
 
        
         
		i  
 H  I  
 .if  
 I  
 Hi  
 III  
 1  I  
 11«  
 I  J«  .  »^j  
 G ruppe  
 trûijié- 
 }/ie c,'¡lete  
 de  
 Ooifon.  
 Yin  
 (i' Acá  
 jou.  
 Vhi  
 d' Anar 
 íis.  
 Î  34  N  0  U  V  E A U X  V  0  Y  
 peu  qu'on  en  fliile d'excès.  
 Les  Negi-es  des  llicreries  font  une  
 boillbn  qu'ils  appellent  de  la  Grappei  
 c'eit  du  vcibul  ou  jus  de  cannes  qu'ils  
 prennent  dans  la  fécondé  chaudiere  où  
 il  a  été  paiTé  par  le  drap,  ou  du  moins  
 bien  écumé}  ils  j  mettent  le  jus  de  
 deux  ou  trois  citrons,  &  k  boivent  
 tout  chaud.  Il  cft  certain  que  cela  eil  
 Jarfaitemcnt  bon  pour  la  poitrine,  cea  
 les  fout ient ,  &  les  defaltere,  6c  leur  
 fait  le  même  effet  que  ferpit  un  boûillojibien  
 lûcculcnt,  à  des  perfonncs  qui  
 font accoutumées  d'en  prendre.  J'ai  bû  
 aiîez  fouvent  de  cette  Crappc,  ôc  je  
 m'en  fuis  toûjours  bien  trouve.  
 L e  Ouycou  &  le Maby  font  les boiffons  
 les  plus  ordinaires,  &  dont  la  plus  
 grande  partie  des  habitans  fe  feryenc  
 dans  les  repas.  Celles  dont  je  vais  parler  
 ne  fe  font  que  pour  le  plaifir  &  peu  
 iouvent.  
 Les  pommes  d'Acajou  étant  pilées,  
 on  en  exprime  le  jus  que  l'on  laiile  
 boi.iiJlir  pendant  deux  jours  dans  un  
 vaiileau  de  .terre  ou  de  fayance  bien  
 propre.  Il  s'éclaircit  &  devient  un  petit  
 vin  clair e t ,  agréable &  piquant j  qui  
 donne  furicufement à  latéte.  
 L c f u c  ou  le jus  des  Ananas  étant  bien  
 fermenté  pendant  une  couple  de  jours,  
 produit  un  vin  des  plus  agreables.  La  
 couleur  en  ell  belle>  il  a  une  odeur  admirable, 
   un  goût  délicieux:  il  rafraîchit  
 beaucoup  au  fentiment  de  ceux  qui  
 le  boivent,  il  femble  même  les  defal- 
 ¡tirer,  mais  il  eil:  terriblement  fumeux;  
 il  cnyvre  bien  vi te,  &  il  faut  fc  donner  
 bien  de  garde  d'en  faire  excès  >  car  
 quoiqu'il  ait  fermenté,  il  ne  quitte  jamais  
 une  qualité cauftique  Se  mordicant 
 e ,  qui  cil  fi  naturelle  à  fon  fruit,  que  
 li  on  lailToit  le  couteau  dont  on  s'ell  
 fervi  pour  le  couper  pendant  quelques  
 heures  fans  le  bitn  eiîuyer,  on  trou- 
 Viroitlalame  du  couteau  fout c  rongée,  
 A G E S  AUX  ISLES  
 comme  fi  on  y  avoit  mis  de  l'eauforte.  lim  
 L'Ananas  eil  cependant  un  des  plus  X)2-.  
 beaux  fruits  du  monde,  Ibn  goût&  fon  tknl  
 odeur  rcppndent  à  fa beauté.  Il  relTemble  
 à une  pomme  de  Pin,  &  c'eil  pour  
 cela  que  les  Efpagnols  l'appellent  Pinas. 
   Sa  tête  eft  couverte  d'un  bouquet  
 fie  petites  feuilli^s  de  même  efpece  que  
 celles  de  la tige qui  l'a  por té,  mais  plus  
 petites & plus  déñcates.  Celles  qui  font  
 dans  le  centre  font  rouges,  elles  femblent  
 former  une  couronne  fur  le  fruit.  
 Quand  on coupe cette  couronne &  qu'on  
 la  met  en  terre,  elle  porte  ,du  fruit  au  
 bout de trois ans.  Ce  fruit  vient  fur  une  
 tige  toute  femblable  à  celle  de  l'artichaut, 
   excepté  que  les  feuilles  ne  font  
 pas  découpées dans  leur  longueur,  mais  
 tout  d'une  piece,  longues,  aiTez  étroites, 
   &  garnies  de  pointes  tout  le  long  
 de  leurs  bords,  &  terminées  par  une  
 pointe.  Le  dedans  du  fruit  eft  compofé  
 d'une  infinité  de  petites  fibres  très-tendres, 
   envirpnnées  d'une  chair  jaune  ou  
 blanche,  felon  l'efpece  ^u  f rui t ,  trèsdélicate, 
   pleined'un  fuc  exquis.  Je  ne  
 fçaurois  naieux  en  reprefenter  le  goût ,  
 qu'en  difant  qu'il  tient  du  raifin  mufcat, 
   de  la  peche  6c  de  la  poire  de  Bon^  á'^««.  
 crétien.  11  y  en  a  de  plufieurs  efpc'^  
 ces,  la  plus  commune  eft  de dix  à  douze  
 pouces  de  hauteur  fur  fix  à  fept  dç  
 diamètre.  Il  y  en  a  dont  la  forme  eil  
 Pointue  comme  un  pain  de  fuere,  on  
 es appelle  Ananas  au  pain  de  fuere.  La  
 troifiéme  efpece  eft  l'Ananas  de  pite,  
 il  eft  le  plus  petit,  mais  le  meilleur.  
 Ces  fruits  de  quelques  efpeces  qu'ils  
 foient ,  font  très-délicats.  Le  premier  a  
 la  chair  blanche,  les  autres  l'ont  tirant  
 un  peu  fur  le jaune.  0n  connoît  qu'il  
 ell  mur  quand  fon  écorce  quictoit  verte  
 commence  à  jaunir >  on  le  mange  
 crud  ;  après l'avoir  pelé on  le  coupe  par  
 tranches.  Qi.iand  on  le  mange  de  cette  
 fiiçon^  il  fait  fouvent  faigncr  les  gen- 
 CÍi  
 nai.  
 L.zratas  .  
 ^na/i^'!.  
 r—,  3  
 fe- 
 I  ill