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 S  NOUVEAUX  V  O  Y  A  G  E  S  A  U  X  I  S  L E  S  
 iffyfi,  d'un  pouce  &  demi  de  longueur.  Elles  
 ont  les  yeux  fort  larges  fort  plats}  
 ils  éclairent  dans  l'oblcurité  8c  rendent  
 une  lumiere  fort  vive,  tirant  un  peu  
 fur  le  verd.  Outre  leurs  yeux  elles  ont  
 toute  la  partie  pofterieure  de  leur  corps  
 tellement  diaphaneôclumineufe,  qu'elles  
 femblent  des  charbons  ardens  qui  
 étincellent  detouscôteZi  &  foitqu'élu  
 les  fe  tiennent  en  repos,  foit  qu'elles  
 volent,  dans quelque iituation  qu'on  
 les  regarde  ,  elles  répandent  toujours  
 une  lumiere  fort  vive  Sc  fort  étendue.  
 J ' en  ai  fouvent  pris  par  divertiflement.  
 Une  feule  fuffifoit à  m'éclairer  pour  lire  
 des  carafteres  fort  menus,  prefque  
 aulîî  bien  qu'une chandelle.  J'enaicon- 
 ' fervè  pendant  plufieurs  jours  dans  de  
 gros  flaçons,  oit  je  les  nourriiTois  avec  
 du  pain,  desfeiiilles,  des  fruits  &  des  
 morceaux  de  bois  pourri.  Je  les  expofois  
 le  matin  dans  un  lieu  obfcurj  elles  
 rendoient  encore  de  la  lumiere  ,  plus  
 par  les yeux  que par  le corps,  mais  c'étoit  
 une  lumiere  foible,  &  qui  n'avoit  
 pas  à  beaucoup  près  la vivacité  de  celle  
 du  foir.  Je  les  expofois  enfuite  au  folcii  
 ou  fous des  arbres,  où  elles  étoient  
 au grand jour ,  fans pouvoir  être  incommodées  
 de  fa trop  grande  chaleur i &  je  
 remarquai  pendant  trois  ou  quatre  foirs  
 qu'elles  jettoient  la  même  lumiere  que  
 le  premier  jour  que  je  les  avois  prifes.  
 Mais  au  bout  de  huit jours  leur  lumiere  
 commença  à  n'être  plus  li  vive,  &  diîninua  
 à  proportion  que  les  forces  6c  le  
 mouvement  de l'animal s'afFoibliflbient  j  
 peut-être  que  c'étoitune  fuite de  laperte  
 de  leur  liberté,  ou que  la  nourriture  
 que je  leur  donnois  neleiirétoitpascorivenable. 
   Ces:  mouches  ont  un  mouvement  
 extrêmement  vifdans  la partie pofterieure  
 de  leur  corps  ,  de  forte  que  
 quand  on  les  prend,  il  faut  les  tenir  aCfez  
 preflees  û  on  veut  les  empêcher  de  
 s'échaper.  
 Cirano de Bergerac avoit quelque fondement  
 de dire,qu'on fe fert de verres luifans  
 au lieu  de chandelles  dans  leRoyaume  
 de  la Lune.  Sans  aller  fi  loin,  j'aurois  
 bien  pû  faire  la  même  chofe  à  la  
 Guadeloupe,  &  nemefervir  que de  ces  
 groiTes  mouches.  
 Il y a dans la même Me une  autre forte Enm  
 de mouches fort  extraordinaires  par  leur  
 groil'cur  8c par leur  figure.  Mon Confre-  f J ]  
 rele  P. du Ter t r e  fe mocque  avec  raifon  và  
 du  Sieur  de  Rochefort  qui  les  appelle Cf- 
 Phalanges.  Le  Capitaine  Dampier  An- 
 ^lois  les prend  pour  des  araignées  dans  
 a Relation  de  fes Voyages Tom.  ^.pag,  
 z j f .  ces  deux  Auteurs  me  permettront  
 de  leur  dire  qu'ils  fe trompent.  Il  
 eft  vrai  qu'ils  y  a  de  très-groflés  araignées  
 dans  les  Mes  -,  peut-être  même  
 (quoique  je  ne  l'aye  pas  vû)  qu'on  en  
 pourroit trouver de lagrofleur du  poings  
 mais  elles  n'ont  jamais  eu  de  cornes  j  
 pour  du  venin,  il  eft  certain  qu'elles  
 n'en  ont  point  :  une infinité  d'expériences  
 confirment  cette  vérité.  Nous  nous  
 gardons  bien  de  les tuer ,  parce  qu'elles  
 mangent  certains animaux de  la groffeur  
 &  prefque  de  la  figure  des  hannetons, 
   un  peu  plus plats Se  plus  tendres,  
 qui  rongent  les  papiers ,  es livres,  les  
 tableaux,  les  hardes,  &  qui  gâtent  par  
 leurs  ordures  &  leur  mauvaife  odeur,  
 tous  les  endroits  où  ils  fe nichent.  On  
 les  appelle  Ravets.  Comme  ils  volent  
 p a r t o u t ,  êcpluslanuit  que  lejour,  ils  
 fe  prennent  dans  les  toiles  de  ces  greffes  
 araignées  6c  y  demeurent  arrêtez,  
 ou  bien  fi  ils  font  arrêtez  en  quelque  
 •endroit,  ou  qu'ils  dorment,  l'araignéep  
 qui  eil:  en  fentinelle  ne  les  a  pas  plûtôti«»'  
 apperçûs,  qu'elle fond fur eux  avec  ^^^Tf^  
 viteiTe  furprenante,  les  prend,  les  he,  
 pour  ainfi  dire,  avec  fes  longues  jambes  
 6c  les  fucce  de  telle  maniéré,  que  
 quand  
 Q-rûSse  û.raΣrnce.  
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