' • . I P - - ; ! ! ,
I f g ^ l
. i 'Pi i l
I : fifln!-f: I-': -¡"^p-rr
I.:
'I ia.*!
. 'i i
i r :
it',;,:
•-.«•»»i- «• .J y-i
't M
• i - « :
, „ j; '••„ i! - ::
• íí'- -ï i •• i»,. i t ^,
. . l i M l m -
vr"". 'k - - •
JJ-''-,!''
2 0 4 N O U V E A U X V O Y A G E S A U X I S L E S
à-dire qu'elles ne font point garnies
de menues branchages. Ses feuilles qui
font en quantité ont quatre à cinq pouces
de longueur, étroites par le bout
qui les joint à la branche, plus larges,
arrondies & comme unefpatule au bout
oppofé, aflez épaiiTes & d'un beauverd.
El es font attachées le long des branches
les unes après les autres , à peu
près en diftance égale. Ses fleurs lont
de couleur bleuâtre qui approchent
aiTez pour la figure, des rofes fauvages
à moitié éclofesi elles croiflent fur le
tronc comme fur les branches, auffi-bien
que le fruit qui aflez fouvent touche à
terre.
On en trouve de difl^rentes figures
& grofleurs. L'écorce eit mince 6c ne
paflè l'épaifleur d'une piece de trente
fols, cela ne l'empêche pas d'être trèsforte,
elle eft fort lifle, & fe polit-admirablement
bien en dehors & en "tiedans.
Cet arbre qui vient grand & fort
branchu, porte des fleurs Ôc des fruits
deux fois l'année, ou pour parler plus
juileil a toiîiours des fleurs & des fruits.
On connoît que les calebafles font
meures quand la queue qui les attache
à l'arbre fe flétrit & fe noircit, pour
lors on les détache de l'arbre. Si on s'en
veut fervir pour mettre de l'eau ou
d'autres liqueurs, on fait un trou _d'une
grandeur convenable auprès de la
queiie par lequel on fait entre de l'eau
chaude pour macerer plus promptement
la moiielle ou pulpe dont la calebafle
cft remplie. Après qu'elle eft bien macerée
on y fait entrer un petit bâton pour
la rompre entièrement & la faire fortir,
après quoi on y met encore de l'eau
C a l i l i r - ^^ ^ ^ ^ g'"®^ que l ' o n r e -
yi^/ muë fortement pour achever de détacher
ce qui refte. Se polir le dedans , &
quand elles font ainfî nettoyées &
feches, le vin Se les autres liqueurs
qu on y mets y confervent parfaitement,
ce ne coiîtradent point de mauvais
gout.
Lorfqu'on veut feparer une calebafle
en deux parties pour en faire deux
couis qui font des efpeces de febiles
propres à une infinité d'ufages j on
'environne avec une petite corde que
'on ferre fortement à l'endroit où l'on
la veut couper, Se à mefure qu'on la
lerre , on frappe deflus pour la faire
entrer. G'efl: ainfi qu'on la fepare en
deux , mais il fliut pour cela que la
calebafle ne foicpas feche, Se qu'on ne
vienne que de la détacher de l'arbre.
Etant ouverte on la vuide facilement.
Se on gratte le dedans avec une coquille
de moucle pour le polir.
Les Indiens defllnent Se gravent fur
la convexité des compartimens Se des
grotefques à leur maniéré i ils rempliflent
les hachûres de difltrenres couleurs
qui font un fort bon effet. Se
quoiqu'ils ne fe fervent ni de réglé
m de compas, ces defleins ne laiflent
pas d'être fort juites & fort agreables.
Ces couis fervent à une infinité d'ufages
dans un ménage } quoiqu'ils ne
foient que de bois , on ne laifle pas
de les mettre fur le feu, &C d'y faire
chauffer de l'eau. Lorfqu'ils font rompus
leurs pieces fervent à faire descuilliers.
On en fait des écumoires Se des paffoires
en les perçant avec un petit fer
rouge. C'eft a vaiflêlle ordinaire Se la
batccrfe de cuifine de nos Negres, des
Caraïbes, Se de la plupart des petits habitans.
On appelle ces calebafles, Calebafles
d'Arbres, pour les diftinguer de
celles dont je vais parler, qu'on nomme
Calebafles d'Herbe. Mais il faut auparavant
rapporter les proprietezdeces
fruits pour guérir quelques maladies ou
accidens.
On fc fert de la pulpe des calebafles
pour
F R A N C O I S E S D
tiîpô. pour guérir les brûlures, il ne faut pour
it pulpe que l'étendre fans la faire cuire ni
iurnk- chauffer fur la partie brûlée ou échaudée,
H" 'fl avec une comprefle par deffus. Se avoir
5'//«»-' changer cet efpecedecataplafme
h " de fix en fix heures. No n feulement la
, nr brûlure ne croît point, mais elle eft bieniriduri.
pmr tes On s'en fert encore pour guérir les
ÎJ maux de tête caufez par des coups de
hur la
foleil. On en couvre tout le devant de
la tête jufqu'aux oreilles, Se on change
de deux en deux heures ce cataplafme.
Le froid extrême de cette pulpe apaife
les ardeurs que le foleil à caufées
dans le cerveau. Bien des gens en ont
reffenti un prompt foulagement, Se
en très-peu de tems une parfaite guerifon.
Rien n'efl: plus fpecifique pour la colique
de quelque efpece qu'elle puifle être
que les lavemens compofez du fuc de la
pulpe de ces calebafles après qu'elles ont
été cuites, ou au moins macérées dans
les cendres chaudes.
Elles font encore un remede afluré
Se confirmé par une infinité d'experiences,
pour empêcher les accidens qui
arrivent aux perfonnes qui ont fait des
chûtes confiderables. On choifit pour
cet effet une calebaffequi ne foitpasen-
Uùà!ns '^ou'^-à-fait meure i on la fait cuire
ïkchA- entiere dans les cendres chaudes,
I«i, après quoi on l'ouvre, on exprime le
fuc de fa pulpe dans un vafe, Se on le
fait boire au malade. Rien au monde
n'eil: fi fou verain pour empêcher l'hémoragie
fi quelque vaiffeau étoit rompu ,
ou pour prévenir les abcès, ou refoudre
les contufions, ou enfin diflîperlescaufes
qui pourroient produire des fincopcs
, des défaillances Se autres accidens.
Les calebaffes d'herbe fe fement toules
années , ou même fans aucun
I C é h a f -
E l ' ame r i c l u e . lor
égard à la faifon, autant de fois qu'on
en a befoin, comme on fait les melons
Seles concombres} on feme ou plante
les uns Se les autres en pleine terre,
l'ufage des couches eft inconnu aux
Ifles, Se i! y feroit tout-à-fait inutile.
Ces fortes de calebaffes font très-groffez
Se aflez longues, ordinairement
elles font plus larges que hautes. Elles
font de la même efpece que celles d'Europe,
dont felon les apparences on en
a apporté la graine. Leur écorce eft
beaucoup plus épaifle que celles des calebaffes
d'arbres, avec tout cela elles
durent beaucoup moins parce qu'elle
eft plus fpongieufe Se plus molle} ce qui
fait encore qu'ellescontraftentaifément.
un mauvais g o û t , Se qu'elles gâtent ce
qu'on y met.
Nous avons encore des calebaffes Cahdouces
dont l'ufage eft fi commun en
Italie^ en Provence, en Efpagne, fur
toutes les côtes de la Méditerranée Se
dans tous les païs chauds. Elles viennent
de graine comme les melons & les
concombres , ordinairement elles font
fort longues Scpeugroffes, leur écorce
eft blancheâtre quand elles font meures,
mince, facile à couper. Elles font admirables
dans la foupe, où elles font le
même effet que les concombres, c'eftà
dire, qu'outre la faveur qu'elles donnent
au boiiillon, elles font fort rafraîchiffantes.
Elles viennent fi vite Se fî
parfaitement aux Ifles, qu'il femble que
ce foit leur pais natal. Se bien des gens
affurent qu'elles y font meilleures qu'en
Europe.
L e calebaflîer n'eft pas le feul arbre
qu'on a foin de planter dans les nouvelles
habitations. En voici d'autres qui n'y
font pas moins utiles. Seque les bons
habitans ne négligent jamais.
L'arbre qu'on appelle aux Ifles Co- u« cocotier
ou Cocos , cit le même qu'on
D d 3 Cocos. nomme
l - . i m
• i-1-
•
• •îl ^Ai' I
M; - •• : 'i^^yr^ii -
, v | 'iii j
î iI niiiM• ii »ntuiSiu
l'îriffF