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écoicnt environ trois cens hommes î
le Sieur Coullet fe mit à leur tête, 8c
quelques François les aïant joint, ils
allcrertc attaquer les Anglois au quartier
de Cayonne & enfuite à la Gabefterre.
Il d t vrai que les Anglois n'avoient
point de fortereiles dans ces quartiers
là , mais ils avoient parfaitement
bien retranché les paiHigcs des ravines
& ks défilez ; & la p'iûpart de Icur^
maifons étoient comme autant de petites
FartereiTes dont il falloit les chafier
les uns après les autres , ce qui demandoit
bien du temsj de la prudence
& de la valeur. C'eil pourtant c e que
le Sieur Coullet exécuta en moins de
huit jours avec fa petite troupe fans
avoirprefqui perdu perfonne, quoiqu'il
eût été obligé de rendre autant de combats
qu'il avoit trouvé de ravines, de
défilez (Se de maifons fortes. Cetteex-
^pedition lui fit beaucoup d'honneur Se
lui gagna abfolument le coeur de tous
les Irlandois que l'on remit en poiîeffion
île leurs terres} & qui s'accommoderent
auffi de celles des Anglois
qui fe trouvèrent-à leur bien-feance.
Dès que cela fut achevé le Sieur Coullet
s'embarqua avec fa Compagnie pour
accompagner Monfieur de Elenac à l'attaque
de S.Euitache, lile appartenante
auxHollandois, éloignée feulement de
trois lieues de la pointe de l 'OiicftdeS.
Cbriftophle, Les ennemis furent forcez
aux deux endroits où nos troupes mirent
pied à terre} leur FortereiTe qui étoit
bonne, bien reguliere Sc bien munie,
fut attaquée û vivement qu'elle fut obligée
defe rendre} de maniéré qu'on
acheva cette conquête en fix jours. Le
Sieur Coullet fe fignala infiniment à la
defcente & a l'attaque du For t , 6c y fut
blefie à la jambe.
L e Comte de Blenac aïant receu un
fecours confiderable de France , voulut
achever la conqueiie de S. Chriftophle
où les Anglois étoient encore maîtres
dii quartier de la Baile-terre oîi eftlcur
principale FortereiTe, appellée le Fort
Charles. Elle efl; compofée de cinq
battions avec quelques demies-lunes
& u n bon chemin couvert bien palif!
fadé. Elle auroit arrêté long-tems nôtre
petite armée fi on n'avoit pas trouv
é le moyen de faire monter du canon
fur une éminence qui la commande,
qu'on appelle la Souppiere. Avec tout
cela les Anglois fe deftendirent trèsbien
, & donnèrent lieu à nos braves
d'acquérir de la gloire. On remarqua
beaucoup le Sieur Coul l e t , fon emploi
qui l'obligeoit d'être par tout le fit
conaoîtretrès-particulierement à Monfieur
de Blenac, qui fut fi fatisfait de
ce qu'il lui avoit vu faire, & de la difcipline
qu'il avoit retabliedans lesTroupes
& dans les Mi l ices, qu'il luienfitcrjmplimens}
ce qui n'étoit pas fort ordinaire
à ce Seigneur, mais qui étoit une
grande dillinâion pour le Sieur Coullet.
Il venoit d'être fait Capitaine en
1693. lorfque les Anglois vinrent attaquer
la Martinique. Après s'être
long-temp promené autour de l'Iile, &
avoir fait quelques defcentes dans des
quartiers éloignez où ils n'acquirent
pas beaucoup de gloire, ils s'approchèrent
enfin du For t S. Pierre, & mirent
près de trois raille hommes à terre '
dans un endroit appellé le fond de Cananrille,
à une petite lieue au vent du
F o r t S . Pierre. Le Sieur Coul let y étant
accouru avec fa Compagni e & quelques
Milices, retarda leur débarquement, 6c
enfuite leur marche , leur difputa le
terrein pied à pied } & ^quoiqu'il ne
fût PAS en état de les repôuiTer , puifqu'il
n'avoit pas avec lui trois cens
hommes, il ne laifla pas de les arrêter
fi long-tems qu'il donna le loifir au
Comte de Blenac d'arriver avec le
reili^
F R A N C O I S E S D
reftc des troupes, & d'empêcher les ennemis
de pénétrer plus avant. Le Sieur
Coullet eut toujours le commandement
des poiles le» plus avancez, & harcela
tellement les ennemis, qu'on lui doit
en partie la retraite honteufe que les
Anglois furent obl igez de faire cinq jours
a p r è s leur débarquement , abandonnant
quantité d'armes , de munitions & de
bagages, plus de trois cens prifonniers
que le Sieur Coullet leur fit lorfqu'ils
fc rembarquerent, beaucoup de deferteurs,
& laiiTé cinq à fix cens mort s fur
la place. .
L e Sieur Coul let fut fait Major de la
Martinique en i6p8. 6c Chevalier de
Saint Louis en 1704.
Les Anglois s'aviferent en 1708. de
faire leur accommodement avec les Sauvauges
de l'Ifle Saint Vincent , après
quoi ils les engagèrent à force de prefents
& de promeiTes de rompre l'alliance
ou paix qui étoit entr'eux & nous,
depuis un grand nombre d'années. Ils
leur promirent de puiiTans fecours , 8c
tout le butin qu'on feroit fur nous dans
ks expeditions qu'on feroit fur nos Colonies
, & fçeurent fi bien tourner les efprits
inconftans de ces Barbares, qu'eux
Se les Negres fugitifs qui occupent la
Cabeilerre de leur Ifle, leur donnèrent
, our pour aller tous enfemble maflacrer
es François établis à la Grenade, ÔC
venir enfuite faire des defcentes à la
Martinique dans les quartiers éloignez,
& porter le fer & le feu par tout où ils
pourroient pénetrer. Monfieur de Macliaut
Gouverneur General des Mes fut
averti de ce complot, dont il étoit plus
aifé de voir les conféquences , que d'y
apporter les remedes neceiTaires ; car
quoiqu'on n'ait rien à craindre de ces
fortes de gens pour les ForterelTes & les
Bourgs Se autres lieux où il y a beaucoup
de monde aiTeniblé ôc des Corps de Gar-
Tom. II.
E L 'AMERIQ^UE. 57
de} on doit tout apprehender des fur-
Drifes qu'ils font pendant la, nuit dans
es quartiers éloignez , & dans les habitations
qui font à quelques diftances
les unes des autres. Après bien des délibérations,
on convint qu'il n'y avoit
que le Major Coullet qui fut capable
de rompre ces projets, & d'obliger les
Caraïbes 6c les Negres à vivre comme
à l'ordinaire en bonne intelligence avec
nous. Il s'étoit acquis beaucoup d'autorité
fur eux , ils l'aimoient 6c le refpectoient,
parce que toutes les fois qu'ils
alloient le voir, foit à fon habitation,
foitau Fort Royal ou au For t S.Pierre,
il les régaloit, les faifoit bien boire, 5c
leur donnoit toûjours quelque prefent.
L e General le chargea de cette commiffion,
6c l'Intendant le laillà maître
de prendre chez les^ Marchands tout ce
qu'il jugeroit à propos pour les bien régaler
6c leur faire des pi-efens, qui dans
ces fortes d'occafions font les plus puiffantes
raifons qu'on puiiTe apporter pour
les convaincre de ce qu'on eur veut faire
entendre. Il partit avec une nom-»
breufe fuite d'Officiers 6c de domeftiques
le 29. Novembre 1708. de la rade
du Fort Saint Pierre, 6c arriva le lendemain
fur le minuit à la Bafle terre de
Saint Vincent. La mer qui étoit fort
rude empêchant les chaloupes de s'approcher
aiTez pour débarquer commodément,
le Sieur Coullet fe jetta dans
l ' e a u , 6c s'étant fait connoître à une
troupe de Caraïbes qui étoient accourus
fur le rivage} ils appellerent auffitôt
leurs camarades , en difant, c'ejl h
compere Coullet , il faut fauver tout ce
qu'il a. En effet, ils fe mirent auffi-tôc
à la mer , & apportèrent à terre les gens
6c les bagages dont les chaloupes etoient
chargées. Le compere Coul et fut enfuite
conduit dans leur grand carbet,
où tous- les Capitaines 6c autres s'em-
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