
 
        
         
		JS.'ÎT] Ji-I  
 Tuf  
 jime  
 184  NOUVEAUX  VOY  
 1C96,  quetems,après  quoi  elle  fe  délite.  Elle  
 Pierre  bonneà  toutes  fortes  d'autres  ouvrade  
 taille  ^  ^^  travaille  ailement.  Sij'avois  eu  
 blanche,  lii  Commodité  d'en  avoir,  je  n'auroispas  
 manque  de m'en fervir,  mais  la  dépenfe  
 auroit été  trop  forte.  
 ï l y  a  une  efpece  de T u f  jaunâtre  qui  
 femble  d'abord  bon  à  quelque  choie,  
 mais  il  le  mange  aiféraent,  &  n'eft  pas  
 •capable de porter  la  charge.  J'en  ai  employé  
 aulieu  de fable,  après  l'avoir  fait  
 fecher  au  lolcil  &  l'avoir  battu  comme  
 on  bat  le  plâtre.  Il fait  un  bon  mortier,  
 qu'il  faut  mettre  en  oeuvre  promptement, 
   parce qu'il fe feche fort  vite.  
 C'étoit  dans  un  terrein  de  Tuf  où  je  
 iîs  creufer  les  fondemens  de  la  purgerie  
 que  je  faifois bâtir.  Je  le  trouvai  à  deux  
 pieds  &  demi  &  trois  pieds  de  profondeur. 
   C'étoit  un  avantage  pour moi ,  Sc  
 j'auroispû  m'en  tenir-là  fans creufer davantage, 
  mais je voulus  faire  une  demiecave  
 fous une partie  du bâtiment,  c'cftà 
 dire,  quiétoit  toute  en  terre  de  deux  
 cotez,  &. formée  par des  murs  des  deux  
 autres cotez ,  où le terrein étoit  en  coiliere. 
   Mon  bâtiment  fut  prêt à la  fin  d'Octobre  
 à recevoir  lacharpente.  Le  P.  Supérieur  
 le  vint  voir &  en fut  content.  Je  
 voulois  faire des chambres  pour  les Religieux  
 au deiTus de l'étage du rez de chauffée  
 ,  mais nous ne nous trouvâmes  pas  en  
 état  défaire  cette  dépenfe.  - Je  prelTois  
 mes  charpentiers  tant  que  je  pouvois,  
 Êc cependant  je fis faire  l'étuve.  
 Vers  la  fin  du  mois de Novembre  j'écrivis  
 au  P.  Supérieur  que  j'avoisrempli  
 mes  engagemens,  que  la maçonnerie  étoit  
 achevée &  la charpente pofée, &  que  
 j e  le  priois  d'executer  fa  parole,  parce  
 que j'étois  bien aife d'aller  paflerles  Fêtes  
 de N  oël  avec mes anciens Paroiffiens.  Il  
 me  répondit  que j'étois  le  maître d'y  re- 
 AGES  AUX  ISLES  
 tourner  quand  je  voudrois,  qu'il  avoit  
 ordonné  à  celui  qui l'occupoit  d'en  fortir  
 dès que je paroîtrois,  Se de venir prendre  
 ma place  au  fond  St. Jacques.  Il me  
 remercioit  en  termes  fort  obligeans  des  
 foins  que j'avois pris, &m'af luroit  de fa  
 reconnoiiî'ance  &de  celle  de  la  Miffion,  
 Il  me  prioit  de  venir  paiTer  un  jour ou  
 deux  chaque  femaine  au  fond  S. Jacques  
 5our  faire  achever  les  ouvrages  qui  ne  
 'étoient  pas.  
 Je  me  préparois  à  m'en  retourner  au  
 Macouba  au  commencement  de Decernbre, 
   lorfque nous  aprîmes  que  le P. Ratier  
 qui deiTervoit la ParoiiTe du  Mouillag 
 e  étoit  mort  de  la  maladie  de  Siam  le  
 troifiémejour qu'il  en avoit  été  attaqué.  
 Comme il y  avoit  pour  lors un  très-grand  
 nombre  de  malades  à  la  Balle-terre  Êc  
 qiyil  étoit  imj3offiblequcle  P.Superi'eur  
 pût  fubvenir  atout ,  puifque  par  cette  
 mort  il  étoit  demeuré  feul  en un lieu où  
 il  y  avoit  du  travail pour cinq  ou  fix Religieux, 
   je  dis  au P. Chavagnac  que  j'étois  
 réfolu  de  l'aller  fecourir.  Il  ne  le  
 voulut jamais permettre.  Il me força par  
 fes  raifons  de  demeurer  en  fa  place  8c de  
 me  charger  du  foin  de  la  Maifon,  des  
 travaux  &  de  la ParoiiTe  qu'il  defl'ervoit,  
 jufqu'â  ce que  le  P  Superieur  y  pût  mettre  
 ordre,  &  partit  dès le lendemain matin. 
   Il  trouva  en chemin une  lettreduP.  
 Supérieur  qui nous étoit  commune,  par  
 laquelle  il  nousdonnoit  avis  de  la  more  
 du  P.Ratier,  Scnous  conjuroit  de  nous  
 accommoder  enfemble,de maniéré qu'un  
 de nous vînt le  fecourir.  
 Ce  fut  ainfi qu'au  lieu  de  retourner  à  
 machei-e  folitude  du Macouba,  j'entrai  
 dans  un  labirinte  d'affaires &  d'emplois,  
 dont  je  n'ai  pû  rompre  l'enchaînement  
 qu'à  la  fin  de  i j o f .  lorfque je fus député  
 par la Million  pour  venir en "Europe.  
 Fin  de la  Seconde  Partie.  
 Pag.  iSf  
 M  E M O I  R E S  
 D  E  S  
 O  I J  V  E  A  U  X  y  G  Y  A  G E  S  
 F  A  I  T  -S  
 A U X  I S  L  E  S  F  R  A N C  O  I  S  E  S  
 E  R  I  C L U  E.;---.  
 T R O  I S I E M E  
 L'Auteur-eJi  éWTromreiir  Syndic  de  U  Mijjion  de  là  Martinique.  Des  differ  
 eus  bois  qu'on  emploje  dam  les  bâtimens.  Manier  e  de  couvrir  les  maifins  
 avec  des  têtes  de  cannes  ou  de,rofeaux.  
 E  Jeiidi  zo.  Décembre 1(50(5.  
 le  Per^iSuperieur  arriva  au  
 fond  Saint Jaq ues, &  me  dit  
 que  le lendemain  après midi  
 tous  nos  Curez  voifins  me  
 viendroient  prier  d'accepter  la  Charge  
 ^e  Procureur  - Syndic  de  nôtre  Miffion. 
   Il;  m'en  pria  , : 8c  me  convain;  
 quit  par  de  bonnes  ¡raifons  que  jç  
 '  evois,  faire  ce  , %ri f ice.  Le  Père  
 Chavagnac  m'en  écritrit;  àuiîï  dans  les  
 termes  les  plus  forts^,  de . forte  que  je  
 cédai  aux  prieresdenosPeres,8c'à  la  neceiîîté. 
   • ,  ,  
 Lea;ri  je  fus  élû  Syndic  fur  la  demiA  
 îJoa  du,  Per.e.Cl|avagn^c  j  &  le  Pem  
 Supérieur  me  promit  que, ,  fi-tôt  qu'il  iCu^.  
 nous  feroit  venu  quelque  fecours  de  
 France,  je  ferois  maître  de quitter  mon  
 Syndicat,  8c  de  reprendre  ma  Paroifle.  
 C e  fut  ainfi qu'au  lieu  de repos  que  je  
 me preparois  d'aller goûter  au  Macouba,  
 j'entrai  dans  un  labirinthe  d'affaires  8c  
 de  chaa;ges  dont  je  n'ai  pû  rompre  l'enchainem^ 
 eçt  ^qu'à-la  fin  de  1705-. lorfque  
 je  fus.de'puté  en  Europe  pour  les aiEiires  
 de .iiôs  Miffions.  
 L'Intendant  qui  avoit  fuccedé  depuis  
 quelques  mois  à  Monfieur  du  Metz  de  
 G'^'PPJf.j  fçacTiant  la  difçtte  où  nous '  
 ction? .de  Religieux  ^  auffi-bien  que  les  
 Muites  £c  les  .CapuciBs,  &  que  j'étois  
 i r f h l t ;  
 -  Îî  -,  .  
 .•iéliî'  ; •  
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