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ti6 NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
í6(j4. plus longs, & dont la pointe,eft recourbée
comme celle des cornichons.
La fécondé herbe potagere eft appellee
Mouiîèmbey ; fa tige qui eft fort
hranchuë eft chîvgée de deux fortes de
feiiilles ; les unes qui font fort petites
font attachées trois à trois à une queue
aifez courte. Les autres qui font beaucoup
plus grandes & divifées par quatre
coupures en cinq parties inégales ,
font foutenué's par une queue ronde Se
veloutée. Sa fleur fe forme d'un bouton
<ivale qui fe partage en quatre parties,
du milieu defquelles fort un petit pied
qui porte quatre feiiilles blanches ovales
longues. C'eft ce pied qui foutient
le fruit quin'eft autre chofe qu'une Clique
qui renferme beaucoup de petites
femences ou graines grifâtres qui ont
à peu près la figure d'un rognon applati.
Ces Cliques ont quatre à cinq pouces
de long fur cinq à fix lignes de large.
On voit aiîèz par cette deicription,
que ce fruit n'eft pas d'un grand ufage,
èc qu'on ne fe fert que de fes feiiilles.
Ceux qui les emploient font à peu
près les mêmes qui fe fervent du Guingambo.
La troiiîéme efpece d'herbe potagere,
-dont il me refte à parler, & que je TQÍS
dans mon jardin, moins pour l'ufage que
j'en voulois faire que pour faire honneur
au pais, ÔC avoir dequoi contenter mes
Paroiiîîens, à qui, comme j'ai dit, mon
jardin étoit toujours ouvert eft le Sacramalon.
Voici un nom bien long pour
exprimer peu de chofe. Cette plante
quand on la laiife croître peut s'élever
à la hauteur de cinq pieds. Il eft rare
qu'on en trouve de plus grande. Sa
feiiille qui eft la feule partie bonne à
manger en la mettant dans le potage
avec d'autres herbes, eft longue de fix
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pouces Bc quelquefois davantage ^ elle
eft peu chargée de nervures, aifez épaiiîé,
fort verte & bien nourrie. La
tige n'excede gueres la groiTeur du
doigt, elle fe charge deplufieurs grappes
comme des panaches de petites
fleurs, où le verd, le rouge, le violet
& le pourpre font agréablement meflez
cnfemble, qui fe convertiflent en de petits
fruits de la grofleur d'un pois, d'un
violet tirant fur le pourpre, qui renferme
dans une .peau mince & unie comme.
celle du raifin, une fubftance molle,
aqueufe, d'une odeur defagreable, au
piilieu de laquelle eft une eipece d'amande
ailez feche qui eft la femence
de la plante.
Quelques habitans de l'Iile de faint
Chriftophle qui s'étoient retirez à k
Martinique après leur déroute , & qui
avoient affermé de petites habitations aa
deifusdufortS. Pierre &du Moiiillage,
fe mirent à y faire des jardins dont ils
envoyoient vendre les fruits, les herbes
Sc ies fleurs dans le Bourg. J'enconnoiffoisun
dont le jardin n'étoit gueres plus
grand que le mien, qui nelailToitpasde
vendre tous les jours pour cinq ou fix
francs de ces bagatelles. On peut juger
que j'aurois profité de cet exemple
fi j'avois été à portée du Bourg,
avec d'autant moins de fcrupule, que
des Communautez Religieufes bien riches
vendent leurs herbages, ôc jufques
à leurs oranges.
Mon penfionnaire Se mon Negre fe
mirent en tête de faire couver les poules
qui le demandoient, je les laiflai
faire. Se je trouvai que j'avois bien fait,
car en peu de tems je me vis une legion
de poulets. Mon Negre apprit à
les chaponner aux dépens de la vie de
quelques-uns. Mais il n'y a rien de perdu
en ménage,
CHAi'om.
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