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 P R E F A C E .  
 1 E S  KJemoires  que  je  donne  
 au  Public,  ne  font  autre  
 chofe  que  la  Relation  &  
 Journal  du  Voyage  &c  du  
 fejour  que  j'ai  fait  aux  Illes  
 de  l'Amerique  pendant  environ  douze  
 années.  Les  diiFerens  emplois  que  j ' y  
 ai  eus,  ont  fécondé  mon  inclination  
 naturelle,  &m'ontacquis  uneconnoiffance  
 très-étenduë  &  très-particulière  
 de  tous  ces  Païs.  On  le  verra  par  le  
 détail  dans  lequeljefuis  entré,  tant  des  
 Arbres,  des  Plantes,  des  Fruits,  des  
 Animaux,  que  des  ManufaÊtures  qui  
 y  font  établies  &  qu'on  y  pourroitéta- 
 :blir.  J'ai  traité  aifez  amplement  des  
 érabliflemens  des  Colonies  qui  y  font  
 à p r e f e n t ,  des  Guerres  qu'elles  ont  eu  
 à  foûtenjr  contre  les  Naturels  du  Païs  
 &  contre  Jes  Etrangers  qui  les  ont  attaquées  
 j  de  l'origine  des  Sauvages,de  
 leur  Religion  &  de  leurs  Coiîtumes:  
 &  je  meflate  qu'on  fera  content  de  la  
 manicre  dont  j e  tais.connoître  un  Païs  
 que  bien  des  perfonnes  ont  vu,  que  
 peu  ont  bien  connu,  6c  qu'aucuc  n'a  
 encore  décrit  parfaitement  ,  quoique  
 bien  des  gens  fe  foient  mêlez  de  l'en-.  
 ireprendre.  
 Je  ne  roe  flate  pourtant  pas  de  n'avoir  
 rien  laifTé  à  dire  à  ceux  qui  écriront  
 après  moi,  il  y  auroitde  la  teme- 
 J'itcj  5c  comme  j'ai  parlé  d'une  infinité  
 des  choies  que  ceux  qui  m'ont  précédé  
 avoient  ignorées,  ou  negligees,  
 on  peut  efperer  que  ceux  qui  me  fuiy 
 r o n t ,  recueilleront  ce  qui  m'aura  
 échapé  ,  &  achèveront  de  donner  ce  
 qui manque  peut-être encore  pour  avoir  
 une  connoiflance  fûre,  entiere,  &  parfaite  
 d'un  Païs  qui  mérité  beaucoup  
 mieux  qu'une  infinité  d'autres  ,  d'être  
 bien  connu  &  décrit  avec  exaditude.  
 ^  Mon  Confrere  le  P.  du  Tertre  ,  a  
 été  le  premier  de  nos  François  qui  aie  
 fait  connoître  les  lûes  de  l'Amerique.  
 Son  Ouvrage  étoit  admirable  dans  le  
 .^nips  qu'il  i'a  écrit.  Mais  comme  nos  
 Colonies  etoiejit  fi  nouvelles,  qu'elles  
 n'étoient  pas  entièrement  formées,  ni  
 k s  Pais  qu'elles  commençoient  d'habi- 
 -ter,  connusse  découverts,  iln'arempli  
 la  plus  grande  partie  de fes  quatre  
 volumes  m  40.  imprimez  à  Paris  en  
 Jrtj-S.  que  des  difterens  qu'il  y  a  eu  
 éntreles  Compagnies  qui  ont  commence  
 les  premiers  étaWiiTemens,  les  Seigneurs  
 propriétaires  qui  leur ont  fuccede, 
   &  es  Officiers  que  le  Roi  a  envoyez  
 pour  gouverner  les  liles  après  les  
 avoir, retirées  des  mains  des  Seigneurs  
 qui  en  étoient  propriétaires.  Son  exactitude  
 fur  ce  point  ne  peut  être  plus  
 grande:  il  a  ramafié  quantité  de  pieces  
 auiTi  neceil'aires  à  ceux  qu'elles  regai^ 
 oient.,  que  peu  intereiîantes  aux  
 p é t e u r s  d'à  prefentj  mais  il  a  parlé  
 fort  fuperficieüement  des  produaions  
 de  la  nature,  &  de  ce  qui  fait  aujourd  
 hui  les  richeiîl's  du  Païs.  Il  eil:  vrai  
 que  la  Fabrique  du  Sucre  y  étoit  encore  
 Ignorée,  aufl^bien  que  celle  du  
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