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ifipß.
fymrqtu
fur
Ucjuan'
tilé
d'eau
waffaire
a
un Moulin.
F R A N C O I S E S DE
rempliiTent. La hauteur de l'eau dans la
goutiere ne peut pas être toujours lamé-,
me : car bien que l'Edufe qui eft à la tête
du Canal, foit toujours la même, il n'y
pafl'e pas toûjours la même quantité d'eau,
quoiqu'elle paroilTe toûjours également
remplie.
•Ceux qui fçavent un peu d'Hidraulique,
connoiifentaflèz la vérité dece que
je diS} & pour en convaincre ceux qui ne
voudroient pas fe donner la peine d'en
chercher la raifon, je leur dirai que fuppofé
que la fuperficie de la Riviere demeure
toûjours à la hauteur de l'entrée de
l'Eclufe, l'eau qui y pailera, fera toûjours
«n égale quantité, & en pareil degré de
Vitelle; mais dès que la hauteur de la
Riviere augmentera par quelque crûë,
fon mouvement augmentera auffi,. 6c les
parties de l'eau fe trouveront preflees, &
comme comprimées àl'entrée de l'Eclufe,
& ne pouvant rompre l'obftacle qu'elles
trouvent, elles s'éleveront julqu'au
niveau de la fuperficie du refte de la Riviere,
Se pour lors leur hauteur augmentant
auffi-bien que leur mouvement, elles
péfent davantage fur les parties qui fe
trouvent à l'ouverture de l'Eclufe, elles
les compriment, & les obligent de ferefferrer,
pourainfidire, les unes contre les
autres pour paiTer plus vite, & en plus
grande quantité : ce qui paroît évidemment
: car fi la goutiere eft égale à l'ouverture
de l'Eclufe, & qu'elle fût entièrement
remplie, quand l'ouverture l'étoit,
on voit que l'eau fe répand de tous
côtez, quand il y a quelque crûë à la Riviere,
& fi la goutiere a fes bords plus
hauts que l'ouverture de l'Eclufe, l'eau
augmente fon volume, £c monte jufqu'à
ce qu'elle foit de niveau avec celle de la
Rivierequi eft àl'entrée de l'Eclufe: ce
qui ne peut arriver fans une augmentation
confiderable au volume d'eau qui va par
la goutiere, Sc à la rapidité de fon mou-
L ' A M E R I Q . U E . aßf
vcment. On peut fe convaincre de cette ifxß.
vérité par une experience fortaiféeà faire.
Percfe un tonneau rempli de quelque
liqueur, fix pouces au-deiTus, & fix pouces
au-deiTous de la barre, avec le même
foret, quoique les ouvertures foient égales,
celle d'en-bas donnera le double, ôc
même plus de liqueur que celle d'en-haut;
de forteque fi dans trois minutes onem-
)lit une bouteille par l'ouverture d'enlaut,
on en remplira deux, & même davantage
à l'ouverture d'en-bas dans le
même efpace de tems : ce qui ne peut venir
d'autre .caufe que de ce que les parties
de la liqueur contenue dans le tonneau,
fe trouvant plus comprimées par
le poids & par la quantité en bas qu'en
haut, elles font forcées de fe comprimer,
& de fe preiTer les unes contre les autres
pour fortir avec plus de vîteiTe que celles
d'en-haut qui font moins chargées, Sc
par confequent moins comprimées.
Lorfqu'ilarrive une crûë confiderable
à la Riviere, d'où l'on tire l'eau pour un
Moulin, le plus fûr eft de fermer une
jartie de l'ouverturedel'Eclufe, afin que
aRouëaïant toûjours à peu près la même
quantité d'eau, ait auiïï un mouvement
plus uniforme. Jai fouvent experijcnenté
que dans un canal d'un pied de
large, i fuifit qu'il y ait huit pouces de
hauteur d'eau pour faire tourner un Moulin
uniment, & d'une maniere à rendre
tout le fervice qu'on en peut fouhaiter.
Cependant quand il peut y avoir un pied
cube d'eau, il eft certain que le Moulin
n'en va que mieux, & qu'il eft en état de
faire plus d'ouvrage.
Il eft rare qu'on faflb foûtenir les gou- Gom'ietieres,
ou le canal qui porte l'eau au V*'
Moulin , fur des arcades, ou fur des}; ^
murs de maçonnerie, quoique cela fe-cw,
roit beaucoup mieux, parce qu'on y pourroitadolTer
des appentis, qui ferviroient
de Purgerie ou de Boutiques pour lesdif-
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