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 68  NOUVEAUX  VOY  
 i6(,4.  obligea  enfin  l'Officier  qui  fucceda  au  
 Comte  de  Stinim  qui  avoit été tué,  de  
 faire battre la retraite, & de faire un épaulement  
 avec des bar iques qu'il trou v a fous  
 fa main  pour  mettre  à  couvert  le  reile  
 de fon m o n d e S e  luidonner  le temps de  
 fe def-enyvrer.  .  
 Ruiter  qui  vint  à  terre  fur  le  £bir  
 après  avoir  paiîé  toute  la journée  àcanônner  
 ce  rocher,  fut  étonné  de  voir  
 plus  de  quinze  cens de  fes gens  morts  
 ou  blelTez  ,  il  refolut  de  quitter  cette  
 funeile  entreprife,  &  de  faire  embarquer  
 le  refte  de  fon  monde  pendant  la  
 nuit.  
 Dans  ce  même  tiems  Monfieur  de  
 Sainte-Marthe  q@i étoit Gouverneur de  
 r i i l e  fous Monfieur  de  Baas  qui  étoit  
 General,  alfembla  fon  confeil,  &  refolut  
 d'abandonner  le  Fort  après  avoir  
 cncloiié  le  canon,  attendu  que  celui  
 des  ennemis  ayant  brifé  la  plupart  
 dfes  paliiîàdes  ,  &  abbatu  une  grande  
 partie  des  recianchemens,  il  étoit  à  
 craindre  que  les  habitans  ne  fulTent  
 forcez  il  les  ennemis  venoientàTaiTaut,.  
 quand  ils  auroient  cuvé  leur  vin.  Cette  
 fefolution  ne  pût  être  executée  avec  
 tant  de  filence  que  les H'ollandois  n'enrendiflent  
 le  bruit  qui  fe  faifoit  dans  
 le Fort,  foit en encloiiant  le canon,  foit  
 en tranfportant  les munitions,,  Se autres  
 chofes  dans  les canots,  par  le  moyen  
 defquels  on  devoit  palferde  l'autre côté  
 du port.  Ils prirent  ce  bruit  pour le prélude  
 d'une fortie qui leur  auroit  étéfuneite  
 dans  l'état oîi ils étoient,  une  partie  
 s'étant  déjà  rembarquée,  de  forte  que  
 répouvante fe mit parmi eux ;  ils fe prefferent  
 de s'embarquer,  6c le  firent  avec  
 tant  de  précipitation  6c  de  defordre  ,  
 qu'ils  abandonnèrent  leursbleflez,.  tous  
 k s  attirails  qu'ils  avoient  mis à terre,  8r  
 une partie de  leurs armes}  pendant  que  
 les  François  épouvantez auffipar le bruit  
 A G E S  AUX  rSLES  
 qu'ils entendoient, qu'ils prenoient pour  
 la  rnarche  des  ennemis  qui  venoient  à  
 l'aflaut,.  fe preflbient  d'une  maniéré extraordinaire  
 pour  s'embarquer dans leurs  
 canots.  De  forte  que  cette  terreur panique  
 fit  fuir les  affiegezSc lésaifiegeans  
 chacun  de fon côté,  &  laiifa le Fort  en  
 la  pofleffioad'unSuiiTe, qui s'étant  enyvré  
 le  foir  dormoit  tranquilement,  &  
 n'entendit  rien  de tout  ce  tintamare;  il  
 fut fort étonné quand  à fon réveil  fur  les  
 fix  heures  du  matin,  ilfe  vit  poiTeiTeur  
 de  laFortereiîe,.  fans amis 8c fans  ennemis. 
   
 M.  le Marquis  d'Amblimont  n'étant  
 pas  averti  de cette  double  retraite,  recommença  
 à  faire  joiier  fon  canon  dès  
 le  point  du  jour;  mais  ne  voyant  perfonne  
 fur  le  Fort  8c  n'y  eneendant  aucun  
 bruit,.  non plus que dans le camp  des  
 ennemis,  dont  es rofeaux  lui  cachoient  
 la  vûëj,  il  fit  mettre  à  terre  un  Ser>- 
 gent  &  quelques  foldats  pour  fçavoir  
 des  nouvelles.  Ce  Sergent  ne  trouva  
 que des morts,  désblefl"ez,  &  quelque®  
 yyrognes  qui  dormoient  dans  les  magasins: 
   il  en  avertit  auifi-tôt  fon Capitaine  
 qui envoya  un  Officier &  des  foldats  
 reprendre  pofleiTion du  Fort.  On  rappella  
 enfuite le Gouverneur  Se lès  habitans, 
   êc  on commença dès  la même  année  
 une  partie  des  travaux  que l'on  voit  
 encore  à  prefent,  qui  confiilentprincijalement  
 en  des  batteries  ,  partie  a  
 Jarbette  Se  partie  à  merlons  ,  qui  environnent  
 toute  la  pointe,  8c  qui  battent  
 fur  la  rade,  fur  la  paiTe  &,  fur  la.  
 baye:  
 J e  fçai  que  cette  affaire  a  été  décrite  
 autrement  dans  les  nouvelles  publiquesde  
 ce  tems-là,  mais je  la tiens de quantité  
 de témoins  oculaires  qui  me  l'ont  
 tous  rapporté  fans  varier  le  moins  du.  
 monde  dans  les  circonftances  que  j'ai  
 rapportées ,  £c qui  m'obligent dé préfe- 
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