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 J4  N  O  U  V  E A U  x:  V  O  T  ^  G  E  S .  A  U  X  I S  L  E  S  
 monter  aux  Ifles du  Vent ,  que  de  de»  deloupe a payé pouria plus grande partie,  
 meurer  à Saint Domingue,  (jue les trois-  Pendant  le peu de jours que nôtre Suvaiileaux  
 étant  arrivez  à  Sainte  Croix,-  perieur General demeura à laMartiniquc,.  
 le  Commandant  fit  publier  les ordres de  e Religieux qui avoit foin de nôtrehabir  
 la C o u r ,  qui  ordonnoit  à  tous  les  habtT  tadon  de  la Guadeloupe  le vint voir,  8c  
 tans  de  s'embarquer  avec  leurs  eflfets  luipropofadefaireun moulin  àeauàunç  
 pour  aller  s'établir  à  Saint Domingue^  habitation  que  nous  avonsàunelieuëdu  
 eu  on  leur  devoit  donner  des  terres  à :  bord de  la mer ,  dans le quartier  appellé  
 proportion de leursforces.il fallut obéïrj,,  le Marigot.-On  ne manqua  pasdejetter  
 mais  comme  ces  trois  vaiiTeaux &  deux  les yeux  fur moi  pour  conduire  cet  ou  
 ou  trois barques  qu'ils  avoient  avec  eux-  "  
 nefuffifoient à peine qu'à porter  les  pertfonnes  
 dont  la Colonie  étoit  compofée,  
 les Officiers fubakernes les vexerent d'usile  
 étrange  maniere  quand  il  fallut  embarquer  
 leiars  efftts^  Ils  affeftoient  de  
 ne  point  trouver  de  place pour  les meubles  
 &  les marchandifes j  de  forte  que  
 pour  en embarquer  une  partie,  les  Propriétaires  
 étoient  obligez  de  leur  ven-,  
 dre  l'autre  au  prix  qu'ils-en  vouloient  
 donner  ;  les  acheteurs  étant  bien  feurs  
 de  les leurs  revendre  ou -:à d'autres  .gen»  
 de Saint Domingue  bien  plus cher  qu'ilane  
 l'avoient  acheté.  OnlaiiTa  dans l'Ifle  
 les  chevaux,  les  bêtes-à  corne  &  à  laLîîSi  
 on  mit  le  feu  aux  maifons,. on démolit  
 le F o r t , & on mit  à la voile.  Nousembarquâmes 
 nos-efclavesqui  étoient  au  
 ivombre  de  quatre-vingt-quatre  grands  
 ©u petits,  avec  ce  que  nous  pûmes  des  
 attirails  de  nôtre  fucrerie.  Cela  afervi à  
 faire  l'établiflement  que  nous  avons  à  
 Leogane,dont  nous avons étéobligez  d'à  
 vrage,  & on me preiTa fortement de m'en  
 charger.  J'eus toutes-les peines du mon»  
 de à  m'y  réfoudre,  parce  que depuis  la  
 mort du Père  Caumels,  j'avois  entièrement  
 perdu les idées qu'on m'avoit  infpirées  
 de gouverner nôtre temporel,>refola ^  
 de'meborner  au  foin  de  maParoiiTe,  &  
 d'employer lerefbe demon  temsàl'étude.-.  
 Mais  enfin  il  fallut  malgré  moi  commencer  
 cette  pénible  carriere,  &  quitter  
 ma  folitude  ôc. mon  repos i  fous  la.  
 promeiTe  que  le  Supérieur, me  fit  de  me  
 rendre ma ParoiiTe  fitôi  que j'aurois vû ce  
 qu'on  pouvoit  faireàla Guadeloupe,  &  
 que j'aurois tracé l'ouvrage, fi je ne voirlois  
 pas  l'executer  entièrement.  On  me  
 permit  de charger  du foin de ma  ParoiiTe  
 qui je  voudroisdenosPeres-,  afin  que je  
 fuiTe feurque ce quej'y laiflbis lêroit bien  
 entretenu & bien coniervé.  Je  priai  leJ;  
 Etienne Aftrucq de me rendre  ce fervice;,  
 nous  étions  bonsamisj&jeleconnoiiTois  
 très-capable  de  contenter  parfaitementbien  
 mes Par^ùiHensj  &  je  me  prép^aia  
 eheter le fond,  quelaMiffion de  la Gua-  au  voyage  de  la Guadelouf e.  
 e  H  A  F ' I  T  R  E  XIV.  
 E'jiuteurpartpour  la  Guadeloupe:^  Defcription  des  Barques,  BngantinS''  
 0-,Corvettesdoni.onfefertauxIJles,  
 ,E  partis  du  Fort-S. Pierre  dé  venuedeBreftaux Mcsexprès  pourfaî-- 
 t-la Martinique  le Jeudi  pre- -  rela  courfe.  Mònfieur  Auger  cy-devanr  
 mier jour de Mars,, dans une  Gouverneur  de  ' Marie-galante,  fe  fer- 
 3 fregate dc  dix-huit:cânons-s ,  vit  de  cette occafionpour aller  prcndrd  
 '  foicKonBeyQilicrejtquiéîoir^  poffcflioa duiaouyen]iement..de .la Gua* •  
 P R  A N C  O I S  E S  DE  L'AMERICI.UE;  yf  
 i«^,.  dêloupe qui  comprend  la Grande-terre,  -Guadeloupe.  Ils  retournèrent auffi-tôt  
 les Saints,  &  la  Defirade.  Ce fut dans  
 ce voyage  que  je  commençai  à  le  connoître, 
   &  à  lier avec  lui  une amitié  qui  
 aduréjufqu'à  fnmort ,  malgré  les mouvemens  
 que  fe- font  donnez  bien  des  
 à  terre  pour  en  donner  «vis  aux  autres  
 Caraïbes  qui  vinrent  en  grand  nombre  
 le voi r ,  lui  témoigner  leurjoye,  &lui  
 promettre qu'ils viendroient  traiter  dans  
 fon  Ifle,  &  qu'ils  lui  apporteroient  des  
 gens  pour  la  rompre.  Nous  fûmes pris  Anglois  avec lefquels eux  6c nous  étions  
 D'jfittmt  
 tntri  
 en  guerre.  Ils connoiflbient  Monfieur  
 Auger depuis long-tems,  &  l'aimoient-,  
 parce  que  quand  il étoit Gouverneur  de  
 Marie-galante,  il  les recevoit  bien,  les  
 protegeoit  &  les  faifoit bien  boire  -,  ce  
 qui  eit  chez  eux  de  tous les  bienfaits le  
 jIus eftimé,  & dont on  fe fouvient  plus  
 ong-tems.  Ils apportèrent des fruits, des  
 crabes  6c des  volailles  qu'on  traita  avec  
 eux,  6c après  qu'on  les eut bien fait  boire, 
   ils  s'en  retournerent  fort  contens.  
 Nous  profitâmes du  vent  de  terre  qui  
 vint  fur  le  foir,  qui  nous porta prefque  
 jufqu'à  la pointe  du N o r d ,  oii  le  calme  
 nous  reprit,  6c nous  fit  un  peuderiveK.  
 Le  Samedi matin nous louvoyâmes  pour  
 de  calme,  comme  cela  eft  aíTez  ordinaire, 
   devant  la  grande  favanne  de  la  
 Dominique.  C'eft  un  terrein  uni  de  
 quinze  cens  à  deux mille  pas  de  large,  
 IkDo- la moitié  du  chemin  de  la Martinique  à  
 piment, la Guadeloupe. On  compte  trente Heues  
 de  la pointe  de Saint Martin  de  la  Martinique, 
   àia  pointe  du  vieux  Fort  de  la  
 Guadeloupe.  La  grande  favaraieeft juftement  
 au  milieux  de  cet  efpace, 6c fait  
 la moitié  de  la  Dominique,  à  qui  on  
 donne  quinze  lieues de  long  de ce côtélà. 
   
 Il  ne  faut  pas  confondre  l'Ifle  de  la  
 Dominique  avec  celle  de  Saint  Domini 
 c i / .  comme  font ^quelques  écrivains  peu  nous approcher des Saintes,  ou pour'^parnpeiy  
 inftruits de  la  langue  Efpa^nole,  d'où  lerplusjuite, desSainrs.  Cefonttroispcs. 
 Dd-  les noms  de ces  Ifles  font  dérivez.  La  titeslflès,  dont celle  qui eft  fous le  vent  
 mue.  Dominique OU la Dominica  fignifie  l'Iile  6c  à l'Oueft,  s'appelle  la  terre  de  Bas  ,  
 du Dimanche,  parce  qu'elle  fut décou-  6c  celle  qui  eftàl'Eft la  terre  de  Haut,  
 verte  un Dimanche,  6c  celle  de  S. Do-  La  troifiéme qui  eft à une moyenne difmmgueouSan 
 Domingo,  fignifieriflc  tance  des  deux  autres,  ne  paroît  que  
 de S. Dominique.  Onl'avoit  d'abord ap-  comme  un  grand  rocher qui  n'eft  pourpellée  
 la  petite Efpagne ou Hifpaniola,  tant  pas  inutile,  puifqu'il  aide  à former  
 mais après  la découverte delaTerre-fer-  un très-bon Port.  Il y  a environ  quatretne  
 dont une partie  fut nommée  la nou-  vingt-dix  habitans  portant  armes  dans  
 velie  Efpagne,  l'Ifle  appellée  la  petite  ces  deuxlüesj  le Capitaine  quiiescom- 
 Efpagne n'eut  plus d'autre  nom que  ce-  mande  eft comme  Subdelegué  dti  Goului  
 de S. Dominique  qui étoit celui  de fa  verneur  de  la Guadeloupe de qui ces liîes  
 Ville capitale.  dépendent.  
 Comme  nous  étions  aiTez  près  de  Dès  qu'on  nous  apperçût  de la  poin»  
 terre  le  Vendredi  matin  ,  il  vint  à  te  du  vieux Fort  qui  eft à° deux lieues au  
 nous  une  pirogue  de Caraïbes  qui  nous  vent  du  Bourg  6c du  Fort  de  la  BaiTeaborda, 
   après  s'être  bien  aflurez  que  terre  de  la  Guadeloupe,  on  en  donna  
 nous  étions  François.  Ils  furent  ravis  avis  par  deux  coups  de canon,  afinque  
 d y  trouver  Mon  
 fieur  Auger,  6c d'ap-  les  habitans  fe  miiTent  fous  les  armes  
 prendre  qu'il  étoit  Gouverneur  de  la  pour  recevoir  l L  Í  eur  Gouverneur,  qufç'oaa*   
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