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 N O  U  VE;A,U'X/ArOY  
 •16<X).  du  foleîl,  &  humeftée  par  les  pluyes  
 ou  par  les  rofées  abondantes jjauv  lieu  
 que  n'étant  plus  couverte  par  les  feuilles, 
   la  ehaleur  l'a  penetrée,  a'deileché  
 fon  humidité,  6c  lui  à  ôté  le  moyea  
 d'entretenir  ou  de  pouffer fes rejcttonsj  
 J e  fçai  que  les  pailles,  c'eil-à-dire  les.  
 feuilles  qu'on  laiffe  fur  le  lieu  ,  aprèsgue  
 les  cannes  font  coupées  ,  fervent  
 à  defïèndre  la  fouche  des  ardeurs  du  
 foleilj -mais  il  faut  avouer  que  ce  fer  
 cours  eft  bien  foible  &  de:  peu  de  durée: 
   fuppôfé même  qu'on  n'enleye  pas  
 ces pailles  pour  les  brûler  fous les chaudières, 
   comme  il fe pratique  en une infinité  
 defucreries,  en  moins  de  deux  ou  
 trais  jours  elles  font  feches  &  retirées,  
 d'une  maniéré  à  ne  pouvoir  pas  empêcher  
 le moindre rayon  du foleil -,  6c  tpuc  
 le  fervice qu'on  a  dû  en attendre,,  aféte  
 d'empêcher  pendant  ces  deux  ou  trois  
 jours  que  la  chaleur  n'ait  agi  direffcementfur  
 l'endroit  de  la canne  qui  venoit  
 d'être  coupé,  qui  auroit  pû.  confumer  
 abfoiument  toute  la  moiidle  6c  toute  
 l 'humidité  qui  y  reftoit,  d'où  ferait  infailliblement  
 fuivie  la  perte  de  toute  la  
 fouche.  j  
 Mais  les  cannes  qui  font  coupées  fur  
 la  fin  de  la fechereffe, c'eft-à-dire,  dans  
 les  mois de Juin 6c de Juillet,  reçoivent  
 le  fecours  des  pluyes  qui  liumeârent  la  
 terre  6c  qui  la  rafraîchi  fient  prefque  
 auffi-tôt qu'elles en ont befoin,  qui  don^  
 nent  à  la  fouche  le  moyen  de  fournir  
 toute  la  féve  ôc tout  le  fuc  néceffaires  
 pour  pouffer 6c  pour  nourrir  les  rejettons. 
   De  là  vient  que  dans  les  mois  
 de  Septembre  6c d'Oélobre  on  voit  les  
 cannes  coupées  en  Juin  &  Juillet  aufiî  
 •grandes  Se aulE  fournies  que  celles  qui  
 ont  été  coupées  en  Janvier  6c  Fevrier.  
 Or  comoie  ce  feroit  une  erreur  en  
 voyant  ces  cannes,  de  dire  qu'elles  ont  
 été  coupées  en  un  même  temsc'ea  
 A G E S  iA)UX^  I S L E S  
 feroit;  auffi  une  autre  -  de  dire  que  les  
 premieres  coupées  font  en  état  de  l'être  
 une  autre  fois ,  parce  qu'il  y  auroit  
 quatorze  ou  qumze  mois  qu'elles  l'auroient  
 été,  ou de  dire  que les  dernières  
 coupées,  font dans leur perfeftion,  parce  
 quJelles  font  aufij  hautes-6c  auffi  grandes  
 ique  les  premieres,  quoiqu'elles  
 ayent  fix  mois  moins.  Il  eil  donc  du  
 devoir  d»un  Sucrier  ou  d'un  Rafineur,  
 de  n'employer  les  cannes  qu'après  les  
 avou-  bien  examinées,,  après  les  avoir  
 goûtées  ¿c  après  les  avoir'  exaéfcement  
 vifitées.  Je  ne  dis  pas  feulement  fur  les  
 bords  de  la  piece,  où  le  foleil  donnant  
 lans obftacle,  a  pû  les  faire meurir  plût 
 â t }  mais  dans  le  centre  6c en  differens  
 endroits  ou  l'ombrage  qu'elles  fe  font"  
 les  unes.aux  autres,.empêche  le  foleil  
 d'agir  auffi  vivement  que  fur  les  bords.  
 Qiiand  après  ces  recherches  6c ces  examens  
 il:relie  encore  quelque  doute,  on  
 doit  faire  une  petite  épreuve  ,  quand  
 ce  ne  feroit que  dans  un  chaudron,  afin  
 de  ne  pas entamer  une  piece de  cannes  
 6c pour  ne  pas  êtreenfuite  obhgé  d'en  
 entamei:  une  autre,  ce  qui  ne  fe  peut  
 ftii-eïifans  un  notable  préjudice  de  l'habitation  
 ,  parce  que  dès  qu'une  piece  
 de  cannes  eft  eatamée,  les  rats  y  viennent  
 plus  volontiers  qu'à  celles  qui  font  
 entieres^  dont  n'aïant  pas  goûté  ils  ne  
 fe  portent  pas  fi  facilement  à  les  entamer, 
   â  mpins  qu'elles  ne  foient  couchées  
 par: terre,  comme  il arrive  quand'  
 les  coups  de  vent  les  renverfent,  ou  
 quand  a.  négligence  à  les  farder  les  
 a  laiffées environner  d'herbes 8c de  liant 
 e s  qui  les  ont  fuffoquées,  8c  qui  les  
 ont fait pancher  peu  à peu,  6c  qui  enfin  
 les  ont  renverfées  par  terre.  Car  dans  
 cette  fituationlcs  ratsles  attaquent  plus  
 facilement,  parce  qu'ils  fe  mettent  deffus, 
   Si  tenant  la  canne  avec  leurs  pattes  
 >  ils  rongent  plus  commodément  
 k .  
 F R A N C O I S E S  
 D  E  L'A  M  E  R  I  Q^U  E.  :  ¿57  
 0 .  la  rondeur  de  fa  fuperficie,  que  quand  
 elle  eft  droite,  à  caufe  qu'ils  font  alors  
 obligez  de  fe dreffer  fur  leurs  pieds  de  
 derriere,  6c de  ronger  de  côté.  Il  faut  
 donc  conclure  que  le  tems  de couper  les  
 cannes  ne  doit  pas  fe  compter  de  celui  
 de leur coupe, mais  de  celui  de  leur  maturité, 
   fans s'arrêter  à  autre  chofe.  
 Entre  les  foins  que  l'on  doit  prendre  
 des  cannes,  celui  d'avoir  un  preneur  
 ou  un  chaffeur  de  rats,  ne  doit  
 pas  être  négligé.  On  donne  ordinairement  
 cet  emploi  à  quelque  Ncgre  
 l  fidele  6c  diligent,  mais  qui  n'eft  pas  
 capable  d'un  plus  grand  travail.  On  
 l'oblige  d'apporter  tous  les  matins  les  
 manger',  ou  pour  les  vendre  :  par  ce  
 m  kit  
 UVDÌ'  
 tuarie  
 Inti  
 linns  
 mkifii  
 \Uh  
 mm.  
 moyen  ils  éviteront  d'être  trompez  par  
 leurs  chaffeurs,  ils  empêcheront  leurs  
 Negres  6c ceux  de leurs voifins de  fe fervir  
 de  cette  mauvaife  nourriture,  6c  ils  
 tiendront  leurs  chaffeurs  aliénés  6c diligens, 
   ou  par  l'efperance  de  la  recompenfe, 
   ou  par  la  crainte  du  châtiment:  
 quoique  le premier motif  m'ait  toûjours  
 femblé  le meilleur 6c le plus  convenable,  
 ayant  toûjours  eu pour  maxime  défaire  
 fiire  plûtôt  par  la  douceur  6c  par  une  
 petite  recompenfe,  ce  que  j'aurois  pû  
 faire  executer  par  la  riguetu"  6c  par  le  
 châtiment.  
 i6çû.  
 L'infl:rument  dont  on  
 fe  fert  pour  p^„ier  
 rats  qu'il  a  trouvez  dans  fes  attrapes,  prendre  les rats,ef t  fortfimple. Ce  n'eft  
 ¿c  afin  de  l'encourager  oniJui  donne  qu'un  petit  panier  fait  en  cône,  de fept  
 à  huit  pouces  de  long  fur  trois  pouces  
 ou  environ  de  diametre  à fon ouverture  :  
 on  k  fait  de mibi  ou  de  petites  liannes  
 grifes refendues.  Il  y  a  à  fa pointe  une  
 verge  ou  baguette  affez roide  qui  y  eft  
 entée,  longue  de  deux  pieds  6c  demi  à  
 trois  piedsî  au  bout  de  la  baguette  eft  
 quelque  petite  recompenfe.  Je  donnois  
 à  celui  de  nôtre  habitation deux  fols  fix  
 deniers  de  chaque  douzaine  :  mais  je  
 voulois  avoir  les  rats  tout  entiers,  parce  
 que  je.fçavois  que  le  chaffeur  les  
 vendoit  aux  Negres  de  l'habitation  
 aufqucls  je  ne  voulois  pas  permettre  
 ¡os^d'ufer  de  cette  viande,  fçachant  par-  attachée  une  petite  ficelle^<iepite  ou  de  
 Ljiê.  faicement que  l'ufage  trop  frequent  des  
 lAr/«  desferpens  6c  des lézards,  fubtili- 
 W  fe tellement  le  fang  qu'il  fait  à  la  fin  
 If'«  tomber  en  phtifie.  Il  y  a  des  habitans  
 qui  fe contentent  que  le preneur des rats  
 leur  en  apporte  les  queues  ou  les  têtes.  
 C'eft  une mauvaife methode,  parce  que  
 les preneurs  voifins  s'accordent.enfcmble, 
   6c portent  les  queues  d'un,côté  6c  
 mahoc,  bien  filée  ôc bien torfe, de moindre  
 longueur  qu'elle  :  on  pafi^  l'extrémité  
 de  cette  ficelle  ajuftée en  noeud  
 coulant,  entre  le  fécond  6c le  troifiéme  
 tour  delà  lianne  quicompofe  le  panier,  
 6c on  l'y  fait  tenir bien  tendue avec  deux  
 petits bâtons  coupez  en quatre  dechifre.  
 On  met  dans  le  fond  du  panier  quelque  
 morceau  de  manioc  ou  de  crabe  roti,  
 es  têtes  de  l'autre,  afin  de  profiter  de  dont  l'odeur  fe répandant  a»loin,attire  
 la  recompenfe  que  les maîtres  donnent,  les  rats,  qui  entrant  dans  le  panier  ne  
 lans  fe mettre  beaucoup  en  peine de ten-  peuvent  manquer de  faire  remuer les pedre  
 les attrapes.  Pour  éviter  cet  incon-  tits bâtons  qui  tiennent  la  ficelle  tendue,  
 Venient,  il  eft  bon  que  les  voifins s'ac-  •--  >-  >  -  - 
 cordent,  6c  qu'ils fe  faflènt apporter  les  
 rats  tout  entiers,  6c les  faflènt  enterrer  
 fur le  champ  dans  un  lieu  où  il  ne  foit  
 pas  facile  au  preneur  ou  aux  autres  Nequifedébande  
 auffi-tôt  par  lereffortque  
 fait  la  baguette,  6c  le  rat  fe  trouve  pris  
 dans  le  noeud  coulant Se étouffé  contre  
 lie  panier.  
 Selon  la  grandeur  de  l'habitation  oa  
 grès  de  les  aller  dérober,  ou  pour  les  la quantité  des  r a t s o n  employe  un  ou  
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