qui, comme nous venons de le dire,
règne à Bilbao & dans les environs, qu’il faut attribuer
la force & l ’a&ivité de s babitans.
Les arbres, les arbuftes &r les huits dont les
vallées de la Bifcaye font remplies , y attirent cinq
efpèces d’ oifeaux de partage, que les Bilcayens
.appellent chimbos, ■ & qui forment un mets excellent
lorfqu’ ils font gras. Ces. elpèces d’oifeaux qui
viennent tous les ans en Bijcaye,, partent d’ Afrique
lorfque fis chaleurs infupportables les forcent à
changer de climat» car alors les fruits fe lèchent,
les ruiffeaux tariffent, & les fourmis, délices des
chimbos, fe cachent. C ’eft alors que les chimbos
partent le détroit, entrent dans l’Andaloufie, & fe
partagent par tribus ou familles pour fe diftribuer
enfuité dans toute l’Efpagne. Chaque tribu dirigeant
fon vol vers fon ancienne patrie,, ceux qui
font nés en Andaloufie & dans la Sierra-Morena ,
s’y arrêtent ; ils s’y accouplent, & y font leurs
nids dans les endroits où ils trouvent des buif-
fons , des fruits, de l’eau & des fourmis. Ils aiment
beaucoup l’ombre des bruyères. Ils ont foif à chaque
inftant ; mais quand les graines & les fourmis
commencent à leur manquer, ils volent par intervalles
vers d’autres endroits où ces refiources fe
retrouvent abondamment. Ils traverfent rapidement
les plaines de la Manche, où ils ne trouvent
ni ombre,ni eau , ni rien qui leur convienne ,& iis
arrivent en Bifcaye vers le mois d’a.-ûc, qui eft le :
Géographie-PMyfique. Tome I I l.
tems où le»mû••fi-.r fiuivage, le troène, h garance,
le fureau, & c . font chargés de fruits. Il; arrivent
maigres & décharnés par la fatigue du voyage ;
mais ; au bout d’un féjour très-court, iis deviennent
aulïi gras que des bec-figues & des ortolans.
La Manche eft pour ces oife2Mx lin délèrt comme
•l’ Arabie, au lieu que la Bifcaye eft un pays de
délices.
Lorfque les pluies de l’automne commencent à
faire pourrir les graines & les fruits , que les
fourmis commencent à fe cacher , fi s chimbos
prennent leur vol, à l’exception de quelques-uns
qui refient, foit par paierte, foit pour caufe de
maladie , & ce font ceux qui font jufqu’ à trois
couvées. Ces petits oiûaux ont une grande fenfi-
bilité, qui leur fait prévoir jufqu’au moindre changement
dans l’atmofphère. On a vu une année,
fur la fin de feptembre, une grande quantité de
chimbos : à cette époque il s’éleva un vent un
peu frais , & , pendant la nuir, ils quittèrent le
pays après avoir tenu un confeil-général comme
les hirondelles , & ils devancèrent par ce moyen
les grandes pluies qui fuivirent.
Prefque tout le pays de Guipufcoa & la plus
grande partie de la province d’Alavn font très-
propres pour les arbres. Les habitans entendent la
culture des arbres infiniment mieux que dans tout
autre canton de l’Efpagne : c’eft un avantage qu'ils
doivent à la pratique & à l’expérience.
On peut réduire les bois de ces provinces en
trois claffes : on met dans la première les bois naturels
qui viennent d’eux-mêmes, mais qui font en
petite quantité ; ils font compoiés de rouvres, de
chênes & cte grands arboufiers. Dans la fécondé ,•
on compte les châtaigniers ,' fis rouvres blancs
plantés par allées dans les, endroits découverts.
Enfin, dans la troifième clarté, on comprend ies
pépinières ou bois taillis enclos.
[i n’y a rien à dire, fur fis bois de haute futaie,
parce qu’ils viennent & s’élèvent comme dans les
autres pays. Parmi les pépinières il y en à oé naturelles
: on en voit d’autres qui font peuplées en
rouvres ou en châtaigniers, mêlés ou féparés.
- Quand on fe propofe de planter d-s taillis ou
des avenues d’arbres, on a foin de former d’avance
des pépinières de rouvres ou de châtaigniers , & ,
au bout de huit ou dix ans, on les enlève pour en
former des bois découverts : on les planté en allées
pu en quinconce, & à une grande diftance les uns
des autres; enfuite on a foin de cultiver le long
des plants. Lorfque le rouvre &' le châtaignier
font dans un terrain favorable, ils augmentent,
tant en fruits qu’en bois , jufqu’à foixante & dix
& même quatre-vingts ans : ils commencent à déchoir
à quatre-vingt-dix ou cent ans, & fin filent
par devenir creux. Les bons cultivateurs les arrachent
en cet état, en plantent d’autres : cela
n’empêche pas quelques personnes de lailfer fur
pied ceux qui font creux dans leurs poffefiîons,
parce qu’ils donnent toujours du bois & des fruits.