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 i^iji-  la  mer  des  cocos  de  la  groiTeur  d'un  
 Pititsca- oeuf  de  poule  ou  environ.  Comme  on  
 (M/w-  n'en voit qu'après  qu'il  y  a  eu des  vents  
 flnhts  bande  du  Sud,  j'ai  lieu  de  croire  
 taktis-  qu'ils  viennent de  la  côte  de  Terre-ferrii 
   me.  Je  n'ai jamais  pû  trouver  dans  aucune  
 de  nos  Ifles des arbres  qui  en  portailent  
 de  femblables,  8c quelque  diligence  
 que  j'aye  pû  faire,  je  n'ai  pû  en  
 être  éclairci.  On  fe  fert  de  ces  cocos  
 pour  faire des tabatières,  avec une  garniture  
 d'argent.  Ils  reçoivent  aifément  
 un  très-beau  poli,  &  quoi  qu'ilsfoient  
 aiTez minces,  ils  ne  laiilent  pas  d'être  
 forts par eux-mêmes}  à  quoi  je  dois  ajoûter, 
   que  leur figure fpherique ne contribue  
 pas  peu.  
 Nous  avons  des  dattiers  aux  Ifles  ,  
 mais  en  petit  nombre,  &  cela par la negligence  
 des  habitans,  qui  fe  privent  
 d'un  des  meilleurs  fruits  qui foient  au  
 monde.  Cet  arbre  que  l'onnommeaufli  
 Palmier Palmier dans  le Levant  6c en  Barbarie  
 !  \  V  •  •  t  qui^orn vient  à peu  près  comme  le Cocotier.  Il  
 dis dat- pouiTe  fes  branches  comme  une  gerbe  
 Dmier.  ^  répandent  comme  un  parafol  en  
 penchant  vers  la  terre,  à mefureque le  
 centre en pouiTe de nouvelles j  elles font  
 alTez  lëmblables  à  celles  du  cocotier,  
 mais elles  font  chargées  de  pointes  ou  
 d'épines  fortes  &  aiîez  longues j  elles  
 font auflî plus  adhérantes  au  tronc,  de  
 forte  que  iî  on  ne les coupoit pas,  l'arbre  
 auroit  vingt  pieds de  hauteur  avant  
 que fes  premieres  &  plus  bafles feuillesfe  
 fuflent feparées  du  tronc.  
 prétend  que cet  arbre eil mâle  &  
 TOMi/sj  femelle,  que  le  mâle "fleurit  fans  rapporter  
 de fruit,  & qu'il  laifle ce  foin  à  
 leXt/ la  femelle  :  mais  qu'elle  ne  rapporteliin. 
   roit  point  fi  ellen'avoit  le  mâle  auprès  
 d'elle,  ou  du  moins  dans  une  diftance  
 fulfifante pour que  le mâle la  pût  voir,  
 c'eft-à-dire,  qu'ils foient en vûë l'un de  
 l'autre.  Je  fuis fâché  de ne  pouvoir  pas  
 Smti- 
 E  L'AMERIQ_UE.  acp  
 foufcrire au  fentiment  des Naturaliftes,  
 mais j'en fuis empêché par une experience  
 que j'ai  très-fûre,  oppofce  direftement  
 à  leur  fentiment,  qui dément  abfolument  
 ce  que je  viens  de  rapporter  
 fur leur bonne  foi}  car  nous  avions  un  
 dattier  à  côté  de  nôtre  Couvent  du  
 Mouillage  à  la Martinique  qui  rapportoit  
 du  fruit,  quoiqu'il  fut  tout  feul.  
 C^'il  fut mâle ou  femelle,  je  n'en  fçai  
 rien,  mais  ce  que  je  içai  très-certainement, 
   c'eft que  dans  le  terrein oti eil le  
 Fort  S.Pierre &  leMbiiillage  Se  à  plus  
 de deux  lieues  à la ronde,  il  n'yavoit,&  
 n'y  avoit jamais eu de dattier ; d'où il me  
 femble  qu'on  doit  conclure  que  la  prefence  
 du  mâle n'eit pas fi neceiTaire à cet  
 arbre  pour le rendre  fécond, que les Naturaliftes  
 le prétendent.  A moins  qu'on  
 ne  veuille dire  que cet  arbre  fait comme  
 les  animaux  qui  font en Afrique,  quife  
 joignent  enfemble  fans beaucoup  confulter  
 s'ils  font de  même  efpece  quand  
 la neceflité les y oblige,  & qu'ils ne trouvent  
 point  leurs  femblables.  En  effet,  
 nous avions quelques cocotiers  aiTezprès  
 de  nôtre  dattier,  qui  auroient  apparemment  
 tenu  la  place  du  dattier  mâle  Se  
 rendu  nôtre  femelle  fécondé.- 
 Les noyaux des dattes  qui  ont crû  aux  ^^  
 Mes  étant plantez,  ne  levent point.  Se myauii  
 ne pouffent point  de  rejetton ;  de  forte  
 que  ceux  qui  veulent  avoir  des  dattiers  
 font obligez de planter des dattes de Bar-  ¿vent  
 barie qui  ont  le germe  necefTaire  pour  {oint.  
 produire.  C'efl  ainfi  que  nous  voyons  
 que  les  poules  font  des oeufs  fans le  fecours  
 du  coq,  mais  ces oeufs  n'éclofent  
 point  Se ne produifent point  de  poulets,  
 parce  qu'ils  n'ont  pas le  germe necefTaire  
 qui  eur  eft communiqué  par  le  coq.  
 Il  faut  donc que MefTieurs les Naturahil  
 tes  prennent  la  peine  de  corriger  ce  
 qu'ils  ont  dit  de  la neceffité du  Palmier  
 mâle pour rendre la femelle fécondé >  ou  
 E e  qu'ils  
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