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L..*' IK r ïïr •.•Jit-'i z68 NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
i6()6, fortifie encore par deux doubles croifées,
taillées de maniere que leurs extrêmitez
penchent aiTezpour fe trouver de niveau
avec les bouts des bras. La longueur de
ces bras eft déterminée par la diftance
qu'il y a depuis le grand rollejufqu'au milieu
des dents du roiiet ou de la lanterne.
Cela peut aller depuis fept jufqu'à huit
pieds, de forte que le diamètre entier du
balancier, dont ces bras font les rayons,
peut-être defeizeà dix-feptpieds. C'eii
fur ces bras qu'on attache les courbes qui
compofent le balancier. On leur donne
quatre pouces de haut, fur cinq pouces
de large i elles font alTemblées à queuë
d'hironde, recouvertes, bien chevillées.
On les attache au bout des douze bras par
des chevilles defer, dont la tête plate cft
dans la partie inférieure, & le bout eft
percé pour recevoir une goupille fous une
ou plufieurs rondelles, pour les ferrer. Se
pour les faire bienaccoller les bras : elles
font percées fur leur largeur de mortoifes
de deux pouces en quarré, tracées en
diftances égales à celles du roiiet ou lanterne,
dans lefquelles on enchaiTe des
dentsdemêmegrandeur, deinêmegroffeur,
de même figure, & attachées de la
même façon que celle du roiiet -, mais
dont le nombre eft quatre fois plus grand,
ifomhri ou peùs'enfaut, c'eft-à-dire, quequand
desdents ig roiiet à vingt-quatre dents, le balanfydutl'
^ quatre-vingt feize, ce qui fait
Imicier. que la grande rôtie fait quatre tours, pendant
que le grand rolle n'en fait qu'un.
Calcul Çg mouvement n su mou- . . . . • ^ e laiiTe 'p a• s ce*p endant
itmint. d être tres-vif. On pourroit augmenter
fa vîteiTe, en faifant le balancier plus petit,
& de même diamètre que le roiiet ^
il ne faudroit pour cela que tourner le
chaflîsdu Moulin, 8c mettre fon plus
longcôté vis-à-vis le diamètre delarouëj
pour lors le grand rolle feroit autant de
tours que laroiie} mais il faudroit auffi
une plus grande quantité d'eau , parce
qu'il faut augmenter la force du moûve- rS^^i
ment, à proportion qu'on veutaugmenter
fi vîteile.
On ne fçauroit trop prendre garde que oí/í^
les Ouvriers faflent bien jufte la repartition
de toutes ces dents, 6c qu'elles s'engrenent&
fe touchent dans leur milieu. Il
faut encore obferver qu'ellesfoient toutes
de même bois, 6c avoir foin de les graiffer
tous les jours, non feulement pour les
faire couler plus facilement, mais encore
pour nourrir le bois, & pour l'empêcher
de s'échaufer.
J'oubliois de remarquer que l'arbre du
grand rolle n'eft pas fi long dans les Moulins
à eau que dans les autres. On ne lui
donne que fix ou fept pieds au-deiTus du
chaffis.Son extrémité arrondie,ou portant
un pivot de fer, pafle dans uneDcmoifelle,
qui eft foûtenuë & attachée avec quatre
chevilles de fer, des rondelles & des goupilles
, fur les deux-traverfes d'un grand
chaffis de douze à quinze pieds de haut,
compofé de quatre poteaux d'un pied en
quarré, enfoncez en terre de fept à huit
pieds, bien appuyez fur une folle auffi en
terre, & liez enfemble par de fartes entre
toiiês.
Voilà les differens Moulins, dont on fe
fervoit dans l'Amérique dans le tems que
j'y ai demeuré.
J'avois commencé d'en, faire un d'une
autre maniere, à peu près comme font
ceux, dont on fe fert en beaucoup de
lieux de France, d'Italie, Scentreautres
à Toulon, pour moudre le grain} mais
avec des changemensqui les auroient rendus
plus vifs ôc plus forts : ce qui eft
d'autant plus neceiTaire, qu'il y a une
grande diflFerence entre moudre du bled,,
qui eft toujours à peu près d'une même
groiTeur, & d'une même dureté, 6c qui
tombe toûjours fous la meule en même
quantité; & brifer des Cannes, dont la
grofleur ôc la dureté font fort diiFerentesjfc
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