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 t i z  NOUVEAUX  VOYAGES  AUX  ISLES  
 jC'ij^,  Grenade}  aux Grenadins,  à Marie-Galante, 
   dans les  niontagnes  du vieux Fort  
 de  la même  Ifle,  au  gros Morne  de  la  
 Martinique  au  quartier  de  la Tartane  ,  
 &• vers le  dernier  cul  de  fac des  Salines,  
 Q'n  fe fert de  ce  bois pour faire des rouleaux  
 de moulin ,  des dents de balancier,  
 des  rais de  roue  &  autres ouvrages.  On  
 jpourroit  en  faire de belles planches,  car  
 il  fc polit  fort  bien,  mais comme  il  eft  
 dur,  lesouvriersle  négligent6c ne manquent  
 pas demauvaifes  raifonspour  couvrir  
 leur  parefle.  C'eft  ainfi qu'ils  en  ufent  
 à  l'égard  de pluiîeurs  autres  arbres  
 dont  je  parlerai  dans  k  fuite  qui  n'ont  
 point  d'autres  défauts  que  d'être  durs,  
 £c  par  conféquent  diiÉciles  à  travailler. 
   
 Les  Franchipannes-  rouges  6c  blanches  
 viennent  fur un  arbrifleau  qui  n'a  
 lien  de  beau  que  fes  fleurs.  Le  pied  
 vient  aflez  gros  6c  jette  quantité  de  
 branches,  mais mal faites 6c encore plus  
 maldifpofées.  Le  bois  eft  blanchâtre,  
 l'écorce  eft  d'un  verd  pâle^  il  eft  tendre, 
   fpongieux. 6c rempli  d'unemoiielle  
 blanche  comme  le  fureau y  fcs feuilles  
 font  longues  6c  plus  larges  à  leur  
 extrémité  qu'au  bout  qui  les  joint  à  la  
 branche..  Les  fleurs  nailTent  par  gros  
 bouquets  dans  le  milieu  des  feuilles  
 qui  ne  viennent  pour  l'ordinaire  qu'au  
 bout  des  branches  i  elles  reiTcmblent  
 aflèz auxLis,  excepté qu'elles font  plus  
 longues,  en plus grande  quantité,  plus  
 étroites,  plus  fouples  ôc moins  cpaifles.  
 Leur  odeur  eft  douce  6c agréab  e j  les  
 bouquets  que  ces  fleurs  font  naturellement, 
   font  attachez  aune  queiie  qui  
 fort  de deux  pouces  du  milieu  desfeuil- 
 Tréinchi- les.  Cet  arbriiTeau  porte  des  fleurs  taufanni, 
   te  l'année.  Il vient de bouture  fort  facilement. 
   Il  faut  obfcEver  de  fermer  avec  
 de  la  cire  noire  ,  dont  j e  parlerai  
 dans  un  auu:e  lieuj  le  bout  cougêqpe  
 l'on met  en  terre,  6c faire deux ou trois  
 petites  incifions  dans  la  partie  qui  eft  
 enterrée  pour  déterminer  la  feve  de  la  
 branche  à  s'écouler  doucement  par-là,  
 6c  y  produire  des  racines  j  en  moins  
 de  quatre mois  il  eft  repris,  poufle des  
 feui  les  6c  des  branches  &  porte  des  
 fl.eurs.  
 Les  Grenadiers  communs  viennent  
 fort  bien  6c  font  toûjours  couverts  de  
 feuilles,  de  fleurs  6c  de  fruits.  Il  y  a  
 comme  en  Europe  des Grenades  dou-  '  
 ces 6c aigres,  mais les Grenadiers  nains  
 font  les  plus  beaux  arbuftes  que  l'on,  
 5uifle  voir.  On  les  peut  retenir  à  la  
 lauteur  de  dix à douze pouces.  On  en  
 peut faire des bordures  Sc les tailler  à peu.  
 près  comme le buis, fans que cela les empêche  
 de produire desfleun 6c des fruits,,  
 qui  par  rapport  à  leur  petitelTe  6c à  la  
 délicateiTe  de  leurs branches, ne femble»  
 roient  en  être jamais  fortis,  iî on  ne  les  
 y  avoit  vus  attachez,  car  ils  font  de  la  
 grolTeur  ordinaire  des  Grenades  ,  6c  
 d'un  goiàt  bien  plus agréable  6c plus  favoureux. 
   On  a foin de mettre des morceaux  
 de planches  ou  de  thuiles  fous les.  
 fruits,  fans quoi  ils périroient fur la  terre  
 oîiilslont,  l'arbre ne  lespouvantfoutenir. 
   
 L'Ozeilîe  de Guinée  eft un arbriiTeatt  
 d'un  bois aflez tendre,  dont l'écorce  eft:  
 verte  6c mince.  Il  vient  de  fept  à  huit  
 pieds  de  hauteur  >  fes branches  font  ert  
 grand  nombre Sc  fort  déliées y  fes feuilles  
 font  partagées  en  trois  parties^  inégales  
 ,,  par  deux  coupures  qui  vont  
 prefquejufqu'à  la  principale  nervure  j,  
 elles  font  dentelées,  8c  leurs  nei-vures^  
 font  de  couleur  de  chair  j  elles  ont  le.  
 goût  6c font  le même  efl^et que  l'ozeille  
 de  nos  jardins,  quoiqu'e  les  ne  luiow®  
 Eeflcmblent  point.  Il  porte  deux  fois  
 l'année  des  fleurs  qui  font  en  mêmeteras  
 fon  Jfiuit  &  fa, ièmence.  Elles refr  
 icm?- 
 m - 
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERICLUE:  ïi j  
 CeraUcnt  a des  Tulipes  qui  ne  fcroient  plient  prodigieufement,  &  portent  dès  
 pas bien  ouvertes,  elles  font  plus peti-  a premiere  année,  fans  qu'on  fe  donne  
 tes  les feuilles  qui  les compofent  font  la  peine  de  les  tranfplanter  ,  à  moins  
 de î'épaiiFeur d'une piece de quinze  fols,  que  ce  ne  foit pour  en  faire  des  borduroides  
 6c d'un  rouge  foncé.  Elles ren-  res.  
 ferment dans leur  fond  un  bouton  verd  On  trouve  la  même  facilité  dans  la  
 qui  contient  quelques  petites  graines  culture  des herbes  ordinaires  potagères,  
 brunes}  c'eft  ce bouton  qu'on  met  en  Deux  ou  trois  plantes  d'Ozeilles  fuffi-  Oztilk  
 terre  6c qui  produit  en  moins  de  trois  fent pour  en  faire  une très-grande  plan-  'rdmeimois  
 l'arbriiTeau  6c  les  fleurs.  Quand  che.  On  les  partage  en  petites  portions  
 que l'on  met  en  terre  aiTez éloignées  les  
 unes  des  autres}  elles  reprennent  trèsvite, 
   croiflcnt 6c s'élargiiTent  fi  bien era  
 cinq  ou  fix  femaines de tems,  qu'elles  
 couvrent  tout  le  terrein.  Quand  on  
 veut conferver rOzeilledans iâ beauté 6c  
 fa grandeur,  il  faut tous  les deux  ans  k  
 ces  efpeces de  Tulipes  font meures,  ce  
 qu'on connoît  a  une  petite noirceur  qui  
 paroît  au  bout  de  leurs  feuilles,  on  es  
 cueille,  on ne s'en fert qu'en confitures,  
 pour  cet  effet,  on  coupe  le fond  de  la  
 fleur  avec  le bouton  que l'on jette  comme  
 inutile,  le refte des feuilles ou  fleurs  
 rouges femetboiiillir  à  grande  eau pen-  changer de place afin de pouvoir fumer le  
 dant  un  Miferere^  après  quoi  on  les  ti-  terrein,  qui autrement  deviendroit tro.p  
 iff.  
 re,  6c  quand  elles  font  égoutées  ,  on  
 les met  bouillir  dans le  fucre avec  quelques  
 clouds  de gerofle  6c un  peu  de  ca- 
 .t,  nelle.  
 00»/««-  Lorfqu'on  en  veut  faire  de  la  gelée,  
 ttà'o-  on  fait boiiillir  ces  feuilles avec  autant  
 d'eau  feulement  qu'il  en  faut  pour  les  
 couvrir  dans la baffine,  6c on  leur  donne  
 une  entiere  cuiflbn,  puis on les preffe  
 fortement  dans  un  gros  linge  pour  
 en  exprimer  tout  le  fuc  > que  l'on  met  
 dans  le fucre clarifié  oùonlefaitboiiillir  
 quelques  momens.  C'eft une  excellente  
 oeille  de  
 •Guinée,  
 maigre.  Plus on coupe  cette  plante,  fur  
 tout  dans  le tems des  pluyes,  plus  elle  
 croît  6c  s'élargit.  
 La graine d'Oignons venant de France  oigmmv  
 6c generalement  de  toute  l'Europe,  ne  
 produit  que  des  ciboules  qui  viennent  
 très-bien  6c  par  grofles touffes.  Quand  
 on  en arrache une il faut avoir  foin de remettre  
 dans  le trou  une ou deux  ciboules  
 de la touffe arrachée,  c'eft  le  moyen  de  
 n'en  jamais  manquer}  car  en  moins  de  
 deux mois on en trouve la même quantité  
 tuitrtu- 
 M  
 _  .  qu  on  en  avoit  ote.  
 gelée,  on  s'en  fert  pour boire en la  bat-  Les Echalottes  y  viennent  en perfectant  
 dans l'eau comme  la gelée  dcgrofeil-  tion,  tant  pour  la groflcur  que  pour  le  
 les,  dont  elle  a  la  couleur  6c  le  goût.  goût.  Quand on les plante il  faut avoir  ^c^al^t- 
 Elleeft  fort rafraichiflànte, on en donne  foin  de  les  efpaflcr  comme  on  fait  la^'/ZT"  
 aux  malades,  à^qui  la  tifanne  ordinaire  Chicorée}  on  n'en  met  qu'une  dans  Te's[altidonne  
 du  dégoût}  elle  les  réjoiiit,  les  chaque  trou,  dès  qu'elles  ont  repris  6c -ver.  
 defaltere 6c  les refraichit  fans aucun dan-  qu'elles  commencent  à  poufler,  il  faut  
 ôter  k  ten-e  qui  les couvroit  6c ne  laiffer  
 que  k  chevelurc  enterrée  ,  autrement  
 elles  croiflent  comme  des  ciboules  
 6c  ne  produifent  que  des  feuilles  ;  
 ger  6c avec plaifir.  
 Les Tubereufes viennent  fans  peine,  
 il  femble que  les  Ifles  foient  leur  pays  
 natal.  Il fuffit d'en  avoir  planté  quelques  
 oignons  dans  un  jardin  pour  l'en  mais au  contraire  plus  on  a  foin  de  les  
 voir  bien-tôt  rempli,  car  elles  multi-  déchaufler,  plus  elles  multiplient  6c  
 grofË  
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