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F R A N C O I S E S DE L 'AMERi aUE . iS t
|i(i()6. fortes de pierres au lieu de moillon. féquent plus propre à prendre le mor-
Les premieres font celles qu'on trou- tier,
vedans la mer & dans les rivieres, qui
font de deux efpeces. Les unes font llifes
6c unies comme une glace -, elles font
prefque toutes rondes ou ovales. Il faut
que le mortier foit parfaitement bon
pour lier ces fortes de pierres les unes
avec les autres, parce que leur dureté Sc
la liflure de leur fuperficie l'empêche
d')^ pouvoir mordre. On les fend quand
elles font groiTes, & on met le côté fenhiirrts
du en parement, afin que le crépi &
|li/ir. l'enduit s'y puiflent attacher. Les autres
font raboteufes & inégales. On s'en
fert avec plus de fuccès que des premieres}
car bien que le mortier ait de la
peine à y mordre, àcaufe de leur dureté
il s'arrête néanmoins dans leurs trous Se
leurs inégalitez, & compofe un tout qui
a de la tenue. Ces pierres font pefintes,
dures, d'un grain fin de couleur de fer.
Pour réuffir en fe fervant de ces roches,
il faut toûjours les mettre en bain de
mortier, & ne les employer que dans
les fondations ou le bas des murs.
Les fécondés font celles qu'on trouve
enfoiiillant dans les mornes. Elles font
de différentes efpeces, fclan la qualité
du terrein où on les trouve. A la BaiTeterre
de la Martinique, & jufqu'â la riviere
Capot , elles font poreufes & affezlegeres}
elles fe fendent aifément,
)rennent bien le mortier 6c font une
)onne liaifon. Elles font grifes.
Celles que l'on trouve dans les mornes
des Cabefterres font plus dures &
plus pefantes, & à peu près de même
cfpece que celles qu'on prend à la mer,
où felon les apparences elles ont été entraînées
par les débordemens des rivieres,
ouïes éboulemensdes côtes. Comme
elles n'ont pas encore frété les unes
contre les autres , leur lupcrficie eft
oeoins unie, plus raboteufe, 5c par çon-
Lestroiiîémes font les éclats que Von Pifw
tire des groiles roches, ou à coups de
maiTe, ou en les failant chauffer pour
les éclater. J'avois entendu dire à bien
des gens que pour fendre les rochers & u maies
cailloux les plus durs, il falloir les dt
arrofer de vinaigre lorfqu'ils étoient
bien échauffez,. J ai connu par expé- igjforiencequec'étoit
une inutilité que d'em- chers.
îloyer du vinaigre à cet ufage. il fe peut
)ien faire que le premier qui a donné
cet avis, avoit une grande quantité de
vinaigre dont il vouloir fe défaire. J'ai
fait éclater des rochers d'une grofleur
très-confiderable, fans autre ceremonie
que de les arrofer de quatre ou cinq
fceaux d'eau, quand ilsétoientbienéchauffez.
Les éclats qu'on leve de cette
maniéré font très-bons, ils font pour
l'ordinaire plus longs que hauts; ils liai--
fonnent très-bien & font parpain.
Les quatrièmes font les roches à ra- Roches
vets, ainfiappellées,parcequ'elles font àravets,
toutes remplies de trous, comme fi elles
avoient étérongées par ces infeftes que
j'ai décritsdansun autre endroit. Nonfeulement
leur fuperficieeft trouée,mais
on les trouve encore de même quand on
les rompt . Elles approchent beaucoup
pour la confiftence 6c pour la bonté, du
moillon que l'on tire des carrieres aux
environs de Paris. Elles partent bien la
charge; elles ne demandent pas un mortier
t rop gras; elles font de couleur brune
6c aiîez legeres. J'en ai trouvé enbeaucoup
d'endroits à la Martinique 8c
à la Guadeloupe, & fur tout dans les
mornes voifins de la mer.
Les cinquièmes font les pierres de pUms
Ponces. Elles font admirables pour faire ^i^ncts
des voûtes; elles font legeres, le coupent
aifément ôc preniient le mortier comme
des éponges. On en t rou/ e dans toutes
A a 3 lea.
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