
 
        
         
		L  m - 
 t  ,  ii  ,1"'  
 im  1  '  
 i;  
 f i  
 r-  1  
 ( H [1 n:  li'ili  
 f  tTÌ»  ''  h^   ìWl i  i  H'-£I   
 i n ! . .  =Ì  
 fz  NOUVEAUX  VOY  
 r69j.  mais  elles  'ont  toûjours  très-indigeftes,  
 &  toute  la  diligence  qu'on  peut  apporter  
 pour  les  bien  accommoder,  ne  peut  
 fiiire autre  chofe  que  diminuer leur  mauvaife  
 qualité,  fans  la  changer  entièrement. 
   
 Ces  trois  efpeces  d'animaux  vivent  de  
 feiiilles  , de racines,  &  des fruitsqui  tombent  
 des  arbres.  Par  cette  raifon  il  faut  
 prendre garde  fi  entre les  fruits dont  ilsfe  
 font  nourris  il  n'y  en  a  point  qui  ait  des  
 qualitez  venimeufes comme font les pommes  
 de  mancenilier.  
 Les  crabes violettes  Se  lestourlouroux  
 ne  font jamais  fi  dangereux  que  les  crabes  
 blanches,  parce  que  vivant  la  plû- 
 5art  du  tems  dans les montagnes  ou  dans  
 es  cannes,  où  il  ne  fe  trouve  point  de  
 ces  méchans  fruits,  ils  nefont  pasfujets  
 à  s'empoifonner.  On  ne  doit  craindre  
 cet  accident  que  quand  ils defcendent au  
 bord de  la  mer  oii il y a de  ces fortes d'arbres; 
   mais  les  crabes  blanches  font  fort  
 fujettes  à  être  empoifonnées,  parce  que  
 vivant  au  bord  de  la  mer  elles  trouvent  
 des pommes  &  des feiiilles  de  mancenilier  
 qu'elles  mangent  fans  fe  faire  beaucoup  
 de  mal  :  mais  elles  en  font  beaucoup  
 à  ceux  qui  les  mangent.  
 C'eft une regie générale  qu'il  n'en  faut  
 point manger quand on les trouve fous des  
 manceniliers.  Les  feiiilles  de  lafenfitive  
 prendre  Ics empoifonnent  aufli > de forte qu'il  faut  
 eji man-  s'abûenirde  celles  qu'on  trouve fous ces  
 fortes  d'arbres  ou  de  plantes.  Le  fecret  
 pourconijoîtrefielleslont  faines  ou  non,  
 eit  de  regarder leur taumalin, s'il eft  noir,  
 c'eft  une  marque  aifurée  qu'elles  font  
 empoifonnées.  
 11 y a plufieurs manières de prendre  les  
 crabes:  La  plus ordinaire eft d'aller  lanuit  
 dans  le bois  Scautourdes  cannes  avec  un  
 flambeau  de  bagaces  ou de bois  de  chandelle. 
   C'eft dans ce  tems-là  qu'elles  font  
 en  mouvement,  elles  fortent  de  leurs  
 Praaution  
 qu'il  
 faut  
 géant  
 dis  
 crabes.  
 A G E S  AUX  ISLES  
 trous &  vont  chercher  à manger j  la lu-  ,f.  
 miere  du  flambeau  ks  découvre,  
 eft  facile  de  les  prendre  par  deiTusledos  m  
 6c  les  mettre  dans  le  fac  que  l'on  porte  
 pour  cet  eflFet,.  ou  dans  un  panier  qui^'j'"  
 a  un  couvercle  qui  s'emlroëte  comme  le crA,  
 deflus d'un coyanbouc.  Il  arrive  fouvent  
 que  quand  on  les  veut  prendre  elles  fe  
 renverfent  fur le dos,  &  prefentent  leurs  
 mordans.  Ceux  qui  font  habiles  à  cette  
 chaiTe  ne  s'embaraflentgucresdelesvoir  
 ainfi endeffenfes,  ils les  prennent  parles  
 pieds  de  derriereoà  les  mordans ne peuvent  
 arriver,  &  les  mettent  dans  le fac.  
 Ceux  qui ont peur d'être  mordus, les renverfent  
 fur  le  ventre,  &  les  prennent  
 p r  defllis  le  dos.  Il  faut  être  prompt  
 à  mettre  la  main  deiTus  dès  qu'on  les  
 apperçoit  ;  car  comme  elles  ne  s'écartent  
 gueres  de  leurs  trous,  ou  qu'elles  
 en  trouvent  facilement  d'autres,  elles  
 s'y  retirent  promptement  &  marchent  
 fort  vice.  
 L a  fecondc  maniéré  de  les  prendre  
 eft  de  foiiiller  avec  une  ferpe  les  trous  
 que  l'on  voit  en  terre  pour  y  trouver  
 la  crabe  qui  s'y  eft  retirée.  On  fe  fcrt  
 de  cette  maniéré  lorfqu'on  va  aux  crabes  
 pendant  le  jour  ,  parce  que  pour  
 lors  il  eft  très-rare  qu'on  les  trouve  
 hors  de  chez  elles  :  ou  dans  le  tems  
 qu'elles  font  efFeétivcment  retirées  fans  
 f o r t i r ,  ce qui  dure  cinq  à  fix  femaines;  
 cela  airive  ordinairement  après  qu'elles  
 font  de  xetoar  de-  leur  voyage  au  
 bord  de la mer.  Il  femble  qu'elles  ayent  
 befoin  de  cc  tems-là  pour  fe  repofcr  
 &C  reparer  leurs  forces  j  mais  comme  
 tout  le  monde  n^eft  pas-  obligé  d'entrer  
 dans  leurs  raifons,  on  ne  laiiTe  pas  
 d'aller  troubler  leur  repos  ,  &  de  les  
 prendre.  
 L a  troifiéme  maniéré  ne  fe  pratique  
 que pour les crabes  blanches  lorfqu'on va  
 pour  les  prendre  pendant  le  jour.  Comme; 
   
 IIÉ^I  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ_UE.  yj  
 ,  me  elles  font ,  ainfiquejel'ai  dit,  dans  même  côté,  afin d'avoir  le bras droit  lides  
 lieux  marecageux  vers  les  bords  de  bre.  Quand  un  flambeau  de  bagaces  eft  
 la mer, elles fortent fouvent de leurs trous  allumé  il  faut  qu'il  fafle  un  grand  vent  
 pour  prendre  l'air,  ou  pour  fe  retirer  pour  l'éteindre,  car  les bagaces  brillent  
 dans  un  lieu  fee  6c  élevé,  quand  elles  très-bien,  6c fouvent  plus  vite qu'on  ne  
 fentent que  le  flot  les  doit  couvrir d'eau:  veut,  6c c'eft pour  cette  raifon qu'on  les  
 on  remarque le  trou  où  la crabe fe retire,  fait  fi  longs.  Il  eft  rare  de  trouver  les  
 &  on  y  fiche  un  bâton  qui l'empêche  de  cafes  des  Negres  fans  une  bonne  provifortir  
 quand la mer monte,6c  après  qu'el-  fionde  ces  flambeaux  ou  de ceux  dont  j e  
 '  '  "  1  y  o-  vais  parler.  
 L e  bois  de  chandelle  eft  ainfi  appell 
 é ,  parce  que  l'ufage  le  plus  ordinaire  
 chi]uis  II  y  a  une  quatrième  efpece  de  crabes  auquel  on  l'employe  eft  pour,  faire  des  
 que  l'on  trouve  dans-les  rivieres  &  fur  flambeaux.  On  ne  le trouve  qu'au  bord  
 les  rochers  au bord  de  lamer.  Elles font  de  la  mer>  il  n'eft  jamais  n'i  bien^gros  
 beaucoupplus  plates  que  les autres, leur  ni  bien  droite  j e  n'en  ai  point  vû  qui  
 écaille eft plus  épaifle  6c  plus dure,  leurs  
 mordans  quoique  plus petits,  ne  pincent  
 pas moins}  elles ont  encore  bien  moins  
 de chair 6c de graifle que  les autres.  C'eft  
 à  leur  peu  de  valeur  qu'elles  font  redevables  
 du repos qu'on  leur  donne.  Il  faut  
 liSpî.  
 le  eft  dcfcenduë  on  ôtele  bâton,  6con  
 trouve  la  crabe  étouffée  au  bord  du  
 trou.  
 eût  plus  de  fix  pouces  de  drametre.  
 Ses feuilles  font toûjours couplées,  graffes, 
   épaiiîès,  6c arrondies  par  le  bout.  
 Son  écorce  eft  fort  brune,  rude,  cre-  ^rhre  
 vaflée,  peu  adherente  6i.  fort  calTantc. ^/»if^^é  
 L e  bois  eft  brun,  le  fil  eft long 6c droit,  ''¿¿f  
 ue  les  Negres  ne  trouvent  rien  quand  6c  par  confequent  il  fe  fend  fort  aifé'  
 s vont  chercher  des Ciriques,  c'eft ainfi  ment.  Quoiqu'il  paroiffè  fort  fec  ,  i  
 qu'on  les  appelle.  
 Il  eft  bon  pour  achever  cet  article  de  
 dire  un mot  des  flambeaux  de  bagaces,  
 6c de  bois  de  chandelle.  
 Les premiers font compofez de  cannes,  
 qui  après avoir  pafleau  moulin,  ont  été  
 feehées  au  foie il  
 . i l  
 eft  cependant  huileux  ,  on  le  reconnoît  
 quand  il  eft  allumé.  Il  conferve  
 bien  le  feu  ,  6c  l'entretient  bien  plus  
 long  tems  qu'une  quantité  égale  d'autre  
 bois  ne  pourroit  faire,  ce  qui  vient  
 -de  ce  qu'il  eft  huileux,  auffi  on  remarlinfm  
 leenees  au  loleil.  O n  en  prend  trois  ou  que  toujours  une  certaine  humidité  
 &^«?;-quatrefelon la groiTeur que l'on veut don-  on£lueufe  proche  l'endroit  qui  brûle,  
 ¡ii«ux,& ner  au  "f lam'b  eau,  on  l.es.  l.ie . d e f-i x enf-i x  qui  rend  une  odeur  d'autant  plus  forte  
 pouces  avec  des  aiguillettes  de  mahot.  meri  lie  
 ¡II faire. ou de mibis,  qui  eft  une  efpece de  petite  
 lianne  ou  façon  d'ozier,  dont  je  parlerai  
 tout  à  l'heure,  qu'on  empl-oye  en  
 une  infinité de ci-Kifes.  Onenteplufieui s  
 bagaces  les  unes  fur  les  autres  félon  la  
 longueur qu'on veut donner au  flambeau,  
 &  on les  lie comme  les  premieres.  D^rdiflaire  
 on  donne  au  flambeau  feptà  huit  
 pieds  de  long.  Oh  le  porte un  peu  pan- 
 6c plus  agréable,  que  les  éclats  dont  le  
 flambeau  eft  compofé,  font  plus  près  
 du  coeur  de l'arbre.  On  fend  ce  bois  par  
 éclats  auffi  longs  6c  auffi déliez  qu'il  eft  
 5offible,  6c  on  les  lieenfemble  comme  
 es bagaces,  les entant les uns dans les autres  
 félon- la  longueur  qu'on  veut  donner  
 au  flambeau.  Ce  bois  fait  une  lumiere  
 fort  claire  6c fort  vive.  
 Onfaitencoredes  fl-ambeaux  avec  untché  
 appuyé  fur  le  bras  gauche,  avec  le  certain  bois  jaune  dont  je  parlerai  dans  
 panier  à  crabes  pafl"é en  bandouliere  du  la fuite,  qu'on  appelle.  Bois épineux.  On»  
 H  3  le  
 r  
 I  ;