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îof) NO U V E A U X V O y A G E S
nomme Palmier dans les grandes ïndes.
Les gens qui ne font pas accoûtiimea
au pais, confondent aifément le coçotier
avec le cacoyer , & le cocos
A U X : I S L E S
d'une carpe après qu'on en a enlevé les
écailles. Les branches ont neuf à dix
pieds de long, elles font garnies de part
6c d 'autre tout le long de leur nervure,
avec le cacao que l'on prononce lim- defetiilles droites,longues de plus d'un
— • pi e d , fortes, liantes £c d'unaflez beau
verd.
Cet ai'bre vient fort droit & fort
haut, il croît toiijours. Il eft moins
gros dans fon milieu qu'à fes extrêmitez.
]1 poufle peu avant en terre fa
principale racine , mais, elle eft environnée
d'une très-grande quantité d'autres
plus petites entrelaiTées les unes dans
les autres, qui font comme une motte
autour d'elle pour la fortifier 6c foûtenir
l'arbre.. J'en ai vû que les pluyes 6c les
avaleiies avoient tellement dégradées
qu'elles étoient toutes hors de terre.
C'eft-ce qui fait que l'arbre a peine à
relifter au coups de vent, fii tête chargée
de quantité de branches longues &
gai'nies de feuilles, donne plus de priiê
au vent que ia ratine n'a de force pour
y refifter.
Quand on prévoit ces coups de vent
extraordinaires 6c furieux qu'on appelle
ouragans, on fait monter quelque Negre
adroit au fammct de l'ai-bre pour en
couper ks branches les plus vieilles, 6c
n'y aifler que la gerbe du milieu , afin
que l'arbre ne donnani; pas tant de prife
au vent, foit plus en état de foûtenir
fon impétuoiîté. C'eft de cette forte
qu'on les conferve.
Le fommet ou la tête du cocotier eft
il tendre qu'on le mange comme on fait
Iç chou palmifte,qu'il furpaife en bonté
8c en délicateffe , eftedivement il eft
plus tendre, 6c il a un certain goût de
noifette ou d'amande que le palmift-e n'a
pas.
Le tronc du cocotier ne laiiTe pas
d'être très-diir & très-difficile à couper,
ou du moins à entamer, quoiqu'il
n'ait
plement caco, quoiqu'il y ait une difference
infinie entre ces deux arbres,
& que leurs fruits n'ayent aucun rapport
entre eux. On tireroit les mêmes
avantages du cocos aux Ifles qu'on en
tire aux Indes, fi on vouloir s'en donner
la peine , & en planter un plus
ïrand nombre ; mais on n'en plante
. e plus fouvent que par curioficé, 6c
pour en avoir le fruit, dont l'eau eft
agreable, la chair délicate, 6c l'écorce
propre à faire des talles 6c autres uftançiles.,
On plante la noix toute entière, c'eftà
dire avec fon enveloppe. Elle eft cinq
ou fix mois à poulTer & à fortir de terre.
On prétend que l'arbre eft autant
d'années à rapporter du fruit, qu'il a
été de mois en terre avant de poufler
fon germe. Il peut y avoir du plus, ou
du moins dans cette oblerviition , pour
moi je n'en ai point fait l'experience.
.
On peut regarder cet arbre comme
un failîèau de feuilles 6c de branches,
liées enfemble , qui fe développent à
mefure qu'il pouffe par fon centre
Difcrip- 6c par ion fommet. Gel es qui font extiondt
terieures, c'eft-à-dire, celles qui font
Cocos, j^j proches de la circonférence, fe
l'épandent en dehors comme des panaches
qui fe détachent du tronc les unes,
après les autres, en même tems que le
centre en poulie de nouvelles, 6c que
l'arbre croît. Celles qui tombent laiffent
fur le tronc qui s'eft formé fous elles
le veftige de l'endroit où elles étoient
attachées j cela fait que l'arbre paroît,
tout couvert de hachûres à peu près
comme celles qui reftent fur. la peau
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