61.- 'a
B i l l : : -
i. iíSSr v ,
Mm-.- : .
• |É¡Í"
I ¡ásis^' ijl' ' ^
t 't'
' ' l ' i
-f
ï6(/>.
Monfieur
Robirt.
Intendant
des Ifles.
'Soh profres
pour
la charpente.
Bflij Uítrd
OH
t¡.
A G E S AUX ISLES
abfoJumeat depuis le fommet jufqu'au iCx/,, j
pied, oùeÎle^ne manque pas de faire une
ouverture, Se neantmoins l'écorce &
•Paùbief demeurent tout entiers corame
. ii l'arbre était parfaitement. fain. La
fëuille de cet arbre eft petite, longuette,
mince,-&'d''ttnverdclair. Son écorcecll
grife, & ailez mince, fort adhérante
quand l'arbre eft fur pied, mais elle fé
déiacJ^ facilement ^s'enroule lorfqu'il
. ' e f t iabbattii. Le bois eft brun^ & plus
on approche dif coeui-, plus il fe chargé
; avec des teintes de différentes nuances.
L'aubier eft gris, Sc ne différé prefque
'i8s NOUVEAUX VOY
chargé de deux EaroiíTes 6C de nôtre
temporel, eut la bonté d'ordonner que
les Paroiffiens de Sainte JVlarie & du
Marigot, fe réiiniroient ài'Eglife du
fond S.Jacques qui eft çomme le centre
de ces deux Pardiiles, 6c qu'elle ferviroiç
de Paroifle commune juiqu'à ce que nous
euiîîons receu du fecours de France. Cela
me fut d'un grand foulagement.
Qetlijvtendaçit étpit Mçnfieui- Ç-obert
frere du Procureur du I\oi au Çhâtelet^
de Paris, très-honnête homme, integre,
vigilant, affable, fans prévention &'tbft
expeditif: il a demeuré aux Mes jufqu'en
1705. qu'il fut rappelic pour occuper
l'Intendance de Breft.- O-n l'e-ftimoit
infiniment dans le païs on l'aimoi t
de méme, -on Va regrefté quand^il
parti, ce' qui n'eft pa§'fort ordinaire ,
mais qui fait fon élage.- : ; '
Il y a aux liles une infinité de 'bois'
propres pour la charpente, dont on pour- -
roic fe fervir indiffercminent , s'il ne
s'en troqypit point quèlque^-uns qui font
durs & un peu difficiles à travailler, que
n'o$ ouvriers rebutent'parce'qu'ils font'
la plupart, fort faineans, "
Les bols' qu'on employe pour les poutres
ou fommiers'font le bois lézard ,
qu'on appelle bois d'Agouti à la Guadeloupe,
e'boisEpineux, lefialatàs, l'Acomâs,
l'AngeÎin bu le Palmiflfe franc;
O.p èmpfoye les mêmes bpis pourlesfo-,
lesi les fablieres, les entraits, lespoin-'
çons, les pannes, Sclesfaitages. Pour
ie refte on fe fert des bois que chacun a'
chez foi.- - rt • v^
lue bois Lézard ou c)f4gptiti eft ;arnfi
appellé, parce que ces d è u i efpeqes d'animaux
fe retirent dans fon tiônç quahd
il eft çreux^ ce qui arrivé bien fouyent.
Il ne faut qu'une de fes branches être
rompue par le vent, ou par quelque autrè
accident pour donner lieu àl'eau de
Ú plüvedés'y intrbdu-ire.'i-&de pertétteijiifcíü'aucGcuí,
qn'élle ^âtè'Se'^dùïnt
en rien de la bonté, de la dureté 8c
' dArée du coeur. Il a les fibres longues,
fines & fort ferrées. II eft capable de poriei^
qu^qué charge qué^|:e f^it, il ne fe
gâténi'dans l'eau, ni aVairVHi dans la
- terre.- -Onfe fertdç fes branches, quand
elles fonftrbp petites'pour être débitées
en cartillage, à faire du bardeau ou effentes
dont on couvre les maifons : celles
qui font faites du coeur durenf près de
quarante ans.'J'en ai vû de cet âge qui
étoient encore bonnçs, employe au
mêm<e uiage les carc'àiïcs dont le coeur
eft gâté. O'nVoit affez par-cè qûejeviens
de dire que- ce bois eft facile à travailler,
fur tout à la hache & à la befague. H
eft plus difficile à débiter eh planches,
parce qu'il en fort unematiere gommeufe
qui engorge les dents de la fcie, &qui
oblige les fcieurs à la limer fouvent ,
ou's'ils fçavent leur métier, à jetter
de l'eau dans la voye que fait la fcie.
. Cette matière eft àmere y & c'eft ce qui
- fait- que les- vers &• les poux • de- bois ne
l'àttaquent gueres qu'après qu'il a fervi
beaucoup d'années, & qu'elle eft entièrement
diffipée. Les liles'étoient autrefois
bien pourvues de ces arbres & de
beaucoup d'autres de pareille bonté ^
^ utilité : mais on en a fait une fi prodi'
gieUfediffip'at-ion, qu'ils font à prefent
. Êrè-s-'raresv& que ceux qui'en oàt fur leurs
; terres
F R A N C O I S E S D E v L ' A M E R I C L U E . iSf
bois étant employé en charpeqtç n'eft
bbnqu'à couvert parce qu'il s'échauffe
aifement.
Le bois épineux eft de deux fortes, soisEpimâle.
& femelle. La feuille de l'un & de
l'autre eft ovale, découpée fur les bords,
[{¡ji, terres les gardent avec foire, dà les veh^
dent bien cher. J'enai offert d'iin foixantte
& dix écus j fans le pouvoir avoir j ii
eft vrai qu'on me le garantiffoit fain d'un
bout à l'autre, Se qu'il paurroit porter
quatre pieds étant équarré, êc çpres de A V.'IL UV ALV^ , uw^uupi..^ lui i^dL'UlU;),
quarante fix pieds de tigéi avécqlianti- rud)d,^d'unYei-d pâlej .6c d'une odeur dé
té de três-groiTes brandies.. % vérd àffez forte quand on la broyé dans
" • : Le boisi Caraïbe a là feuille prefque la main. Son écorcè eft^ grife, affez é-
• ronde, roiigeâtre, & comme fie leétoit paille, adhérante, tachetée de petites
un peu brûlée, dure, caflànte > fon écor- marques blanches, rayée & comme tailce
ié leve par longs filets, comme des ladée legerement: elle eft couverte de
cordes -, elle n'eft point du tout adhe- beaucoup d'épines, plus à fes branches
rante , & paroît toûjours feche j elle & fon fommet qu'à fon pied, d'où elles
eft d'ailleurs fort mince. Il eft difficile tombent à mefure que l'arbre grandit,
de diftinguer l'aubier du refte du bois. Ce font ces épines qui l'ont fait nommer
Ses fibres font longues, fortes & roides : Boià Epineux. Le peu d'aubier qu'il a
quand on en fend une bille de, cinq ou ne différé en rien du coeur, fa couleur
fix pieds de long par le milieu, il.eft eft jaune claire} la femelle eft plus pâle
aifé.de tirer des filets de toute cettc que le mâle, & c'eft là toute la difference
longueur.. Ce bois eft de cotileur ¡de qu'ony remarque. Ce bois eft compaéte}
chair quand on le coupe > mais il de- il a le grain fin & les fibres fort ferrées ;
vient blanchâtre à mefure qu'il fe fe- il eft hant Se peut s'employer en toutes
des coftiçres', & rarement dans-des terreins
gras Sç aquatiques. Il eft roide Sc
bien que quand on le travaille au tour.
Il eft bon en terre, dans l'eau , à couvert
Scàdécouvert. Comme il eft doux, les
poux de bois s'y engendrent aifémentî
capable d'un grand poidsj il faut qu'il
plie beaucoup avant que de rompre; il y imciiituLj
vient aflcz grand j Se il a peu de bran- c'eft le feul deffaut qu'on y remarque,
ches, qui ne viennent qu'à la tête. J'en On s'en fert fouvent pour faire desjanti'ouvé
qui avoiént plus de quarante tes Sc des rais de roiie, dont le moyeu
flou pieds de tige., prefque toûjours fort eftdecourbariloudefavonnette.Ons'eu
I /«« du droits; ils ne viennéntjamais fort gros,les fert beaucoup pour les ouvrages demeplus
gros que j'aye trouvez n'arrivoient nuiferie. Il eft fort fujet à être.creux>
pas à quatorze poupes d'équarriflage. c'eft pourquoi quand on les achette fur
Les petits qui ne portent que cinq ou fix pied, il faut faire fon marché à condipouces
de diamètre, fervent à faire tion qu'il fera fain Sc entier,
des fléchés decharettes. J'enaèfaitfaire Le Balatas eft un très-bel arbre; ilde- Arhre
des eiTentes qui .étoient très-bonnes Se vient fort grand 8c fort gros. Son écorfaciles
a faire, parce,qu'il fe fend aifé- ce eft mince Sc peu adherante. C'eft un
ment, Sc que quand l'ouvrier fçaitpreip- bois fee, rougeâtre, qui a les fibres londre
fon fil, il y a peu à doler. Il eft vrai gues Sc preffées, Sc le grain gros. Il s'éque
ces eiTentes dm'ent peu,, fur tout quarit plus facilement qu'il ne fe fcie. Il
dans un endroit hutnide, . En general, ce eft capable de fupporter uq très-grand
B b i poids,
f
' ' << ..'Ìil •
Í
ï- y . • '1 , «
• :,•,„,''S:;
•i .
m
••"i' - • /
'iti-.,,- •