
 
        
         
		j p . i i j . p ' «  
 lëi'ï^iJïl!  ""iii.  
 ¿irp^wiili rrii.:  
 ïtii  li-'  
 ri  ill  
 II  
 " I p ^ - ' l i  
 L-ì rr:  5« ii  
 i  
 ¿¡¡IÎÏÏ1  i  
 S i  
 Comment  
 les  
 Carmes  
 fifoni  
 itablìs  
 Àia  
 Guaiie- 
 UHpe.  
 N O U V E A U X  VOYAGES  AUX  ISLES  
 fi  fujet a  la  fechèreiTe,  que  leurs  cannes  
 fechoient  fou vent  fur pied.  Cetétabliffement  
 ayant  été  brûlé  Se ravagé  avec  
 une  efpece de  fureur  par  les Anglois  en  
 170 3.  ils  ont  acheté les terres  que  MonÎîeur  
 Auger  pofledoit  de  l'autre côté  de  
 la  riviere  des  Gallions,  8c  ils  y  ont  
 tranfporté  leur  fucrerie,  qui  felon  les  
 apparences  réiiiîîra mieux que celle dont  
 je  viens  de  parler.  Ils  font  à  la  Guadeloupe  
 fur  le  pied  de Miiîîonnaires  des  
 Negres,  &  particulièrement  de  ceux  
 qui  font  de  la  dépendance  de  la  Paroiffe  
 de  la  Bafle-terre,  Ils  touchent  pour  
 cela  vingt-quatre  mille  livres  de  fucre  
 fur  le  Domaine du  Roi.  Ils  avoient  une  
 Paroifle  à  un  quartier  appellé  les  trois  
 Rivieres,  éloigné  du  Bourg  d'environ  
 trois  lieues  fur  le  chemin  de  la  Cabeiterrej. 
  ils  l'ont  cedée aux Carmes,  après  
 avoir eu rhonnêteté  de l'offrir à nos  Peres  
 à qui elle convenoit,  & qui  eurent  de  
 rnauvaifes raifons pour ne la pas accepter.  
 Les  Carmes  qui  deiïèrvent  la  Paroiffe  
 du  Bourg  de  a B^.iTe-terre  font  de  la  
 Province  de  Touraine,  dont  le  Cou- 
 Vent  des  Billettes  ù  Paris  fait  partie.  
 Ils  furent  appeliez  par  Monfieur  Houel  
 alors  Propriétaire  de  la  Guadeloupe,  
 dans le  tems  qu'il  étoit  en  procès  avec  
 nos  Peres  pour  la  montagne  S.  Louis,  
 dont  il  vouloit  alors  les  dépoiiiller,  6c  
 dont  à  la  fin  ils  font  demeurez  en  poffeffion, 
   par  un  Arrêt  rendu  par  les Arbitres  
 nommez  par  le  Roi ,  6c  homologue  
 en  fonConfeil  d'Etat  en  i66z.  Les  
 Carmes  ne  furent  d'abord  que  comme  
 les  Chapelains  du  Seigneur  fans  aucune  
 jurifdidlion  fpirituellej  mais  la  guerre  
 &  les  deux  débordemens  de  la  riviere  
 de  Saint  Louis  dont  j'ay  parlé  ci-devant  
 , ayant obligé  les habitans du  Bourg  
 Saint  Louis  à  tranfporter  leurs  demeures  
 auprès  du Fort  pour être  plus  en-feuicté. 
   Les  Carmes  s'iramifcerent  peu  à  
 ?eu  d'adminiftrer  les Sacremens  aux ha-  ¡n  
 Mtans,  étant  appuyez  par  le  Seigneur  
 de  r i f le,  6c en  vertu  d'une  pretenduë  
 Bulle  de  communication  des  Privileges  
 des Religieux Mendians,  6c ce qu'ils ont  
 continué  de  faire ,  jufqu'à  ce  que  les  
 diftrics  des  Paroifles  ayant  été  reglez  
 par  ordre  du  Roi  en  1681.  ils  font  demeurez  
 en  poflelîîon  de  ce  quartier,  
 fans  pourtant  avoir  pu  obtenir  ,  du  
 moins  jufqu'en  1710.  aucun  Bref  ou  
 Bulle  du  Pape  pour  être  authorifez  à  
 faire  les  fonétions  curiales  dans  cette  
 Paroifle, 6c dans  les  autres qu'ils  deflèrvent  
 dans  les  Ifles.  
 Leurs Couvent  efl: iîtué un peu au deffous  
 de  la  Place  d'armes,  derriere  une  
 batterie  qui porte  leur nom.  Les mafures  
 qui  en  font  reftées depuis  l'incendie  
 de  1591.  font  connoître  que  ce n'a  jamais  
 été  grand'  chofe.  Depuis  ce temslà  
 ils avoient  bâti  trois  ou  quatre  petites  
 chambres de bois avec une aflez belle cuilîne  
 & une  dépenfe.  
 Leur  Eglife  étoit  à un  coin de  lapla- q,.  
 ce d'armes.  C'étoit  un  bâtiment  de bois «)i  
 de  quarante-cinq  à  cinquante  pieds  
 long  fur  vingt-quatre  pieds  de  large,  J,'  
 qui  n'étoit  ni  pavé  ni  lambriflls,  6c par  
 conféquent  fort  mal  propre.  Il  a fubfifté  
 en  cet  état  jufqu'en  1703.  que les  
 Anglois  prirent  la  peine  de  le  brûler,  
 peut-être afin d'obliger ces Peres 6c leurs  
 Paroifliens d'en bâtir  un  autre  plus convenable  
 à  la  grandeur  du  Dieu  qu'on y  
 doit  adorer.  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  B?  
 ,  le  Saint  Sacrement  pour  les  malades,  'poit  tout  le  reile  de  la  hauteur delà  co'  
 ^  Çela m'a  toûjoursparu  indecent.  J'en  ine,  elle  avoitune  très-belle  yûë,  foit  
 ai dit quelquefois mon  fentiment  à  ces  ducôtédelaterrejfoitducôtéduBourg  
 ,  .  fn  convenoient,  6c de  la mer.  Les  d bons Religieux  eux bouts  de cet  étal'j' 
   
 nombre  de  malades  qui  feroient  péris  la  face qui  ¡regardoit  la  mer  n'étoit  que  
 fans les charitables  fecours  qu'ils  en  re-  de  bois.  Le  dedans  confiiloit  en  une  
 cevoient.  Il  y  avoit  derriere  cette infir-  gallerie  de  toute  la  longueur  du  bâtimerie  
 railles qui  foutenoient  des  appentis  qui  H  y  avoit  un  falon  quarré  dans  le  micompofoient  
 plein pied avec  leur jardin.  Le  tout pro-  des  autres,  6c de  la gallerie  que par  des  
 pre Se bien  entretenu.  cloifons de menuiferiefortpropres.  Aux  
 L'Eglife 6c  le  Couvent  des Capucins  deux bouts  de cette derniere  terrafle,  il  
 étoient  de  l'autre  côté  de  la  riviere  aux  y  avoit  deuxpetitsbâtimens,  dont  l'un  
 Herbes.  L'Eglife  étoit  de maçonnerie,  fervoit de Chapelledomefl:ique,  ôcl'au- 
 )etite 6c afl'ez propre.  Il  y  avoit  devant  tred'Infirmerie.  Le jardin de cette  tera  
 porte  nombre  de  gros  arbres,  qu'on  rafle avoit  auflî un  jet  d'eau.  C'étoit  afappelleFromagers, 
 i^CMml  
 JiiCnki'ws. 
   
 L'Hôpital  des Religieux de la Charité  
 .  oit  environ  deux  cens  pas  plus  bas^  
 que  la maifon  des  Carmes.  Laiiilledesj^çi,  
 malades  étoit  de  maçonnerie,  longuer»  
 d'environ  quatre-vingt  pieds  fur  trente  
 de  largeur.  Elle  étoit  fituée  fur une petite  
 hauteur,  6c  faifoit  face  à  la  mer.  
 Elle  fervoit  auflî  de  Chapelle  où  l'on  
 difoit  laMefle,  6c  oii  l'on-conièrvoit  
 • 1«  
   comnie  ils  faifoient,  un  bon  très  étoient  de  pierre  de  taille,  mais  
 une  cour  quarrée,  fermée de mu-  ment,  d'environ  quinze  pieds  de  large,  
 la  cuifme,  les magafins Sc  lieu,  &  trois  petites  chambres  de  châles  
 chambres  Religieux  ,  tout  cela  de  que  côté  qui  n'étoient feparées  les unes  
  qui faifoient untrès-  furement le plus  joli  bâtiment6cle  plus  
 bel  ombrage.  Leur  Couvent  étojt  fur  agréablement  fituéqui  fût en toutes nos  
 une  hauteur  derriere  l'Eglife.  11 falloit  
 monter  fur  trois  terrafles  avant  d'arriver  
 au  rez  de  chaufl'ée du Couvent.  Ces  
 terrafles  avoient  vingt-cinq  toifes  de  
 long,  6c  fix  toifes  de  large i  on  montoit  
 de  l'une  à  l'autre  par  de  larges  degrez. 
   Il  y  avoit  fur  la  troifiéme un  bafin  
 de  pierre  de  taille  avec  un jet  d'eau  qu'il  fit  le  même  fiege  en  1703.  mais il  
 devant  la  porte  du  Couvent.  Le  bâti-  n'a  pas eu les mêmes  égards, il y  fit.metxnent  
 avoit  environ  dix-huit  toifes  de  '  '  "  '  '  "  -  •  -  .  
 longueur.  L'étage  à  rez  de  chaufl'ce  
 étoit  de maçonnerie i  il  contenoit  une  
 falle à  manger,  la  cuifme,  les  offices,  
 des magazins  6c deux  chambres  où  l'on  
 pouvoit coucher.  Au deux bouts  étoient  
 des rampes  de  pierre  de  taille  qui  conduifoient  
 fur  le  perron,  qui  donnoit  
 entrée dans l'étage  de  deflus.  Cet  étage  
 étoit  de  plein  pied  avec  la  quatrième  
 terrafle  quSQi'rmoit  un jardin  au  derrie- 
 :fe de la-maifon  j  &  comme  elle  occutretenir, 
 liles.  Monfieur de Codrington  General  
 des  Anglois,  l'avoit  pris pour.fon  loge"  
 ment  en  1651. & en cette  confideration,  
 il  le  fit  conferver  auflî-bien  quel'Eglife, 
   6c  celle  des  Jefuites,  quand  il  fit  
 mettre  le feu  à  taut le refl:e du Bourg  en  
 fe  retirant.  Son  fils  y a  auflî  loeé.lorf- 
 1  a  •  
 tre le feu en ie retirant.  Je  ne  fçai  fi  depuis  
 mon départ  ces bons  Peres  l'auront  
 fait  rétablir.  
 Il  y  avoit  à  côté  de  la  rivière  aux  
 Herbes  un  très-grand  bâtiment  de  maçonnerie  
 ,  couvert  en  demi-terrafli  ,  
 appartenant  au  fienr  Abbé  Gueilon.  
 Il  avoit  fervi  autrefois  de  Raffinerie,  
 mais  depuis  que  les  habitans  s'étoient  
 mis  à  blanchir  eux-mêmes  leurs  fucres, 
   toutes les Raffineries étoient  tombées. 
   SilesRaffineurs s'étoient  conten- 
 M i '  ut  
 y  
 ..  .  
 ' p  
 I  
 .  - 
 .y'  
 m  
 f-»i<î   
 I  I  .iyf