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promis de revenir. J'allai! donc faluer
Monfieur de laMalmaifon Lietrtenant de
nous eûmes bien-tôt faitconnoif-
/ance6camitié; .c'étoit un três-honnête
•homme, franc & du meilleur coeur du
•monde. J'en parlerai comme je dois dans
: 3lus d'un endroit de ces Mémoires. J'al-
. ai voir les. Peres Jefuites, les Carmes.,
JesCapucins &.ks:ReligieuK;de laChaxité.
-Ceux-ci avoient pour Supérieur
;un homme de mérite, appelle leFrere
Aubin, très-habile Chirurgien,..extrêmement
zçlé pour le fervice des pauvres,
quifefervoit avantageufement dua-édit
que fon habileté &fes talens lui avoient
acquis, pour.fuppléer à U pauvreté de
Jon Hôpital,
J e me rendis au Fort à l'heure du dî-
-ner, qui fut d'autaniplus long, que les
conviez qui étoient Bretons tronverent
d'excelleiis vins & de quoi les excitera
b o i r e, ce qui ii'étoit point du tout neceiîàire.
Difcnp- Je fortis de table long't^ms avant
r Z d e qu'ils y fcngeaflent, & j e fus avecMon-
U Gua- de la Malmaifon voir le Fort. Il
- âelou^e. -cll: fitué f u j un terrein plus élevé de quelques
toifes que le Bourg. Il eil borné
au Sudeft par la-riviere des.Gallions qui
coule au piçd des falaifes tresrhautes
Se très-cfcarpées., fur lefqgelles les murs
du For t font affis. Le côté du Sudoueil
regarde la mer dont il eft /eparé par un
efpace d'environ cent pas , dans lequel
e n a taillé le chemin qui defcend au bord
de la mer. Le côté du Nordoueftregarle
Bourg & les montagnes.
, Ce Fott ne.confiftoit autrefois qu'en
une maifonquarrée de pierre, queMon-
Ceur Houel Propriétaire de I'lfle avoit
fait faire pour refifter aux incurfionsdes
Sauvages avec lefqpels il étoit en gueri;
e. Il fit dans la fuite élever des angles
faillans devant chaque flice , de forte
ç.u!dle devint commç une é toi l e à huit
•pomtes, .chacune de cinq tciifes &déml
de longueur. On fit cnfuite des murs
l'un paralelle à la riviere -Ôc l'autre au
Bourgî on y ménagea un petit flanc
dans lequel on fit la porte & l'efcalier
pour monter fur la terrafle qui donne
eiitrée dans les appaitemens. C'étoient-
Jà toutes les fortifications qu'il y avoit
dans le tems de Monfieur Houel , mais
depuis que l'Iile eut été vendue à la
féconde Compagni e , c'éft-à-dire, à celle
de 1-654, & qu'elle eut été retirée
par le Roi en 1674. on a enveloppé h
maifon & la terrafle, dont je viens de
parler, d'un parapet compofé de terre
& de fafcines, au bas -duquel il y avoit
un fofle creufé.dans le.roc, ou du moins
dans un terrein qui .efl: prefque auflî dur.
-On a prolongé le parapet & le fofle,
en leur faifant faire quelques angles
rentrans,& faillans, jufqu'à une hauteur
éloignée du donjon d'environ deux cens
pas qui lecommandoit abfolument; &
on a fait fur cette hauteur un-cavalier
DU batterie fermée de maçonnerie .avec
huit embrazures. La face qui regarde le
Bourg.a .neuf toifes de longueur, celle
qui regarde les .montagnes cinq & demi
, & celle qui efl; du côté du donjon
feulement trois. Il efl: bon de fçavoir
qu'on appelle donjon cette maifon à
huit pointes bâtie par Monfieur Houel,
Il y.avoit huit pieces de canon fur ce
cavalier, deuxdefquels étoient de bronze
de dix-huit livres de balle j les autres
étoient de fer de differens calibres.
Il y avoit encore trois pieces fur la plate
forme à côté du donjon; c'efl: là toute
l'artillerie qui étoit dans le ;Fort. A
l'égard du logement c'étoit peu de chofe.
Une lâlle de moyenne grandeur.,
deux chambres & un cabinet partageoient
le premier étage, le fécond ctoit
divifé en quatre chambres; le haut
du bâtiment, c'efl;-à-dire, le galetîis
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F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE, gr
,6. fervoit de falle d'armes. Les cuifines & Celle des Jefuites efl: de maçonnerie, rrtpô.
les Offices étoient hors d u donjon. On le dedans eft orné de pilaftres de pierre
avoit ménagé dans le maflîf fous le pre- de taille, avec une corniche d'un aflez
mier étage une citerne & deux magazins mauvais deflein. Le grand Autel efl; de
à poudre, dont l'un qui étoit vuide fer- menuiferie, beau, bienexeciité, d'uni;/"'"
voit de p i fon ; les baraques des foldats bon g o û t , bien doré, aufli bien que la
& des Of l iaer s etoient dans l'efpace qu'il Chaire du Predicateur. Elle eft lambrify
avoit depuis la plate-forme jufqu'au fée en voûte à plein ceintre de bois d'Acavaher.
Ordinairement la garnifon é- cajou fort propre ; il y a deux Chapelles
toit d'une compagnie détachée de la ma- qui font la croifée avec la Sacriftie au
rinede cinquante à foixante hommes, deflbus du clocher. En general cette
avec trois Officiers. Egl i f e eft très-propre; elle a eu le bon-
Ce Fort tout mauvais qu il foit, avoit heur d'échaper deux fois à la fureur des
foutenu un fiege de trente-cinq jours que Anglois. Le portail, du moins ce qu'il
esAnglois y mirent en 1(591. Mon- y en a de fai t , eft de pierre de taille avec
^eur de la Malmaifon Lieutenant de les armes deMeflîeurs Houel fur la por-
Roi le deftendit avec beaucoup de va- te, foit que ces Meflieursayent contribué
leur 6v de prudence, & donna le tems àfa fiibrique, foit que les Jefuites ayent
au Marquis de Ragny Gouverneur Ge- voulu les engager par cette diftindion à
nenil des Ifles de venir de la Martinique l'achever à leurs dépens
^ étoit alors fur
l'hbuftieis & de foldats de la manne, une hauteur à plus de trois cens pas de
ce qui obligea les ennemis de fe retirer leur Eglife. C'étoit à la vérité une inavec
precipitation, laiflant une partie commodité très-grande pour eux, mais
deleurs canons, un mortier beaucoup elle leur fourniflbit une vûë des plus
de munitions, deb eflez 6cde malades, belles qui n'avoit pour bornes quel'ho-
LeBourgquelesAngloisavoientbrû- rifon de la mer , un air frais , & plui
^ i 'V etoit prefque enrierement fieurs jardins fort johs. Leurs bâtimens
rétabli. Il commence au deflbus de la étoienl très-peu de chofe, Is rl^. coT
c cit une longue rue qui va depuis cet de bois, un petit pavillon quarré de maw
V i ï i r V i r -e v o i e n t ' l e u r s vlLes,
men .nv inégalé- une petite Chapelle domeftique, & un
g eui par k riviere aux Herbes. La la dépenfe & le refedoire. Ils avo en
E ï bâtiment une cour qua Se
ble eft entre cette nviere&leFor t , & fermée de murailles, avec des afpei^S
re an le nom de Bourg de la Baflè terre, qui fervoient à mettre leurs mouton
Celle cjui eft depuis la nviere aux He r - leurs chevaux de felle, autres chôfes
feiÎr menagerie, a^ec un grand co
^ouig Saint François, parce que les lorabier en pied, dont le deflbus fS
apucins y ont une Eglife & un Cou- voit de prifo^n pour leurs N Î e ^ L S ;
ou ï ; ^ ' dcfi-us du B?urg Saint
f i été bon s'il n'avoitpas été
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