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 il ar riut  
 de  
 fttrttls  
 acci- 
 Zes  Anglais  
 fe  
 fervent  
 de ce  
 tcurptent  
 pour  
 faire  
 mourir  
 lesCaràibes  
 V  leurs  
 pierres.  
 Pricaution  
 four  les  
 tmpêfher  
 dt  
 sendor  
 mr.  
 Je.hè dois pas rerrièttre a une  autre  ocfàSon  
 lin  avis  important  que  j'ai  adonner, 
   qiii  eÎtquequand  cil  a  le  bonheur  
 d'arrêter un Mou  in où quelque membre  
 eilpfîSjil  faut bien  fe garder de faire  retrogarder  
 les  Tambours  pour  retirer  h  
 partie qui y  efl: engagée, parce  que  c'ell:  
 îihe nouvelle compreilîon,  à laquelle on  
 î'èxpofc,  qui  acheve  de  concàiTsr,  dé  
 briferles  os.  Se de  déchirer  les nerfs  de  
 k  perfonne  }  mais  il  faut  deiTerrer  les  
 Kouleaux,  Sc retirer  doucement  la partie  
 oiFenfée.  
 Les Anglois fe fervent de ce  tourment  
 point  punir  les Negres  qui  ont  commis  
 quelque  crime  confîderable,  ou  les  Indiens  
 qui viennent faire des defcentes fur  
 leurs  terres.  Je n'ai  point  vû  ces  fortes  
 d'exécutions ; mais je les ai apprifes de  témoins  
 oculaires & dignes  de foi.  Ils  lient  
 erifemble lespieds  de celui qu'ils  veulent  
 faire  inoiirîr,  &  après  lui  avoir  lié  les  
 mains â une  corde paiTée dans une  poulie  
 attachée au Chaffis du Moulin,ilsélevent  
 l e  corps.,  & mettent  la  pointe  des  pieds  
 çntre  les Tambours,  après quoi  ils  font  
 marcher  les quatre  couples  de Chfevaux  
 attachez aux qUàtre  bras,&làiiîent  filer  
 la corde  qui  attache  les  niàiiis,àmefure  
 que  les pieds & le refte du  corps  paflent  
 entre lès TanSbours,  Je ne fçai lî on peut  
 inventer un  fupplice plus affreux. Je  reviens  
 à mon fuj et.  
 Outre  la  largeur des  établis,  on  doit  
 défendre aux  NegreiTes  qui  fervent  le  
 'Moulin,  de monter fur des pierres ou fur  
 autre  chofe pour  s'élever  davantage,  &  
 pour  fervir  plus aifément,  particulièrement  
 earepaifant lesbagaces.  Et  comme  
 le fommeil eft fouvent le principe  des accidens  
 qui leur arrivent,  on doit les obliger  
 de fumer,ou dechanterjSc leRafineur  
 qui eft de quart  à la Sucrerie,  doit prendre  
 garde que ni les NegreiTes duMoulin,  
 ni les Negres, qui  ont  foin d'entretenir  le  
 A G E S  A\5X  ISLES  
 feuiiux Fourneaux, ni ceiik  qui  écUiîiéflt  
 les Chaudieies, ne s'endorriïeht pas,  ft'on^  
 feulement à cau'fc  que fè tVàv^Îl  ftrôft  retardé  
 bu mal fait ;  mais 'entôl-e parce que  
 les Negres  en  écufïiànt peuvent fe laiffer  
 tbmber dans  la 'Chaudière  qui eft devant  
 eux,  &  s'y  brûler,  ou y  étré fuffoquei^  
 comme celaeftafriVé plus d'uhèfoîs.  
 Qu'on  dife  tout  et  qu'on Veùdi-a  des T'-îm,/  
 travaux des Forges  de  fer, des Verreries,  
 &  autres/  il  eft conftànt  qu'il  n'y  en  a  
 pomtdeplus  rude que  celui d'une Sucre- mmmt  
 rié,  puifque  les  premiers  n'ont  tout  au  
 •plus que douze heures  de  travail,  aùlieu  
 que  ceux  qui  travaillent à utte Sùcl'ifrie,  
 en  ont  dix-huit  par jour,  &  que  fur las  
 fix  heures  qu'ils  ont  en  deui  fois  pour  
 dormir,  il faut  qu'ils  en  ôtéht  les  tèms  
 de  leur  foûpé,  &  fouvent  celui  d'aller  
 chercher dès Crabes pour  fe nourrir:  car  
 il y à beaucoup d'Habitans qui fe contentent  
 de donnèr  feulement  delà  farine  de  
 Magrioc à leurs Efclavès.  
 Voici conime  on  partage  le tems dans Panm  
 une  Sucrerie,  On  fait lever les Negres d»  
 pouraiîîfteràlaPriéreenvironunedemie  
 heure avant  le Jour,  C'eft-à-dire,  fur ies  ^ r f  
 cmq heures du matin } il fefpaÎTe prefque  
 une  heure  avant  qu'ils  foient aiTemblez,  
 & que la Priiére foit faite, parce que dans  
 les  tnaifons bieh  reglées on  fait  un  petit  
 Catechifme  pour  les  nouveaux  Negres  
 qu'on difpofe au Baptêm'e,  ou aux  autres  
 Sacremens,quand ils font baptifez.  Quelques  
 Maîtres leur donnent a boire un  peu  
 d'Eau-dè-Vie,  avant  que  d'aller  au Jardin  
 c'eft ainfi qu'on  appelle  le  terrain  
 jlanté des" Cannes  ou  d'autre chofes,  où  
 '  'on  va  travailler.  
 Ceux qui doivent  entrer  au  fervicedc  
 la Sucrerie des Fourneaux, & du Moulin,  
 y entrent,  &y  demeurent  fans en  fortir  
 jufqu'à fix heures du foir. Ils  s'accommodent  
 erifemble pour  trouver  un  moment  
 pour  déjeuner,  pour  dîner,  mais  de  
 telle  
 F R A N C O I S E S  DE  L'AMERIQ^UE.  
 telle maniéré,  &  fi  promtement,  que  le  le refte de la journée,  parce que  pendant  u^jS,  
 travail n'en foit ni fufpendu, ni négligé.  le refte du jour ils s'amufent à manger des  
 Ma coûtume  a toûjours été d'envoyer  Cannes  8c d'autres  fruits,  &  vont  à  la  
 à l'heure  du dîné  aux Negres & aux I^è-  Sucrerie, où ils boivent du Veibu, c'eftgrefles  
 de  ces  trois  endroits  un  grand  à-dire,  du  jus de Cannes  qui  a  bouilli,  
 plat de farine deMagnoc trempé  avec du  &  qui  a été  écumé,  &  même  clarifié,  
 bouillon, avec un  morceau  de  viande  fa-  lequel  eft très-nourriflant : de  forte  que  
 lée,  des Patates &  des  Ignames,  le tout  quand  leurs parens  revenoient  le foir  du  
 accompagné d'un coup d'Eau-de-Vie, &  travail,  ils n'avoient  que  la peine  dé  les  
 celafans aucune  diminution  de  la  ration  ramafler dans  le Moulin, ou  fous les  apordinaire  
 qu'on  leur  donne le Dimanche  pentis des Fourneaux,  où  ils  les  trouau. 
 foir, ou  leLundy  matin,  pour toute  voient endormis, pour les porter  cbùchér  
 :  !  ¡'A  
 la femaine.Par ce moyen je les tenóis contens  
 &  aiTezbien nourris  pour  fupportcr  
 la  fatigue du  travail,  que je  ne  voulois  
 point du tout voir languiflant, ni les Ner  
 gres foibjes & chancelans,  faute d'un  petit  
 fecours.  
 Je  pratiquois  encore  une  autre  chofe,  
 dont  je  me  fuis  toujours  bien  trouvé.  
 C'étpit  de donner  à dîner  à  tous  les  petits  
 enfans de  l'habitation.  Cela  foûlaà  
 leurs cafes.  
 11 y  a desHabitans  qui  ne  permettent  
 pas à leurs Negres  d'entrerdans la Sucrerie, 
  & d'y  boire  du  Vefou,  s'imaginant  
 que cela fait une grande diminution à leur  
 récolté.C'efi: une pure lefine,  une é'conomiemal  
 entendue,& même une dureté de  
 les empêcher de jouir de cette petite douceur, 
  qui eft le fruit de leur travail.  L'Ecriture  
 ne défend elle pas de lier la bouche  
 geoit  beaucoup  les  peres  &  meres,  les  du  Boeuf  qui  oui  f foouullee   lleess   GGeerrbbeess   ddpe   bbliés??   
 déliyroit  de ce foin,  &  leur ôtoit  le  pre-  Ce qu'on  doit  exiger  d'eux ,  c'eft qu'ils  
 textè.de  manquer  à  quelques  heures  de  en demandent la permiflion au Rafineur,  
 leur travail.,  ffonunss pnréértpe-xxtree  dd''aavvooiirr  bbçéforiiinn   niS ii^i^lni ni,;  t'IiSfnt-X  •  
 OÙ à celui qui  tient    fa Cr\place,    afin t\CtrK de  ylia conferver  
 aam  
 de ce tems pour fonger à kui-s enfans.  Il  
 le  bon  ordre,  &  la  fubordination  
 étoient  quittes  de  tout  cp  foin  en  leur  
 donnant  le  rnatin  avant  que  d'aller  au  
 travail  une  poignée  de farine  dans  leur  
 Cony  avec  quelque  petit  morceau  de  
 viande ou  de Crabe,  ou  des  fruits,  fans  
 5luss'en mettréen peine  que  le foir  pour  
 es coucher'.  Cts eiifans  s'aflembloient  à  
 la maifon  un  peu avant  l'heure  du  dîné,  
 fans qu'il  fiit  befoin  de  fonner  la  cloche  
 qui doit être dans une habitation.  
 Les  Negi'es  qui  travaillent  au Jardin,  Pirtaie  
 portent avec  eux  ce  qu'ils veulent  man-  '«»i  
 Oje-pr ià-à dfiépjiepnûnnpei-r , pn^airric-/e»  qmui'',o^n«   n«ie»  revient Aà   
 a Maifon que pour dîner.  II y a des Maî-  tation,  
 très  qu'il  leur  donnent  une demie  heure  
 ?our déjeuner fur le lieu du travail, 2c qui  
 a  rabattent  fur  les  deux  heures  qu'or»  
 —  ,  leur  udwoin. inje^   uà.   dV.î1n11eJVrJ..   JI.l1   lmute,   ifteumi ubilce   uquu  'oonn   
 pouf les appeller.  LaNegreiTede  la  cui-  peut bien  leur laiiTer ces  deux  heures enfine, 
   ou  quelque  autre,  leur  fajfoit  le  tiereS,  qui leur fervent  à  fe repofer,  Sçà  
 Qitechifràe, ôc après  leur avoir  fait dire  faire ce qu'ils  ont  befoin  dans  leur meinales  
 Prières, dont  ils étoient  capables, el-  ge  : & pour ne rien perdre du féms du  trale  
 les partageoit  de  fix  en fix autour d'un  vail,  on peut les y faire aller  un peu  plus  
 plat  de  farine trempée avec du  bouillon,  matin,  &  les  en  rappeller  un  peu  plus  
 puis  on  leur  donnoit  à  chacun  un  petit  tard.  .  .  ^  ^  
 morceau  de viande  avec  des  Patates  &  A  onze  heures on  revient  à la  maifon  
 des Ignames.  Ce repas leur fuiEfoit pour  pour  dîner,  excepté  quand  on  travaille  
 dans  
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