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des réduits voifins de ces îles : tels font le Banc j
Jacquet & le Banc-a- Vert.
Bancs de sable des fleuves : ces bancs fo n t ,
fort nombreux, furtout dans le voifinage de l'embouchure
des fleuves, mais ils ne gênent pas toujours
la navigation : ainfi les bancs qui régnent
dans le golfe, que forme la Merfey, n'empêchent
pas que Liverpool ne foit la ville la plus commerçante
de l'Angleterre, & cependant les bancs de
Madwhart & de Burbo changent aufli fouvent de
place au gré des marées, que ceux de la Seine. On
pourroit en dire autant du cours de la Tamife.
Dans l ’examen qu'on en a fa it, on a trouvé q u e ,
fur feize raques dont fe compofe la navigation de
la Tamife, il y en a le tiers encombré de bancs qui
ne font pas plus dangereux que ceux de la Seine.
Bancs d’ardoise. On entend par bancs dans
les carrières d’ardoife & autres, le long parallé-
lipipède formé par deux foncées. Cës bancs s'é-.
lèvent les uns au deflus des autres, & forment, à
droite & à gauche, une efpèce d’échelle ou plutôt
d’efcalier. On ne peut fixer ni la hauteur ni la
largeur de ces bancs, ou de chaque degré de cèt
efcalier ; elles varient l’une & l’autre félon la
profondeur, l’étendue & la nature de la carrière.
D’ailleurs, les bancs ou parallélipipèdes d’ardoife
-n'ont pas la même hauteur dans toute leur longueur
; ils vont un peu en s’inclinant vers le fond
de la carrière, & forment une pente aux eaux
vers la cuvette qui les reçoit. La hauteur du banc
eft de neuf pieds dans nos carrières d'ardoife, &
fa largeur fuit la même échelle. La furface fupé-
rieure du banc s’appelle nif, ( Voyeç les articles Foncée, Cuvette, Nif b Ardoise. )
Bancs de pierres a grain fin ou de Cos
& de pierres a gros grain. Je commence ici
à remarquer qu’ une des propriétés les plus inté-
refiantes des bancs de pierres a gros grains eft de
n’offrir aucune fente de defliccation, au lieu que
ces fentes font très-multipliées dans les bancs contigus
de pierres qui n’ont pas de grain , dans les
bancs de ce que plufieurs naturaliftes nomment
;COS.S
i les fentes de defliccation fon t, comme on
n’en peut douter, l’effet de la retraite des fubf-
tances qui ont formé primitivement les bancs en
maflés continues, il s’enfuit que le travail de la
nature, qui a lié les débris de coquilles dans les
bancs de pierres a grains calcaires , ainfi que l’état
& la difpofition.de ces débris * a mis conftamment
©bftacle à cette retraite , & il eft aifé d’en concevoir
la raifon. Pour qu’il s’opère une retraite dans
une mafle pierreufe continue, il faut que toutes
les molécules pierreufes foient bien homogènes,
& pénétrées bien également par Je fluide que la
defliccation fait évaporer. Dans ce c a s , chaque
molécule pierreufe pourra obéir à un déplacement
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uniforme qui tend vers certains centres, & qui
fuit les bords des fentes à mefure qu’elles s’élar-
giflent. Dans ce déplacement, chaque molécule
qui refte prend la place de chaque molécule qui
s’évapore ; ce qui. fuppofe une certaine liaifon en
toutes les parties de la mafle : mais dans les bancs-
de pierres a gros grain, je ne trouve aucune de ces
conditions, Les débris des corps marins font placés
les uns à côté des autres, & ont une difpofition &
une organifation qui font propres à chacun d’eux.
C ’ eft dans cet état que s'opèrê, fur ces débris, le
premier travail de la pétrification : l’eau qui en eft
l ’agent foude Amplement ces débris les uns aux
autres , & en forme les pierres à.grain ; enfuite
ces débris, qui ont été pénétrés de cette première
infiltration & de cette ébauche criftalline ,
reçoivent allez promptement de nouvelles additions,
ôcc. D ’après ces idées Amples , on conçoit
toutes les nuances du travail perfectionné- de la
nature dans la formation de ces pierres a grain ,
& les differens degrés de dureté qu’elles acquièrent
fins ceffer d’être pierres à grain ; & tant que
les infiltrations répétées n’ont pas mafqué chacun
des débris, qu’ils font reliés ifolés & apparelis, la
pierre conferve toujours fon caractère de pierre à
grain.
On peut faifir, par ces détails, la marche Ample
de la nature^ qui économife tout, qui met tout à
profit, qui ne détruit dans tous les cas les corps
organifés, qu’autant qu’ il falloir pour former-,
avec les moindres frais poflibles , de nouveaux
compofés. Ces conféquences réfultent de la manière
dont j’ ai envifagé mon objet.
Cette théorie eft , comme on v o it , applicable
à toutes les nuances du grain des pierres que j’ai
fuivies, foit dans les* cas d’ un grain fimple, foit
dans ceux d’un grain compofe. Cette théorie nous
éclairera de même dans ce qui nous refte à dire
relativement aux autres caradtères des pierres à
grain que je me propofe de développer dans cet
article. Un de ces caractères eft la qualité & la
propriété qu’ont ces pierres de fe tailler ; c’eft-a-
dire, que les élémens dont elles font formées fe
défuniffent ou fe brifent aifément par l ’effort que
fait le marteau de l’appareilleur.
On conçoit aifément que cet effet doit avoir
[ lieu , fi l'on réfléchit que les pierres à grain calcaires
font un compofé de débris de corps marins I organifés, qui n’ont que très-peu de confiftance
j par eux-mêmes, & qui font unis par une foible
! infiltration, par une foible enveloppe. Ainfi quand
! on appareille cés pierres, le marteau enlève les
| débris de coquilles, foit en détruifant le lien ,
• foit en tranchant ces débris eux-mêmes ; mais fl
l’infiltration pénètre & confolide ces débris, &
* fi , par la répétition de ce même travail, les crif-
‘ taux qui les uniffent ont acquis un tiffu ferré ,
alors le grain difparoît, & la pierre ne peut plus
prendre le moindre appareil ; elle tombe en éclats
l fous le marteau, ou 11$ reçoit l ’appareil que pat
un
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Un marteau pointu, .qui m'attaque ces pierres que
par petites parties, cotnme fétaillent les grès.
Je dois faire obferVer.d'ailleurs,- que les débris
des corps organifés peuvent avoir plufieurs degrés
de confiftance, & que le lien de la pétrification
eft alors dans le cas d’acquérir un tiffu très-ferré,
par des infiltrations répétées, avant que le marteau
cefle de produire l’appareil, ;;• I . o
, ^es Perrés de pâte fondue, comme les cos qui
n ont pas de grain, font bien vifibiement le produit
de la décompoficion des corps marins , mais
il n y refte plus de veftiges d’organifation. D'ail-
k u r s , dans ces produits de la décompofition, l’infiltration
domine de manière que , fous le marteau
de l’appareil, la pierre tombe en éclats.
. Je conclus de tout ce qui précède, que l’apparition
ou ia difparition des. fentes de defliccation
dans, lës bancs de pierres quelconques, eft une, des
cjrçonftances générales d’après lefquelles la dif- :
tinéh’on des pierres à grain ou des pierres de cos
peut être par le fait folidëment établie. Dès que
les fentes de defliccation fe montrent dans les
bancs, on doit confidérer les pierres de ces bancs
comme privées de grain; d’une manière quelconque
j mais fitôt que l’ on n’y voit plus de fentes ou
de gerçures, il s’enfuit que ces pierres ont un grain
bien diftinéL Çes circonftances décident beaucoup
plus franchement l’état des pierres par rapport
au grain, puifqu’il tient à leur formation intérieure.
( V oye[ 1‘article Pierres A GRAIN.)
BANDES DE TERRE E T DE MER. La fur-
face de la Terre eft divifée, d’ un pôle à l’autre,
par deux bandes de terre & deux bandes de mer. La
première & principale bande eft l’ancien continent,
de trois mille fix cents lieues de longueur,'
depuis le cap oriental de la Tartarie feptentrio-
nale, jufqu’ aü Gap de Bonne-Efpérance. Si l’ on
mefure cette furface par une ligne parallèle aux
méridiens, on ne trouvera que deux mille cinq
cents lieues depuis le cap nord de Laponie, juk
qu’au Cap de Bonne-Efpérance. Cet ancien continent
a environ quatre millions neuf cent quarante
mille fept cent quatre-vingts lieues carrées; ce qui
ne fait pas la cinquième partie de la furface totale
du globe.
A l ’égard du nouveau continent, on peut le
regarder comme une bande de terre , dont la plus
grande longueur doit être prife depuis l’embouchure
du fleuve de la Plata, jufqu'à cette contrée
qui s'étend au-delà du lac des Afliniboils. Cette
ligne peut avoir environ deux mille cinq cents
lieues de longueur. Ce continent a environ deux
millions cent quarante mille deux cent treize lieues
carrées de fuperficie ; ce qui ne fait pas la moitié
de l'ancien. Toutes ces terres réunies enfemble',
tant de l'ancien que du nouveau continent, font
environ, fuivancles appréciations précédentes,fept
millions quatre-vingt mille neuf cent quatre-vingt-
treize lieues carrées; ce qui n’eft pas, à beaucoup
Géographie-P hyfeque. Tome I I l ,
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près, le. tiers de la furface totale du globe, qui en
contient vingt-cinq millions.
On peut o. b fer ver; que les deux continens font
. des avances oppo fées, & qui fe regardent; favoir:
, les côtes d'Afrique, depuis les îles Canaries jusqu'aux
côtes de la Guinée, & celles de l’Amé-
, rique , depuis la Guiane jufqu’à l'embouchure de
Rio-Janeiro.
; On peut encore ajouter à ces obfervations deux
faits qui font àflez remarquables. Le vieux & le
nouveau continent font prefqu’oppofés i ’un à
l'autre. L'ancien eft plus étendu au nord de l’équateur
qu’au fud; & , au contraire, le nouveau
l'eft plus au fud qu'au nord de l’équateur : de même
le centre de l'ancien continent eft à 16 ou 18 degrés
de latitude nord, & le centre du nouveau eft
à 16 ou 18 degrés de latitude fud ; en forte que ces
; terres fermes & feches femblent faines pour fe
contre-balancer.
Bandes verticales de schiste. M. de Sauf-
fure Confidère les couches verticales de fehifte ,
qui femblent appliquées à l'extérieur des pentes
des montagnes , comme le réfulcat d’une forte de
criftallifation confufe qui s’eft opérée fous les eaux
mêmes ; ce qui tranche la difficulté plutôt qu'elle
; ne, la réfout.
D'autres au contraire penfent que ce font des
portions de couches fehifteufes qui, fituées jadis
comme tous les bancs des montagnes dont elles
faifoient par.tiê-, ont été fapées par les eaux courantes,
& , cédant à leur poids après avoir perdu
leur j-plomb , fe font repliées fur la pente de U
montagne çù elles ont pris une pofîtion verticale.
M. V o ig t, dans fes Lettres fur les montagnes, a
cru pouvoir expliquer la formation de ces couches
verticales comme s'étant opérées fous les eaux,
dans une fituation pareille à celle qui attache aux
parois des chaudières lès matières dont font chargées
les eaux qu’on y tient en ébullition , & aux
parois des vafes dont on fe fert dans les expériences
de chimie ; ce qui eft une vue très-hypothétique
& très-incomplète pour expliquer les
artichaux de M. de Sauflure. ( Veyeç Sauffiire ,
deuxième ou troifième volume, fur les Couches verticales
ou inclinées. )
Bandes de terrains et de sols. Comme
on y a fubftitué Y ancienne, la moyenne & la nouvelle
terre, nous renvoyons à ces articles, qui
d’ailleurs renferment une divifion de terrains &
de fols plus exaêle & plus précife que les bandes
de Guetcard.
BANDOL ( Plage , Château , Ile & cap de ) ,
département du V a r , arrondiflement de Toulon,
entre 1% calenque de Renecros & la plage de
Gazaille. Ces bords de mer préfentent des détails
intéreffans : le tout couronné par Bandol, belle
rade.
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