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 ¡Uil,.  
 3 f o  NO  U  V E  A U X  VO  Y  
 tOcA  prendre  garde que  tel  arbre débité  ou  en  
 planches,  .ou  fimplement  troncé  en  billes, 
   feroit bien vendu en Europe.  On  va  
 chercher  l'Ebeine  bien loin,  &  nous  çn.  
 avons  chez  nou$.  Le  bois  deBréûI,  le  
 Bréfillet,le  bpi$ja;ine,  autres qui peuvent  
 ffirvir aux  tçintures,  fe trouvent par  
 tous  les endroits que je  viens de  nommer.  
 J'ai  vû  vendre  à Paris  doyze  fols  la  livre  
 le bois violet  delà Grande terre de la Guadeloupe. 
   Les  Ouvriers  s'en  fervoient  à  
 fan-edes  tabatières  Se des chafles de rapes  
 àfabae,  &  le prenoignt pour  de veritable  
 Ebeine.  
 -Qui  empêche  que  les  Habitans  de  
 Marie  Galande  &  des  petites  mes  ne  
 CHltivent  la Cochenille?  Combien  y  çn  
 a.t-il qui menent  une  vie  languiflante  &  
 pauvre,  parce  qu'ils  ne  font  pas  en  état  
 de  faire  dps  Sucreries,  des  Cacaotieres,  
 ou  des  Indigoteries,  parce  qu'ils  n'ont  
 pas  aiTez  d'Efclaves,  ou  parce  que  leur  
 terrain  n'eft  pas propre à ces Manufa^nres, 
   qtîi deviendroiept  riches  gcpuilTans,  
 en  cultivant  la  Cochenille.  Rien  n'eft  
 plus  aifé,  il  ne  faut  ni  de  grandes  Habitations, 
   ni  de  bons  terrains  pour  cela.  
 L a  terre  la  plus  maigre  &  k  plus  ufée  
 ZjtCo-  eft  la meilleure  pour  les  raquettes  ou  figuiers  
 épineux,  &  comme  ces  plantes  
 portent  du  fruit  deux  fois  l'année,  on  
 fprpi D deux récoltés de ces infères fi chers,  
 ^  fi  précieux.  Je  fçai  que  peu  de  gens  
 fçavent  la manière  de  les  gouverner,  de  
 les  faire  moprir,  delesfecher,  &  autres  
 chofes  qu'il  faut fçavoir,  pourbiencon-,  
 •  dun e  cette  entreprifc}  mais  nous  avons  
 tant  de  Flibuftiers  qui  ont  été  fur  les  
 lieux  PU  les  Efpagnols  font  cette  marchandife, 
   Sc  il  çft  fi  facile  d'y  aller,  &  
 d'y  demeurer  fous, quelque  prétexte,  &  
 cependant  examiner avecfain tout ce  qui  
 regard_elaCochenille,quece  n'eftqu'une  
 veritable  indolence, êcunepareflè  craiTe  
 qui empêche  nos  lofulaires  de  fe  donner  
 A G E S  AUX  I.SL  ES  
 les  mouvemens  necelTaires  pour  entreprendre  
 la  culture  des  plantes  qui  nourriiTent  
 la  Cochenille.  
 J'ai  parlé  de  la  Pouflblane  dans  d'autres  
 endroits.  Tout  le  monde  eft  convainc 
 «  de  fon  utilité.  J'en  ay  découvert;  
 ^  fort  Saint  Pierre  de  la  Martinique,  
 ce  je  fuis perfuadé qu'il  y  en  a  dans  tous  
 les mornes  de  la  BaiTeterre  qui  font  voilins  
 de  la mer.  On  en  trouve en quantité  x^  
 a la Guadeloupe,  où on la  connoît fous le  Poufonom  
 de  ciment  rouge.  Cependant  nos  '  
 t  rançois la vont tous les jours chercher  en  
 i tahe,l'achetent  bien cher, &  ont fouvenc  
 de  la peine a  en  avoir  des étrangers,  pendant  
 que  nous  en avons dont  nousnefçavons  
 que  faire.  
 ^ Pour n'en  pas  manquer  en  France,  il  
 A ^  ordonner à tous  le? Capitaines  
 des  VailTeaux  qm  vont aux  Mes,  de  letter  
 leur left à  la mer,  &defe  lefteràleur  
 retour,  de Pouflblane.  Les Habitans fur  
 es terres  defquels  ce  fable fe  trouve,  qui  
 le  tireront  &  feront  conduire  au  bord  
 de  la  mer,  en  retireront  quelque  avantage, 
   &  les Marchands en auront auffi du  
 profit,  pmfqu'ils  vendront  une  chofe  
 qui leur a  tenu heu d'une autre qui ne leur  
 aurait apporté aucun gain.  Par  ce moyen  
 Nation  fera  exempte  de  recourir  aux  
 Eu-angers  qui  ne manquent  jamais  de  fe  
 taire  tenir  à  quatre  ,  dès  qu'ils  voyent  
 que  nous  avons,  befoin  d'eux,  &  on  fe  
 trouvera  en  état  de  faire  des  ouvrages  
 que  Tonne  peut  entreprendre  faute de ce  
 fecours.  
 La  Cour  a  envoyé  aux  Ifles  en  differens  
 temps  des  gens  qu'elle  çntretenoit,  
 CCquietoientdeftinez,  les  uns  pour  deffigner  
 les plantes,  comme  le P.  Plumier}  
 les  autres  pour  les  dilTequer  ^  en  faire  
 l'anatomie,  comme  le  Medecin  Surianj  
 d'autres  pour  des Obfervations  Aftronomiques  
 }  comme  le  P.  Feiiillée  :  tout  
 cela  eft  bon,  &  on  ne  peut, que  louer  
 l'atteii- 
 F R A N C O r S E S  DE  L»AMERIQ_UE.  
 röyöi  l'attention  du  Prince  &  de  fes Miniftresj  nous  inanquoit.  
 3'fr  
 il  feroit  feulement  à foahaiter  qu'ils  vou  
 luffent  en  avoir autant pour  le  Commerce  
 &  pour  les  nouvelles  Manufaâiures  
 que  jepropofcici,  &  pour  celles  qu'un  
 plus  habile homme  que  moi  poarroitdécouvrir  
 j  car  enfin  les  Manufa£tiires  
 font  naître  &  entretiennent  le  Commerce, 
   &  le  Commerce  fait  la  grandeur du  
 Prince,  &  les  richeiTes  de  fesSujets.  Il  
 feroit  donc  à  fouhaiter  qu'on  envoyât  
 ^ x  Mes  des  gens  fages,  habiles,  defintereiTez, 
   &  dévouez  au  bien  de  leuf  
 Patrie  qui'  examinaiTent  aïtentiveaient  
 non  feulement  tout  ce  que  j'ai  propofé,  
 mais: encore  tout  ce  qxie  le Pa'ïs  leur  offriroit,} 
   qtji  fiiTent  les  experiences'  neeeffaires  
 pour  faire  réiifiîr  ce  qu'ifo  au  
 C'eft  dommage  que  l'on  n'ait  pas  eu  
 ces vûës  dans  le  temps  du  Miniftere  de  
 M.  Colbert,  on  fe  feroit bien  gardéd'éublir  
 des  Manufaélures  de  Glaces  en  
 France,  dé  péur  de  faire  tortatïxVéni- 
 Ciens qui  âvoient cette  Manufadure  chet  
 eux bien long-temps  avant  que  nous fongeaflîonsà  
 l'établir chez  nous. Avec cftiÉlleconfciencc  
 ce grand  Miniftre  a-t-il  pu  
 les  priver  du  profit  immenfe  quMls  faifoient  
 par  le  débit  de  leurs  Glaces  &  de  
 leurs  Crifteaux?  Mais  on  a  découvert  
 en  France  tout  ce  qui  etoit  neceflaire  
 pour  la  fabrique  des  Glaces ;  on  y  travaille  
 infiniment mieux  qu'à Venifé ; noé  
 Glaces  farpafTcnt  lés  leurs  en  gmndeur,.  
 enpo.Iij  en netteté,  &  nous avons  trou^  
 roient  entrepris,  Ôc qui mettant  les pre-  ve  le  moyen de les donner à bien meilleut  
 miere  la  mam  ai l'oeuvre,  portaffent  les  marché  qu'eux.  N'importe,  il ne falloic  
 pas  rompre  l'ordre établi :  de temps  immémorial  
 les Vénitiens  étoient  en poffep  
 fion  de  faire des  Glaces,  &  euflent-elles  
 encore  efté  moins  bonnes  qu'elfes  ne  
 autres  à  les  imiter  :  après  quoi on  pour »  
 roit  attendre  qae  le  Prince  encourageroit  
 fes  Sujets,  ou  par  dès  recompenfes, 
   ou  p ^  .  '  -  r ar  l-e-s-   m.o  yJe  n"s   q^u  'ril  rai   en  tiic  iiwins  Donnes  qu  elles  ne  
 main,  pour  favori^Ter  les  Manufadures  font,  il ne  falloit  pas  entreprendre  d'ert  
 quonaurottmifesfurpiednouvellement,  faire  de  meilleures  en  Francé,  qumd  
 foit en  les déchargeant de  quelques droits  même  tout  le  reftc  du  Monde  atirät  dû  
 d  entrees,  foit  en  defendant  l'entreedes  fouffrir  de  fe  trouver  privé  d-tr frti-it  de  
 étrangères  dans  fesEtats,  auffi-bien que  nos travaux &  de nos découvertes  K'eftleur  
 ufage,  &  commençant  lui-même  à  
 ne  fe  fervir que  de ce quiferoit du crû  de  
 fon País &  de l'invention de fes Sujets.  
 Je  fçai  qu'on  ne  manquera  pas  de  
 m'objeârer  ici  que  mon  Projet  tend  à  
 ce  pas une  bonne  raifon?  
 Par  un  raifonnement  à  peu  près  aufîi  
 jufte  il  faudroit  empêcher  les  Dieppois  
 ÔC autres  Pêcheurs  de  Harang  de  faler  
 ..  ,  ce  P^.owifiilnbjnu,,   &w vn.uouuuss ecnn aailileerr   froouurrnniirr  ccnheezz   
 ruiner  tout  le  Commerceque  nousavons  les  Hollandois,  parce  que  ces  Peuples  
 avec  les  Etrangers,  &  que  n'allant  plus  ayant  trouvé  les  premiei's  l'iavention  de  
 chez  euxnouspcwrvoir  de  leurs  denreey,  k  faler,  c'eft  leur  faire  tortd'imiter  leur  
 ils ne viendront plus auiTt chez nous  enle-  ouvrage,  8E les  priver  ainfi  d'un  profit  
 ver  les nôtres  ^ ce qui detruiroit  enpartie  ^ui  paroît  leur  appartenir  privativement  
 Botre  Navigation  ,  &  nous  priveroit  à  tous  autres  
 des  profits  que  les  Compagnies  &  les  -  Pàr  la même  raifon  il ne  falloit  jamais  
 particuliers  font  dans  le  Commerce,  fonger  à  établir  des  Manufaftures  de  
 qui  n eft  autre  chofe  qu'un  echangeque  Draps  d'or  &  de  foye.  Tapis  façon  de  
 1 on  fait  de  ce  qu  on a  chez  foi,  avec ce  Turquie &  de  Perfe,  parce que  les FIo- 
 ^  ontrouve  chez  ks  Etrangers,  &  qui  reatimk  les Génois  ét-oient en poifeffion  
 de  
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