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 i/pfi.  fonds  elle  ne  bout  point,  &  ne  fait  auct  
 qu'il  cune  bouteille,  &  qu'en  y  approchant  le  
 f i r w ^ '  aucune  odeur.  Car  lorfque  
 l'un  de  ces  cas a r r ive ,  c'eft une  marque  
 certaine  que  la  terre  eit  échauffée,  
 qu'elle  eil  aigrie,  £c  il  y  a  du  danger  
 qu'elle  ne  gâte  le  Sucre,  ou  du  moins  
 qu'elle  ne  le travaille  pas.  Dès  que  la  terre  
 eli  furie  Sucre,  on  ferme  toutes  les  fenêtres  
 del à  Purgerie,  afinquel'air,  ou  la  
 chaleur  ne  delieche  pas  la  terre,  &  on  
 veille  foigneufement  pendant  trois  ou  
 quaci-e  heures,  pour  remédier  aux  accidents  
 qui  peuvent  arriver  au  Sucre,  lorfque  
 la  terre  y  vient  d'être mife.  Car  iî  les  
 fonds  font  mal  faits,  c'eif-à-dire,  s'ils  ne  
 font  pas  bien  droits,  ou  s'ils  ne  font  pas  
 également  fermes  par  tout ,  toute  l'eau  
 qui  eil; dans la  terre,  trouvant  de  la  pente,  
 coule  de  ce  côté-l à  &  penetre  le  Sucre,  &  
 lecreuferoit  d'un  bout  à l ' aut r e ,  fi  on  n'y  
 remedioit.  Dès  qu'on  s'apperçoit  que  la  
 terre  travaille  en un endroit  plus  que  dans  
 un  autre,  ce  quife  connoitpar  une  petite  
 concavité  qui  ft  forme  furia  fuperficie  de  
 la terre: on  prend  du  fable  fin  &  bien  fee  ,  
 qu'on  tient  tout  prêt  pour  cet  effet,  &  
 on  le  répand  dans ce  creux  &  tout  autour;  
 il  imbibe  auffi-tôt  &  abforbe  l'eau  qui  
 prenoitfon  cours  par  cet  endroit.  Quand  
 la  terre  a travaillé  trois ou  quatre  heures,  
 il  n'y  a plus aucun  accident  à  craindre.  
 OnlaiiTe  cette  premiere  couche  determent  
 on  j-g f^- j gSuc r e ,  jufqu'àce  qu'aïantdiftillé  
 t'eno^e  foute  l'eau,  qu'elle  contenoi t ,  elle  fe  foit  
 tout-à-faitfechée,  felon  que  le  rems  eil  
 fee  ou  humide,  la  terre  en  employe  plus  
 ou  moins  à f e  fecher  :  il lui  faut  d'ordinaire  
 neuf ou  dix jours.  Lor fqu'on  voit  qu'elle  
 eft feche,  on  la  leve &  on  l'étend  à  l'air,  
 le côt é  qui  a touché  le Sucre  en h aut ,  afin  
 que  l'air diffipe la graiiTe  qui  s'y  étoit  attac 
 h é e ,  mais  on  fe  garde  bien  del'expofer  
 au  Solei l ,  ni  de la remettre  tremper  avant  
 qu'elle  foit  tout-à-fait  feche,  parcequele  
 Corn- 
 U  terre.  
 A G E S  A U X  ISLES  
 Soleil  feroit  imbiber  la graiffe  dans la ter-  i6</>.  
 r e ,  ou  fi  on  la met toi t  dans l 'eau,  elle  fermenteroit  
 &  fe  pourriroit.  Lorfqu'on  
 veut  fe  fervir  de  la  terre  des  Mes  plus  de  
 deux  fois,  il  faut  enlever  avec  un  couteau  
 toute  la g rai f fe ,  &  couper  toute  l'épaiffeur  
 delà  terre,  qui  en a été  pénétrée,  
 &  faire fecher  le  reile  pour  s'en fervir  une  
 autre  fois.  
 A  mefure  qu'on  ôte  la  terre  de  deffus  
 le Suc r e ,  on  en  nettoye  la  fuperficie  avec  
 des broffes à longs poils  j  elles  font  rondes  
 de quatre pouces  de diametre;  lesfoyes  en  
 ont  autant de longueur ,  &  la  poignée  qui  
 eil perpendiculaire  au manche,a cinq  à  fix  
 pouces.  O n  fe fert de  ces  broffes pour  ôter  
 une  efpece  de  pouffiere  brune  &  grafle  
 q u i e f t f u r  lafurface  du  Sucre,  à  peu  prés  
 comme  quand  la neige  a demeuré  quelque  
 tems  fur  la  ter re,  &  que  les  ordures  qui  
 font  en  l'air,  ont  un  peu  terni  fa  blancheur, 
   qu'on  ne  laiffe pas de  voir  au  travers  
 de  cette  pouffiere  llibtile.  
 Quand  on  a n e t toyé  le deffus  de  la  for-  Travail  
 me,  on  voit  quelle  fera  la blancheur  du  '^"Z"'- 
 Sucre  quelle  contient.  C'eil  une  erreur  
 de  croire  qu'une  fécondé  terre,  ou  une  prlmiete  
 troifiéme  augmentera  le  degré  de  fa  
 blancheur.  Ce  que  fait  la  féconde  terre  
 qu'on  y  me t ,  eft  de  blanchir  la  tête  de  la  
 forme,  parce  que  la premiere  n'aïant  pas  
 pouffé  le  firop  jufqu'au  bout ,  la  féconde  
 acheve  de  le  précipiter  tout-à-fait  j  mais  
 elle  n'augmente jamais  le degré  de fa  blancheur. 
   
 Les  fonds  étant  bien  nettoyez,  on  les  
 foiiille  avec  la  petite  tille  environ  à  un  
 pouce  de  profondeur,  on  les  dreffe  de  
 nouveau,  on  les applani t ,  &  on  les affermit  
 avec  la truelle > & a u  bout  de  deux  ou  
 trois  heures  on  y  met  une  fécondé  terre  
 paffce c omme  la premiere,en  même  quant 
 i t é ,  avec  le  même  foin  Scavec  les  mê -  "  
 mes  précautions.  On  ferme enfuite  les  fe- 
 Jiêtres  de  la  Purgerie,  Si  on  laiffe  travail 
 F R A N C O I S E S  D  
 i6g6.  vailler  cette  fécondé  terre,  autant  que  la  
 premiere,  fans la lever  que  quand  elle  eil  
 feche  entièrement.  
 ct  que  II  y  il  des  Rafineurs  qui  rafraîchiffent  
 ccft  que  cette  fcconde  terre,  après  l'avoir  un  peu  
 flumoter  paîtrie,  fans  l'ôter  de  deffus  le  Sucre,  
 ^IbÎTd!'  verfant  deffus une  ou  deux  cueïllerées  
 "/r«-  de  terre  claire.  Ils  appellent  cela  plumovail. 
   ter:  ils prétendent  par-là blanchir  la  tête  
 d e l à  forme  autant  que  le fond.  C'ei l  une  
 mauvaife  manoeuvre,  &  une  perte  confiderable  
 pour  le  Maître.  Car  quand  il  
 arriveroitquelatête  de  la  forme  deviendroit  
 auffi blanche  que  le  fond  à  force  de  
 .  p lumoter,  cela  ne  fe  peut  faire que par  la  
 diminution  de  la hauteur  de  la forme  -,  de  
 forte que  fi  cette  tête  qu'on  prétend  blanchir  
 à cinq  ou  fix  pouces  de h aut ,  &  qua- 
 . tre  ou  cinq  pouces  de  diametre  dans  fa  
 . plus  grande  largeur,  elle  ne  pourra  jamais  
 pefer  deux  livres,  qui ne  font  pas  à  
 compai'er  à  fix  ou  fept  livres  de  Sucre,  
 dont  la  forme  diminuera  par  l'endroit  
 qu'elle  a  plus  large,  &  cela  uniquement  
 pour  contenter  la  vanité  d'unRafineur,  
 qui  veut  dire  par  tout  que  le  Sucre  qu'il  
 fait  n'a  point  de  tête;  pendant  qu'il  n'en  
 eil  venu  à  bout  qu'aux  dépens  de  fix  ou  
 fept  livres de  fucre,  qu'il  a  fait  perdre  à  
 fon Maî t r e  fur chaque  forme  qu'il  a  plumotée. 
   C'eft  pourquoi  un  Habitant  un  
 peu  entendu  dans fes affaires,  ne  doit  jamais  
 fouft'rirces plumotagcs.  Si  le  fucre  
 e f t b i e n f i i t ,  &f i lamat iere  en  eft  bonne,  
 deux  terres  fuffifcnt pour  blanchir  la  forme  
 d'un  bout  à l'autre.  Si  au  contraire  le  
 fucre n'eft pas bien  fai t ,  ou  s'il  pechedans  
 fiimatiere,  tous  lesplumotages  du  monde  
 ne  feront  autrechofe  que  diminuer  fa  
 quantité,  &  s'il  arrive  jufqu'au  point  de  
 fe  blanchir,  la  tête  ne le fera jamais  qu'aux  
 dépens  du  fond.  
 Lorfque  le  Sucre  n'eil  pas  de  qualité  
 à  pouvoir  blanchir  d'un  bout  à  l'autre,  
 il  vaut  mieux  couper  cinq  ou  fix  pouces  
 E  L 'AMERIQ^UE.  501  
 de  tête  avant  que  de  le  mettre  à  l 'étuve,  iCx/u  
 que  de  s'expofer  à  le  vouloir  blanchir  en  
 perdant  fept  ou  huit  livres  du  fond.  Et  
 •>uifqu'on  doit  rompre  les  formes  pour  
 es p i ler ,  6t  pour  les  mettre  en  barrique,  
 qu'importe-t-il  de  les  mettre  entieres  ou  
 étêtéesà  l'étuve?  D'ailleurs  ces têtes  ne  
 font  pas  perdues  ;  on  les  conferve  pour  
 les  rafiner  avec  les  fontaines  feches,  ou  
 autres  fucres  qui  n'ont  pas é t é  bien  blanchis. 
   
 L a  feconde  terre  étant  feche,  onlalev 
 e ,  &  on  l'expofe  à  l'air  comme  la  premiere, 
  avant  que  de  la remettre  dans  l'eau  
 pour s'en fervir  une autre  fois. O n  nettoye  
 avec  foin  le  deffus  du  fucre avec  la b rof le,  Travail  
 ongratte  avec  un  couteau  le tour  du  haut  
 de  la  f o rme ,  pour  en ôter  la terre  qui  y  eft  "¿21  "  
 demeurée  attachée  ,  &  pour  rendre  les  tena.  
 bords  en  état  de  ne  point gâter  la  forme,  
 ou  le  pain  de  fucre,  quand  on  l'en  tirera.  
 Se  on  ouvre  alors  les  fenêtres  de  la  Purgerie, 
  afin que  l'air Se la  chaleur  y  entrent.  
 Se  aident  au  fucre  à f e fecher.  On  lui  donne  
 pour  l'ordinaire  encore  huit  ou  dix  
 jours  pour  cela  :  de forte que fi nous  comptons  
 qu'on  a é t é  trois  femaines à faire  fix  
 cent  formes de  fucre  avant  que  de  les  terrer, 
  qu'elles  ont  demeuré  trente jours  dans  
 la  Purger ie,  ou  fous  la  terre,  ou  pour  fecher  
 avant  que  d'être  mifes  à  l'étuve,  où  
 elles auront  encore refté neuf ou  dix  jours,  
 nous  trouverons  qu'une  étuvée  de  cinq  
 cent  cinquante  ou  cinq  cent  foixante  formes  
 aura coût é  deux  mois de  travail  avant  
 que  d'ecre  en  état  d'être  vendues.  Comme  
 le  travail  eft  cont inuel ,  les  étuvées  fe  
 fuccedent  les  unes  aux  autres  de  trois  femaines  
 en  trois  iemaines,  quand  on  a  u n  
 nombre  de  formes  fuffifint  pour  le  continuer  
 :  deux  mille  ou  deux  mille  quatre  
 cent  formes  fuffifent.  
 Pendant  que  le Sucreacheve  d'cgoûter  
 fon  eau,  qu'il  s'effuye,  8c  qu'il  fe  iechc  
 dans  les  formes,  on  prépare  l'étuve  pour  
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