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 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQUE.  
 [  iflf,  chc,  ielon  la  qualité oul'efpece du fruir.  bien  mieux,  &  ont  leur fuc plus cuit &  lépj.  
 Cette  fubflance avant  d'être  meure  eil  plus  épuré  que celui  des  féconds.  Cette  
 de  la  confiftence d'une  pomme  ou  d'u-  difFerencefe remarque encore dans le mêne  
 poire  vei'te,  mais  elle  devient  comme  
 le  dedans  d'une  nefle  bien  meure  ,  
 quand  elle  a  toute  fa  maturité.  Cette  
 l'ubltance  renferme  6c  eft  mêlée  d'une  
 quantité  de  petites  graines  blanches  ou  
 fruit,  dantlecôté  qui  eft continuellement  
 expofé au foleil,  eft toiâjours plus  
 coloré  &  meilleur  que  celui  qui  n'y  eil  
 pas  expofé.  
 L'arbre  qui  produit  les Goyaves ,  ou  ps/cnf>- 
 le  Goyavier,  eft  plutôt  un  arbriifeau  
 qu'un  arbre.  Je  n'en  ai point  vû  qui  eût  
 fort  i rougeatres,  lui t  iuncéjg^a.ulec»s   "&.a . ir aa.buuoLtLeu.LfUeis.a ,  
 cie la grolTeur  des  graines  de  navette,  fi  ,  
 dures qu'elles  nefe  digerentjamais.  Les  plus  de  fept  à  huit  pouces  de  diametre,  
 Scies animaux  les rendent  com-  L'écorce  eft  erife  avec  de  petites  tâme  
 i^ects  
 (/¡a  
 hommes i  
 me  ils  les  ont  pris,  fans  que  la  chaleur  
 naturelle ni  le  ferment  de  la  digeftion  y  
 ayent  fait  aucune  impreffion,  ni  pu  éteindre  
 ou  mortifier  leur  germe.  De-Ià  
 vient  que  les  animaux qui en ont  mangé,  
 les  rendent  avec  leurs  excremens  dans  
 les  fivannes  ou  prairies  où  ils  paiiTent  
 toute  l'annéeV  ils  prennent  racine,  lèvent  
 £c  produifent  des  arbriiTeaux  qui  
 couvriroient  &  gâteroient  entièrement  
 les favannes fi on  n'avoit  pas  foin  de  les  
 arracher.  
 Il  y  a  des Goyaves  de  plufieurs efpeces, 
   les  plus  connues  font  les  blanches  
 8c les rouges.  La  couleur  de  la peau  de  
 toutes les deux eft la même ,  c'eft-à-dire,- 
 vertes  avant  qu'elles  foient  meures  ,  ôc  
 d'un  jaune  de  citron  quand  elles  le  font.  
 Mais les  unes  ont  le  dedans blanc,  8c les  
 antres  l'ont  rouge,  ou  pour  parler  plus  
 juñe de couleur de chair.  Les graines  ou  
 pépins qu'elles renferment font de la couleur  
 de  la  pulpe.  
 On  dit  que  les  blanches  font  plus  délicates  
 que  le.s rouges.  J'ai  mangé  des  
 unes  &  des  autres  une  infinité  de  fois  ,  
 fans y  trouver  de  difïerènce  quand  elles  
 ches  brunes,  elle  eft  fort mince,  6cfort  
 adherente  au  bois  pendant  que  Uarbre  
 eft  fur pied,  mais  elle  fe  détache  aiféraent, 
   fe fend  &  fe  roule  auffi-tôt  qu'il  
 eft abbatu.  Le  bois  eft  grifâtre j  fes  fibres  
 font  longues,  fines,  preiîëes,  mêlées  
 &  flexibles,  ce  qui  le  rend  coriace  
 &  difficile à couper.  Sa  feuille  eft  pointue  
 par  les  deux  bouts,  trois  fois  plus  
 longue  que  large,  aifez  bien  nourrie,  
 rude  au'toucher,  d'un  verd  pâle;  elle  
 eft  traverfee  de  beaucoup,  de  nervures.  
 Cet  abriiTeau  pouiTe  beaucoup  de  branches, 
   6c  quantité  de  feuilles  toujours  
 couplées.  
 Il  fleurit  deux  fois  l'année.  Sa  fleur  
 refl'emble  aifez  à  une  fleur  d'oranger  épanoiiie  
 ;  elle  eft  blanche,  elle  à  une  
 odeur  fort  douce  &  agréable,  mais  
 beaucoup  moins  de  confiftence  que  la  
 fleur  d'orange  j  il  porte  du  fruit  en  
 abondance.  Comme  on  trouve  de  ces  
 arbres  dans  tous  les  endroits,  on  trouve'  
 auffi dans  les  faifons  de  la  maturité  de  
 leurs  fruits  des  oifeaux  de  toute  cfpece  
 qui s'y  aflemblent  pour les manger.  Les  
 perroq.uets,lesperiques,  les aras,  les  ramiers, 
   les merles  recherchent  ces f rui t s .  
 p . ,  
 fe font  trouvées dans un même  degré  de  
 maturité,  &danslamêmeexpofitionau  en  mangent  quantité  Se  s'en  engraiflent  
 i/mr.  foleil.  Carileftcertainquelesfruitsd'un  extrêmement.  On  eft  feur  de  ne  pas  
 '  même  arbre  difl-erent  en  bonté,  ielon  manquer  de  grives  ou  tourdes  quand  les  
 Goyaves  font  meures,  car elles  en  font  
 fort  friandes &  fi  gourmaixles,  qu'elles  
 chaft 
 b o n t i  
 hit!,  feptentrion  
 ¿j^  ••  qu'ilsfont placez du  côté  du midi  ou  du  
 que  les premiers meuriiFeiìt  
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