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N O U V E A U X VOYAGES AUX ISLES
iC'fjf). dans !a Savane , 8c comme cela luiarrivoit
fou v e n i , parce qu'il étoit fort malin,
foie de ill nature, Ibit pour avoir été élevé
parunScrgent, leMaîtrequi le vit fui r ,
réfolur de le faire châtier d'une maniéré
qui lui fit perdre cette mauvaife habitude.
Il cria aux Negres qui étoient aux
Fourneaux, de courir à D u r a n d , de l'amarrer,
& de lui donner cent coups de
bâton, il arriva dans le moment que le
Maîtredonnoit cet ordre, que Durand
Sergent étoit dans la Savanne, venant à la
maifon de Pierre Roi pour y faire quelque
figniHcation, quis'entendant nommer,
crût que ce commandement le reg
a r d ô i t , 6c n'en douta plus du tout,
quand il vie que trois ou quatre Negres
fe detachoicnt armez de bâtons,8c couroient
vers lui , parce que Durand PAfne
étoit auffi de ce côté-là : il craignit
tout de bon qu'on n'en voulût à fa peau,
& fe mit à fuir de toutes fes jambes. Durand
l'Afne en fit autant, 6c les Negres
qui crioient, 8c couroient après lui a toutes
jambes, les épouventc-rent tellement
tous deux, que Durand Sergent courut
près d'une demie-lieuë, fans ofer regarder
derriere lui. Il trouva enfin une
maifon,dans laquelle il fejettatout hors
d'haleine. Il ne manqua pas de prendre à
témoins de fa fuite les gens qu'il y trouva,.
£c de leur dire, quePiA're Roi avoit
fait courir fes Negres après lui pourl'affommeràcoups
de bâton, comme il avoit
entendu qu'il leur en donnoit ordre. Il
fit fon procès verbal de rebellion, qu'il
fit figner à fes témoins, 6c fe fit faigner
dès qu'il fut arrivé chez lui, de crainte
que la courfe qu'il avoit faite, 6c la peur
qu'il avoit eue, ne lui cauGiflent quelque
maladie. 11 prefentaRequefte au Juge,
il y joignit fon procès verbal dcTebellion,
8c fe ilattoit par avance que cette affaire
'lui vaudroit quelque centained'Ecus. Le
Juge informa, 8caprès l'audition des témoins
il decerna un adjournemcrit per- ¡¿„^
fonnelcontre Pierre Roi . Celui-ci ayant
comparu, 8cérant interrogéàqui il avoit
ordonnédedonncr cent coups de bâton,
répondit que c'étoit à un dé fes Afnes j
qu'il s'étonnoit qu'on le fit venir en Juftice
pour cela ; qu'il avoit crû jufqu'à préfent
qu'il lui étoit permis de faire châtier
fes Negres 8c fes Afnes, quand ils manquoient,
fans en demander permiflion. Le
Juge lui dit, qu'il ne s'agiiToit pas d'un
Afne, mais d'un Officier de Jullice qui
étoit allé chez lui ; qu'il avoit ordonné â
fesNegi-esdeleprendre, del'amarrer, 6c
delui donner cent coups de bâton. L'au- *
tre nia Içfait, 6c demanda qu'on lui reprefentât
cet Officier de Juftice qui fe
plaignoit. Surquoi Durand Sergent ayant
paru, 6c lui ayantfoûtenu que l'on allégué
étoit veritable, 6c qu'il avoit entendu
diftinftement, qu'il l'avoit nommé en
ordonnant à fes Negr es de le prendre, de
l'amarrer, 6c de lui donner cent coups de
bâton, 6c voyant un des Negres de Pierre
Roi qu'il reconnut être un de ceux qu'il
fuppofoit avoit couru après lui, il l'indiqua
au J u g e , qui l'ayant fait approcher
dii Tr ibunal , 8c l'ayant interrogé fur le
f a i t , reconnutclairemait que les coups
debâton n'avoient pas été ordonnez pour
Durand le Sergent, mais pour Durand
l'Afne. Il fit une réprimande au Sergent,
6c renvoya Pierre Roi déchargé de l'action
intentée contre lui, avecpermiffion
de faire donner à Durand l'Alhe tant de
coups de bâton qu'il jugeroit à propos ;
8c Durand Sergent condamné aux dépens.
Les Moulins à eau font de deux fortes,
il y en a de droits, 8c de couchez, ¡i„,
Les derniers ne different deceluiquej e MU.
viens de décrire qu'en ce que la R o u e qui
le fait agir, eit fixité avec des Godets qui
reçoivent l'eau, qui par fon poids, 5c par
ion mouvement imprime celui qu'elle
doit
Mmlins
»
F R A N C O I S E S D
doit avoir pour tourner. Le diamètre de
ces Roues eft depuis dix-huit juiqu'â
vii:gt-dcux pieds, L'Arbre ou le grand
Tambour eft enchaiféjôc qui fertd'effieu
à la Roué", a pour l'ordinaire dix-huit
pouces de diamètre j il eft taillé à huit
pans depuis les dents j u f q u ' à un demi-pied
près de fon extrémité. Ses deux étrêmit£
Z font percées d'une mortoife quarrée
de quatre pouces de fiice fur dix-huit pouces
de profondeur , qui fervent à recevoir
les pivots de fer, fur lefquels la Rouë
tourne -, les deux bouts de l'Arbre font
environnez de deux cercles de fer d'une
largeur, 6c d'une épaiffeur fuffifante pour
l'empêcher de fe fendre, quand on fait
entrer par force les ferres de fer qui affermiffent
les pivots dans leurs mortoifes, 8s
les y rendent immobiles.
Pour faire ces Arbres ont doit prendre
du meilleur bois qu'il y ait, Se afin de le
conferver davantage, on doit lui donner
une couche de quelque couleur à huile,
de crainte que l'eau qui tombe fans ceiTe
deifuSynelepourrifîè. C'eft une mauvaife
mtkn methode de le gaudronner au lieu de le
peindre. Le Gaudron échauffe le bois 8c
gâte fa fuperficie ; 6c quand la croûte qu'il
fait, vientàs'éclatter , commeilne manque
jamais d'arriver, l'eau entre par ks
fentes, penctre le bois £c le pourrit. Les
couleurs à huile n'ont pas ce défaut,elles
ne font point de fuperficie épaifle fur celle
du bois v elles pénétrent fes pores 6c les
rempliiiènt,8c a graiffc qu'elles y répandent,
fait couler l'eau, fans lui donner le
loifir de féjourner fur le bois, ou de s'y
introduire.
Lcsdeux pivots font pofez fur dcscrapaudines
defonte,enchafiees dansde bonnes
traverfes ou entre-toi fes de bon bois,
arrêtées immobilement d'un côté dans le
Chaffis du Moitlin, 8c de l'autre dans le
mur qui foûtient la charpente.
A deux pieds ou environde re:su'êiaitc
four
mpèther
i'Arhre
defe
¡hcr.
E M E R I Q_U E. zi ?
d e r A r b r e , o n p e r c c d e u x mortoifes,qui i6çS,
fe croifenc à angles droits, 8c a deux pieds
& demi plus loin on en perce deux autres
parallèles aux deux premieres* On leur
donne trois pouces fur un fens, 8c quatre
fur l'autre j elles fervent à pafler quatre Cenpieces
de bois bien polies, & d'une grofîeurà
remplir exactement ks mortoifes: '¡„"ran.
1 eur longueur eíl:égale audiametre qu'on deRoué.
doi t doH«er à la R o u e , dont elles font les
bras; elles fervent à ibûtenir, 8c à em«
braffer les courbes qui font la circonférence
de la Rouë,8cquifoût iennent les
godets, où l'eau tombant imprime par
fon poids, 6c par fa violence le mouvement
neceiTaire. Mais comme ces quatre
bras ne fuffiroient pas pour contenir 6c
embraffer une fi grande circonférence,on
les foulage en augmentant leur nombre
par le moyen de quatre pieces dé bois de
même longueur & grofî'eur que les precedentes,
que l'on croife en ks entaillant
l'une fur l'autre , de maniere qu'elles ren^
ferment PArbre dans leurmilieu, duquel
on les empêche de s'éloigner par des tringles
de bois de deux pouces en quanx,que
on clouë fur l'Arbre à côt é d'elles. On
fait la même chofe pour les deux cotez de
la lai-geur, qu'on donne aux godets renfermez
entre es courbesqtiicompofent la
R o u ë , deforte qu'au lieu de quatre bras
quiauroient foûtenu la Rouë de chaque
côté, il s'en trouve douze i ces huit derniers
font un peu courbez pour arriver au
même point que les autres qui font droitsj
mais cette courbure n'eft pas fenfîble à un
pied ou quinze pouces près de leur extrémité.
On les joint enfemble deux à deux
avec de petites emre-toifes. On fait les
brasScleursentre-toifèsd'un bois fort 8c
liant, comme le bois épineux ou ièmblablesj
onenfait auiîî les courbes j quoiqu'il
foit meilleur de les faire d'Acajou,
à caufe qu'il eft plus kger . Elks ont ordiiîairemeet
quinze pouces de large, 8c
trois
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