t»l!
y i
P i i i l l
f t » ! '
i i p
" Î p' l-i lHp fi l
É l i l i f f i
« '
•*«; Jt
. M it:'
J,
iiiilti
t j r s ,
P R A i N C O I S E S D
L'Agôliti eftune efpece dclievrcqui
tient beaucoup du cochon. Je croi qu'il
s'en tfouve dans toutes les lilesj il eft
vrai que je n'en al point vû à la Martinique
} les Terpens e n font peut-être caufe,
mais en échahge il y ên a quantité
à la Guadeloupe, la Dominique, Saint
Chriftophlc, dans les grandes liîcs &
dans la Terre-ferme, où on en trouve de
deuxefpeces5 l'une qui conferi'e le notn
d'Agouti ou Acouti, ficl'autreque l'on
appelle Agouchi. La, diiFei'ence n'eft
pourtant pas bien grande. Le noai eft
Caraïbe.
Le plusgrând que j'ai vû, étoit delà,
longueur ôc grOfleUr d'un Gocbôn de
deux mois. On en voit de plus grands
ôc de plus petits.
Le corps ÔE la tête reiTemblent entièrement
au cochon, excepté qu'elle eft
un peu plus pointue. Ses oreilles font
Courtes, minces & rondes; illesdrelTe
comme le lierre. Sa péau eftblaiichej
elle eft couverte d'Urt^oil roux, fudeêc
cil petite quantité. Sa quèuë eft courte,&
idée. Ses pieds font tout àfâitfetiibla-
)les à ceux des lieVtes} ceux de devant
ont quatre ongles. Se Ceux de derrieie
fix. Il court parfaitement bien quand
ileftenrafe campagne j Ou dans une favanne
où l'herbe eft:courte j mais quand
il a le malheur de fe trouver dans des
canries coupées, il fe lafle bien-tôt, &
on le prend ou on le tué' facilement,
parce qu'il enfonce à chaque faut qu'il
fiiit dans les pailles qui font fouvent de
jIus d'un pied d'épaiflêur, &d'OÙ il a
)ien de la pleine à fe tirer, à Caufe que
fes jambes font aflez courtes ^ & fur
tout celles de devant. C'eft paf cette
même raifon que les defcentes un peu
roidcs ne lui font pas favorables, parce
qu'il roule ou fait la culbtite en s'éforçant
de courir. Il a l'ouye fubtile : il
eft extrêmement craintif} il s'arrête &
E L 'AMERï aUE> m
écoute comme le lievre quand oft le il-'
f ï e , & c'efl: le tems qu'on prend pouf
le tirer.
Nous avions un Negr e nommé Pierrot
Tabot qui alloit à cette chaiîe fans
autres armes qu'un bâton , avec un petit
chien pour quêter. Quand il en a- chalfe
voit découvert un, il couroit après,
tandis que fon chien qui étoit fait à ce
badinage , faifoit un grand cercle , du
côté que fon maître lui montroit, &
toujours en jappant, non - feulement
pour redrefler l'animal 8c l'empêcher
de gagner des coftieres êc autres lieux
difficiles, mais encore pour le pouiTer
dans des cannes coupées ôu de jeunes
cannes où il étoit bien-tôt pfis. Lorfque
cet animal fe fauve dans des arbi'cs
creux ou dans des fouches d'arbres abbatus
où il repdre ordinairement, on
allume des pailles Se des broullailles a
la bouche du trou, la fuméel'obligede
déloger Se on le tue en fortant. Il vit de
fruits^ déracinés, de feuilles, de patates
Se de manioc..
On réchaude comme un cochon de Mama-e
lait. Sa peaueft blanche, auffi-biên que
fa chair, qui pour l'ordinaire eftgraflê,
tendre 8c délicate. Quand on le fait rôtir
à la broche, on a foin de le remplir
d'une farce qu'on fait de fa freiTure, avec
des jaunes d'ceufs, des herbes fines Sc des
épiceries. J'en ai mangé plufieursfoisde
cette maniéré 8c en d'autres façons ^ Se
je l'ai toûjours ti'ouvé très-bon 8c de facile
digeftion.
Ce font les Efpagnols qui ont peuplé •
toutes les Ifles de chevaux , d'ânes, de
boeUfs 8c de cochons dans les commencemens
de leurs découvertes. Ils mettoient
un nombre de ces animaux dans
les Mes où ils abordoient afin qu'ils
multipliailent, Sc qu'ils en puiTent trpuver
dans la iuite quand ils en auroient
befoin, 8c fur tout pour lerafraîchiiî'e-
R. A ment
• ' li >
•i Tip»' 4 ^ 1 J ( 'i
^ hi
, y
i Vf» f» .^jii
ff