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244 n o u v e a u x V O Y A G E S A U X ISLES
1696. l'on voit en Europe, 8c à l'entour de Paris,
pour moudre e Bled, excepté qu'il y
avoit un Tambour revêtu defer, au lieu
de la Meule. Il y en a d'une autre manière
à laBarbade : commeje ne les ai point
vûs, je n'en peux rien àre.
Moulins Les Moulins que l'on fait à la maniéré
tpTrt» Portugal pour
gJifi!"' "ïoni^i'e le Grain, ont les ailes horizontales
, au lieu que les autres Moulins les
ont verticales ou perpendiculaires. L'Eflîcu
ou l'Arbre, comme on voudra l'appeller,
à l'extrémité duquel la Meule ou
le Tambour eft enchafle eft pofé perpendiculairement
fur un Pivot qui tourne
furiaPlatine. Ileft retenu dans cette lîtuation
par deux demi-Collets deBronze,
enchaiTez dans deux traverfes de bois,
qui fe meuvent dans les coulifles du chaffis
pour ferrer l'Arbre, & pour le tenir droit,
& pour le laiiTei- libre, quand il y a quelques
reparations à y faire. Cet Arbre eft
aiTez long pour fortir au-defTus de la plateforme,
quifert de couverture à toute
laMachine. Cettepartieeftlongued'en-
%'irpnneuf pieds; elleeft percéedehuit
mortoifes par-haut, & autant par bas,
dans lefquelIesonfaitpaiTerhuit traverfes,
qui excedent PArbre ou l'Effieu de
quatre à cinq pieds de chaque côté, &
qui forment ainfi huit bras, fur lefquels
ou cloiie des planches minces Sclegeres,
qui compofent les huit ailes de ce Moulin.
Elles ont, comme on voit, hui:
pieds de haut fur quatre à cinq pieds de
large. L'Effieu, ou le refte de k longueur
del'Arbre qui excedelahauteurdesaîles,
eftdiminuédans fagroireifr, 6c réduit Î
trois ou quatre pouces de diametre, pour
être emboëté plus facilement dans uw
ouverture ronde,pratiquée dans l'une des
traverfes qui le croiiènt, & qui font foûtenuësparles
porteaux arc boutez fur la
plateforme, afin de foûtenir l'Arbre &
pour le tenir droit. Mais, comme il arriveroit
que le vent frappant dans l'entre- i^g,
deux de deux aîles, rendroit le Moulin
immobile, & qu'il eft neceflàire, pour le
faire tourner, que le vent frape les ailes
de c ô t é , on l'a déterminé à produire cet
effet, en faifant de petites cloiions de
planches au devant de l'ouverture, que
forme chaque .entre-deux d'ailes, qui
foient parallèles à la troifîéme aile qui
précédé celle, dont on couvre l'ouverture
: & comme il y a huit aîles, & huit
ouvertures, ce font auffi huit cloifons
qu'il y a à faire, qui (ont éloignées de
trois ou quatre pouces de la circonférence
du cercle, que les aîles décrivent en tournant.
Ces cloifont font auffi hautes que les
aîles, & leur largeur égale la djftancc
qu'ilyad'uneaileàuneautre. Elles empêchent
le vent de fraper à plomb entredeux
ailes.,, & le déterminent à fuivre le
biais qu'elles lui prefcntent, &à fraper
avec violence l'aîle qui lui eft oppcfée, &
â la faire tourner, & imprimer le même
mouvement fucceffivement à toutes les
autres, à méfure qu'en tournant elles fe
prefententdevantlamêmeouverture.Or
-y aïant huit ouvertures, ileft aifé de comprendre
que de quelque Rhumb qu'il
fouiBe,il trouve toûjours une entrée pour
fraper quelqu'une des huit aîles," & pour
faire agir le Moulin.
La difficulté d'arrêter le mouvement
du Moulin, quand la nécelîîté le requiert,
ou quand on n'a plus befoin qu'il tourne,
eft plus coniiderable; carlaviolen- ^fMim
ce de fon mouvement eft très-grande, & d'arrim
il ne faut pas efperer de la pouvoir furmonter
avec quelque cheville de fer, ou XT//'
avecunautrearrêt, parce qu'on le met- Af«»//»!.
troit en danger de voir brifer les aîles,
de forte qu'il faudroit attendre, ou que le
réntceflât,ou qu'il changeât de Rhumb,
mais on a trouvé une efpeee de porte en
maniéré de coulifle, de la hauteur de la
eloifon y & uii peu plus large qu'il ne
faut.
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