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22 NOUVEAUX VOYAGES AXTX ÎSLES
1694. nous étions. M. Roy avok reconnu la
voix de celui qui le commandok , &
ceux du canot avaient reconnu la fienhe.
C'étoit le fieur Loxiïs Coquet Lieutenant
de la Compagnie du Prêcheur,
qui s'étoit Iiazardé avec quatre hommes
pour découvrir lequel des deux comba-
.tans étoit la Loire. Il monta à bord où
il fut très-bien re-çû; il renvoya fur le
champ ion canot à terre qui revint une
demie-heure après chargé d'oranges de
la Chine & d'autres fruits, accompagné
de trois grands canots qui nous apportèrent
près de foixante habitans bien
armés pour aider à nous défendre, fi
l'Angl ois vouloit recommencer le combat.
Mais il étoit fi content de la réception
que nous lui avions faite, qu'il
ne voulut plus nous engager à de nouvelles
dépenfes.
Oiielques parens & amis de M. Roy
vinrent à bord & nous apportèrent des
fruits & des poiiTons. M. Roy le pere
Bous envoya un grand dîner de poiflbn,
du pain frais & des fruits en quantité, fe
doutant bien qu'après un combat de
quatre heures nous ferions occupez à
d'autres chofes qu'à faire la cuifine. Il
avoit raifon , la cuifine avoit été brifée
de quelques coups de canon, & j'en pouvois
parler comme fçavant, puifque
defcendantdans la foiîèaux Lions pour
affilier un bleiTé que l'on conduifoit au
Chirurgien , l'échelle par laquelle je
defcendois fut coupée fous mes pieds,
& la cuifine qui fut brifée en mêmetems
me couvrit de iès débris.
A mefiu-c qae 'te jour veïioit ' & ^ue 1%.
nous nous approchions de la te'ffer, je Fȑii
ne pouvois allez admirer com ment on
s'étoit vertu loger dans cette Me; elle
ne me paroiiToit que comme une mon^-
tagne affreufe, entre-coupée de précipices;
rien ne m'y plaifoic que la verdure
qu'on voyoit de toutes parts, c,e
qui me paroiiToit nouveau & agréable,
vu la faifon où nous étions. Nous découvrîmes
peu à peu les ttiaifons, les
moulins à fucre, & enfin le Fort Saint
Pierreqlii ne'me parut d'abord que comme^
une longue file de maifons appliqtiées
au pied de la montagne, parce
que je ne diftinguois pas encore la diftance
qui étoit entre la montagne & le
bord de la mer.
^ Il vint beaucoup de Negresà bord, ils
lï'avoient pour tout habillement qu'un
fimple caleçon de toile, quelques-uns un
bonnet ou un méchant chapeau, beaucoup
portoient fur leur dos les marques
des coups de fouet qu'ilsavoient reçus;
cela racitoit la compaiTion de ceux qui
n'y étoient pas accoûtuniezj mais on
s'y fiiit bien-tôt.
Nous dinâmesxle bonne heure, après
quoi je me fis razer; je pris un habit
neuf avec une chappe noire. Je fis
mes petites hberalitezaux Chirurgiens,
au Maître d'Hôtel, au Cuifinier, aux Patrons
de Chaloupes, & aux Moufles
qui m'avoient fervis. Je remerciai
Monfieur de la Heronniere des bontez
qu'il avoit eues pour moi pendant
le voyage, & je pris congé de lui.
C H A P I T R E IV.
Vefcri^tion du Fort Saint Pierre de la Martinique, dhine partie
de la Cabejierre.
:EdefcendisàtenjleVendre- fîeurRoi avec quelques paffiigersSc autres
di Janvier 1694. les gens qui étoient venus à bofd , nous actrois
heures après midi, le compagnerent. Nous trouvâmes au bord
foixante-troifieme jour de delà mer trois ou quatre de nos companotre
embarquement, Mon- gnons qui étoient arrivez avant notis,
nous